Étiquette : Dylan Stark
La marche des bannis par Pierre Pelot
Fiche de La marche des bannis
Titre : La marche des bannis (Tome 9 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1968
Editeur : Milady
Première page de La marche des bannis
« Il était assis dans les caillasses, absolument immobile, enroulé dans sa couverture pelée, grise comme la roche.
Les jours précédents, les dieux avaient lavé le ciel : dernière toilette avant bien longtemps.
La terre, toute fendillée, crevassée comme une peau de vieillard, buvait l’onde bien vite. L’eau coulait en rus éphémères le long des pentes, comme une sueur. Sans trouver le temps de s’alanguir en flaques. La terre avait grand soif.
Pourtant, les terres étaient encore craquantes, et la course d’une bande de coyotes, quelques minutes après l’averse, élevait un long sillage pulvérulent. Mais elles avaient bu. Alors, on vit pointer le nez des herbes, tendres, fragiles, visiteuses inquiètes et paisibles dans un pays où la poussière et l’air sec tuaient comme la peste. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – La Marche des bannis. »
Le hibou sur la porte par Pierre Pelot
Fiche de Le hibou sur la porte
Titre : Le hibou sur la porte (Tome 8 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1968
Editeur : Marabout
Première page de Le hibou sur la porte
« Mollement, il acheva d’épandre le reste du ballot de paille, à petits coups de fourche, puis il se redressa. Un moment, il demeura ainsi penché en avant, appuyé des deux mains sur le manche de l’outil et le regard inspectant la litière. C’était bien, bon et frais. À présent, ils pouvaient venir de la plaine enneigée, naseaux fumants et givrés, crinières folles ; ils pouvaient venir, avec leurs croupes hautes, musclées, leurs odeurs d’hiver. Ils seraient bien. On les attendait. L’écurie serait chaude et amicale, solide ; et le vent pouvait bien souffler alentour et buter dans les poutres.
Dylan laissa fuser un soupir, puis il alla porter la fourche au fond du bâtiment, dans un angle. Là encore il s’arrêta pour jeter un coup d’œil autour de lui. Il regarda les boxes alignés et égaux, clairs, bien pourvus chacun d’une épaisse litière de paille. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – Le hibou sur la porte. »
Les irréductibles par Pierre Pelot
Fiche de Les irréductibles
Titre : Les irréductibles (Tome 7 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1967
Editeur : Marabout
Première page de Les irréductibles
« Le 12 novembre 1865
Bientôt la nuit déborderait sur terre, et elle serait grise, sale, molle et visqueuse. Elle serait sur la neige comme une suie mauvaise, transformant les lointains sommets de la montagne, là-bas aux environs de Springfield, en obscures et vagues silhouettes maladroitement tracées au crayon – comme une esquisse jetée avant le travail au pinceau. La nuit comme une armée en marche coulerait, lente, inexorable, avec ses mains froides aux caresses voraces, roulée dans les plis de ses affreux sourires. Et puis ce serait le brouillard dense et opaque ; et puis il n’y aurait plus rien.
Il frissonna, s’assura machinalement que le col de sa veste était bien remonté. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – Les irréductibles. »
Les loups sur la piste par Pierre Pelot
Fiche de Les loups sur la piste
Titre : Les loups sur la piste (Tome 6 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1967
Editeur : Marabout
Première page de Les loups sur la piste
« Nebucad avait dit :
— La pluie sur Siloam, par le diable ! rien de plus triste à voir !
C’était juste avant de monter sur sa charrette, devant le magasin de Tom Shiffy. Ils étaient quatre dans le General Store, plantés derrière les vitres des devantures, les mains aux poches. Il y avait Tom, avec sa longue face plate de poisson hilare, qui passait le temps de ses silences à préparer de nouvelles plaisanteries ; Sid Shoffender – ce sacré Sid ! – avec son bras blessé et les souvenirs de la bataille du matin prêts à glisser à la moindre occasion sur ses lèvres gercées. Mais ces deux-là se taisaient la plupart du temps et, quand ils parlaient, on savait d’avance de quoi il serait question. Ce qui fait qu’ils auraient aussi bien pu être absents. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – Les loups sur la piste. »
Les loups dans la ville par Pierre Pelot
Fiche de Les loups dans la ville
Titre : Les loups dans la ville (Tome 5 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1967
Editeur : Marabout
Première page de Les loups dans la ville
« Il en avait assez.
Sen Benton en avait assez.
La nuit de cette fin septembre était claire, sans lune et fraîche. Toute pâle. Le ciel tranquillement appuyé aux montagnes était gorgé d’étoiles. Dans l’ombre verte et les éclats glacés collés aux choses de la terre, les bosquets piqués au hasard de la vallée, tout alentour de la ville, n’avaient pas de couleur définie. Septembre était venu et il avait tué les feuillages ; dans la nuit, les bosquets ne ressemblaient à rien : des taches, des touffes brunâtres qui frissonnaient sous un souffle égaré de vent, des riens à peine consistants. On pouvait entendre les premiers pas du gel, hésitants, dans les feuilles tombées au sol ; le gel, comme une marée invisible et lente coulée dans les roseaux de la Hill-River, dans ses halliers. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – Les loups dans la ville. »
La horde aux abois par Pierre Pelot
Fiche de La horde aux abois
Titre : La horde aux abois (Tome 4 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1967
Editeur : Marabout
Première page de La horde aux abois
« Pour Asaph Bewo, le petit homme, tout se déclencha le jour où, pour la première fois depuis le début de la guerre, on remit le feu aux herbes rôties par un soleil torride du mois d’août. Il se passa beaucoup de choses bizarres ce jour-là ; diverses circonstances, totalement indépendantes les unes des autres, se mêlèrent étrangement, à un instant précis, comme irrémédiablement attirées entre elles, pour se confondre finalement avec le visage du Hasard. Ce fut un jour à marquer d’une croix. Un de ces moments auquel s’accroche facilement le souvenir.
D’abord, les gens mirent le feu aux herbes et, rien que ça, c’était d’une très grande importance. Cela ne s’était pas vu depuis presque cinq années. Durant tout le temps noir de la guerre, on n’y avait pas songé. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – La horde aux abois. »
La couleur de Dieu par Pierre Pelot
Fiche de La couleur de Dieu
Titre : La couleur de Dieu (Tome 3 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1967
Editeur : Bragelonne
Première page de La couleur de Dieu
« Les braises avaient fumé, et puis elles étaient mortes. Alors, elles s’étaient tassées. Au matin, sous la rosée, elles étaient devenues des cendres bien noires, bien brillantes. Les jours avaient suivi les jours, tous pareils, et pourtant de plus en plus chauds et longs, avec un soleil qui laissait prévoir plus de chaleur encore.
Les cendres s’étaient tassées. Elles étaient encore noires, mais seulement par endroits : ailleurs, tout avait pris une teinte brune terreuse et rouillée.
De la ferme, il restait peu de chose : la cheminée de grosses pierres, massive et grise (c’était là, sur la pierre, que les cendres étaient encore noires) ; un morceau de mur appuyé à cette cheminée, et qui descendait en biais jusqu’au sol. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – La couleur de Dieu. »
Le vent de la colère par Pierre Pelot
Fiche de Le vent de la colère
Titre : Le vent de la colère (Tome 2 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1973
Editeur : Bragelonne
Première page de Le vent de la colère
« Un long moment, Luther Lez regarda l’assiette de fer-blanc posée sur la table, devant lui. À n’en pas douter, il faisait un violent effort pour maîtriser cette colère noire qui montait du fond de son être. Il était assis, tout raide, les poings serrés, tandis qu’un tremblement envahissait progressivement les muscles de ses joues mal rasées.
Luther n’était pas un homme habitué à l’effort. À aucun effort. Il avait toujours vécu au fil de la plus anarchique fantaisie, dans cette cabane de bois miteuse, en dehors de Vulcan, coincée entre la lance, le marais, les pineraies et la montagne de Savage Range. Quand il avait soif, il buvait ; quand il avait faim, il chassait ou tendait un piège… à la rigueur, il volait un peu ; et à ce propos, il valait mieux ne pas chercher à approfondir l’origine de sa basse-cour. C’était sa vie, et ce n’était jamais compliqué. La guerre elle-même n’avait pas tonné suffisamment haut pour prétendre déranger Luther Lez. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – Le vent de la colère. »
Quatre hommes pour l’enfer par Pierre Pelot
Fiche de Quatre hommes pour l’enfer
Titre : Quatre hommes pour l’enfer (Tome 1 sur 22 – Dylan Stark)
Auteur : Pierre Pelot
Date de parution : 1967
Editeur : Bragelonne
Première page de Quatre hommes pour l’enfer
« Juillet 1864. Géorgie.
Droit devant, la vallée jaune de la Snake River éclatait de soleil. Juillet était là, bien présent, et il n’en finissait pas de le dire aux arbres, aux herbes, aux caillasses pâlies des collines. Sur toute la Géorgie, il y avait ce soleil tremblant et clair qui semait des lumières vives dans les plus maigres halliers.
C’était juillet 1864, en Géorgie.
Au bout de la vallée, à plus de deux cents yards, juste derrière le coude de la rivière, la ferme faisait une tache sombre. Les murs gris refusaient le soleil. Devant la porte, un boulet avait éclaté, creusant le sol et balafrant la maison d’une grande flamme de poudre noire. Le toit avait brûlé ; ne subsistaient que quelques poutres noircies s’élançant vers le ciel d’azur. »
Extrait de : P. Pelot. « Dylan Stark – Quatre hommes pour l’enfer. »