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Le corbeau par Edgar Allan Poe (S. Mallarmé)

Fiche de Le corbeau

Titre : Le corbeau
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1843
Traduction : S. Mallarmé
Editeur : Ebooksgratuits

Première page de Le corbeau

« Une fois, par un minuit lugubre, tandis que je m’appesantissais, faible et fatigué, sur maint curieux et bizarre volume de savoir oublié – tandis que je dodelinais la tête, somnolant presque : soudain se fit un heurt, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre – cela seul et rien de plus.
Ah ! distinctement je me souviens que c’était en le glacial Décembre : et chaque tison, mourant isolé, ouvrageait son spectre sur le sol. Ardemment je souhaitais le jour – vainement j’avais cherché d’emprunter à mes livres un sursis au chagrin – au chagrin de la Lénore perdue – de la rare et rayonnante jeune fille que les anges nomment Lénore : – de nom pour elle ici, non, jamais plus ! »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Le Corbeau (S. Mallarmé). »

Derniers contes par Edgar Allan Poe

Fiche de Derniers contes

Titre : Derniers contes
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1887
Traduction : F. Rabbe
Editeur : Ebooksgratuits

Sommaire de Derniers contes

  • Le duc de l’omelette
  • Le mille et deuxième conte de Schéhérazade
  • Mellonta tauta
  • Comment s’écrit un article à La blackwood
  • La filouterie considérée comme science exacte
  • L’homme d’affaires
  • L’ensevelissement prématuré
  • Bon-bon
  • La cryptographie
  • Du principe poétique
  • Quelques secrets de la prison du magazine

Première page de Le duc de l’omelette

« Keats est mort d’une critique. Qui donc mourut de l’Andromaque(1) ? Âmes pusillanimes ! De l’Omelette mourut d’un ortolan. L’histoire en est brève(2). Assiste-moi, Esprit d’Apicius !
Une cage d’or apporta le petit vagabond ailé, indolent, languissant, énamouré, du lointain Pérou, sa demeure, à la Chaussée d’Antin. De la part de sa royale maîtresse la Bellissima, six Pairs de l’Empire apportèrent au duc de l’Omelette l’heureux oiseau.
Ce soir-là, le duc va souper seul. Dans le secret de son cabinet, il repose languissamment sur cette ottomane pour laquelle il a sacrifié sa loyauté en enchérissant sur son roi, – la fameuse ottomane de Cadet.
Il ensevelit sa tête dans le coussin. L’horloge sonne ! Incapable de réprimer ses sentiments, Sa Grâce avale une olive. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Derniers contes. »

Le corbeau par Edgar Allan Poe

Fiche de Le corbeau

Titre : Le corbeau
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1843
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Ebooksgratuits

Première page de Le corbeau

« Une fois, sur le minuit lugubre, pendant que je méditais, faible et fatigué, sur maint précieux et curieux volume d’une doctrine oubliée, pendant que je donnais de la tête, presque assoupi, soudain il se fit un tapotement, comme de quelqu’un frappant doucement, frappant à la porte de ma chambre. « C’est quelque visiteur, – murmurai-je, – qui frappe à la porte de ma chambre ; ce n’est que cela et rien de plus. »
 
Ah ! distinctement je me souviens que c’était dans le glacial décembre, et chaque tison brodait à son tour le plancher du reflet de son agonie. Ardemment je désirais le matin ; en vain m’étais-je efforcé de tirer de mes livres un sursis à ma tristesse, ma tristesse pour ma Lénore perdue, pour la précieuse et rayonnante fille que les anges nomment Lénore, – et qu’ici on ne nommera jamais plus. »

Extrait de : Edgar Allan Poe. « Le Corbeau. »

Le dernier voyage par W. H. Hodgson

Fiche de Le dernier voyage

Titre : Le dernier voyage
Auteur : W. H. Hodgson
Date de parution : 1908
Traduction : E. Chardome
Editeur : EbooksGratuits

Première page de Le dernier voyage

« Le Shamraken, navire à voiles, en avait passé des jours sur les mers ! Il était vieux, plus vieux que ses maîtres, et ce n’est pas peu dire. Il allait, le bois boursouflé de ses vieux flancs soulevé par la houle. Mais il ne semblait pas pressé. Pourquoi se serait-il pressé ? Il finirait toujours par arriver d’une façon ou d’une autre, suivant son invariable habitude.
Deux faits caractérisaient à première vue l’équipage : d’abord l’âge avancé de tous ses membres, ensuite l’air de famille qu’il y avait entre eux, bien qu’ils ne fussent point parents. Mais le vaisseau leur appartenait en commun.
Ils formaient un étrange assemblage, ces hommes barbus, grisonnants, vieillotants. Cependant, ils ne donnaient pas, comme les autres vieillards, l’impression de n’appartenir déjà plus à l’humanité – sauf peut-être en ceci qu’ils ne bougonnaient jamais, et qu’on lisait dans leurs yeux la joie tranquille de ceux en qui toute passion est morte. »

Extrait de : W. H. Hodgson. « Le Dernier Voyage. »

La ferme des animaux par G. Orwell

Fiche de La ferme des animaux

Titre : La ferme des animaux
Auteur : G. Orwell
Date de parution : 1945
Traduction :
Editeur : EbooksGratuits

Première page de La ferme des animaux

« Le propriétaire de la Ferme du Manoir, Mr. Jones, avait poussé le verrou des poulaillers, mais il était bien trop saoul pour s’être rappelé d’abattre les trappes. S’éclairant de gauche et de droite avec sa lanterne, c’est en titubant qu’il traversa la cour. Il entreprit de se déchausser, donnant du pied contre la porte de la cuisine, tira au tonneau un dernier verre de bière et se hissa dans le lit où était Mrs Jones déjà en train de ronfler.
Dès que fut éteinte la lumière de la chambre, ce fut à travers les bâtiments de la ferme un bruissement d’ailes et bientôt tout un remue-ménage. Dans la journée, la rumeur s’était répandue que Sage l’Ancien avait été visité, au cours de la nuit précédente, par un rêve étrange dont il désirait entretenir les autres animaux. Sage l’Ancien était un cochon qui, en  »

Extrait de : G. Orwell. « La Ferme des animaux. »

Le monstre sur le seuil – H. P. Lovecraft

Fiche de Le monstre sur le seuil

Titre : Le monstre sur le seuil
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de parution : 1923
Traduction :
Editeur : EbooksGratuits

Première page de Le monstre sur le seuil

« Il est vrai que j’ai logé six balles dans la tête de mon meilleur ami, et pourtant j’espère montrer par le présent récit que je ne suis pas son meurtrier. D’abord on dira que je suis fou – plus fou que l’homme que j’ai tué dans sa cellule à la maison de santé d’Arkham. Plus tard, certains de mes lecteurs pèseront chaque déclaration, la rapprochant des faits connus, et se demanderont comment j’aurais pu juger autrement que je ne l’ai fait après avoir regardé en face la preuve de cette horreur : ce monstre sur le pas de la porte.
Jusqu’alors, moi aussi je n’ai vu que folie dans les histoires extravagantes qui m’ont poussé à agir. Aujourd’hui encore, je me  »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « Le monstre sur le seuil. »

Le cauchemar d’Innsmouth – H. P. Lovecraft

Fiche de Le cauchemar d’Innsmouth

Titre : Le cauchemar d’Innsmouth
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de parution : 1931
Traduction :
Editeur : EbooksGratuits

Première page de Le cauchemar d’Innsmouth

« Au cours de l’hiver 1927-1928, des fonctionnaires du gouvernement fédéral menèrent une enquête mystérieuse et confidentielle à propos de certains faits survenus dans l’ancien port de pêche d’Innsmouth, Massachusetts. Le public ne l’apprit qu’en février, à l’occasion d’une importante série de rafles et d’arrestations, suivie de l’incendie volontaire et du dynamitage – avec les précautions qui s’imposaient – d’un nombre considérable de maisons délabrées, vermoulues et qu’on supposait vides, le long du front de mer abandonné. Les esprits peu curieux considérèrent cet événement comme l’un des affrontements les plus graves de la guerre intermittente contre les trafiquants d’alcool.
Néanmoins, les plus attentifs lecteurs de la presse s’étonnèrent du nombre prodigieux des arrestations, des forces de police exceptionnelles qu’on y mobilisa, et du secret qui entourait le sort des prisonniers. Il ne fut pas question de procès, ni même d’accusation précise  ; et l’on ne vit par la suite aucun des captifs dans les geôles officielles du pays. Il y eut de vagues déclarations à propos de  »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « Le cauchemard d’Innsmouth. »

L’indicible par H. P. Lovecraft

Fiche de L’indicible

Titre : L’indicible
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de parution : 1923
Traduction :
Editeur : EbooksGratuits

Première page de L’indicible

« Nous étions assis sur une pierre tombale abandonnée, vieille de trois siècles, par une fin d’après-midi d’automne, dans le vieux cimetière d’Arkham, et l’indicible occupait nos pensées. Les yeux fixés sur le saule géant de ce territoire réservé aux morts, dont les puissantes racines, puis le tronc, avaient presque englouti une dalle indéchiffrable, je m’étais permis une remarque bien personnelle sur les sucs fétides autant que subtils que l’inexorable réseau nourricier de l’arbre devait distiller de la terre séculaire de cet ossuaire ; mon ami s’était moqué de ce qu’il avait appelé des enfantillages et m’avait répondu que puisque aucun ensevelissement n’avait eu lieu en cet endroit depuis  »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « L’Indicible. »

Fungi from Yuggoth par H. P. Lovecraft

Fiche de Fungi from Yuggoth

Titre : Fungi from Yuggoth
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de parution : 1929
Traduction : B. Vézinaud
Editeur : EbooksGratuits

Première page de Fungi from Yuggoth

« 01. Le Livre

L’endroit était sombre poussiéreux et à demi abandonné
Dans le dédale des vieilles allées près des quais
Regroupant d’étranges choses rapportées de la mer
Et des lambeaux de brumes apportées par le vent de l’ouest,
Petits losanges vitrés, obscurcis par la fumée et le givre
Que des livres entassés, empilés tels des arbres tordus
Accumulés du sol au plafond – des tas
Croulants d’anciennes camelotes à bas prix. »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « Fungi from Yuggoth. »

Celui qui hantait les ténèbres par H. P. Lovecraft

Fiche de Celui qui hantait les ténèbres

Titre : Celui qui hantait les ténèbres
Auteur : H. P. Lovecraft
Date de publication : 1935
Traduction :
Editeur : EbooksGratuits

Première page de Celui qui hantait les ténèbres

« Les enquêteurs circonspects hésiteront à contester l’opinion courante qui veut que Robert Blake ait été tué par la foudre ou par un  choc nerveux dû à une décharge électrique. En vérité, la fenêtre devant laquelle il se trouvait était intacte, mais la nature est coutumière de ces caprices. L’expression de son visage a pu être causée par des contractions musculaires sans aucun rapport avec ce qu’il a vu. Les notes de son journal sont nettement le fruit d’une imagination débridée mise en branle par des superstitions locales et certaines découvertes faites par le défunt. Quant à l’état bizarre de l’église abandonnée de Federal Hill, il est aisé de l’attribuer à une certaine charlatanerie de Blake, consciente ou inconsciente.
Car, après tout, c’était un écrivain et un peintre qui se consacrait au domaine du mythe, du rêve, de la terreur, toujours en quête d’effets étranges ou fantomatiques. Son premier séjour à Providence, au cours duquel il avait rendu visite à un vieillard aussi féru d’occultisme que lui-même, avait pris fin dans l’incendie et la mort ; d’autre part, c’est sans doute sous l’effet  »

Extrait de : H. P. Lovecraft. « Celui qui hantait les ténèbres. »