Étiquette : Ecken
Petites vertus virtuelles par C. Ecken
Fiche de Petites vertus virtuelles
Titre : Petites vertus virtuelles
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 1999
Editeur : Baleine
Première page de Petites vertus virtuelles
« C’est la première bonne nouvelle depuis des mois, la découverte de cette planque d’informations. Cette fois, je suis vraiment sur la piste de MACNO ! J’ai à présent une chance d’échapper à la faillite et à la réinsertion obligatoire dans un service de l’État.
Après des semaines passées à établir des statistiques sur le volume moyen d’un échange de données afin de repérer toute chaîne de longueur inhabituelle qui pourrait correspondre à sa signature, j’en suis venu à la conclusion qu’une intelligence artificielle ne se déplace pas dans sa totalité. Pas plus que nous ne nous déplaçons physiquement pour envoyer un courriel. Inutile donc de traquer dans le flux électronique un transit de quelques téraoctets ou même de quelques centaines de gigabits. »
Extrait de : C. Ecken. « Petites vertus virtuelles. »
Les hauts esprits par C. Ecken
Fiche de Les hauts esprits
Titre : Les hauts esprits
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 2006
Editeur : Nestiveqnen
Première page de Les hauts esprits
« Sans quitter la route des yeux, Patrice Comtier ralluma le mégot collé à ses lèvres. Les Boyard l’obligeaient à tirer de fréquentes bouffées s’il ne voulait pas utiliser son briquet toutes les trente secondes. Mais la vigilance que requérait la conduite de son véhicule, sous cette pluie battante, lui faisait oublier qu’il fumait. Ce n’était qu’en tirant une cigarette de son paquet froissé qu’il s’apercevait de la présence de celle, éteinte, à sa bouche.
La flamme dansante du briquet renvoya dans la vitre l’image de son visage rougeaud et tendu. Les ombres fortes accentuaient les cernes sous ses yeux. Les gouttes géantes qui s’écrasaient sur le pare-brise, superposées à son reflet, lui donnaient un air déprimé.
Patrice Comtier rejeta la fumée avec force, déployant une brume grise à l’intérieur de la cabine. On aurait dit qu’il tentait de recréer dans son habitacle les conditions à l’extérieur. Des chapes de brouillard ondoyaient sournoisement à travers la route, apparaissaient là où on ne les attendait pas, au détour des lacets de cette contrée qu’il ne connaissait pas. »
Extrait de : C. Ecken. « Les Hauts Esprits. »
Le propagateur par C. Ecken
Fiche de Le propagateur
Titre : Le propagateur
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 2006
Editeur : Bélial
Première page de Le propagateur
« Rien ne laissait présager, dans l’après-midi finissant d’un mois de juin ensoleillé, le drame qui devait conclure l’excursion du jeune couple amoureux de la nature. Florence Sabaune et Paul Muclaye avaient pratiqué l’ascension d’une des gorges du Caroux à partir de Colombières-sur-Orb, guetté les bouquetins en arpentant le plateau jusqu’au point de vue qui déployait à leurs pieds les charmes de la vallée en contrebas, et emprunté une autre gorge entre Saint Martin et Colombières pour rejoindre leur véhicule. Ils avaient marché d’un bon pas, s’étaient reposés dans des endroits permettant de profiter du paysage et se félicitaient du beau temps qui les avait accompagnés malgré l’annonce d’une météo maussade. C’était une balade des plus ordinaire, dépourvue du moindre désagrément, à l’exception d’une bonne et saine fatigue. Peut-être même celle-ci figurait-elle parmi les menus bonheurs de la journée, comme preuve du périple accompli, endolorissant juste ce qu’il fallait les muscles des jambes et du dos. »
Extrait de : C. Ecken. « Le Propagateur. »
Le monde, tous droits réservés par C. Ecken
Fiche de Le Monde, tous droits réservés
Titre : Le monde, tous droits réservés
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 2005
Editeur : Bélial
Sommaire de Le monde, tous droits réservés
- Le Monde, tous droits réservés
- Membres à part entières
- Edgar Lomb, une rétrospective
- L’unique
- Les déracinés
- Esprit d’équipe
- Fantômes d’univers défunts
- La bête du recommencement
- Eclats lumineux du disque d’accrétion
- La dernière mort d’Alexis Wiejack
- En sa tour, Annabelle
- La fin du big bang
Première page de Le monde, tous droits réservés
« Je n’ai jamais considéré le journalisme comme susceptible de devenir à son tour un sujet d’actualité. Mais si des gens vendent aux agences des parcelles de leur existence, pourquoi ne soumettrais-je pas à mon tour au public ma brève expérience de journaliste ? L’unique article de fond qu’il m’ait été donné d’écrire n’a cessé d’évoluer pour aboutir à cette dernière mouture, dans laquelle l’épisode originel n’est plus qu’un évènement parmi d’autres.
Il lui reste cependant le mérite d’avoir déclenché tout le reste. Mais ni l’épisode, ni l’article n’aurait débouché sur une réflexion si Christopher Behr n’avait joué le rôle de catalyseur.
Il serait faux de dire que rien ne l’y prédisposait, même si, en apparence, il attendait tranquillement la retraite. Un reporter de son envergure ne pouvait s’être totalement coupé des affaires du monde. À l’aube de la soixantaine, il n’occupait qu’un »
Extrait de : C. Ecken. « Le Monde, tous droits réservés. »
Le cri du corps par C. Ecken
Fiche de Le cri du corps
Titre : Le cri du corps
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le cri du corps
« — M. Raymond Corlet, annonça la secrétaire en tendant à Aziki M’Bouhilé un dossier.
Elle s’effaça ensuite pour laisser entrer le client et referma la porte du cabinet derrière lui. C’était un homme de la quarantaine environ, de taille moyenne, au visage pâle et souffreteux. Le type même de l’obscur fonctionnaire sans passé et sans avenir. Il salua brièvement le médecin.
En retournant s’asseoir derrière son bureau, la jeune femme jeta un rapide coup d’œil sur la fiche que lui avait préparée Mme Vassonier. Le nom de Raymond Corlet ne lui disait rien, aussi ne s’étonna-t-elle point de la trouver vierge. Elle reporta ensuite son regard sur le malade qui se tenait timidement devant elle.
— Asseyez-vous, monsieur Corlet, et dites-moi ce qui ne va pas. »
Extrait de : C. Ecken. « Le cri du corps. »
La peste verte par C. Ecken
Fiche de La peste verte
Titre : La peste verte
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir
Première page de La peste verte
« Passée la porte d’Aix, l’homme descendit les rues sombres où les Arabes exposent et vendent tapis, vêtements, chiffons, un peu de tout pour trois fois rien. Couleurs criardes noyées dans les ombres bleues, soleil éblouissant qui accentue les contrastes, brouhaha tissé d’interjections, odeurs lourdes et grasses, de cuisine, de sueur, alternant avec des bouffées de fraîcheur, des parfums légers répandus par la brise.
Il se coula dans la foule avec facilité, indiquant ainsi qu’il avait l’habitude de déambuler dans ces quartiers. Inscrivant ses pas dans ceux des passants, il se laissa porter par le courant humain, évoluant au rythme de leur marche. Ses vêtements de coupe démodée et aux couleurs ternies n’attiraient pas l’attention. Pas plus que son visage n’était remarquable. C’était une de ces têtes innombrables »
Extrait de : C. Ecken. « La peste verte. »
La mémoire totale par C. Ecken
Fiche de La mémoire totale
Titre : La mémoire totale
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir
Première page de La mémoire totale
« — Réveille-toi, Jonathan. Nous arrivons à Las Cruces.
Gloria Staneel bourra du coude l’épaule de son compagnon, sans lâcher le volant de sa Dodge. L’aube se levait sur les montagnes embrumées qui bordaient la route. Le spectacle avait de quoi réveiller la fibre romantique de tout un chacun, mais ils ne pouvaient s’attarder. Gloria jetait de fréquents coups d’œil dans son rétroviseur, pleine d’appréhension à l’idée de voir apparaître la voiture de leurs poursuivants : une limousine d’un bleu électrique.
Depuis deux jours qu’ils avalaient des kilomètres pour échapper aux inquiétants personnages aux lunettes noires, toute surface d’un bleu un peu soutenu déclenchait chez elle un signal d’alarme. Elle redoublait alors de précautions. »
Extrait de : C. Ecken. « La mémoire totale. »
L’échelle de Reuter par C. Ecken
Fiche de L’échelle de Reuter
Titre : L’échelle de Reuter
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 2016
Editeur : INA global
Première page de L’échelle de Reuter
« Fabien Brach observait le résultat d’une requête lorsque le téléphone sonna.
« Salut, c’est Théo. De 1/infos. J’ai bien apprécié ton billet sur le fractionnement d’une actu en unités de plus en plus petites. C’est un peu excessif et vachard pour la presse en général, mais j’achète.
— Je m’en doutais. Les gens aiment qu’on leur dise leurs quatre vérités. Les humoristes en jouent beaucoup. »
En deux clics, Fabien afficha l’article sur son écran. Il avait choisi comme exemple la récente catastrophe industrielle que la presse avait déclinée en innombrables sujets : l’explosion de l’usine, les dégâts sur la zone pavillonnaire, la méthode de stockage des produits, l’enquête sur les responsabilités, les réactions du milieu politique, les micro-trottoirs auprès des victimes, le cours de chimie sur la catalyse et le comportement des réactifs, le nuage de pollution, l’importance de la météo, les risques sanitaires, la décontamination, etc. Par jeu, il s’était amusé à insérer dans le corps du texte des intertitres de plus en plus fréquents. Il n’avait pas révélé à Théo Landry qu’il s’agissait du premier papier d’une série. »
Extrait de : C. Ecken. « L’Échelle de Reuter. »
L’autre Cécile par C. Ecken
Fiche de L’autre Cécile
Titre : L’autre Cécile
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’autre Cécile
« C’est le bourdonnement des voix qui la tire de son sommeil. Un bourdonnement qui intrigue, étonne, inquiète. Les limbes cotonneux où elle flottait étaient bien agréables mais tant pis… Le bruit la happe vers le haut, vers la réalité. La happe d’autant plus vite qu’elle ne s’attendait pas à entendre toutes ces voix. Elle vit seule.
Cécile ouvre les yeux et sursaute en voyant cette rangée de visages penchés sur elle. La présence de ces gens dans sa chambre est aussi incongrue que leurs mines inquiètes, leurs mâchoires pendantes et leurs yeux dévorés d’anxiété.
— Elle se réveille ! fait une voix qu’elle ne cherche pas à identifier.
— Je vous l’avais bien dit !
Ça, c’est Catherine, un rien triomphante. Elle perd rarement son ton de supériorité quand elle parle. Des murmures soulagés enflent et grandissent. »
Extrait de : C. Ecken. « L’autre Cécile. »
L’appel de la nébuleuse par C. Ecken
Fiche de L’appel de la nébuleuse
Titre : L’appel de la nébuleuse
Auteur : C. Ecken
Date de parution : 2002
Editeur : Bélial
Première page de L’appel de la nébuleuse
« La Nébuleuse, un ventre de soleils en gestation perdu dans l’immensité du vide.
Un vide plein, frissonnant d’énergie contenue, prête à amorcer, par une mystérieuse alchimie, les complexes processus de naissance de la matière.
Le nuage de gaz et de poussières déploie de riches promesses dans ses lentes invaginations. Le théâtre de son silencieux ballet brille de milliards d’yeux cyclopes rayonnant de fascination. Les soleils en arrière-plan éclairent la scène où la nébuleuse exécute sa danse sensuelle, projecteurs révélant sous la transparence des voiles vaporeux les formes fécondes de son si vaste corps.
Ses deux jambes longilignes, d’une longueur de trois quarts d’année-lumière, s’agitent au rythme du souffle stellaire qui émane de son centre. Son déhanchement millénaire présente à d’hypothétiques prétendants sa féminité stellaire. »
Extrait de : C. Ecken. « L’Appel de la nébuleuse. »