Étiquette : Editions Octobre
La couleur de la faim par Johan Heliot

Fiche de La couleur de la faim
Titre : La couleur de la faim
Auteur : Johan Heliot
Date de parution : 2006
Editeur : Editions Octobre
Première page de La couleur de la faim
« — Je prétends, pour ma part, qu’une amitié virile vaut mieux qu’une amourette avec la première garce venue.
— Cette position t’honore, l’ami, fit Morcaï Treznor. Mais elle n’est pas de celles que j’aime pratiquer. Alors dégage.
La créature à la peau blanche et aux longs cheveux couleur d’or coula un regard entendu sur ses voisins de table. Morcaï piocha une aile de volaille dans la platée collective et mordit à pleines dents dans la chair rôtie. Un filet de jus et de salive dégoulina dans les poils de sa barbe. Il était arrivé trop tard pour occuper une autre place que celle-ci, la faute au mal qui lui rongeait les tripes et l’avait obligé à une longue halte dans un déféquoir public, à sa descente de la diligence. Les cahots du voyage n’avaient pas arrangé l’état de ses intestins. Comble de malchance, l’auberge, à l’instar des rues de Perdition, semblait prise d’assaut par tout ce que le pays comptait d’emmerdeurs patentés, toutes races confondues. »
Extrait de : J. Heliot. « La couleur de la faim. »
Les vénérables par P. Grimbert

Fiche de Les vénérables
Titre : Les vénérables (Tome 4 sur 4 – Les gardiens de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2012
Editeur : Editions Octobre
Première page de Les vénérables
« Bientôt, il sera devenu inutile de me présenter. Le monde connu, comme celui qui ne l’est pas encore, s’agenouillera à la seule vue de mon ombre. Les hommes baiseront le sol devant les monuments élevés à ma grandeur. Et les rois et empereurs d’aujourd’hui, pour l’instant ignorants de leur médiocrité, se prosterneront à plat ventre jusque devant mes excréments !
Oui, bientôt viendra le temps où les mortels devront me reconnaître, et se soumettre au seul être véritablement supérieur qui marche parmi eux. Le dernier détenteur des secrets d’un monde disparu. L’ultime procréation de la matrice des éternels. L’héritier des pouvoirs anciens, et le gardien de l’adoration qui leur est due. En résumé, le seul, l’Unique dieu que toute créature douée de raison se devra de servir et vénérer. Moi. »
Extrait de : P. Grimbert. « Les Vénérables – Les gardiens de Ji. »
Le souffle des aïeux par P. Grimbert

Fiche de Le souffle des aïeux
Titre : Le souffle des aïeux (Tome 3 sur 4 – Les gardiens de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2010
Editeur : Editions Octobre
Première page de Le souffle des aïeux
« Je suis Maara’b’ree Lu Wallos. Fille aînée du roi Ke’b’ree. J’ai entamé ma vingt-quatrième année en ce monde au Jour du Cygon, à la dernière décade du Chasseur. Je me considère donc comme une jeune personne, dont les chemins de vie restent encore à tracer… Pourtant, il se pourrait que je sois déjà devenue la souveraine du royaume wallatte. La cinquante-huitième héritière du trône dans la dynastie des B’ree, très exactement.
J’ai été préparée à cette tâche ; du moins, un peu. Porter un jour la couronne de Guran’b’ree, l’ancêtre fondateur, faisait partie de ces éventualités aussi probables et naturelles que celle de choisir un époux parmi les plus méritants de nos guerriers, ou celle de perpétuer la lignée en donnant le jour à quelques beaux fils et filles. »
Extrait de : P. Grimbert. « Le souffle des aïeux – Les gardiens de Ji. »
La volonté du démon par P. Grimbert

Fiche de La volonté du démon
Titre : La volonté du démon (Tome 1 sur 4 – Les gardiens de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2008
Editeur : Editions Octobre
Première page de La volonté du démon
« Je m’appelle Yan ; Yan d’Eza. Et si je me sens toujours l’énergie et la curiosité d’un jeune homme, il me faut bien avouer avoir quitté l’adolescence depuis longtemps… Je suis probablement passé à l’âge adulte au cours de ce voyage dans les Hauts et les Bas-Royaumes, à la suite de quelques amis et de la jeune fille qui allait devenir mon épouse. Une aventure où nous avions risqué cent fois la mort, et qui devait finir par changer la face du monde… Un périple vieux de presque cinq décennies, déjà.
J’ai maintenant soixante et un ans. Mon fils unique, Cael, compte trente-sept hivers. Et Léti et moi sommes désormais des grands-parents.
Pour autant, je n’ai aucun mal à me projeter quarante-six ans en arrière, pour me remémorer chacun des événements que nous avions dû affronter et dont nous subissons encore les conséquences, bonnes ou mauvaises. »
Extrait de : P. Grimbert. « La volonté du démon – Les gardiens de Ji. »
Le sang du jal par P. Grimbert

Fiche de Le sang du jal
Titre : Le sang du jal (Tome 5 sur 5 – Les enfants de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2006
Editeur : Editions Octobre
Première page de Le sang du jal
« JE M’APPELLE YAN. Yan d’Eza, selon les lois du Matriarcat, qui retiennent le nom du village natal en l’absence d’autre patronyme familial connu. Mais aussi Yan le Curieux, sobriquet marquant plus ou moins officiellement ma qualité de magicien. Pourtant, je n’avais pas fait usage de ma Volonté depuis plus de vingt ans. Depuis cette fois où mes amis et moi avions affronté Saat.
Cette nuit-là, contraint de fuir le sorcier qui prenait possession de mon corps, j’étais descendu dans le Mausolée de Sombre. Un labyrinthe de ténèbres et de puanteur, bâti dans le seul but de donner au monstre un terrain de jeu à la hauteur de sa cruauté. Et le démon était venu à ma rencontre, de manière brutale, ainsi qu’il fallait s’y attendre… jouant avec moi comme un chat le fait avec une souris ; me frappant de griffes qu’il déployait en nombre, sans même me laisser l’occasion de l’entrevoir. J’aurais pu y perdre la vie ; mais le dernier-né de Karu finit malgré tout par écouter mon message. »
Extrait de : P. Grimbert. « Le Sang du Jal – Les enfants de Ji. »
La voix des aînés par P. Grimbert

Fiche de La voix des aînés
Titre : La voix des aînés (Tome 3 sur 5 – Les enfants de Ji)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2005
Editeur : Editions Octobre
Première page de La voix des aînés
« MON NOM EST CONNU à travers tous les Hauts-Royaumes, et même au-delà. Je suis l’Archiduchesse Agénor de Lorelia. Sœur cadette de son altesse Bondrian V, dit le Prudent, quatorzième souverain de la branche des Jarodiens… et probablement le dernier mâle de notre lignée à monter sur le trône.
Je voyage entre mes palais, de saison en saison, depuis déjà sept décennies. Toute une vie, trop vite passée, à œuvrer à la grandeur de notre nation… Un pays que j’ai toujours considéré comme le mien, mais dont les mémoires, les historiens et jusqu’aux faces de nos terces d’or ne retiendront qu’un seul visage : celui de mon frère.
Ce benêt sans envergure n’a pourtant que le mérite d’être né quelques années avant moi. Il serait bien incapable de régner sans son armée de ministres, de conseillers et autres consuls ! Ceux-là ne valent pas mieux que les courtisans qui rôdent sans cesse dans nos couloirs, en quête de nouveaux privilèges ou de calomnies à relayer sur leurs semblables. »
Extrait de : P. Grimbert. « La voix des ainés – Les enfants de Ji. »
Le monde d’Edward Craft par P. Grimbert

Fiche de Le monde d’Edward Craft
Titre : Le monde d’Edward Craft
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2009
Editeur : Editions Octobre
Première page de Le monde d’Edward Craft
« La rivière ; il avait juste à atteindre la rivière ! C’était sa dernière chance de salut. Aucun des fauves qui le poursuivaient alors n’irait au-delà du rivage. La plupart des créatures du monde d’Anrézoth partageaient d’ailleurs cette caractéristique amusante, et fort pratique pour les aventuriers : elles n’aimaient pas l’eau.
Les langues malveillantes ajoutaient même que cette particularité s’étendait au peuple des Nains, et peut-être n’était-ce pas totalement faux… Mais pour cette fois, Grahamme était prêt à faire une exception et plonger d’un bloc son corps trapu dans le courant glacé.
En réalité, il n’eut même pas l’occasion de se mouiller les orteils. Une masse aussi pesante que nauséabonde s’abattit soudain sur ses épaules, l’envoyant cogner face contre terre. Un souffle chaud glissa sur la nuque du malheureux ; il n’eut que le temps de rouler sur lui-même pour expédier son poing boudiné dans les crocs qui plongeaient sur lui… »
Extrait de : P. Grimbert. « Le monde d’Edward Craft. »
Le trône du dahu par P. Grimbert

Fiche de Le trône du dahu
Titre : Le trône du dahu (Tome 2 sur 2 – Le prophétionnel)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2007
Editeur : Editions Octobre
Première page de Le trône du dahu
« L’angoisse serrait l’estomac d’Ulser de toutes ses forces. Pour un peu, le bon chevalier aurait compris la détresse que devaient ressentir les lutins des fougères, quand ils se faisaient bêtement piéger dans des collets à lapin. C’était même la première fois qu’il considérait ces gnomesques comme de malheureuses victimes. Jusqu’alors, chaque fois qu’un des vilains du château avait ramené l’un de ces petits bonshommes aux yeux exorbités et à la peau bleuie par l’étouffement, il avait rigolé un bon coup, comme tout le monde… Mais alors que ses propres entrailles étaient garrottées par la peur, il songeait que ce n’était pas si drôle que ça, en définitive. D’autant que sa torture n’était qu’un avant-goût de la terrible et dangereuse épreuve qui l’attendait. »
Extrait de : P. Grimbert. « Le Trône Du Dahu – Le prophétionnel. »
La théorie du bouclier par P. Grimbert

Fiche de La théorie du bouclier
Titre : La théorie du bouclier (Tome 1 sur 2 – Le prophétionnel)
Auteur : Pierre Grimbert
Date de parution : 2006
Editeur : Editions Octobre
Première page de La théorie du bouclier
« Un alezan infatué louvoyait placidement entre les halliers et les marmenteaux d’un sous-bois enchanteur. Sur une selle que n’auraient pas méprisée les plus dignes des fesses couronnées, trônait un chevalier errant s’adonnant justement à sa principale occupation. Son front était noble et haut levé, si noble et si haut levé, même, que des rameaux irrévérencieux venaient parfois s’y frotter et laisser leurs épines le marquer du sceau de la sylve. Sa lourde armure reflétait les éclats du soleil pour n’en conserver que la chaleur gracieusement dispensée. Le métal brûlant dégageait lui-même une telle aura incandescente qu’on eut dit le héros nimbé d’une étrange puissance surnaturelle. Un observateur un peu poète, et sourd aussi, aurait comparé le cheminement du chevalier à la danse mystérieuse d’une truite argentée sur une frayère… »
Extrait de : P. Grimbert. « La Théorie Du Bouclier – Le prophétionnel. »