Étiquette : Estèbe
Sommeil de mort par J. Sohl
Fiche de Sommeil de mort
Titre : Sommeil de mort
Auteur : Jerry Sohl
Date de parution : 1983
Traduction : M. Decourt, J.-L. Estèbe
Editeur : Presses de la cité
Première page de Sommeil de mort
« Le rêve commençait toujours dans une obscurité épaisse. Dans un parc, quelque part sur une route, elle serrait Jon dans ses bras, et Alex venait se poster devant eux pour leur faire une muraille de son corps. Curtis approchait lentement, un éclair meurtrier dans les yeux, brandissant un cimeterre qui luisait dans la lumière des phares.
La voiture était derrière lui. Dans la nuit chaude, humide, un homme allongé dans l’herbe observait la scène. En arrière, elle devinait la présence d’un autre spectateur.
Les phares de la voiture découpaient la silhouette menaçante de Curtis. Elle retenait son souffle, le cœur battant à grands coups sourds, clouée de terreur. Dans ses bras, Jon tremblait comme une feuille. Curtis avançait avec une lenteur désespérante. »
Extrait de : J. Sohl. « Sommeil De Mort. »
La piste des étoiles par F. Brown
Fiche de La piste des étoiles
Titre : La piste des étoiles
Auteur : F. Brown
Date de parution : 1953
Traduction : J.-L. Estèbe
Editeur : Presses de la cité
Première page de La piste des étoiles
« Je comptais rester encore plusieurs jours, mais quelque chose, cet après-midi-là, me fit changer d’avis : le reflet que me renvoyait le miroir de la salle de bains, chez mon frère Bill. Nu comme un ver, dégoulinant de flotte, perché sur une patte – forcément : je n’en ai qu’une – avec la baignoire derrière moi qui se vidait dans un bruit de succion, je décidai de mettre les bouts sur-le-champ.
Le temps s’écoulait de ma vie comme l’eau de cette bon sang de baignoire. Et c’est ça, cruellement, que me montrait mon reflet.
Un miroir ne ment pas. Quand il vous dit que vous faites vos cinquante-sept ans, c’est qu’il a raison. Dans ces cas-là s’il vous reste des rêves à réaliser, des vieux projets de voyage, il vaut mieux s’y mettre en vitesse et boucler ses valises. Il vaut mieux profiter du peu de temps qu’on vous laisse, parce que vous ne réussirez jamais à l’empêcher de foutre le camp. »
Extrait de : F. Brown. « La piste des étoiles. »
Les pantins cosmiques par P. K. Dick
Fiche de Les pantins cosmiques
Titre : Les pantins cosmiques
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1956
Traduction : J.-L. Estèbe
Edition : Le livre de poche
Première page de Les pantins cosmiques
« Les enfants jouaient gravement devant le porche. Mary s’appliquait à modeler dans la glaise une figurine indistincte. Tant bien que mal, Noaks s’escrimait à l’imiter. Leur besogne accomplie, Dave et Walter se reposaient de leurs efforts. Peter Trilling, lui, se contentait de regarder.
Mary balança brusquement en arrière la masse noire de ses cheveux, cambra son corps élancé et planta une chèvre d’argile sur le sol.
— Tenez ! dit-elle. Faites voir les vôtres ? Noaks baissa la tête. Ses mains maladroites étaient incapables de rivaliser avec les doigts agiles de la petite fille. Elle avait déjà récupéré sa chèvre pour en faire un cheval.
— Regarde le mien, marmonna-t-il.
Il campa sur sa queue un avion mal bâti, et accompagna son geste d’une pétarade baveuse.
— Pas mal, hein ?
Dave renifla, dédaigneux.
— C’est nul. Tiens, regarde ça.
Il poussa son mouton aux côtés du chien d’argile de Walter. »
Extrait de : P. K. Dick. « Les pantins cosmiques. »