Étiquette : Fleuve noir
Wonderland par Serge Lehman

Fiche de Wonderland
Titre : Wonderland
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve noir
Première page de Wonderland
« Peter avait un problème avec sa chaussure. La semelle – une mousse semi-rigide de plastique et de filaments de carbone, divisée par une couche d’air sous pression – était en train de fondre. Bientôt, l’air se mettrait à fuir. La semelle opposerait de moins en moins de résistance aux aspérités. Les éclats de verre et de métal qui jonchaient le sol achèveraient de la mettre en pièces et Peter devrait se résoudre à marcher pieds nus.
En temps normal, il se serait contenté de maugréer à mi-voix avant d’aller fouiller, dans le stock du Corbeau, à la recherche d’une autre paire (si possible à sa taille).
Mais pas aujourd’hui…
Pas avec le piège-à-homme lancé à leur poursuite.
« On n’est pas obligés de fuir comme des rats, dit soudain Andréa. On a le choix ! »
Elle marchait devant Peter, réglant son pas de façon à conserver sept à huit mètres d’avance sur lui. Il lui jeta un regard furieux. On a le choix ! On a le choix ! C’était la centième fois au moins qu’Andréa lançait cette phrase depuis le début de la traque – et Peter savait exactement ce qu’elle allait dire ensuite. »
Extrait de : S. Lehman. « Wonderland. »
L’ange des profondeurs par Serge Lehman

Fiche de L’ange des profondeurs
Titre : L’ange des profondeurs (Tome 1 sur 1 – La quête de Martin Dirac)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’ange des profondeurs
« Depuis près d’une heure, les deux garçons descendaient à travers la forêt. Ils étaient sales, pâles, fatigués… Sur ce versant de la montagne, les chemins étaient étroits, hérissés de pierres et d’herbes. Lorsque quelqu’un trouvait la force d’en plaisanter, au village, c’était toujours avec une sorte de nostalgie vengeresse. « Hé ! Il paraît qu’un type a réussi à faire vingt mètres sans se casser la gueule, hier matin. »
Tout le monde riait, bien sûr – du moins, tous ceux que la simple évocation du mont Dragan ne pétrifiait pas sur place. Mais ensuite, il fallait se lever, enfiler les chaussures de marche et s’enfoncer dans la forêt, à la recherche des idiots venus de Lodz ou de Cracovie se mesurer aux cimes, et qu’on n’avait pas vus redescendre…
Ce genre d’incident ne s’était plus reproduit depuis trois ans. La mauvaise réputation du Dragan avait fini par triompher des aventuriers du dimanche. Cette ultime désertion – la dernière qui pût encore se produire – avait achevé de rendre les sentiers aux mouvements obscurs de la forêt. La neige et le gel en hiver, un incendie tous les deux étés, sans parler de la boue, des fondrières, des arbres abattus… »
Extrait de : S. Lehman. « La Quête de Martin Dirac – L’ange des profondeurs. »
Escales sur l’horizon par Serge Lehman

Fiche de Escales sur l’horizon
Titre : Escales sur l’horizon
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1998
Editeur : Fleuve noir
Sommaire de Escales sur l’horizon
- Avant Champollion par Sylvie Denis
- Hippo ! par Thierry Di Rollo
- Des signes dans le ciel par Francis Valéry
- Proche-horizon par Laurent Genefort
- Voyageurs par Jean-Jacques Girardot
- Musique de l’énergie par Roland C. Wagner
- L’affaire des crimes météorologiques par André-François Ruaud
- L’amour au temps du silicium par Jean-Jacques Nguyen
- La fiancée du roi par Joëlle Wintrebert
- Le hib par Guillaume Thiberge
- Scintillements par Ayerdhal
- Scorpion dans le cercle du temps par Jean-Louis Trudel
- Le vol du bourdon par Yves Meynard
- Dernier embarquement pour Cythère par Richard Canal
- Nos traces dans la neige par Jean-Claude Dunyach
- L’erreur par Thomas Day
Première page de Escales sur l’horizon
« POUR LE PETIT MONDE de la science-fiction, cette fin de siècle a des allures de nouvel Age d’or.
Depuis quelques années déjà, le genre triomphe au cinéma et – ce n’est pas la moindre des surprises – parvient à rassembler à la fois l’attention de la critique et la faveur du (très) grand public. Du grinçant Mars Attacks à la réédition enluminée des trois premiers épisodes de Star Wars, des radiotélescopes de Contact aux agents secrets de Men In Black, sans parler de l’extraordinaire Armée des douze singes de Terry Gilliam, les films se suivent et, ô merveille, ne se ressemblent pas. On a trop longtemps reproché au cinéma de science-fiction l’indigence de son contenu pour ne pas saluer comme il convient cette mutation fondamentale : désormais, la SF sur grand écran raconte aussi des histoires – et les effets visuels, s’ils continuent d’être la marque de fabrique du genre, participent du récit au lieu de maquiller son absence. Avec 2001 comme mythe fondateur (toujours imité, jamais égalé), Blade Runner en référence esthétique, Alien pour l’hystérie et Brazil pour l’humour (ou le désespoir, au choix), la science-fiction a gagné droit de cité au panthéon du septième art. »
Extrait de : S. Lehman. « Escales sur l’horizon. »
Tonnerre lointain par Serge Lehman

Fiche de Tonnerre lointain
Titre : Tonnerre lointain (Tome 3 sur 3 – F.A.U.S.T.)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1997
Editeur : Fleuve Noir
Première page de Tonnerre lointain
« IL SE PASSE ici quelque chose d’étrange.
Le Complexe est désert. Tout le monde est parti, à l’exception d’une poignée d’agents de sécurité (les fidèles de la première heure, recrutés par le capitaine Daniel Kovalsky à l’époque où le Square n’existait pas encore). Trois femmes, six hommes. Ils jouent aux cartes ou se reposent. Ils n’ont rien à faire. Le Complexe est une forteresse inviolable. Des radars surveillent le ciel et le sous-sol. Des caméras, calées sur quatre longueurs d’ondes, scrutent les environs. Une batterie de détecteurs de masse et de dispositifs d’alerte cinétique entoure les murs de l’ancienne usine d’un champ technosensible. Tout objet de plus de dix grammes – vivant ou non – est repéré et, le cas échéant, détruit s’il s’approche de trop près. Dans ces conditions, la présence d’agents de sécurité est inutile. Le Complexe est capable de faire face à toutes les situations de crise classiques. L’une des femmes explique à ses collègues que leur rôle n’est pas de protéger le Complexe, mais d’être protégés par lui. Elle n’a peut-être pas tort. »
Extrait de : S. Lehman. « Tonnerre lointain. »
Les défenseurs par Serge Lehman

Fiche de Les défenseurs
Titre : Les défenseurs (Tome 2 sur 3 – F.A.U.S.T.)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve Noir
Première page de Les défenseurs
« INSENSIBLE aux mugissements des vents polaires qui dévalaient l’Arctique en entraînant un front nuageux large de mille kilomètres, l’Avatar finit par couper le terminateur, loin au-dessus de la Mer de Laptev. Le ciel immense, inondé de lumière, s’ouvrit devant lui comme une gueule. Le dirigeable s’ébroua, infléchit sa course et mit cap à l’est. Un vol d’oies sauvages affolées vint s’abriter sous ses flancs noir et or. Pendant plusieurs minutes, le battement de leurs ailes recouvrit le blason de l’Instance d’une incompréhensible calligraphie. Puis, les oies s’éloignèrent et l’Avatar put voguer seul, comme un fragment de nuit accroché en plein ciel.
C’était un bâtiment magnifique, long de cinq cent cinquante mètres – l’un des quatre croiseurs de classe Jaggernaut construits par la compagnie du Lion d’Orion, au début de la décennie. Dans le belvédère logé à la proue du pont supérieur, une silhouette était visible. Comparée aux dimensions colossales du bâtiment, elle semblait minuscule. »
Extrait de : S. Lehman. « Les Défenseurs. »
F.A.U.S.T. par Serge Lehman

Fiche de F.A.U.S.T.
Titre : F.A.U.S.T. (Tome 1 sur 3 – F.A.U.S.T.)
Auteur : Serge Lehman
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve Noir
Première page de F.A.U.S.T.
« À QUATRE MILLE kilomètres à l’est de la fosse des Philippines, au milieu de l’océan Pacifique, se trouve une île nommée Saint-George. C’est une terre minuscule, que ni l’archipel des Marshall au nord, ni celui des Gilbert au sud, n’ont jusqu’ici songé à revendiquer.
Sur le plan géographique, Saint-George fait partie de la Micronésie. Sur le plan légal en revanche, elle appartient à la famille Fawcett, qui la reçut du roi George III en 1767, quelques mois seulement après que Wallis l’eut découverte et offerte à la Couronne britannique.
Personne n’y a jamais vécu plus de seize jours – pas même au vingtième siècle, lorsqu’Américains et Japonais s’affrontaient pour le contrôle de ce secteur vital du Pacifique. Saint-George n’est, il est vrai, qu’un récif coralien de cent mètres sur cent dépourvu de toute végétation. Seuls les albatros s’y posent parfois, quand les vents violents les y contraignent – mais ils ne s’attardent jamais.
Pourtant, le 1er janvier 2095, à l’instant précis où toutes les horloges alignées sur le méridien de Greenwich sonnaient minuit, un petit bondisseur stratosphérique Saxxon apparut dans le ciel chargé de nuages, juste au-dessus de l’île. »
Extrait de : S. Lehman. « FAUST. »
Serge Lehman
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Dépression par François Sarkel

Fiche de Dépression
Titre : Dépression
Auteur : François Sarkel
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir
Première page de Dépression
« Parce que la pluie redoublait d’intensité à ce moment-là, parce qu’elle crépitait tout autour de lui et fouettait son vieux ciré, Sarg Viger n’entendit pas la voix éraillée de la grosse Yaya qui l’interpellait.
— Qu’est-ce que tu fous encore sur mon débarcadère, Sarg ? Je t’ai déjà dit mille fois qu’il n’y avait pas un seul de tes maudits rats aux alentours de mon domaine.
S’il ne perçut pas les paroles agressives de la loueuse de bouées, Sarg enregistra les vibrations des planches pourries et se retourna.
— Tiens, cette chère Yaya, se gaussa-t-il. La plus belle bouée d’entre toutes…
Comme à son habitude, la grosse femme était boudinée dans un imperméable de plastique transparent sous lequel apparaissait une de ses éternelles robes à fleurs que ses formes plus qu’opulentes rendaient grotesque. Elle ne s’était pas donné la peine de se protéger le crâne pour parcourir les quelques mètres qui séparaient sa baraque de l’extrémité de l’appontement, aussi ses cheveux blonds décolorés étaient-ils trempés, serpentant en mèches poisseuses sur sa face mafflue. »
Extrait de : F. Sarkel. « Dépression. »
Hydres par Don Hérial

Fiche de Hydres
Titre : Hydres (Tome 2 sur 2 – La guerre des sept minutes)
Auteur : Don Hérial
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir
Première page de Hydres
« Seize jours majeurs s’étaient écoulés depuis que l’aviso ujkaje avait réintégré l’espace continu. Seize jours de silence radio absolu. À bord, seuls les systèmes indispensables à la survie de l’équipage continuaient d’être alimentés par fusion froide, et le blindage de la centrale énergétique avait été triplé pour éviter une émission trop massive de neutrons. Privé de toute propulsion, le petit vaisseau filait, invisible aux écrans des détecteurs, mû par la seule inertie d’une accélération interrompue seize jours plus tôt.
Immobiles dans l’ombre de l’unique habitacle : cinq Humains mâles, sanglés sur leur couchette. Ils n’étaient conscients que depuis quelques heures, mais les rares paroles échangées attestaient leur lucidité. Et leur peur : un mois plus tôt, celui que l’opinion publique qualifiait déjà de maître terroriste – de Coordonnateur –, leur avait fait parvenir ses instructions, sans toutefois quitter l’abri de son repaire secret. Leur mort probable y figurait en toutes lettres.
Protégé des radars de la Défense Spatiale par sa petite taille, négligé par les scanners puisque dépourvu de toute signature nucléaire due à la propulsion, l’aviso plongeait, aussi immatériel qu’un fantôme, vers Charahee, un soleil mineur de l’Essieu dont l’escorte planétaire – trois mondes durs et froids – s’était avérée sans intérêt. »
Extrait de : D. Hérial. « Hydres. »
La loi majeure par Don Hérial

Fiche de La loi majeure
Titre : La loi majeure (Tome 1 sur 2 – La guerre des sept minutes)
Auteur : Don Hérial
Date de parution : 1990
Editeur : Fleuve noir
Première page de La loi majeure
« La Galaxie – la nôtre, celle que nous appelons Voie lactée – est vieille de quinze milliards d’années. La matière forgée au cœur de la première génération d’étoiles, dissociée et recombinée par la génération suivante, s’y complexifie à un rythme toujours plus élevé. En passant de l’inerte au vivant, du végétal à l’animal, du troupeau à la tribu, du cri au langage, elle s’est éveillée à la conscience. En reprenant le chemin de l’espace, elle s’est donné les moyens de façonner son milieu d’origine. La boucle, peu à peu, se referme.
Qui suis-je pour raconter l’histoire de la tribu humaine ? Un scribe. Au mieux, un gardien. Dans quarante ans, le cosmos ne sera plus le même, la réalité telle que nous l’avons toujours connue aura disparu. Le passé et l’avenir… en fragments. Mon nom est Don Dilvish Eiken’ham Hérial. Je suis ici pour témoigner, et transmettre le souvenir de ceux qui contribuèrent à la difficile Emancipation des hommes.
Si la guerre des sept minutes est aujourd’hui considérée comme l’un des tournants du troisième siècle, le nom de Calderon Belfast reste relativement méconnu. Profonde injustice, lorsque l’on sait que c’est lui qui fut à l’origine du conflit. »
Extrait de : D. Hérial. « La loi majeure. »
Top niveau par Jean-Claude Lamart

Fiche de Top niveau
Titre : Top niveau
Auteur : Jean-Claude Lamart
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir
Première page de Top niveau
« Élastic scrutait l’espace offert à ses yeux avec un mélange de respect et d’admiration. La cité s’étalait devant lui, gigantesque forêt de tours illuminées. Autour d’elles, comme suspendus dans le ciel, attendant sagement leurs pilotes. D’autres appareils traversaient l’espace à vive allure, leurs feux de position perçant les zones d’ombres. La ville commençait à s’agiter pour une nouvelle période de luttes, de bouleversements.
Dans ce périmètre régnait le luxe le plus extraordinaire, la permissivité la plus grande, les plaisirs les plus fous. Élastic le savait bien, il en bénéficiait plus que tout autre.
L’homme porta son regard plus bas. Il tomba sur le reflet or du champ magnétique qui barrait brutalement les tours à leur base, comme si elles baignaient dans une espèce d’océan immobile, opaque et infranchissable.
Le spectateur se crispa. Dans un flash, il entrevit le no man’s land qui s’étendait sous ce tapis énergétique, la zone de combats, la Lice, bien délimitée au centre d’un immense terrain vague dont on ne savait pratiquement rien. »
Extrait de : J-C Lamart. « Top niveau. »