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La planète des Optyrox par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La planète des Optyrox

Titre : La planète des Optyrox
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de La planète des Optyrox

« Il est bien connu que le retour de l’hyper-espace dans l’espace normal demeure la phase délicate de la navigation interstellaire. Ce que le profane appelle « faire surface » et que les nautes nomment « résurgence » ne dure en général que quelques instants. Mais la faille de discontinuité par laquelle l’astronef se glisse est très étroite et si la « plongée » en hyperespace ne demande que peu d’énergie, faire surface en absorbe une quantité fantastique. Il faut que le navire utilise toute la puissance de ses générateurs pour raccourcir la durée du passage critique. De nombreux navires disparurent, aux premiers temps de la conquête spatiale, vaincus par les terribles contraintes naissant des distorsions survenant durant la résurgence.

Ceci permet de comprendre l’appréhension d’un spécialiste comme Jeln Davril, lorsqu’il eut évalué ce qui restait d’énergie disponible dans les générateurs. Dominant son angoisse, il vint prendre place sur le siège voisin de celui où son Bis, Joris Hagmar, déchiffrait les indications des oscilloscopes traduisant les variations de champ gravitationnel que le navire commençait à encaisser.

Le fin visage bleuté de la jeune femme affichait un calme serein et ses yeux violets ne reflétaient qu’une extrême concentration lorsqu’elle se tourna vers l’arrivant. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La planète des Optyrox. »

La mission d’Eno Granger par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La mission d’Eno Granger

Titre : La mission d’Eno Granger
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de La mission d’Eno Granger

« Le navire sembla se tasser sur ses vérins télescopiques et sa membrure d’ultratitane reposa enfin sur le berceau du port spatial ; durant un temps très bref, la masse de métal réputé indestructible demeura totalement inerte, comme un monstre épuisé par la course fantastique qu’il venait d’accomplir. Puis, des gueules soudain découvertes le long du quai de béton, sortirent les langues luisantes des passerelles verticales. Elles oscillèrent, parurent lécher la structure encore brûlante du géant intersidéral et se fixèrent aux endroits précis d’où allait dégorger ce qui avait traversé des milliers de parsecs pour aboutir aux Elither.

Il n’était évidemment pas possible de savoir déjà la qualité et la quantité des éléments ayant voyagé sur le navire de la Transgalactique scapienne car il fallait attendre que débarquement et déchargement commencent. Or, le Bételgeuse étant un astronef long courrier polyracial, il convenait que les micro-atmosphères ou mieux, les micro-biosphères, soient établies dans les capsules de transport qui mèneraient les arrivants aux dômes de la cité cosmique. Celle-ci étendait ses tentacules transparents jusqu’à moins d’une centaine de mètres des vingt berceaux spatiaux alignés sur le plateau rocheux d’Unthumac. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La Mission d’Eno Granger. »

La chasse à l’impondérable par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de La chasse à l’impondérable

Titre : La chasse à l’impondérable
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de La chasse à l’impondérable

« Comme à chaque retour d’une mission d’exploration galactique, le centre scientifique de Yorkville, sur Gladnie, la troisième somienne, était en effervescence. L’astronef de recherche « Explorateur X » ramenait la moisson de douze mois de travaux effectués aux confins de la Fédération, tout près des grands nuages de poussière interstellaire des Orbes de Phrilla et les trois mille laboratoires de la capitale du savoir allaient se partager les spécimens et les enregistrements de tous ordres que les instruments ultra perfectionnés du grand navire avaient inlassablement accumulés au long du voyage.

Peut-être ne sortirait-il rien d’intéressant pour l’intelligence galactique de ces dizaines de milliers de bobines magnétiques réparties entre les différentes disciplines, mais peut-être également, l’une d’entre elles aiderait à mieux connaître les mystères du cosmos. Chaque année apportait son lot de découvertes et, pourtant, il semblait que chaque pas en avant ne fît que mieux mesurer le chemin infini séparant de la connaissance totale. Ainsi que le faisait remarquer récemment Djorf Bramberg, le président du comité de physique spatiale, « il n’y a qu’une chose que nous sachions parfaitement, c’est que nous ignorons à peu près tout de l’univers ». »

Extrait de : J.L et D. Le May. « La Chasse à l’Impondérable. »

L’ophrys et les protistes par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’ophrys et les protistes

Titre : L’ophrys et les protistes
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’ophrys et les protistes

« Doel, trente-deuxième Exarque d’Ichucamal, échauffait ses muscles longs, peu apparents, harmonieux, en passant avec souplesse à tous les agrès, afin d’être en mesure de soutenir les assauts successifs des andros d’entraînement préparés par le Maître des Armes. Il lutta, nu, contre quatre de ces combattants dont le seul but dans leur existence d’androïdes était de terrasser l’Exarque et les vainquit tour à tour.

Il ferrailla devant trois autres adversaires d’un talent exceptionnel dans le maniement des armes d’hast et les immobilisa par trois bottes foudroyantes. Il tira des projectiles matériels sur des cibles à éclipses qu’il frappa infailliblement, usa du résonateur réglé à la plus faible puissance pour contrer une attaque factice de radiants d’Ibernos et parvint à la fin de son entraînement du jour, à l’heure prévue par la programmation stricte régissant ses périodes de repos. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’Ophrys et les Protistes. »

L’oenips d’Orlon par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’oenips d’Orlon

Titre : L’oenips d’Orlon
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’oenips d’Orlon

« L’anneau d’Orlon brillait comme un arc de feu tricolore sous les rayons conjugués des deux astres centraux. Une bande de sryges, leurs immenses ailes d’émeraude déployées, leurs minces antennes vibrantes pointées vers le sol de la planète, passèrent silencieusement et s’éloignèrent vers le couchant, l’un suivant l’autre, tels de grands fantômes verts.

Au pied de la pyramide, un groupe de jeunes des deux sexes continuait à jouer au ximanthe, malgré l’obscurité qui gagnait, et chaque fois que la flèche touchait l’une des conques fossiles suspendues aux tigelles flexibles des xiras, une note claire montait jusqu’au gardien.

L’air était calme, léger, comme en chaque fin de jour, et Srolop, le gardien, eut un sourire de contentement. Sur les pistes sinuant entre les dômes de la ville, les chariots se traînaient paresseusement, tirés par les phallintes au poitrail puissant, aux pattes spongieuses munies de ventouses. De temps à autre, un cri s’élevait, rauque et bref, suivi d’une longue plainte tremblotante. L’un des animaux manifestait sa joie de croiser un congénère de connaissance. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’Oenips d’Orlon. »

L’odyssée du Delta par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’odyssée du Delta

Titre : L’odyssée du Delta
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’odyssée du Delta

« Le voyage en était à son troisième jour. Depuis trois fois trente heures, selon le cycle bio-temporel galactique, les passagers du Delta participaient à l’animation artificielle soigneusement entretenue par les commissaires du bord.

Malgré l’incroyable vélocité de la plupart des astronefs modernes, les trajets interstellaires prennent toujours trop de temps au gré des passagers. Deux semaines terriennes pour glisser du système solarien aux planètes de Syndroma paraissent une éternité à certains de ceux qui entreprennent le bond galactique. Ils ne cherchent pas à savoir comment la science a résolu le problème des vols en hyperespace, ils ne considèrent pas comme extraordinaire que 350 années-lumière de galaxie soient franchis en un peu plus de 400 heures spatiales. Une seule chose les frappe: le temps perdu.

Depuis les premiers balbutiements du voyage interstellaire, les efforts des compagnies de navigation ont tendu à faire admettre aux passagers les plus difficiles que la traversée, aussi longue soit-elle, n’est jamais une perte de temps. A cet effet, rien n’a été épargné pour rendre la vie à bord des spationefs aussi agréable que possible. Un long courrier interstellaire bat tous les records de gaspillage énergétique. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’odyssée du Delta. »

Irimanthe par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Irimanthe

Titre : Irimanthe
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de Irimanthe

« Onolpha dirigea le rayonnement Zen sur son thorax tronconique dont le vert pâle devint luminescent. Sous l’impact des corpuscules invisibles, la peau enduite de la sécrétion naturelle protectrice s’assouplit aussitôt que la polymérisation superficielle eut atteint le point optimal recherché. Pour quelques heures, le derme ainsi réchauffé allait présenter la transparence idéale et flatteuse distinguant les élus des hautes couches de la société. Les merveilleux organes réceptifs, auréolés de brun, se dégagèrent, laiteux, de l’enveloppe protoplasmique rajeunie et le président de la très puissante Union Végienne émit une onde de plaisir qui fit vibrer son antenne pinéale.

De son troisième dextre, il coupa l’émetteur tandis que, du premier sénestre, il enfonçait la touche d’ambre hyalin activant l’inframiroir. Il se contempla avec minutie, examinant avec une particulière attention chaque orbe et chaque tache de couleur que l’inframiroir rendait perceptibles à ses yeux à facettes. Son premier sénestre manipula un des leviers d’amplitude et le mince rayon lumineux et chaud se fixa sur le ventricule gauche dont le tracé, insuffisamment marqué, aurait pu attirer l’attention sur l’âge réel du maître de l’Union. Les cellules frappées se teintèrent de mauve et, une fois encore, Onolpha exprima son contentement. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Irimanthe. »

Heyoka Wakan par Jean-Louis Le May

Fiche de Heyoka Wakan

Titre : Heyoka Wakan
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Heyoka Wakan

« — Salut ! Comment vas-tu ce matin ?
— Pas mal, merci, répondit Adam, couvrant d’un regard acéré l’ami qui venait de se lever et qui allait avoir une mauvaise surprise en consultant le tableau de service.
Qui avait la mauvaise surprise…
— Merde ! bougonna Floyd, demeurant campé devant la note le concernant, bien en vue dans son cadre spécial. Ce n’est pourtant pas le moment de se balader. Quelle bande de cons ! Tu as vu ça ! Il faut que j’aille à New Byrd !
— J’ai lu, assura calmement le capitaine Adam Scott dont les yeux noirs perdirent leur expression de souriante affabilité. La rumeur des wigwams a porté jusqu’ici que « Poireau-n’a-qu’une-étoile » voulait effectuer une inspection.
— Il ne sait plus qu’inventer pour emmerder le monde. Que dit la météo ? Vent… Cent nœuds avec des pointes de cent vingt-cinq… Se calmera autour de 5.00 T.U. Durée probable de l’accalmie, cinq heures. En admettant que le blizzard soit pour une fois d’accord avec Ducon Météo. Ils ne vont vraiment pas bien, les uns et les autres ! »

Extrait de : J.L Le May. « Heyoka Wakan. »

Entre Perlame et Santarène par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Entre Perlame et Santarène

Titre : Entre Perlame et Santarène
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Entre Perlame et Santarène

« Ceux qui formaient un cercle silencieux autour de l’image faiblement lumineuse émise par le lecteur du spectrographe horizontal appartenaient à l’élite scientifique de Gataride. Pour la quatrième fois, Ing Shahin appuya sur le contacteur du changeur d’images et le spectrogramme étudié fut remplacé par son suivant immédiat dans l’ordre chronologique des prises de vue.

Un vague murmure, fait de l’accumulation de soupirs d’angoisse réfrénés avec difficulté ou d’émotion trop longtemps contenue, ponctua le geste du célèbre astronome et le nouveau glissement de la raie témoin vers le bleu. L’index électronique du stéréocomparateur indiqua la mesure exacte du décalage et les savants relevèrent le front pour se tourner avec ensemble vers le tableau des lectures cumulées, transmises par l’ordinateur de l’observatoire.

Ce qui leur apparut définitivement irréfutable n’aurait sans doute rien appris au regard d’un profane, mais fut correctement interprété par les spécialistes des problèmes cosmiques, avec l’effrayante capacité de prémonition que leur conféraient les connaissances accumulées. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Entre Perlame et Santarène. »

Enigme aux confins par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Enigme aux confins

Titre : Enigme aux confins
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Enigme aux confins

« A une vingtaine de milliards de kilomètres de Sémarande, le patrouilleur spatial O.P.O. 237 traçait une route de surveillance presque rectiligne qui allait le conduire, sauf incident improbable, à faible distance de la dangereuse Aiguille des Phasmes, cette pointe de matière en début de cohésion gravitationnelle qui s’étend comme un glaive de 2 000 millions de kilomètres de long pointé droit vers le cœur de Shabène, la belle étoile dorée chère aux cœurs placides des Sémarasques.

Aucun navire, fut-il croiseur interstellaire multicoques, ne se risquerait à traverser le phénomène, relativement courant aux confins des bras galactiques, car rien n’est plus traître qu’un nuage de particules en cours d’accrétion; surtout quand il prend la forme étrange d’une lance… ou d’un doigt effilé, tendu depuis l’infini vers l’infini, sous la double action magnétique et dynamique des forces issues de la nébuleuse en contraction.

Campé sur le revêtement moelleux de la passerelle, Clar Senhorst, officier en second du patrouilleur, surveillait avec attention aussi bien les écrans spéciaux de la détection lointaine que l’espace découvert à travers la paroi polarisée permettant la vision directe de l’environnement aux basses vitesses cosmiques. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Énigme aux Confins. »