Étiquette : Fleuve noir
Et la comète passa par Maurice Limat

Fiche de Et la comète passa
Titre : Et la comète passa (Tome 16 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de Et la comète passa
« Le carrosse s’arrêta dans un formidable grincement d’essieu. Les sabots des chevaux glissaient sur le pavé inégal et ruisselant, tant il pleuvait depuis la fin de la soirée.
On était arrivé.
De sourds grondements venaient parfois du ciel, et les coursiers, inquiets, hennissaient de terreur, tandis que le cocher s’évertuait à les calmer, tirant autant qu’il le pouvait sur le mors.
Il leur parla, les flatta, et sa voix réussit ce que la violence n’obtenait guère.
De la voiture, un appel féminin lui parvenait.
— Vite, Lucas !…
— J’arrive, Madame.
Cette rue du vieux Versailles était tout de même un peu éclairée. Pendu entre deux filins, un de ces réverbères dus, moins d’un siècle plus tôt, à l’initiative du feu roi Louis XIV, jetait une clarté sinistre, mais efficace. »
Extrait de : M. Limat. « Et la comète passa – Bruno Coqdor. »
Les cosmatelots de Lupus par Maurice Limat

Fiche de Les cosmatelots de Lupus
Titre : Les cosmatelots de Lupus (Tome 15 sur 39 – Bruno Coqdor) (Tome 9 sur 9 – Robin Muscat)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les cosmatelots de Lupus
« — A-t-on le droit de faire une chose pareille ? Chevalier, je vous pose la question.
Et le commandant Martinbras, désormais responsable du spationef Aigle d’or, regardait en face son interlocuteur.
Coqdor, le chevalier de la Terre, lui qui avait parcouru depuis des années l’espace interplanétaire, lui qui avait porté l’honneur de la planète-patrie d’univers en univers, hésitait à répondre.
Jean Farnel revenait vers eux.
— Alors ?
— Le point se précise, commandant. Le laseradar apporte des renseignements. Il s’agit d’un petit astronef, vraisemblablement désemparé. Il ne gouverne plus. Il erre littéralement au flux des courants cosmiques… Tout porte à croire, ainsi que les techniciens l’avaient pressenti tout d’abord, qu’il s’agit bien d’une épave. »
Extrait de : M. Limat. « Les cosmatelots de Lupus – Bruno Coqdor – Robin Muscat. »
Le voleur de rêves par Maurice Limat

Fiche de Le voleur de rêves
Titre : Le voleur de rêves (Tome 14 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le voleur de rêves
« — Encore un…
Il les regardait de ses yeux vides.
Ginella, affolée, avait appelé vivement les deux internes. Ils étaient là, tout de suite, au chevet du malade, constatant une fois de plus l’incompréhensible phénomène.
Cela ne se manifestait pas de façon particulièrement spectaculaire. C’était simple. Un matin, au réveil, le pensionnaire n’était plus un être humain normal, mais un pauvre corps vide, sans âme. Un amas biologique qui ne réagissait plus, dont l’esprit s’était envolé, mais qui vivait, respirait, pouvait continuer à se nourrir, à marcher mécaniquement, à agir à l’instar de ces robots qui, autour des médecins et des infirmières, remplaçaient, à l’H.-S. 22, les filles de salle et les garçons d’autrefois. »
Extrait de : M. Limat. « Le voleur de rêves – Bruno Coqdor. »
Tempête sur Goxxi par Maurice Limat et K. H. Scheer

Fiche de Tempête sur Goxxi
Titre : Tempête sur Goxxi (Tome 13 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat et K. H. Scheer
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Tempête sur Goxxi
« Le point lumineux courait le long des rochers abrupts.
Il faisait sombre, presque noir. Ce n’était pas la nuit, cependant, mais l’effet de ce ciel perpétuellement nuageux, sur cette planète chargée d’électricité.
Et les lourds nuages noirs de Goxxi roulaient en permanence, fouettés par des vents violents et glacés. Et, fréquemment, des éclairs jaillissaient, lançant des clartés brèves, livides ou sanglantes, qui burinaient singulièrement ce paysage où les monts tourmentés semblaient se fondre avec cette nue perpétuellement livide.
L’homme courait, s’essoufflait. Il transpirait, en dépit de la température assez basse.
Ses mains moites étreignaient la torche atomique, dont les lueurs pourpres le guidaient. Par instants, il tirait le plan de sa poche, vérifiait son orientation. »
Extrait de : M. Limat et K. H. Scheer. « Tempête sur Goxxi – Bruno Coqdor. »
Flammes sur Titan par Maurice Limat

Fiche de Flammes sur Titan
Titre : Flammes sur Titan (Tome 12 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Flammes sur Titan
« La jeune femme semblait dormir.
L’homme, silencieux, allait et venait. Il fumait. Il fumait sans cesse. Prenant dans une soucoupe le tabac qui lui tombait sous la main.
Du tabac de la Terre ou bien des plaines de Mars. Ou encore de ces cigares qui viennent des planètes du Sagittaire, fort estimés.
Son visage était blême et, par instants, un spasme le parcourait, le défigurait presque, l’instant d’un éclair.
C’étaient là les seuls symptômes évidents de son immense douleur.
Soudain, il se rendit compte de l’indécence de son attitude.
Il écrasa vivement la dernière cigarette et fit aussitôt agir le venticlimatiseur.
Immédiatement, le nuage de fumée fut résorbé et l’atmosphère redevint merveilleusement fraîche.
L’homme vint au chevet de celle qui dormait, de celle qui ne devait plus se réveiller dans ce cosmos immense, où il n’y avait plus place pour elle. »
Extrait de : M. Limat. « Flammes sur Titan – Bruno Coqdor. »
Le treizième signe du zodiaque par Maurice Limat

Fiche de Le treizième signe du zodiaque
Titre : Le treizième signe du zodiaque (Tome 11 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le treizième signe du zodiaque
« Robin Muscat était d’une humeur massacrante. Il pleuvait sur Paris comme sur les planètes de pluie qu’il avait visitées du côté de l’étoile Algol.
Et, d’autre part, son patron direct, Mr Lepinson, directeur de l’immense organisation Interpol-Interplan, la police géoplanétaire, venait de lui confier un dossier qu’il connaissait déjà, avant de l’avoir ouvert, comme particulièrement assommant.
Il avait laissé les documents sur la table de son bureau et, tout en bourrant une pipe de tabac des plaines de Mars, il regardait vaguement la cité géante, appuyant par instants à la vitre son front énergique, aux cheveux plantés haut, tandis que tout l’ennui du monde passait dans ses yeux gris-bleu.
Il soupira :
— Il faut s’y mettre… Quelle barbe ! Une vague histoire de trafic, sans nul doute… ces soi-disants mystères à bord des astronefs, toujours la même chose…
Le dossier était triple et l’inspecteur Robin Muscat savait déjà, en gros, de quoi il retournait. »
Extrait de : M. Limat. « Le Treizieme signe du Zodiaque – Bruno Coqdor. »
La planète de feu par Maurice Limat

Fiche de La planète de feu
Titre : La planète de feu (Tome 10 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir
Première page de La planète de feu
« La fille s’était plaquée contre le mur, en un réflexe de défense illusoire.
Elle haletait. La longue course désespérée l’avait épuisée.
Elle avait parcouru les terrains vagues, le vieux cimetière d’astronefs où mouraient de rouille honteuse les grandes carcasses qui avaient brillé aux soleils des mondes lointains.
Impossible de semer la bande. Les quatre garçons reparaissaient chaque fois sur son horizon. Ils la suivaient, la traquaient comme une bête et elle, fière avec ses dix-sept ans, son faciès de Terrienne mignonne que soulignaient les cheveux presque blancs de sa mère centaurienne exprimant l’angoisse, gardait malgré tout la farouche résolution d’échapper.
Elle ne voulait pas. Elle refusait de céder à leurs assauts de petites brutes.
Maintenant, elle s’était heurtée au mur, au mur immense, interminable, qui cernait l’astroport. »
Extrait de : M. Limat. « La planète de feu – Bruno Coqdor. »
Les portes de l’aurore par Maurice Limat

Fiche de Les portes de l’aurore
Titre : Les portes de l’aurore (Tome 9 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les portes de l’aurore
« Où est-il ?…
En quel lieu ? Quel pays ? Quel Univers ?
Il ne le sait et ne s’en soucie guère. Il va et tout est bien ainsi. Il va parce qu’il doit marcher, avancer, progresser vers le but mystérieux et définitif qui est le sien.
Autour de lui, devant lui, tout est… C’est indéfinissable. Pas de couleurs. Les mots humains ne peuvent le décrire, ce monde où il progresse, incroyablement à l’aise depuis qu’il a été délivré.
Les ténèbres ? Sûrement pas. Ce n’est pas non plus la lumière, ni même la grisaille.
Qu’importe d’ailleurs puisqu’il ne se pose pas la question.
Ni aucune autre question.
Tout à l’heure, il y a… quelques minutes ? Des semaines ?
Un an ? Un siècle ?
… Il a eu l’impression que son corps tombait dans quelque chose de noir, de plus que noir, un abîme obscur et silencieux, un abîme de néant. »
Extrait de : M. Limat. « Les portes de l’aurore. »
Le dieu couleur de nuit par Maurice Limat

Fiche de Le dieu couleur de nuit
Titre : Le dieu couleur de nuit (Tome 8 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le dieu couleur de nuit
« Jean leva les bras au ciel (ce qui est une façon de parler quand la scène se passe au bar d’un navire interstellaire) et, regardant sa sœur avec un air comiquement apitoyé, il
déclara :
— Ma pauvre fille, que ce soit sur notre vieille Terre, ou sur cette planète du diable où nous nous rendons, tu seras toujours aussi cinglée.
Monique paraissait sortir d’un rêve.
— Mais, qu’est-ce qu’il te prend ?
— Ben, dit le garçon en haussant les épaules, après ce que tu viens de me raconter depuis une demi-heure…
— Une demi-heure, tu exagères. Et puis, qu’est-ce que je t’ai dit ?
Jean fronça le sourcil.
— Dis, Monique, tu galèjes ? Ou bien c’est le passage dans le subespace qui t’a tapé sur le citron ?
Monique devint soudain très rouge.
La colère lui seyait fort bien. Le pourpre de ses joues accusait son teint déjà doucement incarnat, et les beaux yeux, d’un bleu foncé, un bleu des bleuets de la Terre, les cheveux de paille d’or, tout cela vivait intensément lorsque son frère l’agaçait. »
Extrait de : M. Limat. « Le Dieu couleur de Nuit – Bruno Coqdor. »
Le soleil de glace par Maurice Limat

Fiche de Le soleil de glace
Titre : Le soleil de glace (Tome 7 sur 39 – Bruno Coqdor)
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le soleil de glace
« Le vent même était brûlant. Il caressait l’immensité dorée des blés et y engendrait des ondes capricieuses, révélant la vie intense du froment vitaliseur.
Les coquelicots régnaient. Ils croissaient partout, dans les vastes champs à la rousseur féconde, y créant des flaques d’écarlate quasi insoutenables au regard. Ils naissaient dans l’herbe, au bord de la route, dans les vignes aussi, en dépit du soin des Bourguignons à traquer les plantes parasites entre les sillons des ceps.
L’astre éclaboussait tout de ses nappes de feu et l’azur semblait, dans sa plénitude, une chair bleue dont l’éclat contrastait avec l’incomparable pourpre des coquelicots.
Plus ardents parce que le soleil avivait leurs corolles sanglantes, témoins du radieux Messidor, compagnons éphémères et glorieux du blé mûrissant et du raisin futur, ils semblaient s’élancer à l’assaut des collines. On les retrouvait partout, moins utiles sans doute que le grain et la grappe, prêts à mourir sous une rafale un peu trop forte, ne laissant aux yeux des hommes, au regard du monde, d’autre souvenir que celui de leur beauté sensuelle et fragile. »
Extrait de : M. Limat. « Le Soleil de glace – Bruno Coqdor. »