Étiquette : Fleuve noir

 

Quand la police sonnera par Peter Randa

Fiche de Quand la police sonnera

Titre : Quand la police sonnera
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Quand la police sonnera

« — Ta femme en a, du fric ! La garce ! Elle raccroche aussi sec. Je repose le combiné et je reste un instant immobile pour calmer ma fureur. Cinq cent mille francs ! Oh ! Je les ai, mais si je cède une seule fois à un chantage de ce genre, je n’en verrai plus jamais la fin.

Qu’est-ce qui lui prend ? Pourquoi cinq cent mille balles d’un coup ? J’allume une cigarette et je vais à la fenêtre… Devant moi le parc de Bagatelle inondé de soleil. Une journée magnifique.

Magnifique pour les autres. A moi elle n’apporte que des emmouscaillements… Evidemment elle se sent forte parce que je n’ai pas pu reconnaître le gosse… A cause d’Olga.

Loin de se calmer, ma fureur augmente. J’aurais dû divorcer immédiatement. A quoi bon me le répéter. Je le sais. Ça fait deux ans que je regrette de ne pas l’avoir fait. Trois ans ! Un bail !

Après avoir divorcé j’aurais pu reconnaître le môme. En ce temps-là, Francine était docile, encore disposée à tout accepter. Il n’y a que six mois qu’elle a changé. Un peu brutal son revirement, mais je suis coincé. »

Extrait de : P. Randa. « Quand la Police sonnera. »

Plate-forme de l’éternité par Peter Randa

Fiche de Plate-forme de l’éternité

Titre : Plate-forme de l’éternité
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir

Première page de Plate-forme de l’éternité

« — Pas des illuminés, dit Agardin… Des gens sérieux, commandants de bord ou pilotes, auxquels on n’a jamais eu à reprocher la moindre fantaisie…

Bertrand, allongé sur une couchette, hoche la tête :

— Illusion collective.

— On l’a cru la première fois… la seconde aussi… à la troisième on a parlé d’escroquerie. Tu n’as jamais rien lu là-dessus ?

— Non… J’entends parler de la planète disparue pour la première fois.

— Je vais essayer de te résumer les faits… car moi, j’y crois et c’est à cause de la planète disparue que nous sommes ici.

Grand, Agardin ! Large d’épaules. La taille mince. Un visage énergique aux traits réguliers, avec une expression moqueuse dans le regard des yeux bruns. Les lèvres épaisses, voluptueuses, généralement retroussées par un sourire ironique.

— Le premier vaisseau à avoir touché la planète disparue s’appelait L’ORONTE. Capitaine Corhérus. Il ne s’y est arrêté qu’une demi-journée pour effectuer des réparations à son astronef… De son temps, on découvrait de nouvelles planètes continuellement et la chose en elle-même n’avait rien d’extraordinaire.  »

Extrait de : P. Randa. « Plate-forme de l’éternité.  »

Planète de désolation par Peter Randa

Fiche de Planète de désolation

Titre : Planète de désolation
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Planète de désolation

« Le haut-parleur relié au calculateur électronique du bord annonce :
— « Nous entrons dans la zone d’attraction de Tahan ».
Je me tourne vers Nelston qui a une moue dubitative pendant que je murmure :
— L’aviso d’Irba ne va tout de même pas tenter de s’y poser ?
— Qui sait ?
— Tahan est zone interdite.
— Depuis 4 000 ans…, donc, le taux de radioactivité doit y être très faible… Probablement nul sur la plus grande partie des continents… A mon avis, il doit tout au plus subsister quelques points chauds… Si j’étais à la place de ces Irbanais, je crois que je prendrais le risque. »

Extrait de : P. Randa. « Planète de désolation. »

Périls sur la galaxie par Peter Randa

Fiche de Périls sur la galaxie

Titre : Périls sur la galaxie
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Périls sur la galaxie

« Le surveillant s’approche ; un vieux bonhomme à l’uniforme élimé et à la casquette avachie. Il traverse toute la salle d’attente dans ma direction, mais ce n’est qu’à la toute dernière seconde que je réalise qu’il s’intéresse à moi.

Il y a pas mal de monde dans les fauteuils et sur les bancs. Je ne m’en étais même pas rendu compte. J’ai l’impression de me réveiller subitement alors que j’avais les yeux grands ouverts. Étrange… Je ne voyais et je n’entendais rien ; j’étais comme engoncé dans une brume épaisse…

— Vous attendez quel vol ?

Surpris, j’ai une hésitation. J’essaye de réfléchir et, finalement, avec un mouvement d’épaules, je réponds :

— Je ne sais pas.

Absurde, cette réponse. Je m’en rends compte sans trouver quoi que ce soit d’autre à dire. Je ne sais même pas depuis combien de temps je suis assis dans mon fauteuil…

En un sens, je n’ai conscience de ma présence ici que depuis l’instant où ce surveillant s’est intéressé à moi.

— Vous attendez quelqu’un ?

— Peut-être.

Avec un soupir, je demande :

— Où sommes-nous ? »

Extrait de : P. Randa. « Périls sur la Galaxie. »

Nau et le cahier rouge par Peter Randa

Fiche de Nau et le cahier rouge

Titre : Nau et le cahier rouge
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de Nau et le cahier rouge

« — On insiste, dit la standardiste de nuit du journal. Ce monsieur a l’accent américain ; j’ai pensé…

— Vous avez bien fait. Passez-moi la communication.

Deux heures du matin ! S’il ne s’agit pas d’un mauvais plaisant, ça devrait être intéressant. La standardiste de Centre-Presse joue un instant avec ses fiches, puis une voix enrouée fait :

— Allô !

— Ici, Jacques Dupont.

— Achille Nau ?

— C’est Nau que vous voulez atteindre ?

— Je sais que c’est possible grâce à vous.

Un homme qui parle difficilement.

— Qui êtes-vous ?

— Mon nom ne vous dira rien. À Nau non plus. Dan Cooper.

— Que lui voulez-vous à Achille Nau ?

Au bout du fil, l’homme souffle fort. Je suis certain qu’il fait un terrible effort pour parler.

— Je voudrais qu’il vienne me rejoindre tout de suite à Marly. »

Extrait de : P. Randa. « Nau et le cahier rouge. »

Métamorphose par Peter Randa

Fiche de Métamorphose

Titre : Métamorphose
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Métamorphose

« — Baraquement C, décrète l’officier xantol.

Immédiatement, je proteste :

— Baraquement ?… Vous oubliez que je suis officier et que je dois être traité avec égards !

Le Xantol sourit. C’est un gros homme à la face rubiconde qui n’a jamais dû servir en première ligne. C’est un Xantol à corne, pourtant. La sienne est épaisse, trapue, ramenée vers l’arrière de son crâne.

Il secoue la tête.

— Ici, nous ne sommes plus dans un camp militaire. Vous avez été condamné à vingt ans de bagne pour avoir été trouvé sur Timon… Une planète où les Terriens ne possèdent
aucun poste.

— Je ne vois pas le rapport.

— Du moment que vous vous trouviez sur une de nos planètes, sans dépendre d’un poste avancé quelconque, vous étiez nécessairement en mission d’espionnage.

— C’est faux ! La preuve c’est que j’étais en uniforme lorsqu’on m’a arrêté… L’uniforme que je porte du reste toujours.

Le Xantol ne se laisse pas démonter. »

Extrait de : P. Randa. « Métamorphose. »

Les témoins de l’éternité par Peter Randa

Fiche de Les témoins de l’éternité

Titre : Les témoins de l’éternité
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les témoins de l’éternité

« Le haut-parleur de la cabine de pilotage m’annonce :

— Karsten au rapport, capitaine.

J’abaisse le levier qui fait coulisser la porte d’entrée et mon second entre. C’est un homme de trente-cinq ans. Grand, bien découplé, athlétique avec un visage anguleux aux pommettes saillantes. Des yeux noirs toujours brillants.

Il est grave, ce qui me fait froncer les sourcils et je demande :

— Que se passe-t-il ?

— Il n’y avait aucun message pour vous chez Rahol, capitaine.

— Mais c’est impossible !

Karsten a un geste d’impuissance… La largeur de ses épaules souligne la minceur de sa taille… Juste trente-cinq ans… Du moins, il les fêtera demain soir, tout heureux de se retrouver sur Terre O (O pour originelle) à l’occasion de cet anniversaire.

Je crois qu’il espère revoir sa fiancée… Enfin, celle qu’il avait… Cela fait cinq ans qu’il est avec moi et que nous courons l’espace.

Un transfuge de la Garde Spatiale comme moi. Lui a été radié pour vol et condamné à dix ans de bagne de l’espace. »

Extrait de : P. Randa. « Les Témoins de l’éternité. »

Mission dans l’espace par Charles Chilton

Fiche de Mission dans l’espace

Titre : Mission dans l’espace
Auteur : Charles Chilton
Date de parution : 1959
Traduction : L. Joye, J. G. Vandel
Editeur : Fleuve noir

Première page de Mission dans l’espace

« La première surprise survint juste après que nous eûmes bouclé le circuit autour de la Lune. Nous étions sur le point de mettre le moteur en marche afin de provoquer une brève accélération, suffisamment puissante pour nous faire échapper de l’orbite du satellite de la Terre et pour nous lancer sur la voie du retour.

Sur l’ordre de Jet Morgan, nous avions repris place sur nos couchettes. Sur le petit téléviseur placé à moins de deux mètres au-dessus de ma tête, je voyais le paysage tourmenté de l’hémisphère supérieur de la Lune, tel qu’il se déroulait lentement au-dessous de nous. À un peu plus de la moitié de l’écran, nettement définie par le noir ciel lunaire, s’étirait la ligne courbe de l’horizon. Dans un instant, tel un soleil levant, la Terre allait apparaître au-dessus de cette ligne.

— La voilà !

Ce fut Mitch, notre ingénieur, qui la vit le premier. »

Extrait de : C. Chilton. « Mission dans l’espace. »

Qui parle de conquête par Lan Wright

Fiche de Qui parle de conquête

Titre : Qui parle de conquête
Auteur : Lan Wright
Date de parution : 1957
Traduction : A. Audiberti
Editeur : Fleuve noir

Première page de Qui parle de conquête

« La première expédition interstellaire entreprise par l’escadre astronautique des Terres Réunies, sous la direction du commandant Stephen Brady, atterrit, le 8 juillet 2223, temps solaire, sur la cinquième planète de l’étoile Sirius où elle trouva, attendant son arrivée, un comité d’accueil.
Le vol fut effectué trois ans après la découverte initiale du propulseur stellaire, le Drive et l’on peut affirmer, sans risque de se tromper, que l’expédition, si elle avait prévu des rencontres, aurait fait figurer en dernière place sur sa liste celle d’un comité d’accueil.
Quatre mois exactement après leur atterrissage sur la cinquième planète de Sirius, les cinq vaisseaux de l’expédition arrêtèrent le propulseur stellaire à vingt-cinq mille milles de la Terre et achevèrent leur voyage sur les turboréacteurs de leurs fusées que n’avait pas encore détrônées leur puissant successeur, le Drive. Trois heures plus tard, ils se posaient sur l’astroport des Sables Blancs. »

Extrait de : L. Wright. « Qui parle de conquête. »

Les survivants de Kor par Peter Randa

Fiche de Les survivants de Kor

Titre : Les survivants de Kor
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les survivants de Kor

« Les yeux fermés. Une pâleur presque livide. Immobile. On dirait qu’elle ne respire même pas. Assis au pied de sa couchette, j’ai pris sa main dans la mienne. Une main glacée.
Je sais qu’il n’y a rien à faire. Qu’elle va mourir puisqu’il n’y a pas de béraline sur Sardan et qu’il n’est pas question d’en faire venir d’une autre planète. Elle va mourir, sans reprendre connaissance, mais pas avant deux ou trois mois.
La béraline n’est utilisée que dans l’Espace et chaque cargo est tenu d’en avoir dans ses réserves pharmaceutiques. Lorsque je me suis posé sur Sardan, j’ai fait établir un certificat de carence.
Ça coûtera une fortune à la compagnie, mais ça ne me rendra pas Stella, ma fille ! La fureur fait encore trembler mes mains. Pas un seul vaisseau ne s’est posé sur Sardan depuis quinze jours et on n’en attend pas avant un mois. »

Extrait de : P. Randa. « Les survivants de Kor. »