Étiquette : Fleuve noir
Les apprentis sorciers par Peter Randa

Fiche de Les apprentis sorciers
Titre : Les apprentis sorciers
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les apprentis sorciers
« Le type descend l’escalier de pierre conduisant aux quais en trébuchant tous les deux ou trois pas. Un grand gars blond, assez bien de sa personne pour autant que je puisse en juger dans la lumière parcimonieuse du lampadaire.
Tous les trois pas aussi, il se raccroche à la main courante en fer pour jeter un coup d’œil derrière lui. Je le devine à bout de forces.
Dans l’ombre, du côté des premières maisons, on entend un bruit de pas précipités. Mon bonhomme est poursuivi et dans son état il n’a pas beaucoup de chances de s’en tirer. À mon avis, il va déguster, et pas mal…
Deux nouveaux arrivants. Un indigène mince et élancé suivi d’un Terrien court, trapu, qui tient à la main un pistolet qu’il ne cherche même pas à dissimuler.
Ils enfilent l’escalier derrière mon gars et, d’un coup, je me décide à intervenir… Comme ça… À tout hasard, dans une impulsion de ce que je pourrais appeler ma nature généreuse. »
Extrait de : P. Randa. « Les apprentis sorciers. »
Le secret des Antarix par Peter Randa

Fiche de Le secret des Antarix
Titre : Le secret des Antarix
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le secret des Antarix
« L’escadre des Rihans fonce dans l’immensité. Dix points de vie, minuscules, dans l’obscurité du vide, dans des ténèbres qu’aucune lumière n’a jamais entrepris de chasser. L’escadre des
Rihans d’Alkor.
Dix points de vie ! Minuscules par rapport à l’espace, mais chacun d’eux constituant un véritable monde. Chaque Rihan comportant un équipage minimum de mille hommes, sans
compter les femmes et les enfants.
Elmo, le grand amiral de la flotte est un vieillard au visage ascétique. Un vieillard d’une maigreur
extraordinaire. Plus de cheveux, des traits décharnés, une sorte de momie, un mort en sursis, mais avec un regard brillant, brûlant encore d’ardeur.
Une hantise en lui : « Revoir Alkor ». Depuis longtemps il a délégué ses pouvoirs à un commandant plus jeune ; mais, dans les grandes circonstances, c’est toujours son avis qui
est décisif.
Ce commandant, Torga, est venu le rejoindre dans sa cabine. Un athlète, Torga ! Dans la force de l’âge. Large d’épaules. Le visage énergique.
Né dans l’espace, quelques semaines seulement après le départ de la flotte qui comportait alors trente-trois Rihans. En ramener dix après avoir atteint les limites de la galaxie est un exploit qu’aucun homme n’a jamais réussi. »
Extrait de : P. Randa. « Le secret des Antarix. »
Le rendez-vous de Nankino par Peter Randa

Fiche de Le rendez-vous de Nankino
Titre : Le rendez-vous de Nankino
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le rendez-vous de Nankino
« Le général Aultremont me fixe un instant en souriant, puis il me demande :
— Que pensez-vous de l’Argonaute, Sterny ?… Voilà un mois que vous vous en servez.
— C’est un vaisseau extraordinaire… trois fois plus rapide que le meilleur aviso…
— Et disposant d’une puissance de feu inconnue à ce jour… En fait, il est pratiquement invulnérable car la portée de ses canons est supérieure à tout ce qui existe.
— Je n’ai pas expérimenté les tourelles de tir… On ne m’a jamais remis de munitions.
— Les essais ont été faits dans les déserts de Lamalan… Dans le plus grand secret.
Il se renverse dans son fauteuil et le sourire disparaît de son visage. »
Extrait de : P. Randa. « Le rendez-vous de Nankino. »
Le racket du glandier par Peter Randa

Fiche de Le racket du glandier
Titre : Le racket du glandier
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le racket du glandier
« Le Balèse a un geste d’impuissance pendant que Lucia me saute au cou. Elle a changé Lucia. Elle change beaucoup. À chacune de nos rencontres, je la trouve transformée. C’est une jeune fille maintenant. Plus une gamine.
Une très belle jeune fille même. Mini-jupe et longs cheveux noirs. Visage allongé. Peau d’une blancheur éblouissante. Yeux bleus. Les traits fins, la lèvre gourmande et toujours une lueur ironique dans le regard.
Grande, admirablement faite. Ma fille ! J’ai de quoi être fier et je le suis. Deux fois trop… Baisers sur les deux joues, baisers pleins d’affection, mais tout de même hâtifs. Ce n’est pas pour m’embrasser quelle est venue.
Tout de suite, elle me pousse dans un fauteuil, puis s’assied sur mes genoux en brandissant un journal : La Voix du Nord. Un grand titre en travers de la première page :
« MALGRÉ SES PROTESTATIONS D’INNOCENCE, LÉLIA VERMEER RESTERA EN PRISON. »
Extrait de : P. Randa. « Le racket du glandier. »
Le manche du panier par Peter Randa

Fiche de Le manche du panier
Titre : Le manche du panier
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le manche du panier
« Un poulet me prend en charge à la sortie de la Santé. Jeunot, le gars, l’air un peu candide. Comme il est flic, ça lui passera vite. Il doit bien se douter que je ne suis pas dupe, car il ne se cache même pas. Fatal… pour eux je suis un coriace, je les ai possédés, alors normalement je dois me méfier de la coupure et on joue cartes sur table…
Tout de même, Berruti me croit né de la dernière pluie. Je le connais sur le bout du doigt, le commissaire. Mon suiveur officiel est un faux semblant. J’en ai certainement un autre prêt à garder la piste lorsque j’aurai semé le premier.
Dans la police, on est revenu de tout par déformation professionnelle et en même temps on croit au Père Noël. Berruti doit s’imaginer que la taule m’a amoindri.
Un petit rire. Leurs malices sont cousues de fil blanc. J’ai senti le coup venir de trop loin. Le jour où on m’a ramené à Paris pour un témoignage bidon dans une affaire dont je n’avais jamais entendu parler… »
Extrait de : P. Randa. « Le manche du panier. »
Le grand cristal de Terk par Peter Randa

Fiche de Le grand cristal de Terk
Titre : Le grand cristal de Terk
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le grand cristal de Terk
« A mon réveil, lorsque je suis sorti d’hibernation, j’ai consulté le plan de vol de ma nacelle de survie… Elle a franchi six cent dix-huit parsecs… J’ai plongé plus loin que n’importe quel être humain au milieu d’une galaxie inconnue et il me reste sans doute peu de chance de revoir
un jour ma planète natale.
Terre 0.
Personne, à ma connaissance, n’a jamais franchi une aussi longue distance en état d’hibernation et j’ignore absolument le temps que cela m’a pris, compte tenu du fait que les nacelles de survie ne se mettent jamais en survitesse.
Pour le savoir, il faudrait que je confie à un ordinateur la bande d’enregistrement de mon pilote automatique…, mais je n’ai pas d’ordinateur.
Six cent dix-huit parsecs !… Tout ce que cette distance a de fabuleux me donne le frisson. Ma nacelle a dû être lancée sur une trajectoire maudite. Six cent dix-huit parsecs sans rencontrer de planète habitable. »
Extrait de : P. Randa. « Le grand cristal de Terk. »
Le dépositaire de Thana par Peter Randa

Fiche de Le dépositaire de Thana
Titre : Le dépositaire de Thana
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le dépositaire de Thana
« Le haut-parleur qui me relie au poste de pilotage se met à vibrer et Felton m’annonce :
— Nous sommes exactement dans la zone d’où le Tucson a lancé son dernier appel. Enfin, aussi près que les récepteurs ont pu le préciser.
— Ralentis, branche les détecteurs et tourne en rond. En allongeant un peu plus le cercle à chaque tour.
— Ça peut prendre des semaines.
— Peut-être des années, mais as-tu autre chose à proposer ?
— Non.
— Alors, au boulot, j’arrive. Je viens de quitter le bloc de régénérescence.
J’enfile ma combinaison. En mettant les choses au mieux, nous avons une chance sur deux cents d’obtenir un résultat, mais j’estime que, dans l’espace, c’est déjà une bonne moyenne.
Et, en un sens, il fallait bien que Felton et moi tentions quelque chose. Même quelque chose de désespéré, pour éviter que la police de l’espace ne se montre trop curieuse au sujet de certaines de nos activités passées. »
Extrait de : P. Randa. « Le Dépositaire De Thana. »
Le cycle du recommencement par Peter Randa

Fiche de Le cycle du recommencement
Titre : Le cycle du recommencement
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le cycle du recommencement
« L’Astrolabe vient de sortir du subespace. Je l’ai senti à un imperceptible changement dans la qualité de l’atmosphère, car je suis un vieux routier de l’espace… Un vieux routier de l’espace à trente ans… Oui…, un vieux routier revenu de tout… C’est sans doute ce qui m’a fait accepter cette mission…
Immédiatement, j’ai convoqué les hommes qui doivent m’accompagner dans ma cabine. C’est moins cérémonieux que celle du rapport que le commandant de l’aviso avait mis à ma disposition.
Valek arrive le premier. Il est de taille moyenne et bâti en force. Large d’épaules, mince de taille. Soixante-dix kilos sans un gramme de graisse.
Un visage à la fois tourmenté et aigu. Des cheveux blonds coupés court. Des lèvres minces et une flamme dangereuse dans le regard.
C’est un violent. Un bagarreur. Je l’ai sorti de prison pour l’emmener avec moi. Une prison dont il pensait bien qu’il ne sortirait plus jamais car il s’y trouvait pour avoir tué deux hommes dans une taverne de Saltem, une des planètes de la périphérie, là où les lois sont les plus sévères. »
Extrait de : P. Randa. « Le cycle du recommencement. »
Le cycle des Algoans par Peter Randa

Fiche de Le cycle des Algoans
Titre : Le cycle des Algoans
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le cycle des Algoans
« Une boule énorme roule dans l’espace, animée par un mouvement circulaire. Le mouvement ne lui imprime pas une vitesse particulière. Il se contente de stabiliser la masse… et puis boule n’est pas le mot exact. Bloc convient mieux. Un bloc monstrueux de pierres agglomérées, mais le hasard n’intervient pas dans sa constitution. Il s’agit d’un bloc artificiel.
A l’extérieur, une pierre noire comme du jais de plus d’un mètre d’épaisseur. Une pierre dix fois plus dure que le granit et capable de rétablir à tout moment l’équilibre thermique de son noyau central.
Noyau central de pierre aussi, mais poreuse celle-là et formant comme une gangue gigantesque et souple servant d’amortisseur à un réceptacle allongé d’environ deux mètres de long sur soixante centimètres de large.
En bas de ce réceptacle, une boîte carrée contenant toute une machinerie extrêmement sophistiquée. Un ordinateur d’abord relié par de longues antennes scellées dans la pierre noire et émergeant à l’extérieur sous forme de diamants et servant de détecteurs. »
Extrait de : P. Randa. « Le Cycle Des Algoans. »
La valse des lingots par Peter Randa

Fiche de La valse des lingots
Titre : La valse des lingots
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de La valse des lingots
« — Ce gars, je le connais, dit le Balèze.
Il pointe son doigt énorme sur une photo de Paris-jour avec une visible satisfaction.
Elle représente un gars, genre bellâtre, en tenue de chauffeur, debout devant le capot d’une magnifique Cadillac, mais ce n’est pas lui que Nau regarde d’abord.
Connaisseur, il s’intéresse beaucoup plus à la fille souriante qui donne le bras au garçon. Un minois effronté. Elle porte un short court et une petite chemisette. Des cuisses longues, des jambes galbées. Plutôt grande de taille.
Une blonde. Ses cheveux lui retombent sur les épaules.
— Elle ?… Qui est-ce ?
Le Balèze hausse les épaules :
— Je ne sais pas.
— On dirait sa petite amie.
— Peut-être.
— Beaucoup trop de classe pour ce type.
Le petit bar de la rue Antoinette où ils se sont retrouvés est désert. Le barman essuie des verres d’une mine ennuyée de confesseur. Un confesseur de vague à l’âme qui ferait la grève sur le tas. »
Extrait de : P. Randa. « La valse des lingots. »