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La muraille sainte d’Omale par Laurent Genefort

Fiche de La muraille sainte d’Omale

Titre : La muraille sainte d’Omale (Tome 3 sur 6 – Omale)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2004
Editeur : J’ai lu

Première page de La muraille sainte d’Omale

« L’orage avait éclaté sans crier gare, prenant de court l’Oreithyyer Miroir-du-Vent. Depuis un quart d’heure, la « petite » nef – du moins selon les critères chiles – secouait ses passagers.
Haka se tenait dans le poste de commandement du dirigeable, aux côtés du capitaine Teríselaïr et des deux représentants humain et hodgqin de l’expédition. L’orage faisait tanguer le plancher, et le vacarme des éléments déchaînés emplissait le poste. Tous se cramponnaient aux barres d’appui coudées saillant des parois. Derrière les hublots, d’épais rideaux de pluie occultaient le paysage. Sans les instruments, il aurait été impossible de savoir à quelle altitude ils évoluaient, car plus rien n’était visible au-delà de ce mur gris-noir zébré d’éclairs. Le capitaine hurlait des ordres dans le jargon des aérostiers, par l’intermédiaire des lignes radio, aux postes de manœuvre. »

Extrait de : L. Genefort. « La muraille sainte d’Omale. »

Les conquérants d’Omale par Laurent Genefort

Fiche de Les conquérants d’Omale

Titre : Les conquérants d’Omale (Tome 2sur 6 – Omale)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2002
Editeur : J’ai lu

Première page de Les conquérants d’Omale

« La vingt-troisième escouade progressait sur la lande morte.
Sous les ordres de Faniraïrm avançaient onze vétérans des campagnes de pacification du Seden. Un barrage d’artillerie avait séparé son escouade de la septième Loge, mais, plutôt que de retourner en arrière, Faniraïrm avait décidé de continuer, se fiant à la carte qu’on lui avait imprimée le matin même.
La veille, ils avaient conquis une tranchée de première ligne presque sans tirer un coup de mousquet : les Humains avaient fui et ceux qui se trouvaient dans la tranchée et les boyaux de communication s’étaient tous rendus – près de neuf cents. Faniraïrm ignorait ce qu’ils étaient devenus. Sans doute avaient-ils été gazés dans un fourgon-prison, à l’arrière. »

Extrait de : L. Genefort. « Les conquérants d’Omale. »

Omale par Laurent Genefort

Fiche de Omale

Titre : Omale (Tome 1 sur 6 – Omale)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2001
Editeur : J’ai lu

Première page de Omale

« La présence de huit nefs à quai expliquait l’effervescence qui régnait dans le train, les cris d’enfants, les exclamations bruyantes des voyageurs. De la fenêtre de son compartiment, Amees’SixtedeVorsal apercevait le dos arrondi des nefs bosselant la ligne de fuite vers l’horizon. Chacune d’elles mesurait un jal au bas mot, soit plus de mille deux cents mètres de long.
Le train roulait au pas, longeant Grand’Havre depuis la veille. La gare de Platformjunction approchait et, déjà, une brise charriait de discrets relents de vase. Il avait fallu une journée à la locomotive pour faire ralentir les cent vingt wagons qu’elle tractait. Celui d’Amees s’insérait entre un wagon-serre et une cantine à trois étages. Au cours des cent cinquante dernières années, le port de Grand’Havre avait absorbé toutes les villes édifiées le long de la falaise, sur deux cents jals en direction de l’estuaire du Qe : Tiercelieu, Hestern, Janosq, Platformjunction, Hawlerlupillar, Saint-Coqimbo, et pour finir Point-Extrême – sans cesse grossies par les migrants. »

Extrait de : L. Genefort. « Omale. »

Les temps ultramodernes par Laurent Genefort

Fiche de Les temps ultramodernes

Titre : Les temps ultramodernes (Tome 1 sur 2 – Les temps ultramodernes)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2022
Editeur : Albin Michel

Première page de Les temps ultramodernes

« Dans la poche de son manteau, la lettre de convocation était froissée à force d’être serrée. Renée la posa sur sa jupe, pour la lisser avec application. Sur la banquette en face d’elle, un rire étouffé lui fit lever la tête. Les quatre heures du trajet ferroviaire lui avaient permis d’étudier à loisir les passagers du compartiment. Face à elle et flanquée de deux marmots boudeurs, une matrone somnolait, le menton enfoncé dans son fichu. Assis à côté, un homme à petite moustache cirée, comme tracée au fusain, était plongé dans la lecture d’un numéro du Temps daté de la veille : le 19 novembre 1924. Son voisin de gauche, un commis voyageur d’une cinquantaine d’années, aurait pu payer double tarif tant il occupait de place. Entre ses joues couperosées, sa bouche évoquait l’embouchure évasée d’un cor de chasse. Le dernier voyageur à sa droite, avec son allure efflanquée et son air d’adolescent rêveur, semblait le négatif de son épais voisin, sans cesse à l’affût d’une saillie à caser. Celui-là aurait éclaté d’un rire gaillard au lieu d’émettre un gloussement discret.
Renée faillit demander au jeune homme ce que son geste avait de si amusant. »

Extrait de : L. Genefort. « Les temps ultramodernes. »

La guerre de l’aube par Laurent Genefort

Fiche de La guerre de l’aube

Titre : La guerre de l’aube (Tome 2 sur 2 – Les ères de Wethrïn)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2006
Editeur : Octobre

Première page de La guerre de l’aube

« Le soleil venait de se coucher sur Karnab quand Dendo pénétra dans la salle de la Flamme. Le vieillard était l’unique prêtre du temple de Gabesh, l’un des plus pouilleux de l’avenue aux dieux. L’office n’aurait pas lieu avant au moins une heure. En cet instant, ce n’était pas le manque de considération de la populace pour la divinité amsaare qui préoccupait Dendo. Ni le fait qu’une fois qu’il aurait rejoint la déesse dans le paradis de ses fidèles, la relève ne serait peut-être plus assurée pour entretenir les trois statues de la salle de la Flamme.
Non, à vrai dire, ce qui préoccupait Dendo en cet instant précis, c’était la douleur occasionnée par les oignons qui enflaient ses pieds et déformaient ses chausses.
Une prière ne serait pas de trop, pensa Dendo.
Il n’éprouvait aucune honte à solliciter la déesse pour ce qui pouvait passer pour des vétilles : Gabesh n’était pas comme les autres divinités, le bien-être de ses ouailles lui importait. »

Extrait de : L. Genefort. « La guerre de l’Aube. »

Le nom maudit par Laurent Genefort

Fiche de Le nom maudit

Titre : Le nom maudit (Tome 1 sur 2 – Les ères de Wethrïn)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 2005
Editeur : Octobre

Première page de Le nom maudit

« Sou’Nié s’arrêta. Un instant plus tôt, ses bottes foulaient les hautes herbes sur un rythme rapide. La jeune homule suivait un ravin qui coupait la plaine en deux. Elle espérait arriver à un pont avant la nuit afin de poursuivre sa route à travers le Méliond. Une brise légère soufflait, tiédie par le soleil printanier.
Pour une homule, Sou’Nié avait une taille élevée – autant qu’une femme humaine. Ses longues jambes sculptées par la marche étaient gainées dans des pantalons serrés. Sa tunique à carreaux bicolores se tendait sur une poitrine menue, soutenue par une charpente puissante et anguleuse. Ses yeux jaunes tranchaient sur sa peau brune, tannée par le soleil. Une crinière de cheveux noirs couronnait son visage triangulaire.
Elle repoussa vers l’arrière l’épée qui battait sa cuisse, puis se mit à plat ventre, l’oreille collée au sol dans l’espoir de percevoir la vibration de ses poursuivants. Les lobes pointus et velus des homules alimentaient l’idée selon laquelle ils étaient capables d’entendre mieux que les deux autres espèces de Wethrïn, mais c’était faux. Si Sou’Nié avait l’ouïe fine, c’est parce qu’elle était une chasseuse hors pair. »

Extrait de : L. Genefort. « Le Nom Maudit. »

Lyane par Laurent Genefort

Fiche de Lyane

Titre : Lyane (Tome 3 sur 3 – Les chants de Felya)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve noir

Première page de Lyane

« D’une pression des talons, Lyane appuya sur les ailes atrophiées de Pliche. L’oivin émit un gloussement contrarié, mais ralentit. Lyane passa une jambe par-dessus les deux sacoches pendant de chaque côté de la croupe. La jeune fille se laissa glisser à terre, lissant la jupe de toile écrue qui descendait jusqu’à ses mollets. Ses pieds nus foulèrent une herbe mauve, aux pointes jaunâtres. La tête bosselée de Pliche s’abaissa, son bec tapissé de squames râpeuses vint se frotter sous son aisselle.

— Pliche, je sais que tu aimes galoper. Si je ne t’arrêtais pas de temps en temps, tu courrais jusqu’au bord du monde, et tu basculerais dans la grande Mer de nuages ! Si je n’étais pas là, que deviendrais-tu ?… Là, on va faire une halte.

Elle avait pris l’habitude de s’adresser à Pliche, bien qu’elle doutât que l’oivin pût comprendre ses propos. Le tout était de ne pas perdre le goût de la parole. Cela avait son utilité, de savoir parler quand l’hiver se montrait trop rude et qu’elle devait aller mendier un logis dans les vilaines villes du Sest. »

Extrait de : L. Genefort. « Lyane. »

De chair et de fer par Laurent Genefort

Fiche de De chair et de fer

Titre : De chair et de fer (Tome 2 sur 3 – Les chants de Felya)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 1995
Editeur : Fleuve noir

Première page de De chair et de fer

« Le fer entrait dans sa chair. Il s’appelait Lorin, et on l’avait entraîné dans l’abdomen d’une libellule de métal qui ne volait pas comme les oiseaux.
Les côtes du ventre métallique entraient dans l’échine du garçon. À chaque fois qu’il changeait de position, un Vangkana au crâne rasé lui assénait un coup de matraque. Des hématomes marbraient de violet sa peau dorée.
Sa djellaba de lichen tanné, déchirée dans l’action, laissait voir des muscles longs, noués sur une charpente anguleuse. On pouvait lui donner vingt ans. En réalité, il comptait quatre hivers de moins. L’inquiétude altérait ses traits. Son visage se différenciait de celui de ses compagnons par la noirceur de ses cheveux, des yeux symétriquement écartés aux cils féminins, et un nez presque plat.
En cet instant, il ne pensait pas à la souffrance qui fouaillait son dos, ni à ses compagnons de captivité. Il pensait à Soheil. Quelque part, en bas. »

Extrait de : L. Genefort. « De chair et de fer. »

Le labyrinthe de chair par Laurent Genefort

Fiche de Le labyrinthe de chair

Titre : Le labyrinthe de chair (Tome 1 sur 3 – Les chants de Felya)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 1995
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le labyrinthe de chair

« Les éventails vernis d’écarlate cliquetaient dans le vent pris de folie. Sur les rives de la baie les tigerouges se courbaient en arc, comme s’ils prenaient pour cible le vaisseau qui gravissait péniblement un ciel de lait caillé, poussant au sommet d’une colonne de feu dont le pied de fumée s’estompait déjà.

« — Voilà de quoi sont faits les piliers de leurs temples, répétait à l’envi Assoudim. Ils sont faits de fumée. Ce vaisseau retombera, celui-là sera pour nous, pêcheurs de fer. »

Pourtant il continuait à s’élever. Machinalement, Lorin rajusta sa tunique de lierre de mer tressé, drapée autour de hanches maigres, aux muscles longs. Chaque enfant devait se la fabriquer lui-même, sinon il restait nu. Debout entre les arbres à deux cents pas du rivage, Lorin avait l’illusion de dominer le bord du monde, là où la terre finissait et où commençait la
grande mer du Levant qui n’avait pas de fin. »

Extrait de : L. Genefort. « Le labyrinthe de chair. »

Les voies du ciel par Laurent Genefort

Fiche de Les voies du ciel

Titre : Les voies du ciel (Tome 2 sur 2 – L’opéra de l’espace)
Auteur : Laurent Genefort
Date de parution : 1996
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les voies du ciel

« Axelkahn est un chef-d’œuvre de la technologie yuweh. On dit sa voix magique lorsqu’il chante les opéras immortels. Mais quand les bioprocesseurs se taisent dans sa gorge, ce n’est plus qu’un homme comme les autres. Il lui faut survivre tel qu’il est, ou bien retrouver le seul être qui pourra ressusciter sa voix : un Yuweh disparu au sein d’un Habitat Humain, artefact étrange et démesuré connu sous le nom de Bulbes Griffith.

Mais les Yuweh, cette mystérieuse caste de techniciens terraformateurs, sont-ils seulement humains ?

Les Bulbes Griffith seraient, selon la légende, une construction des Vangk, espèce disparue qui a légué à l’humanité les Portes mettant à disposition des milliers de mondes. Vus de l’espace, les Bulbes ne sont pas sans rappeler la représentation enfantine d’une molécule géante : un agrégat de coquilles de plusieurs kilomètres de diamètre, parfois dotées d’atmosphère, rattachées par de vastes tunnels, les jointures. À quoi servaient-ils, avant que les humains ne s’y installent ? En d’autres termes : quelle est la nature des Bulbes Griffith, périodiquement ravagés par les allostéries, redoutables cataclysmes gravifiques suscitant d’innombrables cultes expiatoires ? »

Extrait de : L. Genefort. « Les voies du ciel. »