Étiquette : Gibson

 

La machine à différence par W. Gibson et B. Sterling

Fiche de La machine à différence

Titre : La machine à différence
Auteur : William Gibson et Bruce Sterling
Date de parution : 1991
Traduction : B. Sigaud
Editeur : Robert Laffont

Première page de La machine à différence

« Image composite, optiquement codée par l’appareil escortant le dirigeable transmanche Lord Brunel : vue aérienne de la banlieue de Cherbourg, 14 octobre 1905.

Une villa, un jardin, un balcon.

Effacer les courbes en fer forgé du balcon révèle une chaise de malade et son occupante. Les reflets du couchant étincellent sur les roues et leurs rayons nickelés.

L’occupante, propriétaire de la villa, repose ses mains arthritiques sur une étoffe tissée par un métier Jacquard.

Ces mains sont constituées de tendons, de tissu, d’os articulés. Les processus silencieux du temps et de l’information ont élaboré une femme à partir des filaments contenus dans les cellules humaines.

Elle s’appelle Sybil Gerard. »

Extrait de : W. Gibson et B. Sterling. « La machine à différences. »

Tomorrow’s parties par W. Gibson

Fiche de Tomorrow’s parties

Titre : Tomorrow’s parties (Tome 3 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1999
Traduction : P. Rouard
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Tomorrow’s parties

« Son portable sous le bras comme la coquille de quelque espèce marine modeste mais peu chanceuse, Shinya Yamazaki fend la marée vespérale des anonymes aux parapluies pliés s’engouffrant, sur un staccato de chaussures noires, dans le cœur sans air de la station.

Aguerri aux coups de coudes, aux sacs Ginza alourdis d’emplettes, aux angles cruels des mallettes, Yamazaki et son petit coffret d’information s’enfoncent dans les profondeurs néon. Vers cet affluent de calme relatif, un couloir carrelé relie des escaliers mécaniques parallèles. Des piliers gainés de céramique verte soutiennent une voûte grêlée de ventilateurs veloutés de poussière, de détecteurs de fumée, de haut-parleurs. »

Extrait de : W. Gibson. « Tomorrow’s parties – Trilogie du pont. »

Idoru par W. Gibson

Fiche de Idoru

Titre : Idoru (Tome 2 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1996
Traduction : P. Guglielmina
Editeur : J’ai lu

Première page de Idoru

« Après Slitscan, Laney entendit parler d’un autre boulot par Rydell, le gardien de nuit au Château. Rydell, colosse tranquille du Tennessee, arborait un sourire triste et timide, des lunettes de soleil minables et un talkie-walkie vissé à l’oreille en permanence.

« Paragon-Asia Dataflow », lâcha Rydell, vers quatre heures du matin, alors que tous deux étaient assis dans une vieille paire d’immenses fauteuils.

Les poutres en béton avaient été peintes à la main, donnant vaguement l’illusion d’être en chêne clair. Les fauteuils, comme le reste du mobilier dans le hall du Château, semblaient atteints de gigantisme, et leurs occupants ressemblaient à des modèles réduits. »

Extrait de : W. Gibson. « Idoru – Trilogie du pont. »

Lumière virtuelle par W. Gibson

Fiche de Lumière virtuelle

Titre : Lumière virtuelle (Tome 1 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1993
Traduction : G. Abadia
Editeur : J’ai lu

Première page de Lumière virtuelle

« Le messager appuie le front contre les couches de verre, argon et plastique à haute résistance. Il regarde un hélicoptère de combat survoler la ville à quelques distances, comme une guêpe en chasse, la mort harnachée sous son thorax dans un conteneur lisse et noir.

Quelques heures plus tôt, des missiles sont tombés dans un faubourg du nord, soixante-treize morts. Personne n’a encore revendiqué le massacre. Mais ici, les ziggourats-miroirs de Lázaro Cárdenas scintillent avec la luminosité de la chair d’un géant, déviant le barrage nocturne de rêves en direction des avenidas qui attendent. La vente continue pendant les travaux, le monde n’a pas de fin. »

Extrait de : W. Gibson. « Lumiere virtuelle – Trilogie du pont. »

Agency par W. Gibson

Fiche de Agency

Titre : Agency (Tome 2 sur 2 – Périphériques)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2020
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Agency

« Sur le quai du BART à la station Montgomery, tandis qu’elle attendait le train qui la conduirait au carrefour de la seizième rue et de Mission Street, Verity songea qu’être embauchée depuis peu s’apparentait à un état transitoire.

Vingt minutes plus tôt, après avoir signé un contrat de travail et un accord de confidentialité avec Tulpagenics, une start-up dont elle ne savait presque rien, elle avait serré la main de Gavin Eames, leur Directeur des Nouvelles Technologies, pris congé puis était montée dans un ascenseur. Quand les portes s’étaient fermées et que la descente de vingt-six étages avait commencé, elle ne ressentait encore que du soulagement.

Le malaise inhérent au nouveau poste ne l’avait pas rattrapée sur Montgomery, ni en chemin vers le métro, alors qu’elle envoyait sa commande de pad thaï au Osha de Valencia Street. »

Extrait de : W. Gibson. « Agency – Périphériques. »

Périphériques par W. Gibson

Fiche de Périphériques

Titre : Périphériques (Tome 1 sur 2 – Périphériques)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2014
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Périphériques

« Le frère de Flynne ne souffrait pas d’un syndrome post-traumatique, mais ses soucis provenaient des haptiques. Des problèmes comparables à des membres fantômes, réminiscences des tatouages qui, pendant la guerre, lui indiquaient quand courir, quand s’arrêter, dans quelle direction et à quelle distance tirer. Il recevait donc une pension d’invalidité, et habitait dans la caravane près du ruisseau où vivait autrefois leur oncle alcoolique, le frère aîné de leur père, vétéran lui aussi. L’été de ses dix ans, Flynne y avait joué, forteresse imaginaire, avec Leon et Burton. Quelque temps plus tard, Leon avait tenté d’y emmener des filles, mais l’endroit sentait trop mauvais. Lorsque Burton était revenu de l’armée, elle n’abritait plus qu’un immense nid de guêpes. D’après Leon, cette Airstream de 1977 était le seul objet de valeur de la propriété. Il lui en avait montré d’autres modèles, sur eBay, en forme de balles de fusil émoussées, qui partaient pour des sommes folles, même dans des états déplorables. »

Extrait de : W. Gibson. « Périphériques – Périphériques. »

Histoire zéro par W. Gibson

Fiche de Histoire zéro

Titre : Histoire zéro (Tome 3 sur 3 – Hubertus Bigend)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2010
Traduction : D. Headline, J. Esch
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Histoire zéro

« Inchmale lui héla un taxi, de ce modèle qui avait toujours été noir, du temps où elle avait découvert cette ville.

Celui-ci était de couleur argentée, ou nacrée. Avec des glyphes bleu de Prusse, qui faisaient la publicité de quelque chose d’allemand, des services bancaires ou une suite logicielle pour la bureautique ; un clone plus suave de ses ancêtres noirs, avec sa sellerie imitation cuir d’une teinte fauve orthopédique.

« Leur monnaie pèse son poids, dit-il, laissant choir dans sa main une masse mouvante et tiède de pièces d’une livre. De quoi acheter beaucoup de putes. » Les pièces gardaient encore la chaleur mécanique de la machine à sous décorée de fruits à laquelle il les avait prestement soutirées, presque en passant, en sortant du King’s Dieu savait quoi. »

Extrait de : W. Gibson. « Histoire zéro – Hubertus Bigend. »

Code source par W. Gibson

Fiche de Code source

Titre : Code source (Tome 2 sur 3 – Hubertus Bigend)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2007
Traduction : A. Smissi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Code source

« Contre son oreille, Hollis Henry entendit le téléphone prononcer deux mots.

— Rausch. Node.

Elle alluma sa lampe de chevet, éclairant la canette d’Asahi pression rapportée le soir précédent du Pink Dot et son PowerBook couvert d’autocollants, fermé et en veille. Elle lui envia son inertie.

— Bonjour Philip.

Node était son employeur actuel, dans la mesure où elle en avait un, et Philip Rausch son rédacteur en chef. Ils n’avaient discuté qu’une seule fois, à la suite de quoi elle s’était retrouvée en partance pour L.A. et l’hôtel Mondrian, quoique cela tînt davantage à sa santé financière qu’aux pouvoirs de persuasion de son interlocuteur. L’intonation qu’il employait pour prononcer le nom du magazine, ces italiques audibles, lui laissait présager une ambiance dont elle se lasserait très vite. »

Extrait de : W. Gibson. « Code source – Hubertus Bigend. »

Identification des schémas par W. Gibson

Fiche de Identification des schémas

Titre : Identification des schémas (Tome 1 sur 3 – Hubertus Bigend)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2003
Traduction : C. Perdereau
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Identification des schémas

« Cinq heures de décalage horaire made in New York. Cayce Pollard se réveille à Camden Town, cernée par les loups affamés de son cycle circadien chamboulé.

Elle traverse la fatidique non-heure d’inertie spectrale. Les déferlements limbiques lui affolent le cerveau. Ce bon vieux reptile demande à tort et à travers du sexe, de la nourriture, l’oubli, tout en même temps…

Rien de tout cela n’est possible pour l’instant, pas même la nourriture : la nouvelle cuisine de Damien est aussi vide que les élégantes vitrines récupérées chez un designer de Camden High Street. Étagères supérieures en plastifié jaune poussin, les plus basses en contreplaqué laqué, aulne et bouleau mêlés. Le tout très propre, presque désert, à part une boîte contenant deux pains de Weetabix complètement secs et quelques sachets de tisane épars. Rien dans le frigo allemand étincelant, qui sent le froid et les monomères longs. »

Extrait de : W. Gibson. « Identification des schémas – Hubertus Bigend. »

Mona Lisa disjoncte (nouvelle traduction) par W. Gibson

Fiche de Mona Lisa disjoncte

Titre : Mona Lisa disjoncte (Tome 3 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1988
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Mona Lisa disjoncte

« Un secrétaire vêtu de noir était venu lui apporter le fantôme, cadeau d’adieu de son père, dans une salle d’embarquement de Narita.

Pendant les deux premières heures de vol vers Londres, il resta dans son sac à main, oublié, rectangle lisse et sombre avec l’omniprésent logo Maas-Neotek gravé sur un côté et l’autre face joliment incurvée pour correspondre à la paume de l’utilisateur.

Elle se redressa, bien droite dans son siège en première classe, le visage composé en un petit masque de froideur imitant l’expression la plus caractéristique de sa défunte mère. Les fauteuils alentour étaient vides ; son père avait acheté l’espace. Elle refusa le repas que le steward anxieux lui proposa. Les places libres lui faisaient peur, preuves de la fortune et du pouvoir de son père. »

Extrait de : W. Gibson. « Mona Lisa disjoncte – Conurb. »