Étiquette : Gore
Les griffes de la mort par Michael Wolfitt

Fiche de Les griffes de la mort
Titre : Les griffes de la mort
Auteur : Michael Wolfitt
Date de parution : 1983
Traduction : J. Lassard
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Les griffes de la mort
« La soirée avait été excellente. Il est vrai qu’ils passaient toujours de bons moments avec Steve et Sue. Tous les quatre étaient devenus d’excellents amis. Roger avait rencontré Steve lorsqu’il était entré chez Joy Publicité quatre ans auparavant. Ils avaient tout de suite sympathisé et six mois plus tard, on leur avait confié l’un des plus gros budgets de l’agence, avec le titre d’Équipe de Conception et de Direction Artistique.
La chance avait voulu que leurs femmes se lient d’amitié, elles aussi. Elles se retrouvaient souvent pour prendre une tasse de café ou faire du lèche-vitrines. Roger était heureux pour Hilary. Sa famille était des plus réduites. Il ne lui restait qu’une tante qui vivait à Brighton. Et bien que proches parentes, elles ne se voyaient pas beaucoup, car tante Joan s’était mise à voyager dans tout le pays pour le compte de la Croix-Rouge.
Roger jeta un coup d’œil sur son compteur et ralentit un peu son allure. Il avait intérêt à se montrer prudent. »
Extrait de : M. Wolfitt. « Les griffes de la mort. »
Sabat n°1 par Guy N. Smith

Fiche de Sabat n°1
Titre : Sabat n°1 (Le cimetière des vautours)
Auteur : Guy N. Smith
Date de parution : 1982
Traduction : S. Dalle
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Sabat n°1
« Depuis plus d’une heure, déjà, Mark Sabat humait le Mal : une odeur de moisi dominait l’arôme des pins, et la fraîcheur humide trompait la douceur promise par cette fin de printemps. Le silence régnait. Le murmure de la brise s’était tu ; pas un chant d’oiseau, pas un bruissement de feuille. C’était un peu comme si le monde, sur le qui-vive, retenait son souffle.
Au prix d’un effort certain, le grand homme brun en costume fripé chassa la sensation de malaise qui l’envahissait. Il s’arrêta un instant sur le chemin escarpé pour essuyer son front moite de transpiration. De sa langue asséchée, il effleura la frange d’une moustache noir de jais, tandis que ses yeux, étroits et très enfoncés, scrutaient les ombres du crépuscule. Mais rien ne bougeait. Sur sa joue gauche, une balafre vieille d’une dizaine d’années striait son teint blafard.
Souple et agile, il pouvait avoir cinquante ans comme trente-cinq. Ses mouvements étaient rapides, mais son regard reflétait la maturité, et peut-être un soupçon de peur. En effet, Mark Sabat arrivait au bout d’un long parcours, un parcours qui l’avait entraîné à travers trois continents. »
Extrait de : G. N. Smith. « Sabat n°1 (Le cimetière des vautours). »
Le spectre insatiable par Guy N. Smith

Fiche de Le spectre insatiable
Titre : Le spectre insatiable
Auteur : Guy N. Smith
Date de parution : 1983
Traduction : B. Blanc
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Le spectre insatiable
« Les voilà !
L’homme tendit la bouche sombre de son fusil en direction des deux points minuscules qui, au loin, couraient sur le flanc de la montagne.
— Bémorra ! Et Isabelle est avec lui ! cria-t-il. Elle est encore en vie ! Que le Tout-Puissant en soit remercié ! La nuit va bientôt tomber, et il nous reste bien peu de temps ! Lâche les chiens, Colgarth !
Le dresseur fit « non » de la tête et tira avec violence sur la longue laisse que tendaient trois fauves grondants, au pedigree incertain.
— Pas question, Odell ! Une fois qu’ils auront pris la piste, on ne pourra plus les arrêter… Et ils boufferont la gamine. Il vaut mieux continuer jusqu’à ce que le Vieux se fatigue, en priant pour que la petite soit toujours vivante quand nous coincerons ce fils de pute !
Les mâchoires d’Odell se serrèrent ; ses yeux légèrement globuleux semblèrent jeter des éclairs. »
Extrait de : G. N. Smith. « Le spectre insatiable. »
Cauchemar à Staten Island par Gilles Bergal

Fiche de Cauchemar à Staten Island
Titre : Cauchemar à Staten Island
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Cauchemar à Staten Island
« Pedro Ramirez jeta un nouveau coup d’œil par la vitre embuée qu’il venait d’essuyer d’un revers de main. Cette saloperie de pluie n’aurait donc jamais de fin ? Une ombre bougea sur la gauche, du côté des docks. Il se pencha pour mieux voir, ne vit rien. Ce qu’il avait pris pour un mouvement n’était sans doute que la réverbération d’une lampe sur les rafales de pluie.
Il devait tout de même sortir pour s’en assurer ; après tout, c’était son boulot et il avait déjà « oublié » sa ronde une demi-heure plus tôt alors qu’il aurait dû vérifier que tout était en ordre. Mais avec toute cette flotte qui tombait, Ramirez hésitait sérieusement à mettre le pied dehors. Son sang mexicain se souvenait de soleils éclatants sur des étendues arides. Rien à voir avec cette brume qui semblait perpétuellement noyer les docks de Staten Island, ne disparaissant de temps à autre que pour être remplacée par une pluie diluvienne comme celle qui tombait cette nuit-là.
Il leva les yeux vers la pendule électrique qui se trouvait au-dessus de la porte de sa cabane pompeusement baptisée poste de garde. »
Extrait de : G. Bergal. « Cauchemar à Staten Island. »
Camping sauvage par Gilles Bergal

Fiche de Camping sauvage
Titre : Camping sauvage
Auteur : Gilles Bergal
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Camping sauvage
« Serrant la crosse de son fusil entre ses mains, Collins rampait à l’aveuglette entre les buissons, peinant à cause son embonpoint qui lui donnait parfois l’impression d’être un basculo et jurant sourdement à chaque fois qu’une pierre qu’il n’avait pas vue du fait de l’obscurité lui entrait dans la chair. Il était suivi par Evers, le boulanger de Junction. Harol Eagan avait quelques mètres de retard sur eux ; il était censé surveiller leurs arrières. En fait, Eagan n’était pas très rassuré et qu’ils soient tous armés ne suffisait pas à lui rendre sa confiance.
À une centaine de mètres devant eux, une radio-cassette jouait Born to be Wild (1) à plein volume, couvrant presque le grondement des moteurs. Collins frissonna. Cette chanson, avec son roulement obsédant qui n’était pas sans rappeler le ronflement des motos, lui avait toujours donné la chair de poule.
Du coin de l’œil, il vit une ombre bouger, trente mètres sur sa gauche. Willie Cullen et son groupe. Jusque-là, tout allait bien : apparemment, ils progressaient au même rythme. »
Extrait de : G. Bergal. « Camping sauvage. »
Le fléau sanguinaire par David Loman

Fiche de Le fléau sanguinaire
Titre : Le fléau sanguinaire
Auteur : David Loman
Traduction : B. Blanc
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Le fléau sanguinaire
« Par centaines, ils grouillaient, aveugles, sous la peau de l’animal en putréfaction. Lisses, blancs et gluants, ils se nourrissaient de la chair noirâtre. Ils étaient les ultimes parasites. Les mangeurs de mort.
Le jeune homme, pourtant, plongea la main sans hésiter dans les entrailles du cadavre et, souriant, en ramena une pleine poignée. Il les laissa tomber dans une boîte en aluminium, et abandonna, sans plus de cérémonie, les restes pourrissants du lapin.
— Tu en as trouvé encore un, Alan ? demanda une voix derrière lui.
— Oui, monsieur Lambert, répondit-il en se retournant. M’a tout l’air d’être resté là un bon moment…
— Foutu renard ! grommela l’homme, en contemplant la carcasse.
C’était la troisième depuis la veille. Les marques de dents ne laissaient aucun doute sur l’identité du prédateur. Mais la rapidité avec laquelle les mouches se jetaient là-dessus était… bizarre. »
Extrait de : D. Loman. « Le fléau sanguinaire. »
L’horreur aux mille visages par Bill Garnett

Fiche de L’horreur aux mille visages
Titre : L’horreur aux mille visages
Auteur : Bill Garnett
Traduction : J. Gary
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de L’horreur aux mille visages
« Rien n’avertit Peter Stone du danger qui le guettait.
Pas le moindre signe. Rien.
Son sommeil avait été dépourvu de rêves. Il s’éveilla frais et dispos. Il n’avait pas le moindre pressentiment d’une menace quelconque pesant sur lui.
Il était 6h45. Il se glissa hors du lit et traversa la chambre plongée dans l’obscurité ; il était nu. Il gagna la salle de bains, referma la porte sans bruit et alluma la lumière. Son image dans le miroir lui plut. Pour conserver la forme, il veillait scrupuleusement à faire des exercices chaque matin. Ensuite il prit sa douche, se rasa et s’habilla.
Un quart d’heure plus tard, Peter se tenait fin prêt devant le lit ; Elaine dormait encore. Malgré l’obscurité hivernale, il discernait sans peine les formes plantureuses de son épouse. À présent, elle prenait pratiquement toute la place. Sa chemise de nuit bâillait ; il distinguait le va-et-vient de sa grosse poitrine qui se soulevait au rythme d’une respiration lente et régulière. »
Extrait de : B. Garnett. « L’horreur aux mille visages. »
Saison de mort par Jack Ketchum

Fiche de Saison de mort
Titre : Saison de mort
Auteur : Jack Ketchum
Traduction : A. Frezouls
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Saison de mort
« Ils la regardèrent traverser la prairie et s’enfoncer dans les bois. Elle avait l’air gauche. Elle serait facile à attraper.
Ils prirent tout leur temps pour casser de petites branches de bouleau et en enlever l’écorce. Ils se regardaient en souriant, sans rien dire. Ils finirent d’écorcer leurs baguettes puis partirent à ses trousses.
Elle courait dans l’herbe épaisse, au milieu des bouleaux et des pins. Elle entendait leurs voix derrière elle, légères et musicales; on aurait dit des enfants jouant dans le noir. Elle se souvenait de leurs mains sur elle. De petites mains fortes aux ongles crochus et sales qui l’avaient profondément griffée. Elle frissonna. Elle les entendait rire tout près. Devant elle, la forêt s’épaississait.
Elle allait moins vite à présent. Des branches s’accrochaient à ses cheveux et piquaient cruellement ses yeux. Elle croisa ses bras nus devant son visage pour le protéger. Ils furent rapidement en sang. Elle commença à pleurer. »
Extrait de : J. Ketchum. « Saison de mort. »
Cache-cache effroyable par Jack Ketchum

Fiche de Cache-cache effroyable
Titre : Cache-cache effroyable
Auteur : Jack Ketchum
Traduction : F. Mondoloni
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Cache-cache effroyable
« Je ne suis pas de ceux qui croient aux mauvais présages. Par contre, je sais très bien reconnaître quand je suis dans la merde. Voyez plutôt.
Je m’activais sur un tas de petit bois de charpente. On recherchait des planchettes qui se trouvaient à deux mètres cinquante environ, en haut du tas. On avait presque descendu le tas suivant quand on s’aperçut qu’il en restait deux ou trois qui n’étaient pas trop abîmées. Je grimpai en récupérer une, mais au moment précis où je la saisis, le câble en acier vint se casser tout net sur le tas de bois qui me soutenait. Je faillis être décapité. Je perdis l’équilibre et me retrouvai trois mètres plus bas sur le bitume sous une pluie de lattes de bois.
Je m’en tirai sans égratignure. Un coup de pot. Mais je me fis incendier par le patron, car bien que tout le monde le fasse, c’était interdit de grimper là-haut sans emprunter l’élévateur. J’avais enfreint le règlement et ça posait un problème d’assurances.
Ça a donc commencé comme ça : manquer y passer pour une histoire de règlement. »
Extrait de : J. Ketchum. « Cache-cache effroyable. »
Les portes de l’effroi par Lewis Mallory

Fiche de Les portes de l’effroi
Titre : Les portes de l’effroi
Auteur : Lewis Mallory
Traduction : N. Monnin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Les portes de l’effroi
« Il n’avait pas atteint le bout de la rue que déjà l’assurance dont il était gonflé l’abandonnait. Ça se passait toujours de cette façon à New York. Au milieu de ses amis, entouré de leurs sourires chaleureux, il avait oublié combien la nuit pouvait être hostile. Il aurait pu ainsi aller d’un endroit illuminé à un autre sans jamais voir l’envers du décor.
Martin se sentait inquiet. Il venait de passer outre la première règle de la cité, à savoir ne jamais s’aventurer seul dans les rues la nuit. Mais New York était un rêve dont il voulait profiter au maximum avant de partir. Il devait prendre l’avion le lendemain et cette pensée l’attristait. L’agréable mélange whisky-amitié irradiait de son estomac une chaleur réconfortante, il flottait sur un nuage de musique douce et de lumière tamisée. Dans l’ascenseur, il avait décidé de rentrer à pied à son hôtel, une façon de faire ses adieux à la ville. Au rez-de-chaussée, le portier de nuit s’était avancé pour lui ouvrir la porte.
— Je vous appelle un taxi ? lui avait-il demandé.
Martin avait refusé d’un énergique mouvement de la tête.
L’homme avait jeté un coup d’œil à sa montre. »
Extrait de : L. Mallory. « Les portes de l’effroi. »