Étiquette : Gore
Le fléau sanguinaire par David Loman

Fiche de Le fléau sanguinaire
Titre : Le fléau sanguinaire
Auteur : David Loman
Traduction : B. Blanc
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Le fléau sanguinaire
« Par centaines, ils grouillaient, aveugles, sous la peau de l’animal en putréfaction. Lisses, blancs et gluants, ils se nourrissaient de la chair noirâtre. Ils étaient les ultimes parasites. Les mangeurs de mort.
Le jeune homme, pourtant, plongea la main sans hésiter dans les entrailles du cadavre et, souriant, en ramena une pleine poignée. Il les laissa tomber dans une boîte en aluminium, et abandonna, sans plus de cérémonie, les restes pourrissants du lapin.
— Tu en as trouvé encore un, Alan ? demanda une voix derrière lui.
— Oui, monsieur Lambert, répondit-il en se retournant. M’a tout l’air d’être resté là un bon moment…
— Foutu renard ! grommela l’homme, en contemplant la carcasse.
C’était la troisième depuis la veille. Les marques de dents ne laissaient aucun doute sur l’identité du prédateur. Mais la rapidité avec laquelle les mouches se jetaient là-dessus était… bizarre. »
Extrait de : D. Loman. « Le fléau sanguinaire. »
L’horreur aux mille visages par Bill Garnett

Fiche de L’horreur aux mille visages
Titre : L’horreur aux mille visages
Auteur : Bill Garnett
Traduction : J. Gary
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de L’horreur aux mille visages
« Rien n’avertit Peter Stone du danger qui le guettait.
Pas le moindre signe. Rien.
Son sommeil avait été dépourvu de rêves. Il s’éveilla frais et dispos. Il n’avait pas le moindre pressentiment d’une menace quelconque pesant sur lui.
Il était 6h45. Il se glissa hors du lit et traversa la chambre plongée dans l’obscurité ; il était nu. Il gagna la salle de bains, referma la porte sans bruit et alluma la lumière. Son image dans le miroir lui plut. Pour conserver la forme, il veillait scrupuleusement à faire des exercices chaque matin. Ensuite il prit sa douche, se rasa et s’habilla.
Un quart d’heure plus tard, Peter se tenait fin prêt devant le lit ; Elaine dormait encore. Malgré l’obscurité hivernale, il discernait sans peine les formes plantureuses de son épouse. À présent, elle prenait pratiquement toute la place. Sa chemise de nuit bâillait ; il distinguait le va-et-vient de sa grosse poitrine qui se soulevait au rythme d’une respiration lente et régulière. »
Extrait de : B. Garnett. « L’horreur aux mille visages. »
Saison de mort par Jack Ketchum

Fiche de Saison de mort
Titre : Saison de mort
Auteur : Jack Ketchum
Traduction : A. Frezouls
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Saison de mort
« Ils la regardèrent traverser la prairie et s’enfoncer dans les bois. Elle avait l’air gauche. Elle serait facile à attraper.
Ils prirent tout leur temps pour casser de petites branches de bouleau et en enlever l’écorce. Ils se regardaient en souriant, sans rien dire. Ils finirent d’écorcer leurs baguettes puis partirent à ses trousses.
Elle courait dans l’herbe épaisse, au milieu des bouleaux et des pins. Elle entendait leurs voix derrière elle, légères et musicales; on aurait dit des enfants jouant dans le noir. Elle se souvenait de leurs mains sur elle. De petites mains fortes aux ongles crochus et sales qui l’avaient profondément griffée. Elle frissonna. Elle les entendait rire tout près. Devant elle, la forêt s’épaississait.
Elle allait moins vite à présent. Des branches s’accrochaient à ses cheveux et piquaient cruellement ses yeux. Elle croisa ses bras nus devant son visage pour le protéger. Ils furent rapidement en sang. Elle commença à pleurer. »
Extrait de : J. Ketchum. « Saison de mort. »
Cache-cache effroyable par Jack Ketchum

Fiche de Cache-cache effroyable
Titre : Cache-cache effroyable
Auteur : Jack Ketchum
Traduction : F. Mondoloni
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Cache-cache effroyable
« Je ne suis pas de ceux qui croient aux mauvais présages. Par contre, je sais très bien reconnaître quand je suis dans la merde. Voyez plutôt.
Je m’activais sur un tas de petit bois de charpente. On recherchait des planchettes qui se trouvaient à deux mètres cinquante environ, en haut du tas. On avait presque descendu le tas suivant quand on s’aperçut qu’il en restait deux ou trois qui n’étaient pas trop abîmées. Je grimpai en récupérer une, mais au moment précis où je la saisis, le câble en acier vint se casser tout net sur le tas de bois qui me soutenait. Je faillis être décapité. Je perdis l’équilibre et me retrouvai trois mètres plus bas sur le bitume sous une pluie de lattes de bois.
Je m’en tirai sans égratignure. Un coup de pot. Mais je me fis incendier par le patron, car bien que tout le monde le fasse, c’était interdit de grimper là-haut sans emprunter l’élévateur. J’avais enfreint le règlement et ça posait un problème d’assurances.
Ça a donc commencé comme ça : manquer y passer pour une histoire de règlement. »
Extrait de : J. Ketchum. « Cache-cache effroyable. »
Les portes de l’effroi par Lewis Mallory

Fiche de Les portes de l’effroi
Titre : Les portes de l’effroi
Auteur : Lewis Mallory
Traduction : N. Monnin
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Les portes de l’effroi
« Il n’avait pas atteint le bout de la rue que déjà l’assurance dont il était gonflé l’abandonnait. Ça se passait toujours de cette façon à New York. Au milieu de ses amis, entouré de leurs sourires chaleureux, il avait oublié combien la nuit pouvait être hostile. Il aurait pu ainsi aller d’un endroit illuminé à un autre sans jamais voir l’envers du décor.
Martin se sentait inquiet. Il venait de passer outre la première règle de la cité, à savoir ne jamais s’aventurer seul dans les rues la nuit. Mais New York était un rêve dont il voulait profiter au maximum avant de partir. Il devait prendre l’avion le lendemain et cette pensée l’attristait. L’agréable mélange whisky-amitié irradiait de son estomac une chaleur réconfortante, il flottait sur un nuage de musique douce et de lumière tamisée. Dans l’ascenseur, il avait décidé de rentrer à pied à son hôtel, une façon de faire ses adieux à la ville. Au rez-de-chaussée, le portier de nuit s’était avancé pour lui ouvrir la porte.
— Je vous appelle un taxi ? lui avait-il demandé.
Martin avait refusé d’un énergique mouvement de la tête.
L’homme avait jeté un coup d’œil à sa montre. »
Extrait de : L. Mallory. « Les portes de l’effroi. »
Fleurs d’épouvante par Lewis Mallory

Fiche de Fleurs d’épouvante
Titre : Fleurs d’épouvante
Auteur : Lewis Mallory
Traduction : J. Gary
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Fleurs d’épouvante
« La valise qu’elle tenait à la main était de plus en plus lourde, aussi la jeune fille n’avançait-elle que lentement. Le chemin était long et raide, qui menait loin du village. Elle ne put réprimer un soupir ; tout était si différent de ce qu’elle avait pu imaginer. Elle repensa à son père, planté devant elle, son visage rouge de colère.
« – Enceinte ! » avait-il hurlé.
Elle posa la valise à terre, histoire de se reposer un peu.
« – Bon. Je suppose qu’il va t’épouser », avait-il ajouté sèchement.
Elle avait secoué la tête. Non. Elle sentit lui monter aux yeux ces mêmes larmes qui avaient alors coulé. Non, ce n’était pas là ce à quoi elle s’était attendue…
Elle reprit son bagage et sa marche pénible. Il y avait décidément quelque chose de trop drôle à devoir quitter le village par ce chemin… C’était là, précisément, que tout était arrivé.
En jetant un regard par-dessus son épaule, elle vit le clocher de l’église et l’éclat rouge des tuiles de quelques toits. Peut-être ne reverrait-elle jamais rien de tout cela. Une larme roula sur sa joue. »
Extrait de : L. Mallory. « Fleurs d’épouvante. »
Cauchemar qui tue par Lewis Mallory

Fiche de Cauchemar qui tue
Titre : Cauchemar qui tue
Auteur : Lewis Mallory
Traduction : N. Monnin
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Cauchemar qui tue
« Theresa avait huit ans quand elle fit des cauchemars. Elle s’éveillait la nuit en hurlant et le matin, lorsqu’elle ouvrait les yeux, les images terrifiantes étaient encore présentes à son esprit. Elle rêvait toujours des mêmes choses. De feu, d’eau et de sang.
Son père écarta les boucles brunes et déposa deux baisers sur ses joues.
— Bonne nuit, mon ange, dit-il en la soulevant à bout de bras. Tu es contente d’avoir une petite sœur ?
— Ce sera peut-être un petit frère, intervint sa mère du fauteuil où elle était installée.
Elle paraissait satisfaite, malgré les cernes qui, sous ses yeux, traduisaient sa fatigue.
Theresa se tortilla dans les bras de son père, qui la déposa sur le tapis. Il s’assit et elle s’agenouilla près de lui. Elle observa sa mère. En regardant attentivement, elle pouvait voir bouger le tissu de la robe tendu sur son ventre. Parfois, le mouvement était lent, comme provoqué par la contorsion d’une étrange créature sous-marine. D’autres fois, il était brusque et ressemblait à une ruade. »
Extrait de : L. Mallory. « Cauchemar qui tue. »
La nuit des vers voraces par John Halkin

Fiche de La nuit des vers voraces
Titre : La nuit des vers voraces
Auteur : John Halkin
Traduction : B. Roques
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de La nuit des vers voraces
« Avec un claquement sec, trois vers firent brusquement demi-tour dans l’égout pour se précipiter vers la main de Matt. De vrais serpents qui mesuraient au moins trente centimètres, aussi gros que son poignet et qui fonçaient droit sur lui.
Ils avaient l’air aussi dangereux que des reptiles et leur peau gardait un étrange éclat, malgré la demi-obscurité.
Matt était en train de farfouiller dans la vase, à la recherche de son photomètre qu’il avait fait tomber. Il n’eut pas le temps de retirer sa main et sentit les dents du premier ver se planter dans son pouce. Il recula, chancelant ; la douleur lui coupait le souffle.
Le ver ne lâchait pas prise. Il ne bougea pas, ne se mit même pas à se tortiller. Ses crocs acérés se resserraient comme un étau.
Matt essaya désespérément de se redresser sur l’étroit passage qui bordait le canal, mais en vain. Il était trop grand et le pilier qui soutenait la galerie s’incurvait vers la voûte. Les eaux de trois affluents se rejoignaient au pied du pilier, dans un tourbillon d’écume. Un seul faux pas et il se retrouverait dans le collecteur avec de l’eau jusqu’aux genoux. »
Extrait de : J. Halkin. « La nuit des vers voraces. »
Fureur cannibale par Glenn Chandler

Fiche de Fureur cannibale
Titre : Fureur cannibale
Auteur : Glenn Chandler
Traduction : P. Benita
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Fureur cannibale
« Parfois, pour soulager la douleur dans son dos, il roulait sur le côté gauche, une position qui lui permettait de contempler la blessure suppurante qui lui labourait l’épaule droite. Elle était d’un vert éclatant. Profondément enfoncé dans ses chairs se trouvait un nid d’œufs crémeux : la progéniture d’un insecte tropical depuis longtemps envolé. Il attendait qu’ils éclosent. Il ne pouvait rien faire d’autre. Il avait enfin abandonné l’idée de s’en débarrasser. C’était une source de fascination, la seule chose encore intéressante en ces ultimes moments de désespoir. Ces œufs étaient ses enfants, qui poussaient en lui et qui lui survivraient lorsqu’il serait mort. Ce qui ne tarderait pas à se produire.
Car l’homme blanc était sûr d’une chose : il allait mourir.
Il allait mourir dans cette jungle après sept jours d’une fièvre qui lui avait consumé le corps et l’esprit, qui avait brûlé ses dernières réserves. Il allait mourir parce qu’il était le grand cochon.
Puaka bulava.
Lui, l’homme blanc et sa peau rose formaient un morceau de choix. Et tous ses amis qui se réveillaient à présent là dehors allaient être contents. »
Extrait de : G. Chandler. « Fureur cannibale. »
Grand-Guignol 36-88 par Kurt Steiner

Fiche de Grand-Guignol 36-88
Titre : Grand-Guignol 36-88
Auteur : Kurt Steiner
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Grand-Guignol 36-88
« À cheval sur un balai de série, une jeune sorcière très sexy amorce sa descente vers l’aéroport du sabbat. À la suite d’une fausse manœuvre, le balai est plaqué au sol, où il prend feu. La malheureuse est carbonisée malgré la diligence des secours.
On s’agite sur la piste d’atterrissage, on vérifie les balais entreposés dans les hangars. Le sorcier directeur du personnel sorcier fait de sévères commentaires.
— Les usines de Salem ne sont plus ce qu’elles étaient, dit-il. On y construit maintenant un matériel qui n’est plus fiable…
Il entre dans la tour de contrôle et s’adresse aux aiguilleurs sorciers du ciel.
— Je vous interdis de boire du sang de crapaud pendant les heures de service, dit-il d’une voix ferme.
Mais le trafic doit continuer. D’autres jeunes sorcières sexy prennent place sur un grand balai moyen-courrier. Les insouciantes voyageuses passent au-dessus des restes calcinés de leur sœur. L’une d’elles s’exclame :
— Voilà ce que c’est que le destin ! On échappe au bûcher… »
Extrait de : K. Steiner. « Grand-Guignol 36-88. »