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Le Dieu jaune par H. Rider Haggard

Fiche de Le Dieu jaune

Titre : Le Dieu jaune
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1908
Traduction : M. Blond
Editeur : Garancière

Première page de Le Dieu jaune

« LA SOCIETE SAHARA

Sir Robert Aylward, Baronnet et Membre du Parlement, était assis dans ses bureaux de la City de Londres. C’était un bâtiment d’une grande magnificence, assurément un des plus beaux que l’on pût trouver dans un périmètre d’un demi-mile autour de l’Hôtel de Ville. L’extérieur était construit en granit d’Aberdeen, un matériau choisi pour inspirer à l’actionnaire en puissance un confortable sentiment de sécurité. Les autres bureaux bâtis en stuc ou même en brique pouvaient s’effriter et s’effondrer en un sens strict ou financier, mais cet édifice de granit massif comme un roc, surmonté d’une statue représentant la Justice avec sa balance qu’admiraient de part et d’autre d’agréables effigies du Commerce et de l’industrie, résisterait certainement à n’importe quel choc. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Le Dieu jaune. »

La vierge du soleil par H. Rider Haggard

Fiche de La vierge du soleil

Titre : La vierge du soleil
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1922
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : Néo

Première page de La vierge du soleil

« Il en est qui trouvent un grand intérêt, et même une consolation, en contrepartie des tracas et des angoisses de la vie, à collectionner les reliques du passé, trésors à la dérive ou longtemps immergés que l’océan du temps rejette sur nos modernes rivages.

Les grands collectionneurs ne sont pas de cette catégorie : disposant de sommes importantes, ils achètent tout objet rare qui se présente sur le marché et l’ajoutent à leur collection vouée à être mise en vente un jour (peut-être même aussitôt après leur mort) et à passer entre les mains d’autres connaisseurs. Ne sont pas non plus de cette classe les négociants qui achètent pour revendre et s’enrichir ou les représentants des musées de nombreux pays, acquéreurs pour le compte de la nation de choses inestimables rassemblées ensuite dans certains grands édifices publics qui seront peut-être – bien que cette idée fasse frémir – mis à sac ou incendiés par des ennemis ou par des pillards déchaînés. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « La vierge du soleil. »

La fille de Montezuma par H. Rider Haggard

Fiche de La fille de Montezuma

Titre : La fille de Montezuma
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1893
Traduction : R. Lécuyer, R. Nolane
Editeur : Néo

Première page de La fille de Montezuma

« Pourquoi Thomas Wingfield entreprend ce récit

Gloire soit rendue à Dieu qui nous a donné la victoire !

C’en est fait, cette fois, de l’Espagne et de sa puissance. Sa grande Armada, que l’on proclamait invincible, vient d’être détruite par notre marine et par les tempêtes ; des centaines et des milliers de ses soldats ont été engloutis dans les flots, et l’Angleterre, affranchie de la menace qui l’opprimait, peut enfin respirer librement.

Ils étaient venus pour nous conquérir, pour nous apporter la torture et le bûcher… Pour nous traiter, nous, les libres Anglais, comme Cortez l’avait fait pour les Indiens d’Anahuac. Ils voulaient faire connaître l’esclavage à nos hommes, le déshonneur à nos filles, ils voulaient donner nos âmes à leurs prêtres et nos richesses à l’Empereur et au Pape ! Et Dieu leur a répondu par sa tempête et Drake par ses canons. Ils se sont évanouis et, avec eux, la gloire de l’Espagne ! »

Extrait de : H. Rider Haggard. « La fille de Montezuma. »

L’esclave reine par H. Rider Haggard

Fiche de L’esclave reine

Titre : L’esclave reine
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1918
Traduction : J. Petithuguenin
Editeur : Néo

Première page de L’esclave reine

« Le scribe Ana

Ceci est l’histoire de moi-même, Ana, le scribe, fils de Méri, et de certains des jours que j’ai passés sur la terre. J’écris ces choses maintenant que je suis très vieux, sous le règne de Ramsès, troisième du nom, lorsque l’Égypte est redevenue puissante comme autrefois. Je les écris avant que la mort me prenne, pour qu’elles soient ensevelies avec moi dans la tombe, car, de même que mon âme s’éveillera à l’heure de la résurrection, ces mots que j’ai tracés s’éveilleront peut-être quand le temps sera venu et révéleront à ceux qui vivront après moi ce que j’avais appris sur la terre. Qu’il en soit selon les décrets de Ceux d’en-haut ! Moi, j’écris et ce que j’écris est vrai.

Je conte l’histoire de Sa Majesté divine, que j’ai aimée et aime comme mon âme, Séti Méneptah II, qui est né le jour où je suis né, l’épervier qui a pris son vol avant moi vers le ciel. Je conte l’histoire d’Userti la Superbe, sa reine, qui épousa ensuite Sa Majesté divine Saptah, et que j’ai vue gisant dans sa tombe à Thèbes. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « L’Esclave Reine. »

Eve la rouge par H. Rider Haggard

Fiche de Eve la rouge

Titre : Eve la rouge
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1911
Traduction : A. Ralli
Editeur : Carrousel

Première page de Eve la rouge

« Murgh la Mort

On ignorait tout cela en Angleterre et en Occident, avant la bataille de Crécy, sous le règne du roi Édouard III. Personne pour dire le terrible fléau que l’Orient – d’où vient la lumière et la vie, la mort et les décrets de Dieu – avait déchaîné sur le monde. Qui, en Europe, connaissait même le nom du Cathay, cette terre peuplée par des centaines de millions de Jaunes, aux visages impassibles ? Bien peu d’hommes, certes. Pourtant ce lointain pays avait déjà eu le temps de devenir très vieux avant que nos États, que nos empires, eussent pris corps, taillés dans la montagne, arrachés à la forêt, à la plaine sauvage. Mais ils auraient tremblé, s’ils avaient eu des yeux pour voir, les rois et les princes, les prêtres et les marchands, les soldats, les citadins et les pauvres paysans. Tremblé lorsque l’Orient envoya ses présents ! »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Eve la Rouge. »

Coeur du monde par H. Rider Haggard

Fiche de Coeur du monde

Titre : Coeur du monde
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1930
Traduction : R. Lécuyer, R. Nolane
Editeur : Néo

Première page de Coeur du monde

« Don Ignatio

Les circonstances auxquelles les pages qui suivent doivent d’avoir été imprimées sont assez curieuses pour mériter d’être racontées. Il y a quelques années, un Anglais, que nous appellerons Jones, bien que ce ne soit pas son vrai nom, se retrouva par hasard à la tête d’une mine proche de la rivière Usamacinto, dont le cours supérieur sert de frontière entre l’État mexicain du Chiapas et la République du Guatemala.

Force est de constater que la vie de mineur au Chiapas, bien qu’elle offre des compensations, ne correspond guère à l’idéal pour un Européen. Pour commencer, le travail y est éprouvant, désespérément dur, et quoique le climat soit assez sain dans les montagnes, il existe des vallées où les hommes meurent des fièvres. Quant à la chasse, il ne faut pas y compter car les forêts sont trop denses pour y traquer le gibier et, si ce n’était cela, les essaims des diverses espèces d’insectes venimeux qui les hantent rendraient de toute façon ce sport impossible. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Coeur du Monde. »

Béatrice par H. Rider Haggard

Fiche de Béatrice

Titre : Béatrice
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1890
Traduction : Hephell
Editeur : Bibliothèque Numérique Romande

Première page de Béatrice

« C’était l’arrière-saison ; l’après-midi sur son déclin penchait vers le crépuscule ; temps nuageux et couvert ; mais les nuages se déchiquetaient et s’évaporaient dans le bleu profond du firmament. La mer, calme comme un lac, semblait endormie, tout en grossissant pendant son sommeil, par le renflement de la marée montante. Cette lente progression était inappréciable à l’œil. Béatrice, debout à l’extrémité des Dog’s rocks, les yeux fixés sur les longues algues brunes attachées à la pierre, léchées, tirées, mordues par les vagues, regardait ces délicates traînées flotter et ondoyer comme des cheveux de femme, sur le gouffre vert, insondable !

La brume produite, non par les vents d’ouest, mais simplement par l’obscurité, s’étendait sur la surface et semblait, en voilant les contours terrestres, rendre le silence plus silencieux encore.

Bientôt Béatrice renonce à considérer ce spectacle ; la grande armée des fantômes blancs l’absorbe tout entière. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Béatrice. »

La fille de la sagesse par H. Rider Haggard

Fiche de La fille de la sagesse

Titre : La fille de la sagesse (Tome 4 sur 4 – Elle)
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1923
Traduction : H. Demeurisse, E. Renoir
Editeur : Néo

Première page de La fille de la sagesse

« Le manuscrit que l’on va lire ici fut découvert dans les papiers de feu Horace Holly assez longtemps après sa mort. Une enveloppe le renfermait ; en quelques mots griffonnés dessus, ordre était donné de renvoyer au présent éditeur « à l’époque prescrite », termes tout d’abord incompréhensibles. Il lui parvint néanmoins en temps voulu sans aucune explication ; le timbre de la poste portait Londres W. et l’adresse était dactylographiée, si bien que le destinataire en ignore encore la provenance.

Une fois ouvert, le paquet se trouva contenir deux épais carnets reliés en parchemin ou plutôt en peau de chèvre ou de mouton. Chacun de ces carnets, en papier extrêmement mince et résistant, contient un grand nombre de feuillets. Leur fabrication n’est pas européenne et leur aspect indique plutôt une origine orientale, peut-être chinoise.

Aucun doute n’était possible sur l’identité de l’ancien détenteur de ces carnets : le nom de M. Holly lui-même figure en effet à l’encre rouge sur la couverture du premier. Lui seul doit avoir également rédigé les notes de voyage des premières pages ; les feuillets suivants sont recouverts d’une sténographie à première vue indéchiffrable, mélangée à de minuscules caractères arabes. Elle se trouva n’appartenir à aucun système connu et, malgré tous les efforts, resta plus de deux ans sans être lue. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « La fille de la Sagesse – Elle. »

Aycha par H. Rider Haggard

Fiche de Aycha

Titre : Aycha (Tome 2 sur 4 – Elle)
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1905
Traduction : M. Benoit
Editeur : Néo

Première page de Aycha

« Franchement, c’est toujours ce que l’on n’attend pas qui arrive !… S’il est quelqu’un au monde dont je croyais bien ne plus entendre jamais parler, c’est de Louis-Horace Holly et cela pour la bonne raison que je le supposais mort.

Et dire que j’ai pu, lui trouvant l’aspect banal de quelque communication sans intérêt, jeter de côté ce paquet fripé, enveloppé de papier brun, à l’adresse tracée d’une main inconnue, et le laisser deux jours entiers sommeiller dans l’oubli ! De fait, il y sommeillerait peut-être encore si une autre personne, intriguée, ne l’avait ouvert pour y trouver un manuscrit en partie brûlé et deux lettres à mon nom. La première était signée : L. -H. Holly ; je la transcris ci-dessous :

Mon cher Monsieur,

J’ai pu m’assurer que vous viviez encore et – chose étrange –, je suis, moi aussi, encore de ce monde… pour quelque temps.

Dès que j’eus repris contact avec la civilisation, je tombai sur un exemplaire de She, votre livre – le mien plutôt –, traduit en hindoustani. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « Aycha – Elle. »

She par H. Rider Haggard

Fiche de She

Titre : She (Tome 1 sur 4 – Elle)
Auteur : H. Rider Haggard
Date de parution : 1886
Traduction : J. Hillemacher
Editeur : Néo

Première page de She

« Mon visiteur

Il y a des événements dont chaque circonstance, chaque détail semblent gravés dans la mémoire de telle manière que nous ne saurions les oublier. C’est le cas pour la scène que je me propose de décrire : elle se présente aussi clairement à mon esprit, en ce moment, que si elle s’était déroulée hier.

Il y aura ce mois-ci environ vingt ans que moi, Louis-Horace Holly, j’étais assis, une nuit, dans mon appartement de Cambridge, piochant je ne sais plus quel problème de mathématiques. J’allais passer mon agrégation dans une semaine, et mon tuteur aussi bien que mon collège s’attendaient à ce que je m’y distinguasse. Finalement, exténué de fatigue, j’envoyai promener mon livre et, m’approchant de la cheminée, je pris une pipe que je bourrai. Sur cette cheminée, il y avait une bougie devant un miroir long et étroit. Comme j’allais allumer ma pipe, j’aperçus ma figure dans la glace et me mis à songer ; l’allumette enflammée se consuma jusqu’à me brûler les doigts, m’obligeant ainsi à la jeter. »

Extrait de : H. Rider Haggard. « She – Elle. »