Étiquette : Heinlein

 

Waldo par R. A. Heinlein

Fiche de Waldo

Titre : Waldo
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1942
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Bélial

Première page de Waldo

« Le spectacle était présenté comme un ballet de claquettes — ce qui ne lui rendait guère justice.

Ses pieds créaient une tympanie complexe de tapotis clairs et nets. Un silence à couper le souffle tomba lors-qu’il sauta, haut, plus haut qu’un être humain n’aurait dû le pouvoir — et qu’il accomplit, en l’air, un entrechat douze fantastiquement improbable.

Il atterrit sur la pointe des pieds, immobile en apparence, mais produisant un fortissimo de claquettes fracassantes.

La poursuite s’éteignit, l’éclairage de scène se ralluma. Le public resta coi un long moment, avant de s’aviser qu’il était temps d’applaudir et de se déchaîner.
Campé devant les spectateurs, il laissa la vague d’émo-tion le balayer, avec l’impression de pouvoir s’appuyer contre elle — elle le réchauffa jusqu’à la moelle.

C’était merveilleux de danser — extraordinaire d’être fêté, aimé, désiré. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Waldo. »

Vendredi par R. A. Heinlein

Fiche de Vendredi

Titre : Vendredi
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1982
Traduction : L. Maillet
Editeur : J’ai lu

Première page de Vendredi

« Dès que j’ai eu quitté la capsule de la Vrille du Kenya, il a été sur mes talons. Il m’a suivie quand j’ai franchi la porte qui conduisait aux services de Douane, Immigration et Santé. Quand la porte s’est contractée derrière lui, je l’ai tué.

Je n’ai jamais beaucoup aimé la Vrille. En fait, je la détestais bien avant le désastre du croque-ciel de Quito. Cette espèce de câble qui monte vers le ciel sans que rien le retienne a quelque chose de beaucoup trop magique pour moi. Mais il n’existe qu’un seul autre moyen d’atteindre Ell-Cinq, et il prend du temps et coûte beaucoup plus cher. Il ne convenait pas plus à mes instructions qu’à mon budget.

J’étais donc sur les nerfs en quittant la navette d’Ell-Cinq à la Station Fixe pour embarquer dans la capsule de la Vrille. Merde, ce n’était pas une raison pour tuer un homme. Je voulais seulement le semer pendant quelques heures. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Vendredi. »

Une porte sur l’été par R. A. Heinlein

Fiche de Une porte sur l’été

Titre : Une porte sur l’été
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1957
Traduction : R. Vivier
Editeur : J’ai lu

Première page de Une porte sur l’été

« Par un des hivers qui précéda de peu la guerre de Six Semaines, j’habitais avec mon chat de gouttière, Petronius le Sage, une vieille ferme dans le Connecticut. Je doute qu’elle s’y trouve encore ; elle était située en bordure de la zone qui fut soufflée, et Manhattan n’échappa à la destruction que de justesse. Ces vieilles baraques flambent comme du papier de soie. Serait-elle encore debout, elle ne constituerait plus qu’un logis peu attirant, en raison du voisinage actuel. Pourtant, à l’époque, nous l’aimions bien, Pete et moi. Le manque total de confort nous permettait de bénéficier d’un loyer modeste. Ce qui avait été une salle à manger donnait au nord ; je jouissais donc d’un éclairage adéquat lorsque je travaillais sur ma planche à dessin.

Toute médaille a son revers. Cette maison avait un défaut : ses onze portes de sortie.

Douze, en comptant la chatière de Pete. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Une porte sur l’été. »

Trois pas dans l’éternité par R. A. Heinlein

Fiche de Trois pas dans l’éternité

Titre : Trois pas dans l’éternité
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1941
Traduction : J. Huet
Editeur : Le Masque

Première page de Trois pas dans l’éternité

« Extrait de l’Evening Standard :
UN SAVANT RECHERCHÉ ÉCHAPPE À LA POLICE
Scandale en perspective à la mairie

Le professeur Arthur Frost, que la police désirait entendre, dans le cadre de l’enquête en cours sur la mystérieuse disparition de cinq étudiants qu’il avait réunis à son domicile, a disparu au nez et à la barbe des policiers venus l’arrêter aujourd’hui. Selon les déclarations du sergent Izowski, le savant se serait volatilisé à l’intérieur du panier à salade. Si les services de police se montrent perplexes, le District Attorney Karnes a, quant à lui, qualifié de « grotesque » la version du sergent Izowski et promis que toute la lumière serait faite sur cette surprenante affaire. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Trois pas dans l’éternité. »

Starship troopers par R. A. Heinlein

Fiche de Starship troopers

Titre : Starship troopers
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1957
Traduction : P. Imbert
Editeur : J’ai lu

Première page de Starship troopers

« J’ai toujours la tremblote avant de sauter. J’ai eu droit aux injections, bien sûr, à la préparation hypnotique. En toute logique, je n’ai aucune raison d’avoir peur. Le psy du vaisseau a analysé mes ondes cérébrales, m’a posé des questions idiotes pendant mon sommeil, m’a assuré que ça n’a rien à voir avec la peur, que ça n’a aucune importance – un peu comme les frissons d’un cheval de course, juste avant le départ.

Moi, je n’en sais trop rien. Je ne suis pas vraiment un cheval de course. Mais rien à faire, j’ai bêtement la trouille. Chaque fois.

À H moins trente minutes, on était tous entassés dans la salle de saut du Rodger Young. Notre chef de section a procédé à l’inspection. D’habitude, c’était le lieutenant Rasczak qui s’en chargeait, mais il y était passé au dernier saut. Le sergent-chef Jelal le remplaçait. Jelly était un Finno-Turc d’Iskander, dans le système de Proxima – un petit homme basané aux allures d’employé, mais je l’avais vu choper deux soldats fous de rage, des types si grands qu’il avait dû tendre les bras pour les empoigner. Il leur avait cogné la tête comme des noix de coco, avant de reculer d’un pas. Les deux gars s’étaient effondrés. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Starship troopers. »

Sixième colonne par R. A. Heinlein

Fiche de Sixième colonne

Titre : Sixième colonne
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1949
Traduction : B. Endrèbe, C. Pigeon
Editeur : Gallimard

Première page de Sixième colonne

« Bon dieu, mais qu’est-ce qui se passe ici ? tonna Whitey Ardmore.

Les hommes ignorèrent sa question comme ils avaient ignoré son arrivée. Celui qui était installé devant la télévision dit :

— Taisez-vous ! On écoute.

Il monta le son. La voix du présentateur retentit : “…Washington a été complètement détruite avant que le gouvernement ait pu s’enfuir. Avec Manhattan en ruines, cela ne laisse aucun…”

Le poste émit un clic quand ils l’éteignirent.

— Voilà ! dit l’homme qui se tenait près de l’appareil. Les États-Unis sont liquidés. (Puis il ajouta 🙂 Quelqu’un a une cigarette ?

Comme personne ne lui répondait, il se fraya un passage entre les hommes assemblés devant la télévision, pour fouiller les poches d’une douzaine de corps effondrés près d’une table. Ce n’était pas très facile, car la rigidité cadavérique s’était déjà manifestée, mais il finit par trouver un paquet à moitié vide. Il prit une cigarette et l’alluma. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Sixième colonne. »

Révolte sur la Lune par R. A. Heinlein

Fiche de Révolte sur la Lune

Titre : Révolte sur la Lune
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1966
Traduction : J. de Tersac, N. Fischer
Editeur : Gallimard

Première page de Révolte sur la Lune

« J’ai lu dans la Lunaïa Pravda que le Conseil Municipal de Luna City a adopté en première lecture un décret prévoyant la vérification, l’octroi de patentes, l’inspection (et la taxation) des distributeurs automatiques de comestibles fonctionnant sur le territoire de la municipalité. J’ai noté aussi que, cette nuit, doit se tenir une réunion publique destinée à organiser les assises des « Fils de la Révolution ».

Mon vieux m’a appris deux choses : « Mêle-toi de tes oignons » et « Coupe toujours les cartes ». La politique ne m’a jamais tenté. Mais ce lundi 13 mai 2075 je suis allé dans la salle des ordinateurs du Complexe de l’Autorité Lunaire, rendre visite à Mike, l’ordinateur en chef, tandis que les autres machines bavardaient tout bas entre elles. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Révolte sur la lune. »

Pommiers dans le ciel par R. A. Heinlein

Fiche de Pommiers dans le ciel

Titre : Pommiers dans le ciel
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1950
Traduction : M. Chavanon
Editeur : Mame

Première page de Pommiers dans le ciel

« LA TERRE

Ce jour-là, notre groupe avait survolé les hautes sierras et nous étions en retard pour le retour. Nous avions pourtant décollé à temps du champ d’aviation, mais le contrôle du trafic nous avait dirigés vers l’ouest afin d’éviter le mauvais temps. Cela me contrariait, car je sais qu’en général, papa ne dîne pas quand je ne suis pas rentré.

En outre, on m’avait imposé comme copilote un nouveau venu. J’étais chef de patrouille et mon copilote habituel était souffrant. M. Kinsky, notre chef scout, qui m’avait adjoint cet avorton, voyageait dans un autre hélicoptère avec la patrouille Cougar.

« Pourquoi ne pousses-tu pas l’accélérateur ? s’enquit l’avorton.

— Tu n’as sans doute jamais entendu parler de la réglementation du trafic ? » lui demandai-je. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Pommiers dans le ciel. »

Podkayne fille de Mars par R. A. Heinlein

Fiche de Podkayne fille de Mars

Titre : Podkayne fille de Mars
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1963
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Première page de Podkayne fille de Mars

« J’ai toujours eu envie d’aller sur la Terre. Pas pour y vivre, naturellement – juste pour voir. Tout le monde sait que Terra est un endroit merveilleux pour faire du tourisme mais pas pour y vivre. Elle ne convient pas vraiment à l’habitat humain.

Pour ma part, je ne suis nullement convaincue que la race humaine soit originaire de la Terre. Parce que, n’est-ce pas ? quel crédit peut-on accorder à une preuve constituée par quelques kilos de vieux ossements et aux opinions d’anthropologues dont les thèses sont généralement contradictoires lorsque ce que l’on est censé avaler n’a aucun rapport avec le bon sens le plus élémentaire ?

Il suffit de réfléchir ! Il est évident que l’accélération à la surface de Terra est trop forte pour l’organisme humain. Il est de notoriété publique que cela détermine des affections telles que les pieds plats, des hernies et des troubles cardiaques. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Podkayne fille de Mars. »

Marionnettes humaines par R. A. Heinlein

Fiche de Marionnettes humaines

Titre : Marionnettes humaines
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1951
Traduction : A. Glatigny
Editeur : Gallimard

Première page de Marionnettes humaines

« Étaient-ils vraiment doués d’intelligence ? D’une intelligence personnelle, tout au moins ? Je n’en sais rien. Je ne sais pas non plus si nous pourrons jamais arriver à le déterminer.

Ce que je puis dire c’est que, s’ils ne l’étaient pas, j’espère ne jamais voir le jour où nous devrons entrer en lutte contre des êtres similaires qui, eux, le seraient ! Je connais d’avance les perdants : moi, vous, bref, ceux que l’on appelle les humains.

En ce qui me concerne, l’aventure a commencé (trop tôt à mon gré !) le matin du 12 juillet 2007. Mon téléphone s’était mis à vibrer à m’en arracher la peau du crâne. Il faut dire que les téléphones dont on se sert à la Section ne sont pas d’un modèle standard : l’audiorelais est inséré chirurgicalement sous la peau derrière l’oreille gauche, les os jouant le rôle de conducteurs. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « Marionnettes humaines. »