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Stratégie détonateur par P.-J. Hérault

Fiche de Stratégie détonateur

Titre : Stratégie détonateur
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Stratégie détonateur

« Le moteur du Beaver cafouille salement. Il semble, par instants, pris d’éternuements et l’aiguille du compte-tours descend par petits bonds. Jibé garde la main libre en permanence sur la manette des gaz. Je ne sais pas comment il la titille, mais il réussit, chaque fois, à faire renaître un grondement des 500 canassons qui nous tirent.
Très calme, le gars Jibé. À croire qu’il a volé toute sa vie sur un zinc vieux de 20 ans avec un moteur sur le point de lâcher. Si l’altimètre est juste, ce que je suis en train de me demander, le sol doit se trouver à 1 500 mètres en dessous. Curieux ! Moi, j’aurais dit 1 000. Qu’est-ce que je suis venu foutre ici ? Et il va falloir que je pilote cette grosse barcasse, ce cercueil volant, plutôt, vu l’état dans lequel il se trouve maintenant ! »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Stratégie détonnateur. »

Réseaux sommeil par P.-J. Hérault

Fiche de Réseaux sommeil

Titre : Réseaux sommeil
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Réseaux sommeil

« Il faisait un temps magnifique, mais la mer, sans être grosse, faisait danser le Mousquetaire. Six mètres cinquante, quatre couchettes ; ce qui donnait un équipage de cinq personnes ; 21 mètres carrés de voile et insubmersible. Un bon voilier sur lequel j’étais patron depuis trois jours.
Nous étions ainsi cinq bateaux naviguant de conserve entre la Corse, quittée la veille au soir, et le nord de la Sardaigne. Un coin de rêve pour qui aime la voile : la Bretagne en Méditerranée ! Cinq bateaux du club Mare Nostrum, dont un village est installé sur une petite île au large de la Sardaigne. À bord de chaque bateau, un patron, vacancier comme les autres, un peu plus expérimenté tout de même. L’« Amiral » de cette flottille était un moniteur à bord du n° 1. Mon « grand âge » y était peut-être pour quelque chose, je commandais le n° 5. »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Réseaux-sommeil. »

Régression par P.-J. Hérault

Fiche de Régression

Titre : Régression
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2004
Editeur : Critic

Première page de Régression

« À l’est, derrière lui, la prairie était déserte jusqu’à l’horizon. Comme la veille. Cette fois, Roderick s’arrêta pour changer de cheval. Il était temps d’abandonner la dernière jument pour monter Pers. Elle était arrivée au bout de ses forces.
Quatrième jour, songea le jeune homme avec lassitude, en portant machinalement les mains à ses reins douloureux, tirant les épaules en arrière pour se détendre. Comment pouvait-il encore s’entêter dans cette fuite démente et sans issue, après une nuit de combats acharnés – bien que tout de suite désespérés, vu le nombre des envahisseurs ? La haine expliquait son obstination, sûrement. La haine de ses poursuivants et de leur maître, surtout, le maintenait éveillé, le faisait tenir. Cette haine qui ne le quittait pas depuis le début de sa fuite. Non, depuis le début de cette attaque sauvage. »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Régression. »

Quand il ne reste que l’honneur … par P.-J. Hérault

Fiche de Quand il ne reste que l’honneur …

Titre : Quand il ne reste que l’honneur …
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2011
Editeur : Rivière blanche

Première page de Quand il ne reste que l’honneur …

« La voix résonna dans son casque. Morgad identifia le signal de leur com interne : « réseau de commandement ». Celui qui ne reliait que les officiers ou sous-officiers supérieurs d’une mission. Un système spécial dont la portée était volontairement limitée. Non recevable au-delà de quelques milliers de mètres. Alors que le réseau général des casques d’une unité portait à 50 kilomètres pour joindre des éléments séparés. La discrétion était primordiale dans leur spécialité. Il disposait quand même – comme tous ses adjoints – d’une com primitive mais longue distance, interne aux casques, pour recevoir des ordres ou rendre compte, très loin.

— Dis, Cap’, deux jours que ça ne bouge toujours pas, tu crois que leur détection est toujours en veille, en face ?

Il ne répondit pas tout de suite, remuant dans son caméléon. »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Quand il ne reste que l’honneur … »

Les ennemis par P.-J. Hérault

Fiche de Les ennemis

Titre : Les ennemis
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2005
Editeur : Editions l’officine

Première page de Les ennemis

« — “Capitaine, voilà le Destructeur Centaurien, DEVANT… Il ne vient pas de l’arrière, il est DEVANT !”
Dans ses haut-parleurs de casque, Ewen avait reconnu la voix, affolée, de Djekar le Lieutenant-Détection. Quelqu’un avait dû oublier de couper le réseau général et ce qui se disait sur la petite passerelle-poste de commandement du Patrouilleur était répercuté partout dans le bâtiment.
— “Il… il est tout près, il remplit l’écran du viseur de la batterie RCM, Capitaine !”
Ça, c’était le Sarj-Armement, ahuri.
— “Le tube RCM avant : Feu ! lança le Capitaine Fardine, de sa voix rauque, répétant encore, Feu” ! »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Les ennemis. »

Les clones déviants par P.-J. Hérault

Fiche de Les clones déviants

Titre : Les clones déviants
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2005
Editeur : Rivière blanche

Première page de Les clones déviants

« — Coordinateur Périch’, résonna la voix, glaciale, vibrante de colère.
Jivane fit pivoter son haut tabouret de commandement, avec le petit dossier rembourré à la hauteur des reins, qui surplombait l’immense écran-holo horizontal de cinquante mètres carrés — sous ses yeux, au milieu de la grande salle — représentant le champ de bataille, à l’échelle 1/100ème. La paroi d’en face était occupée par un autre écran-holo, vertical celui-là, montrant l’espace. De cet endroit, il pouvait tout voir. Il régnait d’ailleurs une atmosphère étrange dans cette si vaste salle, très haute de plafond, occupée par des hommes et des femmes en combinaison de quart, gris sombre. Chaque alvéole-poste de travail — composée de plusieurs écrans devant lesquels un opérateur donnait ses ordres, soit en mode vocal, soit en pressant les touches d’un clavier devant lui — était éclairée par un cône de  »

Extrait de : P. -J. Hérault. « Les clones déviants. »

Le raid infernal par P.-J. Hérault

Fiche de Le raid infernal

Titre : Le raid infernal
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le raid infernal

« Si les autres le prenaient pour un minable et le montraient bien, il faut dire qu’il y avait tout de même mis du sien. Il portait deux demi-combinaisons, coupées à la taille ! En haut une combinaison militaire, de ce gris sale qui se confonde avec n’importe quel décor, et en dessous une combinaison classique de travail, comme en utilisent les gars des sites miniers.
Dans le petit sark de liaison, les neuf autres passagers le dévisageaient avec un mépris évident. Ce qui le laissait parfaitement froid. Il dormait. Ils avaient même l’impression qu’il n’avait fait que dormir depuis quatre jours. Forcément, ça les agaçait…
Il n’y a pas grand-chose à faire dans un sark, où la place est mesurée, surtout pour un voyage de douze jours. Même compte tenu des escales relais installées sur de gros astéroïdes, où ils mangeaient chaud et se lavaient, on s’ennuie ferme dans un sark. Alors ils y allaient sec ! »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Le Raid Infernal. »

Le loupiot par P.-J. Hérault

Fiche de Le loupiot

Titre : Le loupiot
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 1991
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le loupiot

« Ils le virent arriver par la bande de circulation depuis la grande baie du bureau.
Il se tenait bizarrement, comme s’il s’appuyait sur sa jambe droite seulement. Et sa main droite paraissait prête à saisir la rampe. Pourtant, le déroulement de la bande était constant, et les rares secousses n’avaient rien de bien méchant.
Comme il se rapprochait, ils distinguèrent mieux sa vieille combinaison marron, tellement vague qu’elle flottait autour de lui, dissimulant les lignes de son corps.
Tout semblait anonyme, en lui. Taille moyenne, visage quelconque, à part une cicatrice qui barrait en oblique le sourcil droit… A la réflexion, sa figure presque trop banale incitait à revenir sur la première impression… parce qu’elle ne trahissait absolument rien, aucun sentiment. Brusquement, le personnage n’était plus si anonyme que ça ! »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Le Loupiot. »

Le destitué par P.-J. Hérault

Fiche de Le destitué

Titre : Le destitué
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 2008
Editeur : Editions l’officine

Première page de Le destitué

« On ne lui avait même pas permis d’enfiler sa combin’ d’uniforme ! L’un des deux Gardes Spatiaux qui étaient venus le chercher dans sa cellule lui avait seulement agrafé ses galons sur la combin’ jaune criard de détenu et, sur sa poitrine, les insignes de son ancienneté et des campagnes qu’il avait faites dans sa carrière.
Il se sentait humilié, rejeté, sali… Quoi qu’on ait pu lui reprocher il ne méritait pas cette cérémonie dégradante. Il y avait un fossé entre son erreur et cette sanction ! Et il ne comprenait toujours pas le pourquoi de tout ça ?
Pâle, le visage contracté, le regard levé vers le ciel pour ne pas voir le décor de ce lieu même où il avait été nommé officier, huit ans auparavant ; un cadet s’était agenouillé, un officier s’était redressé ; il serrait les dents pour ne pas se laisser aller. »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Le destitué. »

Le chineur de l’espace par P.-J. Hérault

Fiche de Le chineur de l’espace

Titre : Le chineur de l’espace
Auteur : P.-J. Hérault
Date de parution : 1995
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le chineur de l’espace

« Glen porta machinalement la main à son front. Il lui semblait émerger lentement d’un long coma. Au point que ses yeux clignèrent à la lumière et il se détourna.
Curieusement il se souvenait pourtant de tout. Comme si chaque événement qui s’était produit, chaque geste, presque, était imprimé dans sa mémoire. Comme s’il avait fait un rêve dont tous les détails lui seraient restés.
En somme c’était un peu lui et un autre qui avaient vécu ces quatorze derniers jours.
Il avait déconnecté.
Le traumatisme moral de l’accident, probablement. Parce que physiquement il était en bon état. Le système automatique antichoc de la couchette avait fonctionné, au moment du long crash, et la partie supérieure du module de la Sauterelle n’avait pas été touchée. Seul le dessous avait trinqué. Là où se trouvait le poste de contrôle-pilotage, avec Pali aux commandes. »

Extrait de : P.-J. Hérault. « Le Chineur de l’Espace. »