Étiquette : La compagnie des glaces

 

Les wagons-mémoires par G. J. Arnaud

Fiche de Les wagons-mémoires

Titre : Les wagons-mémoires (Tome 28 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les wagons-mémoires

« La bibliothèque d’archives manuelles de Karachi Station occupait le centre vital de la cité. L’ensemble était constitué de wagons en aluminium peints en rouge et jaune, et de loin ces deux couleurs tranchaient sur les verts et les gris environnants. Celui qu’on appelait Gus, le traîne-wagon, le clochard ferroviaire, restait interloqué par l’importance de ces rames-bibliothèques qui devaient regrouper au moins une centaine de wagons à impériale, sinon plus.

Sa draisine-taxi était tirée par un cheval de petite taille et tous les moyens de transports urbains faisaient appel à la traction animale. Il avait même vu des bœufs attelés à de lourdes plates-formes de marchandises. La Compagnie ferroviaire manquait de ressources énergétiques. En fait le charbon et l’huile nécessaires étaient réservés à la puissante armée du seigneur de la guerre qui dirigeait la Concession. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les wagons-mémoires – La compagnie des glaces. »

Le clochard ferroviaire par G. J. Arnaud

Fiche de Le clochard ferroviaire

Titre : Le clochard ferroviaire (Tome 27 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le clochard ferroviaire

« Les trois employés de la petite station avaient réuni les « traîne-wagons » dans un seul compartiment en dehors de la verrière, compartiment mal isolé dans un wagon qui servait d’entrepôt à marchandises. Un des clochards avait essayé de voir s’il n’y avait rien à glaner, était revenu déçu :

— Rien que de la ferraille de récupération, les gars. C’est pas aujourd’hui qu’on va croûter à notre faim.

Les miséreux s’entassaient comme ils pouvaient sur les couchettes et ils avaient hissé celui qui se faisait appeler Gus tout en haut.

— T’es cul-de-jatte mais t’es quand même lourd, lui avaient-ils dit.

Là-haut il faisait plus chaud et il massait ses moignons à travers ses fourrures, craignait la gangrène. Il avait soif et faim. Le compartiment était à peine chauffé par un tuyau qui évacuait la fumée du poêle des entrepôts. Mais c’était mieux que rien. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Le clochard ferroviaire – La compagnie des glaces. »

Les sibériens par G. J. Arnaud

Fiche de Les sibériens

Titre : Les sibériens (Tome 26 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les sibériens

« Les premiers missiles sibériens explosèrent cinq jours avant la fin de l’année 2361, dans le camp presque désert de Fraternité I. La centaine de personnes qui avaient refusé d’être évacuées à destination de Fraternité II s’étaient préparées à cette éventualité et, depuis quelques semaines, chacun connaissait ce qu’il avait à faire. Chaque jour une répétition générale impromptue avait eu lieu.

Les gens coururent vers le vieux train composé de cinq wagons qui attendait de les conduire vers le Sud. La machine était maintenue sous pression vingt-quatre heures sur vingt-quatre et chaque famille s’était vu attribuer un compartiment, les célibataires occupant un wagon.

Lorsque la voiture-école du camp explosa, tous les enfants étaient déjà dans le convoi et, lorsque la vieille loco ahana de toutes ses forces, chaque réfugié retint son souffle. Les grandes roues motrices patinèrent quelques secondes sur la glace des rails, s’échauffant et faisant fondre le verglas. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Sibériens – La compagnie des glaces. »

Sun Company par G. J. Arnaud

Fiche de Sun Company

Titre : Sun Company (Tome 25 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sun Company

« Levé le premier, Liensun enfila une fourrure sur sa combinaison isotherme pour sortir sur le haut-plateau. Chaque matin, depuis un mois qu’ils avaient échoué là, il vérifiait la tenue de la structure en forme d’hémisphère sous laquelle ils s’abritaient. Structure taillée dans l’ancienne enveloppe du dirigeable Soleil Serein.

Ils n’étaient plus que huit survivants, avaient vu mourir leurs camarades au cours des tentatives désespérées pour échapper à ces régions inhospitalières. Trois tentatives se terminant chaque fois en naufrage catastrophique. Et pour finir ce haut-plateau, presque plus de vivres, quelques litres d’huile uniquement réservée au chauffage de la grosse tente commune.

À ces altitudes les vents ne tombaient jamais et soufflaient les trois quarts du temps vers l’Ouest, si bien qu’ils s’éloignaient sans cesse de la banquise du Pacifique et de leur hase Fraternité I. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Sun Company – La compagnie des glaces. »

L’ampoule de cendres par G. J. Arnaud

Fiche de L’ampoule de cendres

Titre : L’ampoule de cendres (Tome 24 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’ampoule de cendres

« Le long convoi pénétra dans le Dépotoir un soir, au crépuscule, sans attirer l’attention des curieux qui circulaient sur le Réseau de Kaménépolis. Les trente wagons de marchandises roulèrent sous les entassements prodigieux d’ossements de baleines jusqu’à ce que la locomotive à vapeur s’immobilise, peu avant la spirale qui surplombait cette zone où les Harponneurs de la Guilde venaient se débarrasser des déchets non utilisés dans leur fonderie.

Jdrien méditait dans sa yourte faite d’os et de peaux de phoque lorsque le chef de train se présenta. Un certain Tyron, Aiguilleur gradé, un métis à la peau très sombre.

— Le grand maître Lichten m’a ordonné de me mettre à vos ordres.

Jdrien se redressa et le fonctionnaire fut frappé de stupeur. Le Messie des Roux atteignait une taille hors du commun, dans ce monde où le froid excessif rabougrissait les nouvelles générations. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « L’ampoule de cendres – La compagnie des glaces. »

Voyageuse Yeuse par G. J. Arnaud

Fiche de Voyageuse Yeuse

Titre : Voyageuse Yeuse (Tome 23 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Voyageuse Yeuse

« Les cinq autres étaient déjà en place quand Lady Diana entra dans le salon ovale sur son fauteuil électrique. Elle devina leur pensée : une motte de beurre ou de saindoux avec juste les deux taches des yeux, voilà ce qu’ils songeaient en la regardant.

Le Conseil restreint du Consortium de la Panaméricaine avait quelque peu changé au cours des dix dernières années. De l’ancien ne survivaient que Lady Diana et le Vétéran, un très riche actionnaire qui avait peut-être cent ans et qui se recroquevillait de plus en plus, son menton aigu semblant vouloir rejoindre ses genoux osseux qui pointaient sous le tissu luxueux de sa combinaison isotherme.

Il y avait deux autres femmes, dont l’une dans la beauté accomplie de ses quarante ans, Mirasola, plantureuse blonde qui d’ordinaire vivait fastueusement dans une propriété sous bulle où, disait-on, on se promenait nu dans une chaleur de serre parmi une végétation tropicale. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Voyageuse Yeuse – La compagnie des glaces. »

Les fils de Lien Rag par G. J. Arnaud

Fiche de Les fils de Lien Rag

Titre : Les fils de Lien Rag (Tome 22 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les fils de Lien Rag

« Dans cette immense serre arboricole de Hot Station, le travail se poursuivait nuit et jour par tranches de huit heures. La serre s’étendait sur des kilomètres carrés, une véritable ville sous cloche avec ses rues, ses maisons mobiles, ses laboratoires. Des draisines basses circulaient sans arrêt, selon un circuit bien étudié, et desservaient chaque zone et les confins avec régularité.

Jael travaillait à la transplantation de pousses d’un an. C’était un travail délicat qui exigeait de la patience et, comme le disait le chef d’unité, de l’amour. La jeune femme aimait ces petits rejets d’orangers qu’on lui confiait. Les feuilles vertes, luisantes, la ravissaient et malgré la chaleur ambiante elle ne rechignait jamais devant l’ouvrage. Depuis quelque temps elle faisait partie de l’équipe de nuit, commençait à dix heures pour finir à six heures du matin. Lorsqu’elle rentrait chez elle, c’était pour réveiller Illian qui, lui, devait se trouver sur son chantier à sept heures. Il construisait de nouvelles serres pour une grosse société agricole spécialisée dans l’arbre fruitier. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les fils de Lien Rag – La compagnie des glaces. »

Les trains-cimetières par G. J. Arnaud

Fiche de Les trains-cimetières

Titre : Les trains-cimetières (Tome 21 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les trains-cimetières

« Le vieil homme attendait, assis sur la banquette usée de ce wagon vétuste. Les autres voyageurs avaient préféré descendre sur les quais de la gare-frontière pour se dégourdir les jambes, se procurer de la nourriture et des boissons chaudes. Depuis ces derniers jours ils parlaient tous avec ravissement des produits qu’ils trouveraient, une fois arrivés au terme de leur long voyage. Dès que le train avait stoppé, ils s’étaient tous rués au-dehors.

Le vieil homme avait faim et soif. Depuis la veille il avait épuisé ses provisions et n’avait pas osé demander quelque chose à manger à ses voisins, aussi démunis que lui. Le train avait été rançonné en traversant les petites Compagnies de l’Australasienne. Il avait fallu payer constamment, soit un péage légal, soit se soumettre à un racket continuel. Il avait réussi à cacher un peu d’or sur lui et ne voulait pas l’échanger tout de suite. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les trains-cimetières – La compagnie des glaces. »

Les éboueurs de la vie éternelle par G. J. Arnaud

Fiche de Les éboueurs de la vie éternelle

Titre : Les éboueurs de la vie éternelle (Tome 20 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les éboueurs de la vie éternelle

« Cette tribu de Roux bâtissait des igloos pour se protéger des vents extraordinaires qui soufflaient du sud dans cette zone de la banquise de l’océan Indien, à la limite des Concessions de la Fédération Australienne et de l’Africania. Des vents qui dépassaient couramment les deux cents kilomètres heure, avec des rafales à quatre cents, et qui pouvaient emporter un homme sur des distances considérables ou l’écraser contre des congères.

Le glaciologue Lien Rag détestait cette région hallucinante où des blocs de glace hauts comme des locomotives accouraient de l’horizon blême par centaines. On eût dit que la main d’un géant invisible les libérait comme des monstres fous qui frappaient au hasard. Les réseaux qui conduisaient jusque-là étaient le plus souvent obstrués, rendus inutilisables pour des semaines. Mais c’étaient des réseaux vitaux entre la Fédération et la Compagnie Africanienne. Des brise-glaces énormes déblayaient les rails dès que les vents devenaient plus supportables. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Éboueurs de la Vie Éternelle – La compagnie des glaces. »

Liensun par G. J. Arnaud

Fiche de Liensun

Titre : Liensun (Tome 19 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Liensun

« La première, Ma Ker éprouva des difficultés respiratoires vers la fin de la nuit. Depuis quarante-huit heures la masse spongieuse du phénomène vivant engloutissait la petite station, obturant les moindres interstices, provoquant également une obscurité générale. Par chance, Greog Suba avait retrouvé un puits foré dans la banquise qui rejoignait l’océan Pacifique quelque cinquante mètres plus bas. Au centre d’une poche d’air qui leur avait permis de respirer durant les dernières heures. Le jeune physicien travaillait fiévreusement sur le filtre à hélium qui, à partir de l’eau de mer, pouvait également fournir de l’oxygène.

Julius Ker écoutait la respiration difficile de sa femme, approchait souvent son visage du sien pour essayer de se rendre compte de son état. Ma était hébétée, uniquement attachée à trouver un peu d’air respirable.

— On pourrait creuser un tunnel, dit soudain l’aveugle en redressant sa tête. »

Extrait de : G. J. Arnaud. « Liensun – La compagnie des glaces. »