Étiquette : La compagnie des glaces
Le dirigeable sacrilège par G. J. Arnaud
Fiche de Le dirigeable sacrilège
Titre : Le dirigeable sacrilège (Tome 18 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le dirigeable sacrilège
« Dans la ferme d’élevage Ragus, ce fut très vite l’affolement. On voyait accourir les ouvriers armés de fusils, les parents quittaient leurs postes lointains pour revenir vers le centre de l’exploitation à bord de plates-formes fonctionnant au méthane. L’abattage des rennes se trouvait interrompu. Lienty Ragus, prisonnier de son fauteuil d’infirme, ne décolérait pas. Chaque écran qu’il éclairait lui renvoyait l’image d’une totale désorganisation de son entreprise.
— Arrêtez, hurla-t-il, arrêtez ! Ce n’est pas la première fois qu’on nous signale des patrouilleurs blindés en route vers chez nous.
— Père, dit le fils aîné, ils viennent pour ton cousin. Assurément pour lui. Sinon pourquoi ?
— Tais-toi et retourne à ta laiterie. Je veux que chacun reprenne son travail.
— Mais, dit un cousin, nous n’allons pas les laisser entrer sans nous défendre ?
— Tu veux déclarer la guerre à la Transeuropéenne peut-être, ironisa l’infirme, maintenant que l’armistice est signé avec la Sibérienne tu trouves que c’est le moment ? »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Dirigeable Sacrilège – La compagnie des glaces. »
Le gouffre aux garous par G. J. Arnaud
Fiche de Le gouffre aux garous
Titre : Le gouffre aux garous (Tome 17 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le gouffre aux garous
« Gola se levait tous les deux jours en pleine nuit pour aller pêcher avec un voisin qui logeait, lui, dans un igloo creusé dans la banquise. L’ancien chef de la police du Kid avait refusé de collaborer avec la Guilde des Harponneurs au début de leur putsch. Il avait connu la prison aux confins des coupoles, là où la température était toujours aux alentours de zéro. Ensuite les Panaméricains avaient pris la direction de la ville, mais en ignorant les confins, si bien que les prisonniers s’étaient libérés d’eux-mêmes pour se mêler à la population hétéroclite de cette zone. Gola avait découvert les gens les plus pauvres de Kaménépolis. Des gens de tous les âges qui survivaient dans des conditions impitoyables de froid, de faim, de saleté. Les plus jeunes se regroupaient en bandes terrifiantes, les Beltups, du nom des courroies qu’ils utilisaient pour se battre. Ces voyous organisés s’étaient ralliés aux Harponneurs, avaient constitué une milice de répression effroyable. Les Panaméricains les avaient employés également. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Gouffre aux Garous – La compagnie des glaces. »
Les brûleurs de banquise par G. J. Arnaud
Fiche de Les brûleurs de banquise
Titre : Les brûleurs de banquise (Tome 16 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les brûleurs de banquise
« Lien Rag se réveilla au milieu de la nuit, dans cet igloo qu’il avait édifié à la hâte lorsque les Miliciens du train l’avaient jeté sur la banquise. Il avait cru mourir lentement de froid et, à peine les yeux ouverts, éprouvait un besoin féroce de vivre. Il avait faim, très faim et pensa tout de suite aux cadavres des Travailleurs Volontaires Forcés non loin de là.
À quatre pattes il sortit de son abri, fila vers les corps. Une silhouette agile et de taille moyenne s’enfuit à son approche. Plus grosse qu’un rat, plus petite qu’un loup.
Il tâta les corps rigides jusqu’au troisième, celui d’un adolescent qu’il estimait moins coriace que les autres. Sans même essayer de l’attaquer avec son couteau, il le tira en direction de la vieille loco-vapeur qui haletait dans la nuit. Il sacrifia ses meilleures forces mais réussit à pousser le cadavre sous les grandes roues arrière, juste sous l’ancien cendrier qui, malgré l’emploi d’huile de baleine, restait le réceptacle des scories. Il était brûlant. Lien Rag entreprit de soulever le cadavre de l’adolescent en
amassant la glace en dessous, comme une stèle. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Brûleurs de banquise – La compagnie des glaces. »
Terminus Amertume par G. J. Arnaud
Fiche de Terminus Amertume
Titre : Terminus Amertume (Tome 15 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir
Première page de Terminus Amertume
« Le Panaméricain n’avait pas cherché à dissimuler son origine ni sa fonction. Il se nommait Kruss et était agent secret de Lady Diana. Lien Rag le reçut en compagnie des quatre autres membres du Comité Provisoire de Libération. Le professeur Ikar en faisait partie.
Kruss était jeune, sympathique, vêtu d’une combinaison isotherme en fourrure blanche, très élégante. Une fois dans le petit compartiment pullman il ôta sa cagoule, prit place en face des cinq Banquisiens.
— Ma mission est uniquement exploratoire. Ma Compagnie désire entretenir de bonnes relations avec la vôtre et continuer à commercer. Nous avons besoin de vos huiles, de baleines, de phoques, de vos produits manufacturés, de votre silicium, de votre soufre. Depuis que la Guilde des Harponneurs a pris le pouvoir, les exportations d’huile ont diminué de soixante pour cent. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Terminus Amertume – La compagnie des glaces. »
Les Hommes-Jonas par G. J. Arnaud
Fiche de Les Hommes-Jonas
Titre : Les Hommes-Jonas (Tome 14 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les Hommes-Jonas
« Ce n’était même pas une station et encore moins une ville. Une boursouflure des rails, une tumeur, une varice sur la ligne qui conduisait à la Compagnie de la Banquise.
Amertume Station ! Ce nom enfiévrait des milliers de gens dans le monde. Des despérados, des traqués, des malfaiteurs en fuite. Amertume Station, c’était le purgatoire après l’enfer, et au-delà de la frontière c’était le paradis de cet immense territoire que formait la Concession de la Compagnie de la Banquise dirigée par un homme légendaire, le Kid. Des milliers de gens échouaient dans ce bidonville des glaces, parmi les épaves humaines, les entassements de matériel ferroviaire hors d’usage.
Harl Mern parvint dans cette varice infectée après des semaines d’un voyage hallucinant, hors du temps. Il avait du mal à réaliser que six mois ou un an plus tôt il se trouvait en Transeuropéenne, qu’il dirigeait un centre d’études et de recherches sur les « Gisements intellectuels de documentation » et les « Gisements économiques diversifiés ». »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Hommes-Jonas – La compagnie des glaces. »
Station-fantôme par G. J. Arnaud
Fiche de Station-fantôme
Titre : Station-fantôme (Tome 13 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir
Première page de Station-fantôme
« Les Instructions ferroviaires annonçaient régulièrement que telle station phoquière ou baleinière se trouvait abandonnée depuis de nombreuses années et ils pouvaient constater qu’il n’en était rien. Des hommes, quelques femmes également y survivaient dans des conditions effroyables, ne se souvenant même plus que le Cancer Network les reliait à leur Compagnie mère, la Panaméricaine. Ils n’avaient même plus de véhicules en état de marche, pensaient que les rails étaient coupés aussi bien à l’ouest qu’à l’est et ne se souciaient que de chasser les phoques et les pingouins, plus rarement les baleines. Mais tous fabriquaient de l’alcool à partir du glycogène extrait des muscles et surtout du foie des animaux qu’ils chassaient.
— Ma parole, disait le vieux Pavie, se sont donné le mot sur la banquise, il y a quelque temps tout de même. Z’ont tout oublié mais pas le procédé de distillation. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Station-fantôme – La compagnie des glaces. »
Network-Cancer par G. J. Arnaud
Fiche de Network-Cancer
Titre : Network-Cancer (Tome 12 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir
Première page de Network-Cancer
« Pas possible de donner à ce vieux wagon pourri un air plus présentable. Le vieux Pavie en convenait avec regret. Il avait lavé le plancher, essayé de ranger un peu, d’ôter la poussière, de cacher tout ce qui était ébréché, abîmé, si bien qu’il ne restait pas grand-chose dans le compartiment principal. Il avait aussi soigneusement isolé l’étable de la chèvre avec du papier collé dans l’embrasure de la porte, mais l’odeur sourdait malgré tout.
Depuis le réveil matinal, l’enfant essayait d’apaiser la nervosité de l’ancien mineur en agissant sur son système nerveux où, mentalement, il injectait des ondes euphorisantes, mais Pavie restait inquiet.
— J’aurais pas dû t’écouter, fiston… Y vont me foutre dans un train-pénitencier ou dans un train-asile. Tu les connais pas, ces gens-là. Y a déjà quatre types de la Police du Rail qui surveillent le wagon. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Network-Cancer – La compagnie des glaces. »
Les fous du soleil par G. J. Arnaud
Fiche de Les fous du soleil
Titre : Les fous du soleil (Tome 11 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les fous du soleil
« La vieille dame aux cheveux blancs pénétra dans le wagon-nursery avec un plateau chargé d’excellentes choses et le déposa sur le lit de l’enfant qui appuyait son dos contre un oreiller garni de vieilles dentelles et gonflé de duvet d’oiseau.
— Bonjour, bébé, bonjour, mon ange. Regardez ce que la bonne Granny apporte ce matin. Des gâteaux dorés, de la confiture de véritables fruits, et les œufs. Vous avez vu les œufs avec encore la coquille ? Pas de ces œufs en bâton comme pour n’importe qui et aussi du bon jambon maigre… Du bon jambon pour le bébé.
Elle alla tirer les rideaux des hublots panoramiques, n’accorda qu’un petit regard à la plaine glacée au fond de laquelle semblaient flotter des montagnes blanches.
— Qui va bien déjeuner, hein ? Qui va faire plaisir à sa Granny ? »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Fous du soleil – La compagnie des glaces. »
Les voiliers du rail par G. J. Arnaud
Fiche de Les voiliers du rail
Titre : Les voiliers du rail (Tome 10 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les voiliers du rail
« On leur avait dit que Jdrui avait perdu une main lorsqu’il travaillait sur le dôme d’une ville des Hommes du Chaud. Une plaque de verre avait cédé sous son poids et pour éviter de tomber de près de cinquante mètres de hauteur il avait dû s’accrocher aux brisures, s’entaillant très profondément. Au point qu’un de ses compagnons avait dû achever de sectionner sa main d’un coup de pelle à glace.
Jdrui s’était enfui ensuite avec quelques membres de sa tribu et depuis ils erraient le long des voies ferrées, ramassant les détritus, ou piégeant les corbeaux, les rats et les loups qui venaient également fouiller dans ces ordures.
La tribu qui recherchait Jdrui appartenait elle aussi à l’Ethnie du Sel mais n’avait jamais vécu dans l’environnement des Hommes du Chaud, méprisant même ces mendiants qui vivaient le long des réseaux, agitant les bras au passage des convois dans l’espoir de recevoir quelque nourriture. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les Voiliers du rail – La compagnie des glaces. »
Le réseau de Patagonie par G. J. Arnaud
Fiche de Le réseau de Patagonie
Titre : Le réseau de Patagonie (Tome 9 sur 63 – La compagnie des glaces)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le réseau de Patagonie
« La vieille machine à vapeur renâclait devant la faible pente. Par trois fois, elle avait patiné sur les rails verglacés, finissant par reculer jusque sur le plat de la petite vallée encaissée entre deux anciennes montagnes recouvertes de glace. Seuls les sommets trop aigus restaient dénudés jusqu’au roc de couleur rouge.
— D’abord on manque de puissance, décréta Condor, et ensuite les rails sont trop glissants. Videz le bac à cendres de la machine pour aller jeter le contenu sur les voies. Moi, je me charge de faire remonter la pression dans cette foutue chaudière.
— Tu n’y arriveras pas, lui lança Manuelo en sautant sur la glace. Il y a des fuites un peu partout. Regarde ces manchons de glace, ces stalactites.
— Justement. La glace obture les fuites. Je vais le découper maintenant. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le Réseau de Patagonie – La compagnie des glaces. »