Étiquette : La volte
Idem’s par P. Curval
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Fiche de Idem’s
Titre : Idem’s
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2021
Editeur : La volte
Première page de Idem’s
« SI NON E VERO E BEN TROVATO
Bien que j’y cède parfois pour des raisons amicales ou professionnelles, mon plus grand ennui, en tant qu’écrivain, c’est de parler de mon travail. Si je m’intéresse toujours à un roman, même quand je l’ai terminé, je n’ai pas envie d’en parler. Je préférerais que telle ou telle personne me dise pourquoi elle l’a aimé ou ne l’a pas aimé. Si j’essaie de jeter quelque lumière sur mon écriture, j’ai l’impression de me mentir à moi-même.
Les vraies raisons qui m’inspirent doivent demeurer mystérieuses. Parce qu’elles relèvent de l’intime, je ne souhaite pas en discuter.
L’écrivain passe une grande partie de son temps seul, ce qui rend certaines relations difficiles. Pourtant j’adore être seul, le silence a pour moi une substance et une qualité propre, comme la peinture.
D’où le titre de ce texte en forme de préface qui s’inspire d’un dicton
vénitien : Si non e vero e ben trovato. »
Extrait de : P. Curval. « Idem’s. »
Black bottom par P. Curval
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Fiche de Black bottom
Titre : Black bottom
Auteur : P. Curval
Date de parution : 2018
Editeur : La volte
Première page de Black bottom
« De quoi m’est venue l’idée d’raconter mon histoire ? Sérieuse méfiance. Parfois même, j’ai douté d’en avoir pris la décision. Ne serait-elle pas née à partir d’une influence extérieure que j’ignore ? Bien que j’aie des soupçons. Vais-je pas exposer des faits inexacts ? ou douteux ? Tant pis, je me sens porté par la nécessité !
Par exemple, j’ai pensé que ce besoin de dévoiler ma vie serait né à partir d’une envie de sucer quelque chose qui remonte à une époque si ancienne que je m’en souviens à peine. Quand je tétais ma mère, qui m’assurait qu’elle m’avait nourri au sein jusqu’à trois ans. Je babillais déjà. Peut-être qu’en mordillant son téton, je lui parlais du goût de son lait et de fil en aiguille, on dérivait sur d’autres sujets que je ne connaissais pas encore. C’est ce dialogue plus qu’intime et presque muet qui lui plaisait ! Adoratrice du mystère entre mère et fils, elle ignorait volontairement ce qui la concernait directement. En préférant s’inventer une vie parallèle. Je n’ai rien à lui reprocher. J’y participais. »
Extrait de : P. Curval. « Black Bottom. »
Akiloë ou le souffle de la forêt par P. Curval
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Fiche de Akiloë ou le souffle de la forêt
Titre : Akiloë ou le souffle de la forêt
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1988
Editeur : La volte
Première page de Akiloë ou le souffle de la forêt
« Pour Akiloë, les dieux avaient la forme d’un fait-tout. Depuis sa prime enfance, son univers familier était peuplé de casseroles, de marmites, de chaudrons, de bassines en aluminium. Ces idoles brillaient dans l’ombre des carbets sur leurs autels en wacapou ; il leur attribuait une hiérarchie selon l’importance de leurs volumes. Que d’heures le jeune Wayana avait-il passées à l’abri de la pluie afin d’en déchiffrer l’énigme ! Il s’asseyait auprès d’un récipient où mijotait un ragoût de bananes vertes et surveillait la mystérieuse alchimie de la cuisson. Dans le frémissement des fruits, le bouillonnement des sucres, la lente progression de l’écume du centre vers la périphérie, il guettait l’apparition d’un esprit domestique. Mais la révélation ne se produisait pas. Alors, il se tournait vers une autre grosse marmite où cuisaient soit des patates douces, soit du manioc, observait les bûches rituellement disposées en étoile pour obtenir un bon tirage : aucun signe ne se »
Extrait de : P. Curval. « Akiloë ou le souffle de la forêt. »