Étiquette : L'Atalante
Le monde merveilleux du caca par T. Pratchett
Fiche de Le monde merveilleux du caca
Titre : Le monde merveilleux du caca de Mlle Félicité Bidel
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2012
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Le monde merveilleux du caca
« Vimaire jeta un coup d’œil à la couverture. Le titre en était Le monde merveilleux du caca. Quand il fut hors de vue de Sybil, il le feuilleta prudemment. Bon, d’accord, il fallait accepter que le monde avait évolué et que les contes de fées modernes ne parlaient sans doute plus de petits êtres ailés scintillants. Alors qu’il tournait les pages une à une, il lui vint à l’esprit que celui ou celle qui avait écrit l’histoire savait forcément qu’elle allait faire rire les gamins comme le petit Sam à leur en donner mal au ventre. L’épisode de la descente du fleuve le fit presque sourire. Mais les passages scatologiques étaient émaillés de détails intéressants sur les fosses septiques, les cagoinsandriers, les maîtres des basses œuvres, sur la crotte de chien qui permettait de fabriquer le meilleur cuir, et autres renseignements qu’on ne croyait pas utile de connaître, mais qui, sitôt entendus, s’ancraient dans la tête.
L’ouvrage était apparemment du même auteur que Pipi, et, si le petit Sam avait dû voter pour le meilleur livre jamais écrit, son choix se serait porté sur Pipi. Son enthousiasme était peut-être d’autant plus accru qu’un diablotin farceur peu courant chez Vimaire le poussait à accompagner sa lecture du bruitage d’efforts adéquat. »
Extrait de : T. Pratchett. « Le monde merveilleux du caca. »
Disque-monde le nouveau vade-mecum par T. Pratchett et S. Briggs
Fiche de Disque-monde le nouveau vade-mecum
Titre : Disque-monde le nouveau vade-mecum
Auteur : T. Pratchett et S. Briggs
Date de parution : 2003
Traduction : P. Couton, T. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Disque-monde le nouveau vade-mecum
« Les cogitations de Stephen Briggs
Quand je reviens sur les années écoulées depuis mon avant-propos du premier vade-mecum, je suis effaré de voir tout ce qui s’est passé.
Ce premier avant-propos disait : Il y a neuf ans j’étais un fonctionnaire qui tâtait du théâtre en amateur (euh… je le suis toujours). Bon, d’accord, rien n’a vraiment changé de ce côté-là. Mais beaucoup par ailleurs.
Un grand nombre de lecteurs le savent, j’ai basculé à la renverse dans le Disque-monde, comme si je m’étais adossé à une vieille porte délabrée dans un jardin clos de murs pour me retrouver soudain dans un monde magique de neige, de faunes et de lions bienveillants. Je n’avais pas prévu d’y atterrir, mais je suis rudement heureux de ce qui m’est arrivé. »
Extrait de : T. Pratchett et S. Briggs. « Disque-monde le nouveau vade-mecum. »
Drame de troll par T. Pratchett
Fiche de Drame de troll
Titre : Drame de troll (Tome 2 sur 7 – Nouvelles du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1992
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Drame de troll
« LE VENT qui soufflait des montagnes charriait de fins cristaux de glace.
II faisait trop froid pour neiger. Par ce temps-là, les loups descendent dans les villages, les arbres au cœur des forêts éclatent sous le gel.
Par ce temps-là, les gens censés restent chez eux, au coin du feu, à se raconter des histoires de héros.
C’était un vieux cheval. Et un vieux cavalier. L’animal ressemblait à un porte-toasts emballé sous film plastique ; si l’homme ne vidait pas les étriers, c’était, semblait-il, parce qu’il n’en trouvait pas la force. Malgré le vent d’un froid mordant, il ne portait rien d’autre qu’un kilt de cuir riquiqui et un bandage crasseux autour d’un genou.
II se décolla de la bouche le mégot mouillé d’une cigarette et se l’écrasa sur la main. »
Extrait de : T. Pratchett. « Nouvelles du Disque-Monde – Drame de Troll. »
La couronne du berger par T. Pratchett
Fiche de La couronne du berger
Titre : La couronne du berger (Tome 41 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2015
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de La couronne du berger
« UNE COURONNE DANS LE CAUSSE
Il était né dans les ténèbres de la mer Circulaire ; d’abord banal et mol objet flottant ballotté d’une marée à l’autre. Il s’était cuirassé d’une coquille, mais, dans son monde houleux et tumultueux rôdaient des bêtes gigantesques capables de la forcer en un clin d’œil. Il avait survécu malgré tout. Sa petite vie aurait pu se poursuivre ainsi longtemps jusqu’à ce que le ressac et d’autres objets flottants y mettent un terme, mais il y avait eu la mare.
C’était, en haut d’une plage, une mare à la température agréable que des tempêtes venues du Moyeu réalimentaient régulièrement en eau ; l’animal s’y était nourri de bestioles encore plus petites que lui et il avait grandi jusqu’à en devenir le roi. Il aurait pu grandir encore sans l’été de canicule où l’eau s’était évaporée sous les rayons ardents du soleil.
Le petit animal avait donc péri, mais il en était resté la carapace, et elle gardait en elle une graine d’intelligence. La violence de la grande marée suivante l’avait emportée sur le littoral, où elle s’était déposée pour ensuite rouler d’un bord à l’autre avec les galets et autres détritus de la tempête. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – La couronne du berger. »
Déraillé par T. Pratchett
Fiche de Déraillé
Titre : Déraillé (Tome 40 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2013
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Déraillé
« IL EST DIFFICILE de comprendre le néant, mais le multivers en est farci. Le néant se déplace partout, toujours à l’avant-garde d’on ne sait quoi, et, dans le grand nuage d’inconnaissance, il aspire à devenir quelque chose, à s’échapper, se remuer, éprouver des émotions, changer, danser et connaître des expériences riches d’enseignement – bref, être vraiment quelque chose, quoi.
Et voilà que l’occasion se présentait alors qu’il dérivait dans l’éther. Le néant avait évidemment entendu parler du quelque chose, mais ce quelque chose-ci était différent, oh oui, alors il s’y insinua et descendit en vol plané, prêt à toute éventualité, pour atterrir par bonheur sur le dos d’une tortue, une tortue immense, et s’empresser de devenir encore plus vite quelque chose. C’était un esprit élémentaire ; le néant valait mieux que ça, et il s’en saisit d’un coup ! L’appât avait joué son rôle. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Déraillé. »
Coup de tabac par T. Pratchett
Fiche de Coup de tabac
Titre : Coup de tabac (Tome 39 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2011
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Coup de tabac
« L’expérience que les gobelins ont du monde se résume au culte, ou peut-être la religion, d’Unggue. En bref, il s’agit d’une religion extrêmement complexe fondée sur le caractère sacré des sécrétions corporelles. Sa doctrine dit en substance : tout ce qui est expulsé de l’organisme d’un gobelin en a forcément d’abord fait partie intégrante et requiert donc qu’on le vénère et qu’on l’entrepose soigneusement afin de le rendre, l’heure venue, à son propriétaire quand il rejoindra sa dernière demeure. En attendant, on conserve la matière dans des pots unggues, remarquables récipients sur lesquels je reviendrai ultérieurement.
Les esprits chagrins se diront qu’aucun être vivant ne peut mener à bien une telle tâche à moins de jouir d’une grosse fortune, d’un espace de stockage considérable et de voisins accommodants.
Aussi la plupart des gobelins s’en tiennent-ils en réalité au Unggue Had – ce que nous pourrions qualifier de forme commune plus souple d’Unggue –, qui englobe le cérumen, les rognures d’ongle de doigt comme d’orteil et la morve. L’eau, en principe, n’est pas reconnue comme unggue mais comme un élément qui traverse l’organisme sans jamais en faire partie : les fidèles font valoir que le liquide ne présente pour ainsi dire pas de différence entre l’entrée et la sortie (ce qui donne un triste aperçu de la fraîcheur de l’eau qu’ils consomment dans leurs tanières souterraines). »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Coup de tabac. »
Je m’habillerai de nuit par T. Pratchett
Fiche de Je m’habillerai de nuit
Titre : Je m’habillerai de nuit (Tome 38 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2010
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Je m’habillerai de nuit
« UNE BONNE CH’TITE JAEYANTE
Pourquoi, se demandait Tiphaine, les gens aimaient-ils autant le bruit ? Pourquoi y accordaient-ils tant de valeur ?
On aurait cru entendre tout près une vache en train de vêler. Il s’agissait en réalité d’un vieil orgue de Barbarie dont un homme déguenillé en chapeau haut de forme cabossé tournait la manivelle. Elle s’en éloigna furtivement, aussi poliment que possible, seulement c’était un de ces bruits du type collant qui donne l’impression de vouloir vous suivre jusque chez vous si vous le laissez faire.
Mais ce n’était qu’un seul bruit dans le grand chaudron de vacarme environnant, un vacarme exclusivement dû aux gens qui s’efforçaient de produire un vacarme plus grand que celui du voisin. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Je m’habillerai de nuit. »
Allez les mages ! par T. Pratchett
Fiche de Allez les mages !
Titre : Allez les mages ! (Tome 37 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2009
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Allez les mages !
« MINUIT, au Musée royal des beaux-arts d’Ankh-Morpork.
À peu près toutes les minutes, le nouvel employé Rudolph Léparpille se disait qu’il aurait peut-être mieux fait tout de même de parler au conservateur de sa nyctophobie, sa crainte des bruits étranges et, il le savait maintenant, sa peur d’absolument tout ce qu’il voyait (et, à la réflexion, qu’il ne voyait pas), entendait, flairait ou sentait lui remonter dans le dos durant ses heures interminables de garde de nuit. Il ne lui servait à rien de se répéter que tout dans le bâtiment était mort. Ça ne le rassurait aucunement. Ça voulait dire qu’il faisait tache.
C’est alors qu’il entendit un sanglot. Un hurlement aurait mieux valu. Au moins, le doute n’est pas permis quand on entend un hurlement. Dans le cas d’un petit sanglot, il faut attendre de l’entendre à nouveau parce qu’on n’a aucune certitude. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Allez les mages !. »
Monnayé par T. Pratchett
Fiche de Monnayé
Titre : Monnayé (Tome 36 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2007
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Monnayé
« Attente dans le noir. Marché conclu. Le bourreau. Le golem en robe bleue. Crime et châtiment. Une occasion de faire vraiment de l’argent. La chaîne en simili-or. Pas de cruauté envers les ours. Monsieur Fripon gardien du temps.
Étendus dans le noir, ils montaient la garde. Ils n’avaient aucun moyen de mesurer le temps qui s’écoulait, ni aucune envie de le mesurer. Il y avait eu un temps où ils n’étaient pas là, et il y en aurait un, sans doute, où ils n’y seraient plus, une fois encore. Ils seraient ailleurs. Le temps entre les deux était immatériel.
Mais certains avaient volé en éclats, et d’autres, les plus jeunes, étaient tombés dans le silence.
Il fallait faire quelque chose.
L’un d’eux trouva le réconfort dans le chant. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Monnayé. »
L’hiverrier par T. Pratchett
Fiche de L’hiverrier
Titre : L’hiverrier (Tome 35 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 2006
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de L’hiverrier
« LA GROSSE NEIGE
Quand la tempête survint, elle s’abattit sur les collines avec la force d’un marteau. Aucun ciel n’aurait dû contenir autant de neige, et, comme aucun ciel n’en était capable, la neige tomba. Tel un mur blanc.
Une butte blanche s’était formée là où, quelques heures plus tôt, se dressait un petit bouquet d’épineux sur un ancien tertre. L’année précédente, à la même époque, y fleurissaient quelques primevères précoces ; aujourd’hui, ce n’était que neige.
Un coin du manteau blanc bougea. Un paquet de neige de la taille d’une pomme se souleva, autour duquel s’échappèrent des flots de fumée. Une main pas plus grande qu’une patte de lapin chassa la fumée. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – L’Hiverrier. »