Étiquette : L'Atalante
Masquarade par T. Pratchett

Fiche de Masquarade
Titre : Masquarade (Tome 18 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1995
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Masquarade
« LE VENT HURLAIT. L’orage crépitait sur les montagnes. La foudre aiguillonnait les rochers à pic comme un vieillard cherchant à déloger un pépin de mûre insaisissable de son dentier.
Entre les bouquets d’ajoncs bruissants brillait un feu dont les rafales de vent bousculaient les flammes d’un bord puis de l’autre.
Une voix effrayante criailla : « Quand nous revoyons-nous toutes les deux ? »
Le tonnerre gronda.
Une voix plus naturelle répondit : « Pourquoi tu t’mets à brailler ? Tu m’as fait lâcher ma tartine dans l’feu. »
Nounou Ogg se rassit.
« Pardon, Esmé. J’faisais ça à cause… tu sais… en souvenir du passé… Pas facile à dire, remarque.
— Grillée bien comme il faut, en plus.
— Pardon.
— De toute façon, t’avais pas à brailler.
— Pardon.
— Ce que j’veux dire, c’est que j’suis pas sourde. T’aurais pu me l’demander normalement. Et je t’aurais répondu : “Mercredi prochain. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Masquarade. »
Les tribulations d’un mage en aurient par T. Pratchett

Fiche de Les tribulations d’un mage en aurient
Titre : Les tribulations d’un mage en aurient (Tome 17 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Les tribulations d’un mage en aurient
« VOICI où les dieux jouent avec les vies des hommes, sur un plateau qui est à la fois aire de jeu et le monde entier. Et le Destin gagne toujours.
Oui, le Destin gagne toujours. La plupart des dieux jouent aux dés mais le Destin, lui, joue aux échecs, et on ne découvre qu’à la fin, donc trop tard, qu’il s’est servi depuis le début de deux reines.
Le Destin gagne. Du moins, c’est ce qu’on prétend. Quoi qu’il arrive, on dit toujours après coup que c’était le Destin[1].
Les dieux savent prendre n’importe quelle apparence, mais la seule chose qu’ils ne peuvent pas modifier en eux, c’est leurs yeux qui révèlent leur vraie nature. Ceux du Destin sont à peine des yeux, plutôt des trous noirs sur un infini piqueté de points lumineux qui sont peut-être des étoiles ou, là encore, peut-être autre chose.
Il battit des paupières, gratifia les autres joueurs du sourire suffisant des gagnants juste avant la victoire et annonça :
« J’accuse le grand prêtre de la Robe Verte dans la bibliothèque avec la hache d’armes. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Les tribulations d’un mage en aurient. »
Accros du roc par T. Pratchett

Fiche de Accros du roc
Titre : Accros du roc (Tome 16 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Accros du roc
« Le présent récit traite de la mémoire. Et, pour autant qu’on se rappelle…
… la Mort du Disque-monde, pour des raisons personnelles, a un jour sauvé une petite fille et l’a ramenée chez lui[1] entre les dimensions. Il l’a laissée grandir jusqu’à ses seize ans parce qu’il croyait plus facile de s’occuper d’adolescents que de jeunes enfants, ce qui prouve bien qu’on peut être une personnification anthropomorphique immortelle et quand même se fourrer la phalange dans l’orbite, comme qui dirait…
… il a engagé par la suite un apprenti du nom de Mortimer – Morty pour les intimes. Ysabell et Morty ont éprouvé l’un pour l’autre une antipathie immédiate mais tout le monde sait ce qu’il en résulte à long terme. Comme suppléant du Faucheur, Mortimer s’est révélé d’une nullité retentissante, semant une pagaïe qui s’est soldée par un vacillement de la Réalité et un duel entre son patron et lui, duel qu’il a perdu… »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Accros du roc. »
Le guet des orfèvres par T. Pratchett

Fiche de Le guet des orfèvres
Titre : Le guet des orfèvres (Tome 15 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1993
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Le guet des orfèvres
« LE GUET DES ORFÈVRES
EN CHEMISE DE NUIT, le caporal Carotte de la Garde municipale d’Ankh-Morpork (Guet de nuit) s’assit, prit son crayon, en suça le bout un moment, puis écrivit :
Chers papa et maman,
Encore une bonne surprise ! J’ai été nomé caporal !! Ça veut dire cinq piastres de mieux par mois et j’ai aussi un nouvel uniforme en plus et deux galons qui vont avec. Et aussi une nouvelle plaque en cuivre ! C’est une grosse responsabilité !! Tout ça parce qu’on a de nouvelles recrues et parce que le Patricien (il dirige Ankh-Morpork, comme je vous l’ai déjà dit) est d’avis que le Guet doit refléter le visage de la ville avec toutes ses couleurs ethniques… »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Le guet des Orfèvres. »
Nobliaux et sorcières par T. Pratchett

Fiche de Nobliaux et sorcières
Titre : Nobliaux et sorcières (Tome 14 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1992
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Nobliaux et sorcières
« Suite du feuilleton…
Où situer le début ?
Les débuts sont très rares. Oh, certaines initiatives passent pour tels. Le rideau se lève, le premier pion avance d’une case, le premier coup de feu est tiré[1] – mais ce n’est pas le début, non. La pièce, la partie ou la guerre n’est qu’une lucarne sur un ruban d’événements qui peuvent remonter à des millénaires. Le fait est là, il existe toujours quelque chose avant. Il s’agit toujours d’une suite du feuilleton.
L’humanité a déployé des trésors d’ingéniosité pour découvrir l’Avant initial.
L’état actuel des connaissances peut se résumer à ceci :
Au commencement, il n’y avait rien, et ce rien a explosé.
D’autres théories sur le début initial invoquent des dieux créant l’univers à partir des côtes, entrailles et testicules de leurs pères[2]. De telles théories abondent. Elles sont intéressantes, non pour ce qu’elles nous apprennent sur la cosmologie, mais pour ce qu’elles révèlent des gens. Hé, les mecs, à partir de quoi ils ont créé votre ville, d’après vous ? »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Nobliaux et sorcières. »
Pyramides par T. Pratchett

Fiche de Pyramides
Titre : Pyramides (Tome 7 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1989
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Pyramides
« DES ÉTOILES, rien que des étoiles qui parsèment les ténèbres comme si le Créateur avait mis son pare-brise en miettes et ne s’était pas donné la peine de s’arrêter pour balayer les débris.
Voici l’abîme qui sépare les univers, les profondeurs glaciales de l’espace peuplées seulement d’une ou deux molécules errantes, de quelques comètes égarées et…
… Mais un cercle d’obscurité se déplace légèrement, l’œil rétablit la perspective : ce qu’on prenait pour l’immensité impressionnante du trucmachin interstellaire se révèle un monde dans la nuit et ses étoiles les lumières de ce qu’on appellera charitablement la civilisation.
Car ce monde qui déboule paresseusement n’est autre que le Disque-monde – plat, circulaire, il franchit l’espace sur le dos de quatre éléphants eux-mêmes juchés sur la carapace de la Grande A’Tuin, la seule tortue à figurer sur le diagramme Hertzsprung-Russel, une tortue de quinze mille kilomètres de long »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Pyramides »
Trois soeurcières par T. Pratchett

Fiche de Trois soeurcières
Titre : Trois soeurcières (Tome 6 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1988
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Trois soeurcières
« LE VENT hurlait. La foudre lardait le pays comme un assassin maladroit. Le tonnerre roulait en va-et-vient sur les collines sombres cinglées par la pluie. La nuit était aussi noire que l’intimité d’un chat. Une de ces nuits, peut-être, où les dieux manipulent les hommes comme des pions sur l’échiquier du destin. Au cœur des éléments déchaînés, parmi les bouquets d’ajoncs dégoulinants, luisait un feu, telle la folie dans l’œil d’une fouine. Il éclairait trois silhouettes voûtées. Tandis que bouillonnait le chaudron, une
voix effrayante criailla :
« Quand nous revoyons-nous, toutes les trois ? » Une pause suivit.
Enfin une autre voix, beaucoup plus naturelle, répondit : « Ben, moi, j’peux mardi prochain. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Trois sœurcières. »
Sourcellerie par T. Pratchett

Fiche de Sourcellerie
Titre : Sourcellerie (Tome 5 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1988
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Sourcellerie
« Il était une fois un homme qui avait huit fils. Par ailleurs, il ne représentait rien de plus qu’une virgule sur la page de l’Histoire. Triste constat ; c’est hélas tout ce qu’on trouve à dire sur certains individus.
Mais le huitième fils grandit, se maria et engendra huit fils ; et parce qu’il n’existe qu’une seule profession idoine pour un huitième fils de huitième fils, son cadet devint mage. Il devint aussi sage et puissant – puissant, en tout cas –, porta un chapeau pointu et on en serait resté là…
Resté là…
Mais en dépit de la Tradition de la Magie et certainement contre toute raison – excepté les raisons du cœur qui sont enflammées, embrouillées et, disons-le, déraisonnables –, il déserta les écoles de magie, tomba amoureux et se maria, pas nécessairement dans cet ordre-là.
Et il eut sept fils, chacun d’eux au moins aussi puissant dès le berceau que n’importe quel mage au monde. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Sourcellerie. »
Mortimer par T. Pratchett

Fiche de Mortimer
Titre : Mortimer (Tome 4 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1987
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de Mortimer
« Voici la salle brillamment éclairée aux bougies où l’on entrepose les compte-vies : des étagères et des étagères de sabliers trapus, un par personne vivante, qui transvasent leur sable fin du futur dans le passé. Les sifflements conjugués des cascades de grains de sable emplissent la salle d’un rugissement marin.
Voici le propriétaire qui la traverse d’un pas raide, l’air préoccupé. Il a pour nom la Mort.
Mais pas n’importe quelle Mort. Il s’agit de Celle dont la sphère d’opérations englobe, eh bien, non pas une sphère, justement, mais le Disque-monde, lequel est plat et se déplace à dos de quatre éléphants géants – eux-mêmes juchés sur la carapace de la gigantesque tortue stellaire la Grande A’Tuin –, bordé d’une chute d’eau qui se déverse éternellement dans l’espace.
Les savants ont calculé que les chances d’exister d’un phénomène aussi manifestement absurde sont de une sur un million.
Mais les magiciens, eux, ont calculé que les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – Mortimer. »
La huitième fille par T. Pratchett

Fiche de La huitième fille
Titre : La huitième fille (Tome 3 sur 41 – Annales du Disque-monde)
Auteur : T. Pratchett
Date de parution : 1994
Traduction : P. Couton
Editeur : L’Atalante
Première page de La huitième fille
« La présente histoire parle de magie : où va-t-elle ? et, principalement, d’où vient-elle et pourquoi ? Mais elle ne prétend pas pour autant répondre à tout ou partie de ces questions.
Peut-être permettra-t-elle, cependant, d’expliquer pourquoi Gandalf ne s’est jamais marié et pourquoi Merlin était un homme. Parce que la présente histoire parle aussi de sexe, mais probablement pas dans le sens athlétique, acrobatique, comptez-les-jambes-et-divisez-par-deux du terme, à moins que les personnages n’échappent totalement au contrôle de l’auteur. Ils en seraient parfaitement capables.
En tout cas la présente histoire parle surtout d’un monde. Le voici qui arrive. Ouvrez bien les yeux, les effets spéciaux sont hors de prix.
Une note grave retentit. Un accord, plutôt, profond, vibrant, qui présage une entrée en fanfare de la section des cuivres en l’honneur du cosmos, car la scène a pour cadre l’immensité noire de l’espace où quelques étoiles scintillent telles les pellicules sur les épaules de Dieu. »
Extrait de : T. Pratchett. « Annales du Disque-monde – La huitième fille. »