Étiquette : Le livre de poche

 

Alcatraz contre les ossements du scribe par B. Sanderson

Fiche de Alcatraz contre les ossements du scribe

Titre : Alcatraz contre les ossements du scribe (Tome 2 sur 6 – Alcatraz)
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2008
Traduction : J. Saumande
Editeur : Le livre de poche

Première page de Alcatraz contre les ossements du scribe

« Et donc, j’étais là, vautré sur une chaise, à poireauter dans un hall d’aéroport sinistre en grignotant machinalement des chips rassises.

Vous vous attendiez à autre chose ? Ah oui ? Vous pensiez sans doute que j’allais attaquer ce livre avec quelque chose d’un peu plus fracassant : d’infâmes Bibliothécaires, peut-être, ou pourquoi pas des autels, des Animés ou au moins une ou deux mitraillettes.

Je suis navré de vous décevoir. Cela dit, ce n’est pas la première fois. Mais c’est pour votre bien. Voyez-vous, j’ai décidé d’abandonner mes mauvaises habitudes. J’ai vraiment abusé dans mon dernier bouquin : une intro intense, bourrée d’action et de menace, suivie d’un récit qui n’avait apparemment rien à voir avec la choucroute, si bien que le lecteur était tendu, nerveux, frustré.

Je promets de ne plus tromper mon public de cette façon. Je n’utiliserai plus de scènes à suspense et autres trucs de ce style dans l’espoir que vous continuiez votre lecture. Je serai calme, respectueux et totalement honnête. »

Extrait de : B. Sanderson. « Alcatraz – Alcatraz contre les ossements du scribe. »

Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires par B. Sanderson

Fiche de Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires

Titre : Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires (Tome 1 sur 6 – Alcatraz)
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2007
Traduction : J. Saumande
Editeur : Le livre de poche

Première page de Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires

« Et donc, j’étais là, ligoté sur un autel d’encyclopédies périmées, à deux doigts d’être sacrifié aux forces du mal par une secte d’infâmes Bibliothécaires.

Vous imaginez bien qu’une situation de ce genre peut être assez troublante. Ça fait des trucs bizarres au cerveau de flirter avec le danger comme ça ; souvent, ça vous fait réfléchir à votre vie. Si vous n’avez jamais connu ce type de circonstances, eh bien, vous devrez me croire sur parole. Dans le cas contraire, vous êtes probablement mort et il y a peu de chance pour que vous soyez en train de lire ces lignes.

En ce qui me concerne, me retrouver au bord du trépas me fit penser à mes parents. Plutôt étrange, vu que je n’avais pas grandi avec eux. Jusqu’à mon treizième anniversaire, je ne savais vraiment qu’une chose à leur sujet : ils avaient un sens de l’humour assez malsain. »

Extrait de : B. Sanderson. « Alcatraz – Alcatraz contre les infâmes bibliothécaires. »

William Conrad par P. Boulle

Fiche de William Conrad

Titre : William Conrad
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1950
Editeur : Le livre de poche

Première page de William Conrad

« La guerre n’avait pas interrompu la série des dîners que lady et lord Goodfellow offraient chaque semaine à un petit groupe d’amis fidèles et respectables. Elle avait seulement imposé à ces cérémonies une certaine austérité Spartiate, dont la jeune femme du vieux lord avait coutume de s’excuser, en murmurant d’une voix attendrissante : « There is a war on, you know. » Elle faisait suivre cette constatation d’un soupir et d’un sourire. Le soupir donnait sa juste valeur au petit morceau de chester que chaque invité recevait dans son assiette ; le sourire faisait pardonner le délayage de l’irish stew, la sécheresse d’un toast sans beurre, et l’orientation un peu exclusive de la conversation.

C’était la guerre. Depuis le jour où cet état anormal avait été décrété entre le monde britannique et le monde teuton, l’œil vigilant de »

Extrait de : P. Boulle. « William Conrad. »

Un métier de seigneur par P. Boulle

Fiche de Un métier de seigneur

Titre : Un métier de seigneur
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1960
Editeur : Le livre de poche

Première page de Un métier de seigneur

« L’espèce humaine – la tige essentielle de cette espèce, tout au moins (certains rameaux qui ne participent pas à l’élan central doivent être considérés comme des exceptions) –, l’espèce humaine est en train de se hausser à un degré de loyauté intellectuelle au-delà duquel il lui sera difficile d’évoluer ; car aucun progrès ne peut se concevoir, la perfection atteinte, et des signes innombrables annoncent que celle-ci est bien près de l’être dans ce secteur particulier de la morale, comme dans tant d’autres domaines.

L’indice le plus frappant en est sans doute le dégoût que nous inspirent ces rameaux insolites, qui ne nous ont pas suivis dans notre constante ascension vers la probité mentale. Nous est odieux tout individu qui « ne joue pas le jeu » à ce point de vue et qui, en particulier, cherche à se faire passer pour ce qu’il n’est pas. »

Extrait de : P. Boulle. « Un métier de seigneur. »

Les vertus de l’enfer par P. Boulle

Fiche de Les vertus de l’enfer

Titre : Les vertus de l’enfer
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1974
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les vertus de l’enfer

« Butler s’efforça de réprimer le tremblement de sa main en pressant contre son flanc l’avant-bras au bout duquel se profilait un pistolet. Ainsi lui apprenait-on à le faire autrefois, au cours d’un entraînement militaire spécial précédant son départ pour le Viêt-Nam. L’acte qu’il allait accomplir le terrifiait. Pour qu’il s’y résolût, il fallait l’aiguillon d’une terrible nécessité : le manque de drogue.

Le quartier de New York choisi par lui après beaucoup d’hésitations était désert à cette heure. Les gens sérieux rentraient chez eux après le cinéma ou le théâtre ; les noctambules n’avaient pas encore quitté les boîtes de nuit. Embusqué à l’angle de deux rues, il vérifia une dernière fois que le passant qui s’approchait était seul, et la voie libre derrière lui.

« Arrêtez-vous et jetez-moi votre portefeuille ! »

On pouvait lire ces paroles banales presque chaque jour dans la presse, qui ne manquait pas de conseiller aux passants ainsi interpellés de s’exécuter sans discussion, ce qu’ils faisaient le plus souvent. »

Extrait de : P. Boulle. « Les vertus de l’enfer. »

Le photographe par P. Boulle

Fiche de Le photographe

Titre : Le photographe
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1967
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le photographe

« LA starlette se renversa en arrière, les reins arqués sûr un coussin du divan, le seul meuble qui pût donner une illusion de luxe dans une chambre d’aspect misérable. Elle croisa très haut les jambes et bomba le torse avec une application visible, comme si elle s’efforçait de faire jaillir tout son corps hors de son déshabillé. Puis, elle interrogea le photographe avec le regard d’un élève obséquieux qui quête une approbation de son maître.

« Comme ça ? ou un peu plus haut ? »

Il haussa les épaules sans répondre, d’un geste excédé. Elle parut inquiète et ajouta vivement :

« Si vous croyez que c’est mieux, je peux enlever mon soutien-gorge. »

Martial Gaur, qui l’observait depuis un moment, avec une impatience mal contenue, à travers le viseur, entra soudain dans une colère rageuse et jeta son appareil sur le divan avec une »

Extrait de : P. Boulle. « Le photographe. »

Le jardin de Kanashima par P. Boulle

Fiche de Le jardin de Kanashima

Titre : Le jardin de Kanashima
Auteur : P. Boulle
Date de parution : 1964
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le jardin de Kanashima

« Von Schwartz pénétra dans les ruines d’un bâtiment abandonné, démoli à la suite d’une série d’essais malheureux, et se glissa dans une sorte de niche formée par les décombres, sachant très bien que ces gravats ne lui offriraient qu’une protection dérisoire en cas d’accident. Son regard se fixa aussitôt sur la fusée, qui se dressait à moins de cinquante mètres de là, éclairée par des projecteurs, et il éprouva une sorte d’éblouissement.

Le paysage familier de Peenemünde, avec sa forêt de pins sombres qui commençait à apparaître dans l’aube, s’était évanoui. Les ateliers, l’usine de montage, les stations d’essais, le blockhaus, où l’instant zéro était attendu dans la fièvre, rien de tout cela n’existait plus pour lui. Seule restait, dans sa vision et dans sa conscience, la fusée blanche et noire sous les feux des projecteurs, une silhouette à la fois gigantesque et élégante, dont la tête miraculeusement fine pointait vers le ciel comme un clocher. »

Extrait de : P. Boulle. « Le jardin de Kanashima »

En souvenir du futur par P. Curval

Fiche de En souvenir du futur

Titre : En souvenir du futur (Tome 3 sur 3 – Marcom)
Auteur : P. Curval
Date de parution : 1983
Editeur : Le livre de poche

Première page de En souvenir du futur

« Cobà, le 27 décembre 2029

Quillan était parti avec une bande de chicleros pour surveiller l’avance d’une patrouille de reconnaissance américaine ; ce que l’état-major de la résistance mexicaine redoutait le plus venait de se produire : en parachutant des troupes et du matériel au cœur du Quintana Roo, l’ennemi voulait prendre à revers les armées qui se battaient dans le Tabasco et sur la côte Pacifique.

En compagnie des Mayas, la forêt paraît toute simple ; l’océan vert se parcourt sans risque grâce au sextant de l’intuition. Pourquoi ne pas retirer ses bottes et parcourir pieds nus les mystérieux sentiers que repèrent les Indiens ? En regardant leurs orteils carrés, leurs plantes cornées, leurs talons noueux, il est facile de comprendre leur aisance. Les petits prospecteurs de gomme ont encore des racines avec les terres secrètes de la jungle ; en tâtant l’humus, les mousses, les débris végétaux, en reconnaissant les essences, en flairant les parfums, en analysant les pistes du gibier furtif, ils comprennent le territoire et détectent les chemins. »

Extrait de : P. Curval. « Marcom – En souvenir du futur. »

Le temps incertain par M. Jeury

Fiche de Le temps incertain

Titre : Le temps incertain (Tome 1 sur 3 – Chronolyse)
Auteur : M. Jeury
Date de parution : 1973
Editeur : Le livre de poche

Première page de Le temps incertain

« Robert Holzach se leva et le décor de la chambre commença à vivre, pareil à un tranquille paysage d’autrefois. Une vache rousse paissait éternellement dans un pré vert. Au-dessus, on lisait un koan zen : après quatre mille jours de marche, la vache arrive au bout de l’univers, que fait-elle ? À l’Hôpital, chacun avait son idée sur cette importante question, sauf les hépatiques et les cartésiens qui prétendaient que l’univers n’a pas de bout. La vache décide de rentrer chez elle, pensait Rob. Mais quatre mille jours, ça fait plus de dix ans, et autant pour revenir… Elle mourra sans doute sur le chemin du retour. Nous ferons comme elle. À quoi bon partir ? Cependant, il se préparait pour un long, un très long voyage…

Il s’approcha du panneau mural pour observer une taupe en train de soulever un petit tas de terre brisée. Le monticule bougeait, grossissait, mais la minuscule tête grise et aveugle refusait toujours d’apparaître. La vache se retourna et regarda gravement le docteur Holzach. »

Extrait de : M. Jeury. « Chronolyse – Le temps incertain. »

L’enfant tombé des étoiles par R. A. Heinlein

Fiche de L’enfant tombé des étoiles

Titre : L’enfant tombé des étoiles
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1954
Traduction : R. Vivier, P.-P. Durastanti
Editeur : Le livre de poche

Première page de L’enfant tombé des étoiles

« Lummox s’ennuyait et il avait faim. Ce dernier état n’avait rien que de très normal ; les créatures de l’espèce de Lummox étaient toujours disponibles pour une collation, même à la suite d’un repas copieux. S’ennuyer était moins courant, et découlait du fait que son copain et complice, John Thomas Stuart, ne s’était pas montré de la journée, ayant préféré s’éclipser en compagnie de sa petite amie Betty.

Un simple après-midi est vite passé ; Lummox savait prendre sa solitude en patience. Mais les symptômes et leur signification lui étaient bien connus : John Thomas avait atteint l’âge où il consacrerait de plus en plus de temps à Betty – ou toute autre personne du même sexe – et de moins en moins à Lummox ; puis viendrait une longue période pendant laquelle il se ferait presque absent ; enfin surgirait un John Thomas tout nouveau qui, peu à peu, grandirait suffisamment pour devenir un compagnon de jeu appréciable. »

Extrait de : R. A. Heinlein. « L’Enfant tombé des étoiles. »