Étiquette : Le livre de poche

 

Misery par S. King

Fiche de Misery

Titre : Misery
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1987
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche

Première page de Misery

« Mais parfois les sons – comme la douleur – s’estompaient, et il n’y avait plus que le brouillard. Il se souvenait des ténèbres : ténèbres compactes qui avaient précédé la brume. Cela voulait-il dire qu’il faisait des progrès ? Que la lumière soit (même du genre brumeux) car la lumière était bonne et ainsi de suite. Ces sons avaient-ils existé dans les ténèbres ? Il ignorait la réponse à ces questions.

Cela avait-il le moindre sens de les poser ? Même à cela il ne pouvait pas répondre.

La douleur rôdait quelque part en dessous des sons. Elle gisait à l’est du soleil et au sud de ses oreilles. C’était là tout ce qu’il savait.

Pendant une durée de temps qui lui parut très longue (et qui donc l’était car n’existaient rien d’autre que la souffrance et la tempête de brume) ces sons restèrent la seule réalité extérieure. »

Extrait de : S. King. « Misery. »

Marche ou crève par S. King (R. Brachman)

Fiche de Marche ou crève

Titre : Marche ou crève
Auteur : Stephen King (R. Brachman)
Date de parution : 1979
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : Le livre de poche

Première page de Marche ou crève

« Le gardien appuya sur un bouton et tout disparut, laissant l’écran lisse, vert et vide. Il leur fit signe d’avancer.

— Ils ne rendent pas la carte ? demanda Mrs. Garraty. Ils ne…

— Non, maman, répondit patiemment Garraty.

— Eh bien, je n’aime pas ça, remarqua-t-elle en allant se garer dans un espace libre.

Elle répétait cela depuis qu’ils étaient partis dans la nuit, à 2 heures du matin. Ou plutôt, elle le gémissait.

— Ne te fais pas de souci, dit-il sans même y prêter attention.

Il était occupé à tout observer et absorbé par ses propres sentiments, d’attente et de peur. Il descendit avant même que la voiture eût poussé son dernier soupir. C’était un grand garçon, bien charpenté, portant un blouson militaire fané contre la fraîcheur de ce petit matin de printemps. »

Extrait de : S. King (R. Brachman). « Marche ou crève. »

Les tommyknockers par S. King

Fiche de Les tommyknockers

Titre : Les tommyknockers (l’intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1987
Traduction : D. Dill
Editeur : Le livre de poche

Première page de Les tommyknockers

« À cause d’un clou qui manquait, le royaume fut perdu – résumée à l’extrême, c’est à cet enseignement que pourrait se réduire toute la philosophie de l’histoire. En dernière analyse, on peut tout ramener à ce genre de formule. C’est du moins ce que pensa beaucoup plus tard, Roberta Anderson, Bobbi pour les intimes. Ou bien tout n’est qu’accident… ou bien tout n’est que destin. Le 21 juin 1988, Bobbi Anderson trébucha littéralement sur son destin près du village de Haven, dans l’État du Maine. Tout découla de ce faux pas ; le reste ne fut que péripéties. »

Extrait de : S. King. « Les Tommyknockers. »

La tempête du siècle par S. King

Fiche de La tempête du siècle

Titre : La tempête du siècle
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1999
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche

Première page de La tempête du siècle

« Le vent chasse violemment la neige devant la caméra, au point que tout d’abord on ne distingue rien. La tempête fait rage. La caméra entame un travelling avant et nous apercevons une lumière orange clignotante : le feu de signalisation situé au croisement de Main Street et d’Atlantic Street, le seul carrefour ainsi équipé de l’île. Le feu clignotant danse follement dans le vent. Les deux rues sont désertes, mais le contraire serait surprenant : c’est un blizzard grand format qui se déchaîne. On distingue quelques lumières sourdes dans les bâtiments, mais pas âme qui vive. La neige s’accumule jusqu’à mi-hauteur des vitrines des magasins. »

Extrait de : S. King. « La Tempête du Siècle. »

La petite fille qui aimait Tom Gordon par S. King

Fiche de La petite fille qui aimait Tom Gordon

Titre : La petite fille qui aimait Tom Gordon
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1999
Traduction : F. Lasquin
Editeur : Le livre de poche

Première page de La petite fille qui aimait Tom Gordon

« Le monde a des dents, et quand l’envie le prend de mordre, il ne s’en prive pas. Trisha McFarland avait neuf ans lorsqu’elle s’en aperçut. Ce fut un matin, au début du mois de juin. À dix heures, elle était assise à l’arrière de la Dodge Caravan de sa mère, vêtue de son maillot d’entraînement bleu roi de l’équipe des Red Sox (avec 36 GORDON inscrit au dos), et jouait avec Mona, sa poupée. À dix heures trente, elle était perdue dans la forêt. À onze heures, elle s’efforçait de ne pas céder à la panique, de ne pas se dire je suis en danger, de chasser de sa tête l’idée que les gens qui se perdent dans la forêt s’en tirent quelquefois avec de graves blessures, que quelquefois même ils en meurent.

Tout ça parce que j’avais envie de faire pipi, se disait-elle. Quoiqu’à vrai dire son envie n’était pas si pressante que ça. »

Extrait de : S. King. « La petite fille qui aimait Tom Gordon. »

La ligne verte par S. King

Fiche de La ligne verte

Titre : La ligne verte (intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1996
Traduction : P. Rouard
Editeur : Le livre de poche

Première page de La ligne verte

« Ça s’est passé en 1932, quand le pénitencier de l’État se trouvait encore à Cold Mountain. Naturellement, la chaise électrique était là.

Ils en blaguaient, de la chaise, les détenus, mais comme on blague des choses qui font peur et auxquelles on ne peut échapper. Ils la surnommaient Miss Cent Mille Volts, la Veuve Courant, la Rôtisseuse. Et de rigoler de la note d’électricité et du directeur Moores, qui devrait passer sa dinde de Noël à la Rôtisseuse, vu que Melinda, sa chère moitié, était bien trop malade pour cuisiner.

Mais pour ceux qui devaient vraiment s’asseoir sur cette chaise, l’humour n’était pas au rendez-vous. J’ai présidé à soixante-dix-huit exécutions pendant tout le temps que j’ai servi à Cold Mountain (un chiffre sur lequel ma mémoire n’a jamais hésité ; je m’en souviendrai sur mon lit de mort), et je peux affirmer que la plupart de ces hommes prenaient conscience jusqu’à la moelle de ce qui les attendait, sitôt qu’on leur sanglait les chevilles aux pieds en chêne massif de Miss Cent Mille Volts. »

Extrait de : S. King. « La Ligne Verte. »

Jessie par S. King

Fiche de Jessie

Titre : Jessie
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1992
Traduction : I. et M. Perrin
Editeur : Le livre de poche

Première page de Jessie

« Jessie entendait la porte de derrière battre doucement au gré de la brise d’octobre qui soufflait autour de la maison. Le chambranle jouait toujours un peu en automne, et il fallait tirer la porte d’un coup sec pour la fermer à fond. Cette fois-ci, ils avaient oublié. Elle faillit dire à Gerald d’y aller avant qu’ils ne soient trop occupés, sinon ce claquement la rendrait folle. Puis elle songea que ce serait stupide, vu les circonstances. Cela gâcherait l’ambiance.

Quelle ambiance ?

Bonne question. Quand Gerald fit tourner le canon creux de la clef dans la deuxième serrure et qu’elle entendit le petit déclic au-dessus de son oreille gauche, elle comprit que, pour elle en tout cas, l’ambiance ne valait pas la peine d’être préservée. C’est pourquoi elle avait remarqué que la porte était mal fermée, d’ailleurs. Ces petits jeux d’asservissement sexuel ne l’avaient pas excitée longtemps. »

Extrait de : S. King. « Jessie. »

Insomnie par S. King

Fiche de Insomnie

Titre : Insomnie (Intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1994
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche

Première page de Insomnie

« Personne – et surtout pas le Dr Litchfield – ne vint déclarer tout de go à Ralph Roberts que sa femme allait mourir ; mais vint un moment où il le comprit sans qu’il fût nécessaire de le lui dire. La période entre mars et juin resta comme un épisode plein de tapage et de cris dans sa tête – entretiens avec les médecins, départs brusqués pour l’hôpital, tard le soir, avec Carolyn, ou pour d’autres établissements, dans les États voisins, afin qu’elle y subisse des examens spéciaux (Ralph passant une bonne partie de ces voyages à remercier le ciel d’avoir souscrit une couverture médicale complète (Blue Cross), recherches personnelles dans la bibliothèque publique de Derry, tout d’abord à l’affût d’explications que les spécialistes auraient pu négliger, puis finalement par simple besoin de ne pas renoncer et de se raccrocher à la moindre lueur d’espoir. »

Extrait de : S. King. « Insomnies. »

Elévation par S. King

Fiche de Elévation

Titre : Elévation
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2018
Traduction : M. Pagel
Editeur : Le livre de poche

Première page de Elévation

« Quand Scott Carey frappa à sa porte, Bob Ellis (que tout Highland Acres appelait encore docteur Bob, bien qu’il fût à la retraite depuis cinq ans) le fit entrer dans l’appartement. « Ah, te voilà, Scott. Dix heures tapantes. Que puis-je pour toi ? »
Le visiteur était imposant : un mètre quatre-vingt-dix sans chaussures, et un peu de ventre. « Je ne sais pas trop. Sans doute rien, seulement… J’ai un problème. J’espère qu’il n’est pas gros, mais il pourrait l’être.
— Et tu ne veux pas en parler à ton médecin traitant ? » Ellis avait soixante-quatorze ans, le cheveu gris de plus en plus rare, ainsi qu’une légère claudication qui le ralentissait à peine sur le court de tennis – là où les deux hommes s’étaient connus et étaient devenus amis. Peut-être pas amis intimes mais sans conteste amis. »

Extrait de : S. King. « Élévation. »

Ecriture par S. King

Fiche de Ecriture

Titre : Ecriture
Auteur : Stephen King
Date de parution : 2000
Traduction : W. O. Desmond
Editeur : Le livre de poche

Première page de Ecriture

« Au début des années quatre-vingt-dix (en 1992, peut-être, mais on a du mal à se souvenir des dates, quand on passe du bon temps), je me suis joint à un groupe de rock and roll essentiellement composé d’écrivains. Les Rock Bottom Remainders étaient une création de Kathi Kamen Goldmark, agent publicitaire et musicienne de San Francisco. Le groupe comprenait Dave Barry (première guitare), Ridley Pearson (guitare basse), Barbara Kingsolver (claviers) et Robert Fulghum (mandoline), moi-même tenant la deuxième guitare. À quoi s’ajoutait un trio de « choristes filles » dans le style Dixie Cup, en général constitué de Kathi, Tad Bartimus et Amy Tan. »

Extrait de : S. King. « Écriture. Mémoires d’un métier. »