Étiquette : Le livre de poche
American black box par M. G. Dantec
Fiche de American black box
Titre : American black box (Tome 3 sur 3 – Journal)
Auteur : Maurice G. Dantec
Date de parution : 2007
Editeur : Livre de poche
Première page de American black box
« Cet objet que vous tenez entre vos mains est d’une extrême fragilité. C’est sans doute pour cela que, comme tout bon dispositif détonant, il va falloir le manipuler avec quelques précautions d’usage. Sa logique est d’une redoutable simplicité : il n’en a pas, sinon la cinétique infernale d’une déflagration. Le temps de l’écriture lui – même en a été affecté, le seul ordre qui y prévaut c’est celui du maximum de dégâts possible.
Vous voici face à la « boîte noire », le système d’enregistrement et de décodage d’un monde qui a choisi d’en finir un peu plus vite que prévu, le système d’enregistrement et de décodage d’une civilisation qui ne croit plus en elle-même, le système d’enregistrement et de décodage du néo-totalitarisme planétaire qui assoit sa domination universelle. Et aussi le système d’enregistrement et de décodage des messages de résistance qui proviennent de partout sur la planète. »
Extrait de : Maurice G. Dantec. « American Black Box – Journal. »
Histoires grotesques et sérieuses par Edgar Allan Poe
Fiche de Histoires grotesques et sérieuses
Titre : Histoires grotesques et sérieuses
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1865
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de Histoires grotesques et sérieuses
- Le mystère de Marie Roget
- Le joueur d’échecs de Maelzel
- Eléonora
- Un événement à Jérusalem
- L’ange du bizarre
- Le système du docteur Goudron et du professeur Plume
- Le domaine d’Harnheim
- Le cottage Landor
- Philosophie de l’ameublement
- La genèse d’un poème
- Le corbeau
- Méthode de composition
Première page de Le mystère de Marie Roget
« Il y a peu de personnes, même parmi les penseurs les plus calmes, qui n’aient été quelquefois envahies par une vague mais saisissante demi-croyance au surnaturel, en face de certaines coïncidences d’un caractère en apparence si merveilleux que l’esprit se sentait incapable de les admettre comme pures coïncidences. De pareils sentiments (car les demi-croyances dont je parle n’ont jamais la parfaite énergie de la pensée), de pareils sentiments ne peuvent être que difficilement comprimés, à moins qu’on n’en réfère à la science de la chance, ou, selon l’appellation technique, au calcul des probabilités. Or ce calcul est, dans son essence, purement mathématique ; et nous avons ainsi l’anomalie de la science la plus rigoureusement exacte appliquée à l’ombre et à la spiritualité de ce qu’il y a de plus impalpable dans le monde de la spéculation.
Les détails extraordinaires que je suis invité à publier forment, comme on le verra, quant à la succession des époques, la première branche d’une série de coïncidences à peine imaginables, dont tous les lecteurs retrouveront la branche secondaire ou finale dans l’assassinat récent de Mary Cecilia Rogers, à New York. »
Extrait de : Edgar Allan Poe. « Histoires Grotesques et Sérieuses. »
Les aventures d’Arthur Gordon Pym par Edgar Allan Poe
Fiche de Les aventures d’Arthur Gordon Pym
Titre : Les aventures d’Arthur Gordon Pym
Auteur : Edgar Allan Poe
Date de parution : 1837
Traduction : C. Baudelaire
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les aventures d’Arthur Gordon Pym
« Aventuriers précoces.
Mon nom est Arthur Gordon Pym. Mon père était un respectable commerçant dans les fournitures de la marine, à Nantucket, où je suis né. Mon aïeul maternel était attorney, avec une belle clientèle. Il avait de la chance en toutes choses, et il fit plusieurs spéculations très heureuses sur les fonds de l’Edgarton New Bank, lors de sa création. Par ces moyens et par d’autres, il réussit à se faire une fortune assez passable. Il avait plus d’affection pour moi, je crois, que pour toute autre personne au monde, et j’avais lieu d’espérer la plus grosse part de cette fortune à sa mort. Il m’envoya, à l’âge de six ans, à l’école du vieux M. Ricketts, brave gentleman qui n’avait qu’un bras, et de manières assez excentriques ; il est bien connu de presque toutes les personnes qui ont visité New Bedford. Je restai à son école jusqu’à l’âge de seize ans, et je la quittai alors pour l’académie de M. E. Ronald, sur la montagne. »
Extrait de : Edgar Allan Poe. « Les Aventures d’Arthur Gordon Pym. »
Un visage pour l’éternité par C. S. Lewis
Fiche de Un visage pour l’éternité
Titre : Un visage pour l’éternité
Auteur : C. S. Lewis
Date de parution : 1956
Traduction : M. D. Le péchoux
Editeur : Le livre de poche
Première page de Un visage pour l’éternité
« Je suis vieille maintenant et n’ai plus grand-chose à craindre de la colère des dieux. Je n’ai ni mari ni enfant, à peine un ami, au travers desquels ils pourraient me nuire. Mon corps, cette maigre charogne qu’il faut encore laver, nourrir et couvrir d’oripeaux, ils peuvent bien le détruire comme bon leur semble. La succession est assurée. Ma couronne passera à mon neveu.
Ainsi donc, délivrée de la peur, je vais consigner dans ce livre ce que nulle personne heureuse n’oserait écrire. J’ai l’intention d’accuser les dieux, spécialement celui qui demeure sur la Montagne Grise et de raconter tout ce qu’il m’a fait depuis les origines, comme si je portais plainte contre lui devant un juge.
Mais il n’y a pas de juge entre les dieux et les hommes, et le dieu de la montagne ne me répondra pas. Terreurs et fléaux ne sont pas une réponse. »
Extrait de : C. S. Lewis. « Un visage pour l’éternité. »
Le jour du grand saut par J.-P. Andrevon
Fiche de Le jour du grand saut
Titre : Le jour du grand saut
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1996
Editeur : Le livre de poche
Première page de Le jour du grand saut
« Henri, tu ne crois pas qu’il est temps d’y aller ? »
Venant du rez-de-chaussée, la voix de maman a grimpé l’escalier pour pénétrer en coup de vent dans la chambre d’Henri. Il soupire. Y aller, ça veut dire à l’école, bien sûr.
Et le lundi, après un jour et demi de tranquillité, c’est dur de s’y remettre. Surtout quant on a passé un dimanche entier à la maison, avec ses parents, avec papa en particulier, qui lui a construit avec des bouts de ferraille, des bouts de plastique, des bouts de trucs et de machins, un translateur intergalactique.
C’est un engin fantastique, le translateur intergalactique. Il permet d’envoyer un être humain à l’autre extrémité de l’univers, par dissolution… non, par dissociation moléculaire. Il suffit de placer le sujet sous le rayon dissociateur, d’appuyer sur un bouton, et zip ! — disparu, le sujet. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « Le jour du grand saut. »
La nuit des bêtes par J.-P. Andrevon
Fiche de La nuit des bêtes
Titre : La nuit des bêtes et autres histoires fantastiques d’animaux
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 1997
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de La nuit des bêtes
- La nuit des bêtes
- La porte au fond de l’armoire
- Sébastien qui voulait avoir un cheval
- Un paysage d’octobre
Première page de La nuit des bêtes
« L’alerte atomique fut déclenchée un 19 septembre, à cinq heures de l’après-midi.
Une alerte atomique, ça voulait dire que des fusées atomiques avaient été lancées quelque part sur la planète, et qu’elles allaient bientôt retomber autre part sur la planète, mais on ne savait pas où.
Elles allaient retomber sur la tête de millions de gens innocents et elles exploseraient dans une lumière si vive que le soleil à côté paraîtrait une allumette qui flambe… Elles exploseraient avec un bruit si gigantesque qu’une pile d’assiettes se brisant dans la cuvette de l’évier semblerait un soupir en comparaison… Elles exploseraient avec une chaleur si forte que tout brûlerait, tout fondrait, comme neige au soleil !
Là où les bombes tomberaient, tout le monde mourrait.
C’est pour prévenir les gens, pour qu’ils aient le temps de se mettre à l’abri et aient une petite chance de ne pas mourir, que l’alerte avait été déclenchée dans tous les pays du monde, dans toutes les villes de France. Et, parmi celles-ci, dans la ville où habitait Clo. »
Extrait de : J.-P. Andrevon. « La nuit des Bêtes. »
Tress de la mer Emeraude par B. Sanderson
Fiche de Tress de la mer Emeraude
Titre : Tress de la mer Emeraude
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2023
Traduction : S. Guillot
Editeur : Le livre de poche
Première page de Tress de la mer Emeraude
« Une fille vivait au beau milieu de l’océan, sur un rocher.
Ledit océan n’avait pas grand-chose à voir avec celui que vous vous imaginez.
Le rocher non plus ne ressemblait pas à ce que vous avez sans doute en tête.
La fille, en revanche, était peut-être telle que vous vous l’imaginez – à supposer que vous l’imaginiez réfléchie, à la voix douce, et aimant un peu trop collectionner les tasses.
Les hommes la décrivaient souvent comme ayant des cheveux de la couleur des blés. D’autres
évoquaient plutôt le caramel, ou occasionnellement le miel. Elle se demandait pourquoi ils utilisaient si souvent des termes liés à la nourriture pour parler des attributs féminins. Il y avait une faim, chez ces hommes, qu’il lui semblait préférable d’éviter. »
Extrait de : B. Sanderson. « Tress de la mer Émeraude. »
Sixième du crépuscule par B. Sanderson
Fiche de Sixième du crépuscule
Titre : Sixième du crépuscule
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2018
Traduction : M. Fazi
Editeur : Le livre de poche
Sommaire de Sixième du crépuscule
- Parfait état
- Instantané
- Des ombres pour Silence dans les forêts de l’enfer
- Sixième du crépuscule
- Dansecorde
Première page de Parfait état
« Au trois centième anniversaire de ma naissance, je réussis enfin à conquérir le monde. Dans sa totalité. Ç’avait été un cadeau d’anniversaire mémorable même si, pour être franc, on m’avait placé dans ce monde avec l’intention expresse que je le gouverne un jour.
Les cinquante années suivantes avaient bien failli me plonger dans l’ennui. Après tout, comment un homme pouvait-il occuper son temps après avoir conquis le monde ?
Pour ma part, je m’étais créé un ennemi juré.— Il mijote quelque chose, Shale, déclarai-je en remuant le sucre dans mon thé.
— Qui donc ?
Shale était le seul homme de ma connaissance qui parvienne à se prélasser en armure de plates intégrale. Il ne la retirait pratiquement jamais ; ça faisait partie de son Concept. »
Extrait de : B. Sanderson. « Sixième du crépuscule. »
Les enfants de l’innomé par B. Sanderson
Fiche de Les enfants de l’innomé
Titre : Les enfants de l’innomé (Magic : The gathering)
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2018
Traduction : M. Fazi
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les enfants de l’innomé
« Il existait deux types d’obscurité, et Tacenda redoutait la seconde bien plus que la première.
La première était une obscurité ordinaire. L’obscurité des ombres, que la lumière peinait à infiltrer. Celle d’une porte de placard entrebâillée, ou de la vieille cabane près de la forêt. La première obscurité était celle du crépuscule, qui s’insinuait dans les foyers à mesure que la nuit arrivait comme un visiteur indésirable que l’on n’avait d’autre choix que de laisser entrer.
La première obscurité recelait ses dangers, particulièrement dans cette contrée où les ombres respiraient et où de sombres créatures hurlaient la nuit. Mais c’était la seconde obscurité – celle qui s’abattait chaque matin sur Tacenda – qu’elle redoutait vraiment. Sa cécité était directement liée au lever du soleil ; dès l’aube, la vue de Tacenda disparaîtrait. La seconde obscurité s’emparerait alors d’elle : une noirceur pure, inéluctable. Malgré les paroles rassurantes de ses parents comme de ses prêtres, elle savait que quelque chose d’effroyable l’observait depuis ces ténèbres-là. »
Extrait de : B. Sanderson. « Magic The Gathering – Les Enfants de l’Innommé. »
Cytonique par B. Sanderson
Fiche de Cytonique
Titre : Cytonique (Tome 3 sur 3 – Skyward)
Auteur : B. Sanderson
Date de parution : 2019
Traduction : M. Fazi
Editeur : Le livre de poche
Première page de Cytonique
« Une sombre sphère apparut devant moi au centre de la pièce.
Salve alors, j’allais vraiment faire ça ? Dans ma main, Monstrolimace émit un trille nerveux.
Les murs stériles blanchis à la chaux, l’immense miroir sans tain et les tables métalliques indiquaient qu’il devait s’agir d’une sorte d’installation scientifique. Je me trouvais sur Astrevise, l’énorme station spatiale qui abritait les bureaux régionaux de la Supériorité. Avant l’année qui venait de s’écouler, je n’avais même jamais entendu le nom de la Supériorité, sans parler de comprendre les nuances de l’autorité qu’elle exerçait, en tant que gouvernement galactique, sur des centaines de planètes et d’espèces différentes.
En toute franchise, je ne comprenais toujours pas ces nuances. Je ne suis pas vraiment le genre de fille à voir des nuances dans les situations. Plutôt du genre à me dire « si ça bouge encore, c’est que tu n’as pas utilisé assez de munitions ». »
Extrait de : B. Sanderson. « Cytonique – Skyward . »