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L’oenips d’Orlon par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’oenips d’Orlon

Titre : L’oenips d’Orlon
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’oenips d’Orlon

« L’anneau d’Orlon brillait comme un arc de feu tricolore sous les rayons conjugués des deux astres centraux. Une bande de sryges, leurs immenses ailes d’émeraude déployées, leurs minces antennes vibrantes pointées vers le sol de la planète, passèrent silencieusement et s’éloignèrent vers le couchant, l’un suivant l’autre, tels de grands fantômes verts.

Au pied de la pyramide, un groupe de jeunes des deux sexes continuait à jouer au ximanthe, malgré l’obscurité qui gagnait, et chaque fois que la flèche touchait l’une des conques fossiles suspendues aux tigelles flexibles des xiras, une note claire montait jusqu’au gardien.

L’air était calme, léger, comme en chaque fin de jour, et Srolop, le gardien, eut un sourire de contentement. Sur les pistes sinuant entre les dômes de la ville, les chariots se traînaient paresseusement, tirés par les phallintes au poitrail puissant, aux pattes spongieuses munies de ventouses. De temps à autre, un cri s’élevait, rauque et bref, suivi d’une longue plainte tremblotante. L’un des animaux manifestait sa joie de croiser un congénère de connaissance. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’Oenips d’Orlon. »

L’odyssée du Delta par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’odyssée du Delta

Titre : L’odyssée du Delta
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’odyssée du Delta

« Le voyage en était à son troisième jour. Depuis trois fois trente heures, selon le cycle bio-temporel galactique, les passagers du Delta participaient à l’animation artificielle soigneusement entretenue par les commissaires du bord.

Malgré l’incroyable vélocité de la plupart des astronefs modernes, les trajets interstellaires prennent toujours trop de temps au gré des passagers. Deux semaines terriennes pour glisser du système solarien aux planètes de Syndroma paraissent une éternité à certains de ceux qui entreprennent le bond galactique. Ils ne cherchent pas à savoir comment la science a résolu le problème des vols en hyperespace, ils ne considèrent pas comme extraordinaire que 350 années-lumière de galaxie soient franchis en un peu plus de 400 heures spatiales. Une seule chose les frappe: le temps perdu.

Depuis les premiers balbutiements du voyage interstellaire, les efforts des compagnies de navigation ont tendu à faire admettre aux passagers les plus difficiles que la traversée, aussi longue soit-elle, n’est jamais une perte de temps. A cet effet, rien n’a été épargné pour rendre la vie à bord des spationefs aussi agréable que possible. Un long courrier interstellaire bat tous les records de gaspillage énergétique. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’odyssée du Delta. »

Irimanthe par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Irimanthe

Titre : Irimanthe
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de Irimanthe

« Onolpha dirigea le rayonnement Zen sur son thorax tronconique dont le vert pâle devint luminescent. Sous l’impact des corpuscules invisibles, la peau enduite de la sécrétion naturelle protectrice s’assouplit aussitôt que la polymérisation superficielle eut atteint le point optimal recherché. Pour quelques heures, le derme ainsi réchauffé allait présenter la transparence idéale et flatteuse distinguant les élus des hautes couches de la société. Les merveilleux organes réceptifs, auréolés de brun, se dégagèrent, laiteux, de l’enveloppe protoplasmique rajeunie et le président de la très puissante Union Végienne émit une onde de plaisir qui fit vibrer son antenne pinéale.

De son troisième dextre, il coupa l’émetteur tandis que, du premier sénestre, il enfonçait la touche d’ambre hyalin activant l’inframiroir. Il se contempla avec minutie, examinant avec une particulière attention chaque orbe et chaque tache de couleur que l’inframiroir rendait perceptibles à ses yeux à facettes. Son premier sénestre manipula un des leviers d’amplitude et le mince rayon lumineux et chaud se fixa sur le ventricule gauche dont le tracé, insuffisamment marqué, aurait pu attirer l’attention sur l’âge réel du maître de l’Union. Les cellules frappées se teintèrent de mauve et, une fois encore, Onolpha exprima son contentement. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Irimanthe. »

Heyoka Wakan par Jean-Louis Le May

Fiche de Heyoka Wakan

Titre : Heyoka Wakan
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de Heyoka Wakan

« — Salut ! Comment vas-tu ce matin ?
— Pas mal, merci, répondit Adam, couvrant d’un regard acéré l’ami qui venait de se lever et qui allait avoir une mauvaise surprise en consultant le tableau de service.
Qui avait la mauvaise surprise…
— Merde ! bougonna Floyd, demeurant campé devant la note le concernant, bien en vue dans son cadre spécial. Ce n’est pourtant pas le moment de se balader. Quelle bande de cons ! Tu as vu ça ! Il faut que j’aille à New Byrd !
— J’ai lu, assura calmement le capitaine Adam Scott dont les yeux noirs perdirent leur expression de souriante affabilité. La rumeur des wigwams a porté jusqu’ici que « Poireau-n’a-qu’une-étoile » voulait effectuer une inspection.
— Il ne sait plus qu’inventer pour emmerder le monde. Que dit la météo ? Vent… Cent nœuds avec des pointes de cent vingt-cinq… Se calmera autour de 5.00 T.U. Durée probable de l’accalmie, cinq heures. En admettant que le blizzard soit pour une fois d’accord avec Ducon Météo. Ils ne vont vraiment pas bien, les uns et les autres ! »

Extrait de : J.L Le May. « Heyoka Wakan. »

Entre Perlame et Santarène par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Entre Perlame et Santarène

Titre : Entre Perlame et Santarène
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Entre Perlame et Santarène

« Ceux qui formaient un cercle silencieux autour de l’image faiblement lumineuse émise par le lecteur du spectrographe horizontal appartenaient à l’élite scientifique de Gataride. Pour la quatrième fois, Ing Shahin appuya sur le contacteur du changeur d’images et le spectrogramme étudié fut remplacé par son suivant immédiat dans l’ordre chronologique des prises de vue.

Un vague murmure, fait de l’accumulation de soupirs d’angoisse réfrénés avec difficulté ou d’émotion trop longtemps contenue, ponctua le geste du célèbre astronome et le nouveau glissement de la raie témoin vers le bleu. L’index électronique du stéréocomparateur indiqua la mesure exacte du décalage et les savants relevèrent le front pour se tourner avec ensemble vers le tableau des lectures cumulées, transmises par l’ordinateur de l’observatoire.

Ce qui leur apparut définitivement irréfutable n’aurait sans doute rien appris au regard d’un profane, mais fut correctement interprété par les spécialistes des problèmes cosmiques, avec l’effrayante capacité de prémonition que leur conféraient les connaissances accumulées. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Entre Perlame et Santarène. »

Enigme aux confins par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Enigme aux confins

Titre : Enigme aux confins
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Enigme aux confins

« A une vingtaine de milliards de kilomètres de Sémarande, le patrouilleur spatial O.P.O. 237 traçait une route de surveillance presque rectiligne qui allait le conduire, sauf incident improbable, à faible distance de la dangereuse Aiguille des Phasmes, cette pointe de matière en début de cohésion gravitationnelle qui s’étend comme un glaive de 2 000 millions de kilomètres de long pointé droit vers le cœur de Shabène, la belle étoile dorée chère aux cœurs placides des Sémarasques.

Aucun navire, fut-il croiseur interstellaire multicoques, ne se risquerait à traverser le phénomène, relativement courant aux confins des bras galactiques, car rien n’est plus traître qu’un nuage de particules en cours d’accrétion; surtout quand il prend la forme étrange d’une lance… ou d’un doigt effilé, tendu depuis l’infini vers l’infini, sous la double action magnétique et dynamique des forces issues de la nébuleuse en contraction.

Campé sur le revêtement moelleux de la passerelle, Clar Senhorst, officier en second du patrouilleur, surveillait avec attention aussi bien les écrans spéciaux de la détection lointaine que l’espace découvert à travers la paroi polarisée permettant la vision directe de l’environnement aux basses vitesses cosmiques. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Énigme aux Confins. »

Dérive sur Kimelunga par Jean-Louis Le May

Fiche de Dérive sur Kimelunga

Titre : Dérive sur Kimelunga
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Dérive sur Kimelunga

« Kandaram leva sa lame tranchante, six doigts serrant fortement la poignée.
Bras rétractés, les quatorze chefs de quartier poussèrent le cri de mort, brandissant l’arme de leur préférence, la pointe, le fouet-massue ou encore la lame durcie au feu.
Au second cri du hourra, les armes s’élevèrent à l’extrémité des bras étendus de deux fois la hauteur des guerriers. Après le troisième cri, le bras libre en extension totale, devenu monodactyle, fît entendre le claquement du fouet.
Les écailles dorsales de Kandaram se hérissèrent de plaisir et un sourire distendit ses lèvres épaisses. L’attente n’avait que trop duré. La fuite devant Garbalang prenait fin. Depuis le lever de Shanakin, les tambours des cabestans grinçaient tandis que s’enroulaient les spires luisantes des thalles géants. Kandaram avait donné l’ordre de larguer deux khors de thalles, permettant ainsi à l’algue prodigieuse de rejoindre l’invisible fond de Kimelunga, afin de ralentir la dérive de la cité. »

Extrait de : J.L Le May. « Dérive sur Kimelunga. »

Demain le froid par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Demain le froid

Titre : Demain le froid
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Demain le froid

« Dans le métro express fonçant en chuintant sous l’effrayante termitière de la métropole parisienne, François Alandin se tenait debout, adossé à la paroi d’acier faisant face à la double porte pneumatique. Le compartiment était bondé, comme chaque jour aux heures de pointe et personne ne faisait attention à la haute silhouette du professeur, sobrement vêtu d’une combinaison bleu marine enfoncée dans des bottes Volga, sur laquelle s’ouvrait une cape de teinte indéfinissable, comme il ne s’en faisait plus depuis le début du siècle. Un foulard de laine naturelle, véritable objet d’art, masquait un cou que l’on devinait puissant. Le visage régulier, marqué par un début de couperose, était calme, apparemment indifférent comme celui de la plupart des passagers. Seuls les yeux bleus, grands et clairs, démentaient ce qu’un journaliste bien connu appelait «l’apathie du troglodyte moderne» et qui frappait, selon lui, tout individu, mâle ou femelle, pénétrant dans le fantastique circuit souterrain de Paris. »

Extrait de ; J.L et D. Le May. « Demain, Le Froid. »

Arel d’Adamante par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Arel d’Adamante

Titre : Arel d’Adamante
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Arel d’Adamante

« L’Explorateur VIII fonçait en hyperespace. Cela faisait onze jours qu’il avait quitté les berceaux d’acier d’Edsel, la dernière base de la Fédération, petit monde très chaud où des êtres intelligents peinaient pour maintenir en état les appareillages de détection et de guidage indispensables au jalonnement des routes interstellaires. La voie directe entre le troisième et le quatrième bras n’était pas encore définie et les appareils contrôlés par les Galactiques ne pouvaient pas être remplacés par les balises automatiques ne nécessitant plus qu’un entretien périodique assez espacé. Avant d’en arriver là, il allait falloir tracer la route à travers la nébuleuse obscure et trouver des mondes susceptibles de servir de relais au-delà de ce nuage de matière en perpétuel mouvement.

Tel était précisément le but du voyage de l’Explorateur VIII : découvrir des planètes permettant une
adaptation rapide d’une des races fédérées ou possédant, ce qui était exceptionnel, une espèce intelligente à caractère évolutif qui accepterait d’entrer dans la Fédération et d’apporter son appui à l’établissement des modules hyperspatiaux. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Arel d’Aramante. »

Ald’hai par Jean-Louis Le May

Fiche de Ald’hai

Titre : Ald’hai
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ald’hai

« Yer’Yamathan, empereur élu du Plérome du premier bras galactique, avait le sens de la grandeur et de l’importance de sa charge. Devant les sept marches du palais résidentiel, enclavé sous les frondaisons du parc d’Yrem Botu et cerné par les eaux orangées des douves et des canaux, attendait un glisseur étincelant.

Aux commandes, une apsara aussi blonde que belle, patientait, silencieuse et impassible. A sa droite un yaksha coiffé du casque aux antennes frémissantes, serrait à deux mains l’arme de défense, attentif, efficace, dissuasif. Non que l’empereur ait été particulièrement menacé, mais le maître d’un empire ne peut espérer contenter tout le monde et chacun.

Une lueur bleue pulsant sur le tableau de bord du glisseur alerta l’apsara qui passa une main fine et blanche sur ses cheveux courts pour en rectifier l’ordonnance sous le coquet bonnet orné du cabochon de saphyr des membres féminins du personnel de l’empereur. Ses longues jambes, moulées dans la soie bleue de la combinaison, s’étendirent pour que les bottillons souples reposent sur le palonnier. Les mains se refermèrent sur les barres de commande et la très jeune fille releva imperceptiblement le menton, prenant une immobilité de statue. »

Extrait de : Jean-Louis Le May. « Ald’Haï. »