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Reflets d’entre-temps par Jean-Louis Le May

Fiche de Reflets d’entre-temps

Titre : Reflets d’entre-temps (Tome 2 sur 3 – Les Hortans)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Reflets d’entre-temps

« Yerm guettait l’apparition du soleil, annoncée par une tache pourpre que barrait l’horizon marin avant d’en refléter la nuance. Une journée débutait, qu’elle aurait voulu passer tout entière en compagnie de Milic ou du trio des aquilars.
Elle soupira. Dame Iola ne permettrait pas. Le protocole l’interdisait au même titre que chaque tentative pour agrémenter la vie de recluse d’une adolescente de dix-sept ans. Elle ne faisait pas grief à son père d’avoir été élu Gestionnaire de Terrance. À l’époque, elle avait été heureuse de constater que cette élection, inattendue, allait redonner le courage de vivre à l’homme écrasé par la disparition tragique de la mère de Yerm. Dor Derekan, à la magistrature suprême, avait effectivement retrouvé dynamisme et enthousiasme.
La satisfaction avait été de courte durée. Avec l’élection étaient apparus les devoirs de la charge. L’Élu se devait d’être inattaquable en tous domaines, jusqu’au plus secret de sa vie intime. Mais encore rien non plus ne devrait pouvoir entacher la réputation des membres de sa famille. Une famille réduite à sa fille unique, qui avait dû apprendre à se plier aux règles du tout-puissant protocole. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Reflets d’entre-temps – Les Hortans. »

Livradoch le fou par Jean-Louis Le May

Fiche de Livradoch le fou

Titre : Livradoch le fou (Tome 1 sur 3 – Les Hortans)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Livradoch le fou

« Allongée sur l’amoncellement de coussins lui servant de couche, sous la lueur vacillante de la lampe parfumée, Jyarlama sourit. Les éléments de l’ultime tentative commençaient à se mettre en place. Si tout allait bien, l’interminable attente appartiendrait bientôt au passé.

L’apparition de la première Isthar Shamassin sur le monde de Shkunn remontait à mille cent onze années. Malheureusement, derrière celle qui s’était fait appeler Donirlama, la porte entre les univers s’était refermée. Aucune des incarnations successives de la prêtresse adoptée par une population prompte à croire au merveilleux n’avait été capable de retrouver la clé sans laquelle la puissance du carré n’opérait plus.

Il n’était pourtant pas en cause dans sa forme, le métal
inaltérable du pectoral le protégeant contre une modification, même infime. Les
chiffres de l’envers :

492
357
816 »

Extrait de : J.-L. Le May. « Livradoch le fou – Les Hortans. »

L’épaisse fourrure des quadricornes par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’épaisse fourrure des quadricornes

Titre : L’épaisse fourrure des quadricornes (Tome 2 sur 2 – Enquêtes galactiques)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’épaisse fourrure des quadricornes

« Rares sont les habitants des mondes fédérés ignorant l’existence de la Centrale de Surveillance Galactique établie sur la quatrième planète solarienne dès la création de l’actuelle Fédération. Nous ne reviendrons pas sur les raisons qui ont poussé les différents Conseils Fédéraux à choisir une planète désertique et privée d’atmosphère pour y installer une partie de la puissance d’intervention.

Nous ne nous étendrons pas plus sur ce qui se trouve dans Marslovsk la Souterraine. Tant de récits l’ont décrit qu’il est superflu d’y revenir. Mais pour la compréhension de l’aventure qui débute par le présent chapitre, il est utile de rappeler que parmi les organisations fédérales enfouies sous la latérite de Mars se trouve le corps très spécial des Expéditions de Reconnaissance et de Recherche des Astronefs, des Naufragés, des Chargements et des Epaves. Vous aurez reconnu sans peine le sigle développé de l’E.R.R.A.N.C.E. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « L’épaisse Fourrure Des Quadricornes – Enquêtes galactiques. »

L’hypothèse tétracérat par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’hypothèse tétracérat

Titre : L’hypothèse tétracérat (Tome 1 sur 2 – Enquêtes galactiques)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’hypothèse tétracérat

« Le calme régnait dans le poste de commandement et les instruments encore utilisables faisaient l’objet de vérifications continuelles de la part des Nautes du service de quart. La plupart d’entre eux ne quittaient plus ce que les navigateurs interstellaires n’ont jamais cessé d’appeler la passerelle, en souvenir d’autres vaisseaux certainement peu aptes à affronter la tempête magnétique ni les hypervitesses. Ils dormaient dans les cabines d’alerte, afin d’être disponibles dans les moindres délais.

Le transgalactique Elenobora, de Darneking, était en perdition.

Comme cela survient, hélas, quelle que soit la qualité du navire, un certain nombre d’éléments imprévisibles avaient concouru à ce désastre. Une tempête magnétique d’une violence exceptionnelle, causée par l’implosion d’une étoile parvenue à la fin de sa vie, sur le parcours hyperspatial de l’astronef avait mis à dure épreuve les nerfs de l’équipage. L’explosion de l’enveloppe externe de l’étoile, survenue avant que le navire n’ait dépassé la zone critique, avait alors entraîné la rupture du segment arrière, contenant les générateurs d’énergie et les plaques réactrices. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « L’Hypothèse Tétracérat – Enquêtes galactiques. »

O Tuha’d et les chasseurs par Jean-Louis Le May

Fiche de O Tuha’d et les chasseurs

Titre : O Tuha’d et les chasseurs (Tome 8 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de O Tuha’d et les chasseurs

« Évidemment, après coup, avec l’expérience acquise à partir de détails surgis d’un passé qui était l’avenir des vivants de l’époque, il est aisé de laisser tomber, avec juste ce qu’il faut de suffisance, que le début étant ce qu’il a été, la suite ne pouvait être que ce qu’il advint du monde de cristal et la fin encore à imaginer ponctuerait le tout dans une imprécise médiocrité.
Vous me direz que les Gemmides se moquent éperdument de ce que nous en pensons. Les Gogms leur apportent les précieuses devises galactiques depuis qu’ils leur ont accordé une fois pour toutes l’accès libre au continent central sous un certain nombre de conditions draconiennes.
Mais retournons en arrière, c’est-à-dire dans le passé, avec la célérité indispensable à l’auteur qui désire que ses lecteurs puissent suivre sans fatigue un récit particulièrement compliqué.
En ce temps-là, Gemme ne portait pas son nom, joli monde blanc violacé, orbitant autour d’une paisible étoile G5 a 3, à la manière de sept autres planètes plus ou moins volumineuses, chaudes ou au contraire glacées. »

Extrait de : J.-L. Le May. « O Tuha’d et les chasseurs – Contes et Légendes du futur. »

Sahra par Jean-Louis Le May

Fiche de Sahra

Titre : Sahra (Tome 7 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sahra

« Port Nordeth donnait l’impression d’avoir été transformé en place forte spatiale des premiers âges interstellaires. Plus un seul des grands navires unissant les mondes de la Confédération Quintique ne s’en approchait ni ne s’en éloignait dans le halo lumineux des particules énergétiques. En contrepartie, les avisos rapides de la Patrouille croisaient inlassablement, interdisant l’approche de l’immense roue crénelée reposant sur son moyeu cyclopéen.

De ce fait, la totalité de l’activité spatiale de la planète était concentrée sur Port Sudeth et les délais d’attente rendaient enragés nombre de commandants de transtellaires, pestant contre la course quinquennale. Ce qui n’affectait en rien le succès croissant de celle-ci. Depuis la première épreuve organisée trois cent trente-cinq ans auparavant, la qualité des participants n’avait cessé de s’améliorer.

Leur nombre seul demeurait inchangé. Pour l’unique raison que les ports couronnes des cinq mondes confédérés n’offraient chacun que cent cinquante darses spatiales et que le règlement exigeait qu’un seul voilier de course soit amarré dans chaque darse. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Sahra – Contes et Légendes du futur. »

Illa et son étoile par Jean-Louis Le May

Fiche de Illa et son étoile

Titre : Illa et son étoile (Tome 6 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Illa et son étoile

« Le jour du Renouveau approchait.

Encore dix-sept révolutions de Nome, la planète riante, autour de son axe invisible et le soleil jaune masquerait totalement son petit compagnon rouge. Une éclipse totale, visible du monde entier, durant plusieurs heures. Une éclipse qui rythmait la vie de Nome depuis le plus lointain passé de l’humanité, une fois tous les cinquante-deux ans.

Lors de la période incompréhensible de rupture qui avait suivi l’avènement de l’espèce humaine sur Nome, le passage de l’astre jaune devant le rouge avait engendré la terreur. Pour apaiser le courroux du dieu flamboyant qui pouvait dévorer son frère rouge, le sang des victimes sacrificielles avait coulé à flots. Les hurlements lugubres des suppliciés et les glapissements des bourreaux arrachant les cœurs avaient répondu aux lamentations psalmodiées des prêtres, dans les cryptes gigantesques des montagnes de cristal.

Plusieurs millénaires durant, après l’abandon des connaissances originelles, les prémices du rapprochement cosmique avaient ainsi déclenché l’horreur. Jusqu’au temps du Premier Palier. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Illa et son étoile – Contes et Légendes du futur. »

L’alizé pargélide par Jean-Louis Le May

Fiche de L’alizé pargélide

Titre : L’alizé pargélide (Tome 5 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’alizé pargélide

« Une rafale plus longue que celles qui l’avaient précédée ulula en se faufilant entre les tours et les passerelles du palais. Yrietl remua sur la haute couche de cuir. Entre les voiles de soie mauve, son corps mince et souple se replia dans la position qu’il avait prise durant les longs jours de la gestation, dix-sept ans auparavant. Mais elle ne s’éveilla pas.
Le vent força un peu, avec l’apparition de la tache écarlate de l’aube, rappelant ce qu’avait été le crépuscule, la veille. Span venait de se coucher, brillant et bleu, sur l’horizon de l’ouest. Hélios allait paraître, attirant à sa suite, pour la première fois depuis quinze décades, l’alizé qui pousse les nuages porteurs de pluie.
Au sommet du donjon, la girouette d’airain grinça à peine et les bagues musicales vibrèrent sur le registre d’une octave, indiquant, par la densité de leur chant, l’exacte puissance du vent constant.
La lueur rouge de l’aurore glissa de l’écarlate au vermillon puis à l’orangé brillant et le fin ménisque d’Hélios apparut au-dessus des forêts de l’est. Sa lumière frappa le cristal d’éveil et le pinceau ardent forma une tache incandescente sur la couche de cuir. »

Extrait de : J.-L. Le May. « L’Alizé pargélide – Contes et Légendes du futur »

Dal’nim par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Dal’nim

Titre : Dal’nim (Tome 4 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Dal’nim

« La Terre ne semblait pas avoir changé. Symphonie de bleu et d’aigrettes immaculées. Mais il n’en était pas de même à la lecture des appareils sensibles braqués sur le sol de la planète qui défilait sous le navire interstellaire, à la vitesse imposée par la gravitation, à tout satellite qu’il soit naturel ou artificiel.

Et le France était devenu satellite artificiel par la volonté de la majorité de son équipage. C’est tout au moins ce qu’estimait son actuel commandant. Avoir réussi sans coup férir l’opération dans laquelle il avait entraîné douze des dix-huit membres survivants de l’expédition ne lui apportait pourtant pas les compensations escomptées.

La Terre demeurait désespérément muette. Le pouvoir de résolution des télescopes, depuis le millier de kilomètres de l’orbite choisie, permettait d’apercevoir, une fois tous les deux jours, le village de chasseurs où le commandant Roche et ses cinq compagnons avaient probablement trouvé asile, mais il n’était pas suffisant pour qu’on puisse distinguer, en observation directe, des êtres humains. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « Dal’Nim – Contes et Légendes du futur. »

Plus jamais le « France » par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Plus jamais le « France »

Titre : Plus jamais le « France » (Tome 3 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Plus jamais le « France »

« Gérard Dunne, le mécanélec du France, était en surveillance dans l’astrodôme du navire de l’espace vautré comme une coloquinte géante au milieu de hautes herbes ligneuses entre deux lisières d’arbres verts.
Lentement, prenant son temps, pour retrouver et goûter les images oubliées depuis cinq années spatiales, il fit tourner la molette de réglage, fouillant ainsi d’un regard à l’acuité décuplée, le feuillage des chênes, des frênes et des hêtres, curieusement mêlés à de hauts palmiers élancés. Une image passa, fugace, si folle qu’il étouffa un ricanement. « Obsession ! » pensa-t-il en continuant à tourner la molette.
Puis, la netteté de l’image entrevue l’intrigua, le tracassa au point qu’il cessa de tourner dans le sens direct pour revenir lentement en arrière, voulant comprendre quel jeu de lumière, quelle forme de branche, quel mouvement du vent, en se combinant, avaient pu créer l’illusion. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « Plus Jamais le « France » – Contes et Légendes du futur. »