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Ce monde qui n’est plus nôtre par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Ce monde qui n’est plus nôtre

Titre : Ce monde qui n’est plus nôtre (Tome 2 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ce monde qui n’est plus nôtre

« Ce fut de la tribune de l’U.M.P. que jaillirent les chants enflammés prônant la conquête spatiale. Aussi bien chez les Unionistes vainqueurs que chez les Occidentaux vaincus, la propagande suivit immédiatement, trop heureuse de découvrir un dérivatif à l’exaspération croissante des masses.

Moins de quinze ans venaient de s’écouler depuis la fin de la guerre de l’Énergie, déclarée sur les sables constellés de torchères du Golfe de l’Or Noir et terminée par la reddition des forces twinaméricaines après 310 millions de morts en 67 jours, nouveau record à battre.

Comme après tous les grands affrontements du passé, les bonnes volontés n’avaient pas manqué pour bâtir la paix. S’il y avait encore eu une Suisse, le petit havre montagneux eût sans doute été choisi pour abriter l’U.M.P. (Union Mondiale Pacifiste). Mais il ne restait rien que le relief de ce qui avait été le coffre-fort de l’argent du monde, quelle que soit son odeur. Le relief et quelques glacis colorés en rouge sur les cartes. L’U.M.P. s’installa donc en territoire neutre mais ailleurs et, après avoir longtemps hésité entre Reykjavik et Khartoum, elle choisit raisonnablement Casablanca. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « Ce monde qui n’est plus notre – Contes et Légendes du futur. »

Les gardiens de l’Almucantar par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Les gardiens de l’Almucantar

Titre : Les gardiens de l’Almucantar (Tome 1 sur 8 – Contes et Légendes du futur)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les gardiens de l’Almucantar

« Le Soleil, déjà haut, écrasait de lumière les trois coupoles du Temple. Les doigts mystérieux des Seigneurs du Vent apportaient les senteurs qui enveloppaient d’un réseau d’informations précises l’homme qui méditait, le menton reposant sur son poing, assis sur la pierre tiède du banc d’observation circulaire.

La saison du froid avait pris fin, en avance sur la date indiquée par l’anneau d’ombre. Celui-ci perdait de jour en jour de son ventre, mais l’armille donnait encore quatre rouges et quelques blanches de jours avant que l’Œil du Bélier ne parvienne au point Vernal. Bien entendu, respectant les Dits de la Litanie du Ciel, ce point aurait cette fois encore régressé sur le grand cercle de l’almucantar par rapport à l’année précédente. Et, toujours comme prévu, la visée correspondrait exactement avec un signe gravé finement dans la matière indestructible noyée dans la pierre du cercle.

L’horloge à ombre, comme l’horloge à eau, témoignaient sans défaillance de l’écoulement du temps, la première permettant de vérifier que la seconde ne trahissait pas les observateurs du Temple, Gardiens de l’almucantar. Et l’une comme l’autre fournissaient des indications concordant avec les visées de l’armille géante braquée sur l’étoile du Temps. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « Les gardiens de l’Almucantar – Contes et Légendes du futur. »

Claine et les Solandres par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Claine et les Solandres

Titre : Claine et les Solandres (Tome 2 sur 2 – Claine)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1975
Editeur : Fleuve noir

Première page de Claine et les Solandres

« On signale l’arrivée du commissaire principal Dabard accompagné de deux de ses collaborateurs. La présence en nos murs du chef de la Brigade criminelle serait en rapport avec la disparition toujours inexpliquée du chef-pilote de l’Aérospatiale. Rappelons les faits, car cette étrange affaire est en passe de prendre une dimension
internationale.

M. Yonnel Dacquay, trente-deux ans, pilote comptant plus de six mille heures de vol dont deux mille aux commandes de divers prototypes de l’Aérospatiale, est chargé des essais en vol du biréacteur hypersonique français Aérospace LH 2, depuis maintenant
quatorze mois.

Le choix de cet ingénieur pilote n’a pas été fait au hasard. Il est considéré, en dépit de ses trente-deux ans, comme l’un des meilleurs spécialistes du monde dans le domaine des très hautes vitesses. Récemment, il a participé au Congrès mondial des Hypervitesses en compagnie d’une autre célèbre figure de notre aéronautique nationale, Paul Perrault, ingénieur en chef du Centre d’essais en vol. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « Claine et les Solandres – Claine. »

Un pilote a disparu par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Un pilote a disparu

Titre : Un pilote a disparu (Tome 1 sur 2 – Claine)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1975
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un pilote a disparu

« Paul Perrault avala une gorgée et reposa avec précaution son verre de jus de fruit, sans glace, sur le comptoir de cuivre brut, astiqué comme probablement ne l’avaient jamais été les meilleurs miroirs chaldéens. Il leva les sourcils, ses yeux d’un bleu acier tirant sur le gris se firent attentifs et il prêta l’oreille à ce que débitait le haut-parleur. Réglé en sourdine, l’appareil distillait ordinairement pêle-mêle des glapissement heureusement assourdis, pompeusement annoncés sous la rubrique chants et variétés, des borborygmes rythmiques rappelant que le premier instrument de musique fut sans doute un os creux, dans lequel certains soufflaient tandis que d’autres l’utilisaient pour frapper, une curieuse forme de bruit dénommée musique concrète et, comme c’était maintenant le cas, des informations lâchées sans préavis, comme une incongruité, par un commentateur aux oreilles garnies de boules de protection.

Le chef des essais en vol écouta jusqu’à ce que la voix impersonnelle et à peine audible ait cédé la place à un vacarme assourdi de casseroles descendant l’escalier en spirale de la tour Maine-Montparnasse, attachée à la queue du boxer du dernier étage. »

Extrait de : J.L. et D. Le May. « Un Pilote a Disparu – Claine. »

La révolte des Boudragues par Jean-Louis Le May

Fiche de La révolte des Boudragues

Titre : La révolte des Boudragues (Tome 7 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de La révolte des Boudragues

« Par le trou créé par la disparition d’un nœud dans le bois trop ancien passe le premier rai de la lumière du jour et Toumas ouvre grands ses deux yeux. Il les referme, frotte ses paupières qui n’en peuvent mais et bâille. Cela fait un bout de temps qu’il tourne et retourne sur la couche formée à son empreinte et toute moite de sueur.

A sa droite, le nez tourné vers la fenêtre, Elèna paraît dormir, cette innocente ! Pas à dire, la saison chaude arrive plus vite d’une année sur l’autre. Entre deux orages à faire péter les oreilles, deux coups de vent à arracher les cornes les mieux enfoncées dans les crânes de cocus, deux averses bonnes à noyer un chourrou(2), le soleil brille et chauffe ce couillon ! Il chauffe tellement qu’on ne peut plus mettre la trogne dehors sans un chapeau à bord.

Avec un temps pareil, jamais la végétation n’a aussi bien poussé. Il n’y a pour ainsi dire plus de pelade sur les montagnes alentour. Même le mont Tonnerre, que l’orage massacre allègrement, commence à se couvrir de beaux taillis, solides et bien verts. »

Extrait de : J.-L. Le May. « La Révolte Des Boudragues – Chroniques des temps à venir. »

L’hérésie magicienne par Jean-Louis Le May

Fiche de L’hérésie magiciennelent les Achachilas

Titre : L’hérésie magicienne (Tome 12 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’hérésie magicienne

« En ce temps-là, le bon pape Adolfo Ruys Pacheco perdit la vie. Il serait plus exact de dire qu’il trouva la mort, étant donné que cette fin regrettable fut considérablement hâtée par autrui. Les méchants du temps prétendirent même quelle fut provoquée par les sortilèges érotico-initiatiques de la flamboyante conseillère privée du défunt, Anahuatl Pantli, évêque de l’Amazonas.
Dans de précédentes chroniques, nous avons traité en détail de la naissance et du développement de Transam, l’entité territoriale rockandine et de son avatar, l’Église de Grand Dieu Bon. Nous n’y reviendrons pas. Retenons que la belle Anahuatl Pantli, ayant remarquablement mené son action, se fit élire au sommet de la hiérarchie de l’Église sans la moindre difficulté.
Comme souvent en de semblables circonstances, il se découvrit des grincheux pour murmurer entre leurs dents que si le pape Pacheco avait moins chevauché l’amazone, il aurait conservé la vie. Il se trouva également des opposants systématiques à la présence, à la tête de l’œcumène, d’une femelle plus intéressée par la longueur et la cambrure de l’organe de ses diacres et vicaires du commun, que par la destinée de l’Église. »

Extrait de : J.-L. Le May. « L’hérésie magienne – Chroniques des temps à venir. »

Sur qui veillent les Achachilas par Jean-Louis Le May

Fiche de Sur qui veillent les Achachilas

Titre : Sur qui veillent les Achachilas (Tome 11 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1985
Editeur : Fleuve noir

Première page de Sur qui veillent les Achachilas

« Aux oreilles fiévreuses des alpacas, les touffes de laine rouge, parsemée de vert et de jaune, signalaient leur appartenance à Yayllu principal de Chucuito. Paisibles, les camélidés broutaient Yichu que l’aridité du climat andin rend aussi dur que de la vieille corde.

Aussi bien pour les alpacas que pour les vigognes ou les lamas tenus à l’écart dans leurs enclos de pierres sèches, Vichu représentait l’énergie vitale. Les solides mâchoires le broyaient consciencieusement, la salive surabondante l’humectait au passage et dans les panses le prodigieux travail de transformation préparait la dissociation des fibres.

Adossée à un mur de roches grises, vestige d’une construction oubliée, Pacha somnolait, n’entrouvrant ses paupières ornées de longs cils que pour compter, en un seul regard, les différents animaux constituant le troupeau du cacique. Protégée contre la brise aigre venant du grand lac par ses robes de laine superposées et son ample poncho d’alpaca, elle maintenait rabattus les bords festonnés de son chuyo, le bonnet sans lequel le froid mordant de l’altitude serait insupportable. Pour un observateur attentif, le chuyo de Pacha Capac avait une forme assez inhabituelle, contenant difficilement les lourdes tresses de cheveux à l’étrange couleur de miel. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Sur qui veillent les achachilas – Chroniques des temps à venir. »

Le calumet de l’oncle Chok par Jean-Louis Le May

Fiche de Le calumet de l’oncle Chok

Titre : Le calumet de l’oncle Chok (Tome 10 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1984
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le calumet de l’oncle Chok

« L’Oural, le dernier-né des cosmonefs assemblés dans les cylindres ateliers de Cosmoskaïa, à 36000 kilomètres de Yourmansk, n’était plus visible que sur les écrans des télescopes électroniques. Il avait largué depuis longtemps ses accélérateurs à combustibles chimiques que les navettes ramèneraient dans une trentaine de jours.

On apercevait distinctement la tache pâle, bleutée, du cône plasmique créé par ses propulseurs électronucléaires Komarov, les plus puissants jamais mis en service. Grâce à eux, l’Oural allait effectuer l’immense voyage entre la Terre et le système de Saturne en moins de trois cents jours.

Et là, débuterait sa mission. Parvenu à proximité de l’énorme planète aux anneaux, il approcherait à petite vitesse de son satellite le plus célèbre, Titan, afin de tenter, pour la quatrième fois en cinquante ans, d’en prospecter la surface. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Le calumet de l’oncle Chok – Chroniques des temps à venir. »

Un peu de vin d’antan par Jean-Louis Le May

Fiche de Un peu de vin d’antan

Titre : Un peu de vin d’antan (Tome 9 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Un peu de vin d’antan

« La GTXL s’arrête après une dernière protestation de ses pneus ultra-étroits. Yvette Marion-Lachaume ne prend pas la peine d’ouvrir sa portière et enjambe celle-ci. Gérard Marion, son père de par la loi, c’est-à-dire en tant que mari de sa mère, Laure, née Lachaume, sursaute, grommelle, mais se garde de manifester autrement sa réprobation.

Yvette a des cuisses ravissantes, c’est entendu, mais elle n’a vraiment pas besoin d’exposer à qui n’a qu’à lever les yeux la blondeur veloutée de son intimité. Les culottes, ça existe encore, bon sang !

De mauvaise humeur, Gérard Marion ouvre rageusement la porte de la voiture de sport et s’en extirpe comme il peut. Nettement moins élégamment qu’Yvette. Le holster de son 457 double magnum accroche la poignée intérieure. Rien à faire pour le dégager, même en se contorsionnant, ce qui est délicat pour un homme quelque peu enveloppé.

— Yvette !

— Oui, p’pa, qu’est-ce qui arrive ? Merde ! Encore ? Un de ces jours tu vas t’envoyer une bastos dans les tripes ! Et je suis correcte, fait observer la charmante enfant en libérant son père. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Un peu de vin d’antan – Chroniques des temps à venir. »

Lacunes dans l’espace par Jean-Louis Le May

Fiche de Lacunes dans l’espace

Titre : Lacunes dans l’espace (Tome 8 sur 12 – Chroniques des temps à venir)
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir

Première page de Lacunes dans l’espace

« Rigide comme le métal dont était constituée la plus grande part de son navire, l’amiral Marcus Douglas Meresdull, campé devant la baie tribord de la passerelle du croiseur spatial Atlanta, regardait défiler pour la dernière fois la onzième flotte d’attaque.

A sa droite, Herbert S. Rawling, le visage gras et luisant, masquait un malaise certain derrière un rictus pouvant imiter un sourire mais n’affectant que ses énormes lèvres de mâcheur de cigare. On peut être le Vice-Président de la Coalition et ne pas apprécier outre mesure de se morfondre sur une passerelle de navire de combat à 215 millions de kilomètres du Soleil, pour voir passer fugitivement quelques dizaines d’insectes bizarres défiant l’imagination d’un entomologiste averti.

A trois pas derrière l’amiral et le visiteur officiel, les douze officiers formant l’état-major de la onzième flotte, casqués, sanglés, astiqués, impassibles, vaguement méprisants, feignaient d’observer l’espace. »

Extrait de : J.-L. Le May. « Lacunes dans l’espace – Chroniques des temps à venir. »