Étiquette : Le rayon fantastique

 

Tarrano le Conquérant par R. Cummings

Fiche de Tarrano le Conquérant

Titre : Tarrano le Conquérant
Auteur : R. Cummings
Date de parution : 1930
Traduction : C. Renard
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Tarrano le Conquérant

« JE ME TROUVAIS dans l’entourage immédiat du président de la République des pays anglophones quand fut commis le premier des meurtres qui devait ouvrir cette nouvelle série. Le président tomba presque à mes pieds. Je fus alors absolument sûr que le Vénusien qui se trouvait à côté de moi était le meurtrier. Je ne sais pas pourquoi : de l’intuition, direz-vous. Le Vénusien n’avait pas fait un mouvement. Comme moi, pressé par la foule, il paraissait aussi absorbé que nous tous par les paroles du président.

C’était la fin de l’après-midi. La soleil descendait derrière les falaises, de l’autre côté de la rivière. Il y avait bien cent cinquante mille personnes réunies là, toutes se pénétrant intensément du discours du président. Cela se passait dans le Soixantième Parc. Pour moi, j’avais trouvé une place au dixième niveau. »

Extrait de : R. Cummings. « Tarrano Le Conquérant. »

Le maître du temps par R. Cummings

Fiche de Le maître du temps

Titre : Le maître du temps
Auteur : R. Cummings
Date de parution : 1929
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Le maître du temps

« LE TEMPS ? dit George. Voyons, je peux vous en donner une définition : C’est ce qui empêche tout de se produire à la fois. »

Une vague de rire passa sur le petit groupe d’hommes.

« D’accord, convint le chimiste. Et, messieurs, ce n’est pas aussi drôle que cela en a l’air. En fait, ce n’est vraiment pas une mauvaise définition scientifique. Seuls, le temps et l’espace séparent un événement d’un autre. Tout se produit à un endroit et à un moment.

— Vous sembliez avoir quelque chose d’extrêmement important à nous dire, Rogers, remarqua le gros homme d’affaires. Quelque chose qui nous surprendrait. Un projet que vous étiez sur le point de mettre à exécution. »

Rogers leva la main. »

Extrait de : R. Cummings. « Le maître du temps. »

Passagère clandestine pour Mars par J. Beynon

Fiche de Passagère clandestine pour Mars

Titre : Passagère clandestine pour Mars
Auteur : J. Beynon
Date de parution : 1951
Traduction : G. H. Gallet
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Passagère clandestine pour Mars

« LE SUSPECT EST MORT

JAKE REILLY, le veilleur de nuit, faisait sa ronde habituelle sans la moindre appréhension. Il bâillait, même, en quittant le laboratoire pour se diriger vers le hangar principal. En atteignant le seuil, il resta immobile, un instant, à contempler la machine en construction.

Il se demanda, vaguement, si l’on progressait beaucoup. Quelle formidable besogne ! Pour autant qu’il fût capable d’en juger, il y avait des mois qu’elle lui paraissait toujours au même point.

À vrai dire, Jake n’en pouvait distinguer grand-chose. D’immenses échafaudages l’emprisonnaient si étroitement qu’entre les madriers, on ne voyait que de vagues reflets de métal poli.

« Doivent maint’nant surtout travailler à l’intérieur, j’suppose », se dit-il.

Il promena le pinceau lumineux de sa lampe électrique pour l’inspection coutumière. La base de la machine était circulaire. Tout autour, on voyait des perceuses et autres outils rangés en ordre, par groupes. »

Extrait de : J. Beynon. « Passagère clandestine pour Mars. »

La machine suprême par J. W. Campbell

Fiche de La machine suprême

Titre : La machine suprême
Auteur : J. W. Campbell
Date de parution : 1936
Traduction : J. Cathelin
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de La machine suprême

« J’ai l’impression, dit Don Carlisle, l’air désapprobateur, que ceci aussi est « la plus récente et la plus formidable réalisation des spécialistes du transport interplanétaire». Ils en sortent une nouvelle et inégalée tous les six mois — c’est-à-dire à peu près à la cadence où ils construisent de nouveaux vaisseaux cosmiques.

— Parlons-en ! s’écria Russ Spencer, riant. L’un des perfectionnements de cet engin est précisément
constitué par les nouveaux rectificateurs d’air Carlisle, qui, assure-t-on, maintiennent la température, l’ionisation, l’oxygénation au niveau voulu, ainsi que le taux d’ozone et d’humidité. N’empêche, poursuivit-il en se tournant vers son ami, qu’il est bien regrettable que vous n’ayez pas fait cette découverte deux ans plus tôt. Mon père a toute sa vie rêvé de construire un vaisseau cosmique à l’épreuve des météores aux Chantiers spatiaux Spencer. Vous, les physiciens, vous ne vous êtes pas pressés en la matière. Certes, vous avez maintenant accompli le miracle — je l’espère —, mais j’aurais souhaité que celui-ci se fût produit plus tôt. »

Extrait de : J. W. Campbell. « La Machine suprême. »

A contre temps par C. Renard

Fiche de A contre temps

Titre : A contre temps
Auteur : C. Renard
Date de parution : 1963
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de A contre temps

« LE SOLEIL était éclatant et le temps d’une douceur inhabituelle pour le mois d’octobre, cependant Marie-Stella s’enlisait dans la tristesse. Elle était rentrée directement chez elle en sortant de l’institut d’astronomie et avait traversé Héliopolis en avicotaxi. Elle souffrait trop pour voir des gens ou aller à un spectacle quelconque. Les distractions lui semblaient dénuées d’intérêt. Autrefois, tout était facile. Autrefois, dans ce passé si récent, et qui lui paraissait plus éloigné que si des millénaires l’en séparaient. Autrefois, il n’y aurait pas eu de problèmes, autrefois Frédéric l’aurait attendue. Ils auraient fait n’importe quoi. Peut-être seraient-ils simplement restés à la bibliothèque de l’institut pour travailler. La soirée, n’importe où, c’était Frédéric, les journées, c’était l’attente des moments »

Extrait de : C. Renard. « A Contre-Temps. »

Embûches dans l’espace par F. Pagery

Fiche de Embûches dans l’espace

Titre : Embûches dans l’espace
Auteur : F. Pagery
Date de parution : 1958
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Embûches dans l’espace

« STÈVE ROUSSEL était un joueur. Un bon joueur. Il aimait gagner, mais savait perdre. Cependant, à la longue, il ne perdait jamais.
Il ne jouait pas sur un échiquier étroit et suivant des règles limitées : il pouvait créer ses pièces et les détruire, acheter celles de l’adversaire. Son cadre était l’espace.
Le temps aussi.
Ses seules règles étaient celles qu’il imposait. Il jouait à l’échelle d’un univers. Ses pions étaient nombreux et bien cachés. Il les sacrifiait rarement, mais sans hésitation lorsque la situation l’exigeait. Ses ennemis le traitaient de gangster, ses amis d’habile homme. Il se considérait lui-même comme un joueur. Et, à condition de pouvoir tenir plus longtemps que l’adversaire, la chance, dans tout combat, est pour le joueur. »

Extrait de : F. Pagery. « Embûche dans l’espace. »

L’enfant de la science par R. A. Heinlein

Fiche de L’enfant de la science

Titre : L’enfant de la science
Auteur : R. A. Heinlein
Date de parution : 1942
Traduction : A. de Myn
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de L’enfant de la science

« HAMILTON FELIX s’arrêta au treizième étage du ministère des Finances, tourna à gauche et s’avança jusqu’à une porte sur laquelle on lisait :
 
BUREAU DES STATISTIQUES ÉCONOMIQUES
SERVICED’ANALYSE ET DE PRONOSTIC
Directeur
PRIVÉ
 
Il frappa suivant un signal convenu et attendit le contrôle visuel. L’attente ne fut pas longue ; la porte s’ouvrit et une voix dit :
« Entrez, Felix. »
Il entra dans le bureau, jeta un coup d’œil à son interlocuteur et remarqua :
« Avec vous, cela fait quatre-vingt-dix-huit.
— Quatre-vingt-dix-huit quoi ?
— Quatre-vingt-dix-huit figures d’enterrement que je rencontre depuis vingt minutes. C’est un jeu que je viens d’inventer.  »

Extrait de : R. A. Heinlein. « L’enfant de la science. »

Le flot du temps par J. Taine

Fiche de Le flot du temps

Titre : Le flot du temps
Auteur : J. Taine
Date de parution : 1932
Traduction : P. Singer
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de Le flot du temps

« RETOUR EN ARRIÈRE

NOUS avons exploré jusque dans ses recoins les plus sauvages et les plus reculés une région que tout le monde, sauf un très petit nombre de gens, considère comme inaccessible au cerveau humain. Cependant, lorsque, après vingt-cinq années passées, je jette un regard en arrière sur le drame colossal qui s’est déroulé à une vitesse phénoménale devant nos perceptions bouleversées, il n’est pas à mes yeux d’incident plus mystérieux dans toute cette affaire que la confiance aveugle avec laquelle nous acceptâmes notre guide – le vénérable Georges Savadan – purement d’après ses dires. Une fois cette confiance accordée, le reste suivit magistralement, à un rythme inéluctable. Ce fut comme le déchargement de la montre de Sylvester quand le ressort cassa ; un accident banal précipita des événements que le temps avait tenus en suspens depuis des millénaires. »

Extrait de : J. Taine. « Le Flot du Temps. »

L’étoile de fer par J. Taine

Fiche de L’étoile de fer

Titre : L’étoile de fer
Auteur : J. Taine
Date de parution : 1930
Traduction : C. Renard
Editeur : Le rayon fantastique

Première page de L’étoile de fer

« LE JEUNE docteur Colton était perplexe. Son patient, homme d’un certain âge, aux cheveux grisonnants et à la musculature puissante, ne présentait aucun trouble organique ni aucun symptôme de dépression nerveuse. Un examen des plus complets n’avait rien révélé pourtant, Swain était très malade, beaucoup plus même qu’il ne le croyait. Vingt ans passés en tant que médecin-missionnaire dans la jungle du Haut-Congo, dans les miasmes pestilentiels des marécages avaient sapé les racines même de sa vitalité. En son for intérieur, il savait bien quel mal le rongeait, mais il était si gravement atteint qu’il s’efforçait de s’illusionner sur la véritable nature de son étrange maladie. Autrefois, l’ex-missionnaire était franc comme l’or ; aujourd’hui on n’aurait pu trouver plus grand menteur sur toute la planète. »

Extrait de : J. Taine. « L’Étoile de Fer. »

La couronne de lumière par L. Sprague de Camp

Fiche de La couronne de lumière

Titre : La couronne de lumière
Auteur : L. Sprague de Camp
Date de parution : 1951
Traduction : C. Renard
Editeur : Le rayon fantastique

Sommaire de La couronne de lumière

« DEBOUT dans le chariot, Rhodh fit claquer son fouet avec impatience ; elle n’avait pas de temps à perdre. L’ueg* crispa ses mains massives sur les brancards, tendit le cou et accéléra quelque peu le pas en poussant des grognements d’indignation. Toute une population de bêtes rampantes, dérangée par les lourds sabots, s’égailla rapidement, cherchant refuge dans la mer Ecarlate.

A chaque fois que l’allure du bipède semblait faiblir, Rhodh d’Elham faisait claquer son fouet. Cet ueg en connaissait long sur l’art d’attendrir les conducteurs, mais Rhodh n’avait pas le temps de faire du sentiment. Elle avait déjà passé les collines et il ne lui restait plus qu’une demi-heure de trajet. Les nouvelles qu’elle portait n’étaient-elles pas plus importantes pour la communauté que la vie d’un ueg, ou même que celle d’une ouvrière comme elle ? »

Extrait de : L. Sprague De Camp. « La Couronne De Lumière. »