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Immolations n°2 par Thierry Bataille, Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne

Fiche de Immolations n°2
Titre : Immolations n°2
Auteur : Thierry Bataille, Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne
Date de parution : 1988
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Immolations n°2
« Terré dans un coin de la grotte, Bertrand Carvajal essayait de scruter l’obscurité. Il ne distinguait rien à plus de dix mètres, devinait seulement la brèche dans la roche suintante d’humidité, d’où partait l’immense labyrinthe, dédale inextricable qui s’enfonçait sous terre et quadrillait le sous-sol de l’île. Bertrand n’osait pas faire le moindre bruit. Immobile depuis plusieurs heures, il avait l’impression que ses muscles tétanisés se calcifiaient peu à peu. Il se pétrifiait. Bientôt, métamorphosé en une statue de marbre, il serait incapable de réagir, de se défendre.
Il ferma les yeux. À l’idée de ce qu’il devrait faire, il sentit une sueur glacée sourdre à la racine de ses cheveux. Son cœur battait à se rompre. Des coups sourds résonnaient dans tout son corps et lui donnaient envie de vomir. L’atmosphère moite de la grotte lui parut s’épaissir. Il sentait la mousse gluante et nauséabonde qui en tapissait les parois, au fond de sa gorge, dans ses poumons, dans son estomac. Il déglutit, inspira lentement et, lorsqu’il expira à fond, des vapeurs fétides l’assaillirent. Depuis combien de temps avait-il quitté la chaleur de l’île, la lumière du jour ? »
Extrait de : Bataille, Corgiat et Lecigne. « Immolations 2. »
Immolations de Thierry Bataille, Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne

Fiche de Immolations
Titre : Immolations
Auteur : Thierry Bataille, Sylviane Corgiat et Bruno Lecigne
Date de parution : 1987
Editeur : Fleuve noir / Gore
Première page de Immolations
« Les hommes étaient arrivés sur l’île, en bateau, quelques jours plus tôt. La Chose les attendait. Elle les attendait depuis longtemps et, à présent, l’odeur humaine pénétrait enfin ses narines, excitant irrésistiblement l’agglomérat de muscles, de crocs et de griffes qui était son corps.
La Chose renifla pendant des heures les traces laissées sur la plage et autour des habitations. Elle était affamée. Sa gorge était desséchée, comme brûlée par du sel. En vérité, la Chose souffrait cruellement. Alors, elle rêvait. Elle rêvait d’un sang chaud et onctueux inondant sa bouche, de chairs élastiques et palpitantes remplissant son ventre.
MORDRE.
HAPPER.
DECHIRER.
Elle attendait depuis si longtemps ! Comme une litanie, et bien que ce ne fût pas à proprement parler des mots, ces mots seuls mobilisaient la partie la moins brumeuse de son cerveau : déchiqueter un homme, le ronger vivant jusqu’au squelette. »
Extrait de : Bataille, Corgiat et Lecigne. « Immolations. »