Étiquette : Léourier

 

Le réveil des hommes blancs par Christian Léourier

Fiche de Le réveil des hommes blancs

Titre : Le réveil des hommes blancs
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2013
Editeur : Bélial

Première page de Le réveil des hommes blancs

« D’abord, le rythme sourd d’un ressac. Mon cœur s’est remis à battre. Déchirure des écales. Bruit mat de la chair qui glisse au sol. Le sol : une surface molle et froide sous mon dos. Petit à petit je reprends possession de mon corps. Si mes poumons et ma gorge me le permettaient, je pousserais un long hurlement. Toute naissance est douleur.

Edeg aimait entendre le chant du grain ruisselant du silo vers la remorque du fardier. Ce chargement n’était pas programmé. Dahast, constatant qu’il restait de la place dans les cuves de la chenille, avait consenti un détour pour venir en compléter le niveau. En réalité, il s’était donné ce prétexte pour rendre visite à un vieil ami avant de rejoindre la base. Bien que de caractères différents, les deux hommes s’appréciaient.  »

Extrait de : C. Léourier. « Le Réveil Des Hommes Blancs.  »

La planète inquiète par Christian Léourier

Fiche de La planète inquiète

Titre : La planète inquiète
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1979
Editeur : Robert Laffont

Première page de La planète inquiète

« De la plaine assoiffée s’élève la poussière.
L’air surchauffé racornit narines et gosiers. Des hommes, des femmes luttent. Ils marchent, mécaniques comme ces recrues de fatigue, soldats de la défaite qu’on fait tourner dans l’enceinte barbelée d’un camp disciplinaire. Ils marchent, sans savoir où les mènera tant de souffrance reniée. Sans comprendre ce qui les pousse, ni connaître le but.
De temps en temps, quelqu’un tombe. La horde l’absorbe en une meurtrière phagocytose. Rien ne peut la détourner. Elle a une route à ouvrir, une voie à tracer. Longtemps après que soit tari le flot monotone, la plaine éventrée gardera la cicatrice de son passage. »

Extrait de : C. Léourier. « La planète inquiète. »

La longue patience de la forêt par Christian Léourier

Fiche de La longue patience de la forêt

Titre : La longue patience de la forêt
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2019
Editeur : Bélial

Première page de La longue patience de la forêt

«  Oublie, ça vaut mieux », dit Dalken.

Oublier un rêve ? On peut, au pire, y renoncer. Mais oublier !

« À supposer que quelque chose existe au-delà de la terre des morts… »

À supposer ? Pour lui, c’est une certitude. Ils l’ont dit à Erg. Ils lui ont montré des images de l’autre forêt. Les visages d’autres hommes.

«… personne ne l’a jamais franchie.

– Qu’en sais-tu ? se rebiffe Kred. Erg…

– Ton grand-père était un fou, dont les os ont dû blanchir à quelques lancers d’ici.

– Tu n’en sais rien, s’entête le gamin. Peut-être a-t-il réussi.

– Dans ce cas, pourquoi n’est-il pas revenu nous raconter sa découverte ? S’il avait pu passer dans un sens, il pouvait le faire dans l’autre, non ?   »

Extrait de : C. Léourier. « La Longue Patience de la forêt. »

L’arbre-miroir par Christian Léourier

Fiche de L’arbre-miroir

Titre : L’arbre-miroir
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2011
Editeur : Voy’el

Première page de L’arbre-miroir

« Soulevant un nuage de poussière, la monture de Gaï dévala la pente. La terre était sèche et poudreuse dans cette parcelle de la plantation, aux confins de la réserve indigène, qui n’avait jamais connu le soc de la charrue. De profondes ravines creusaient la plaine. Gaï se glissa dans l’une d’elles, dans l’espoir d’y trouver un terrain favorable.
Dan sourit. Son compagnon de jeu venait de commettre l’erreur qui lui ferait perdre la course. Certes, le fond du torrent asséché était plat, mais des bancs de cailloutis l’encombraient, quand il ne s’agissait pas de rochers arrachés aux versants par les pluies diluviennes du printemps. Avec un cri de victoire, Dan éperonna son bleidd.
Gaï montait un vrai cheval. Il avait donc l’avantage dans cette course qui l’opposait à Dan, puisque celui-ci ne possédait qu’une monture indigène. En revanche, Dan connaissait mieux le terrain ; c’est du moins ce que son adversaire prétendait. »

Extrait de : C. Léourier. « L’Arbre-Miroir. »

Je vous ai donné toute l’herbe par Christian Léourier

Fiche de Je vous ai donné toute l’herbe

Titre : Je vous ai donné toute l’herbe
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2022
Editeur : Bélial

Première page de Je vous ai donné toute l’herbe

« Même sans le secours du traceur individuel de Dan, l’unité n’aurait éprouvé aucune difficulté à le localiser. Elle le trouva sans surprise le dos calé contre un rocher enluminé par le lichen, les pieds appuyés sur deux pierres émergeant de la mousse, face à la désolation ocre de l’Extérieur. Il ne bougeait pas. On aurait pu croire qu’il dormait pour se reposer de la longue marche qui l’avait mené jusqu’ici. Ce n’était pas le cas : ses yeux demeuraient grands ouverts. Sans doute, le regard perdu dans le vague, ruminait-il une de ses innombrables questions. Depuis sa plus tendre enfance, Dan avait un don pour les spéculations qu’il ne savait pas résoudre. De ce point de vue, l’adolescence n’avait rien arrangé, au contraire.
Pour atteindre les Confins en partant de la Structure, il avait traversé tour à tour le Jardin, puis la futaie, la savane, la prairie et enfin l’épais tapis de mousse verte qui, ceinturant la Zone, constituait l’avant-garde de la conquête. »

Extrait de : C. Léourier. « Je vous ai donné toute herbe. »

Jarvis – l’intégrale par Christian Léourier

Fiche de Jarvis – l’intégrale

Titre : Jarvis – l’intégrale
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2021
Editeur : Editions Critic

Sommaire de Jarvis – l’intégrale

  • Le messager de la grande île
  • Le paradis des hommes perdus
  • L’envoyé du quatrième règne
  • Les rebelles de la soif
  • La cité des hauts remparts
  • L’astéroïde noir
  • Les chemins d’espérance

Première page de Le messager de la grande île

« Le vent et la pluie sont entrés avec l’étrangère. Loïc l’a aidée à repousser la porte. Elle a remercié d’un signe de tête, jeté un regard approbateur sur le poêle fumant et gagné d’un pas hésitant la table que Joël avait cessé d’essuyer à son arrivée.

Après un moment de flottement, les hommes reprirent leurs activités pour ne pas montrer quelle curiosité elle leur inspirait. Mais, par-dessus leurs cartes crasseuses, ils l’observaient à la dérobée.

Le caban de rude tissu, alourdi de pluie, semblait trop pesant pour ses épaules étroites. Cependant, ses traits volontaires contrastaient avec l’apparente fragilité de sa stature. Les plus jeunes échangeaient des clins d’œil. Le vieux Parson lança une remarque au garçon qui lui faisait face, mais une gifle de pluie plaquée par une bourrasque sur les vitres couvrit sa voix. »

Extrait de : C. Léourier. « Jarvis – l’intégrale. »

Helstrid par Christian Léourier

Fiche de Helstrid

Titre : Helstrid
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2019
Editeur : Bélial

Première page de Helstrid

« Parfois, Vic s’interrogeait : pourquoi diable avait-il échoué sur Helstrid ? Il reconnaissait sans vergogne avoir, comme tous les volontaires qui s’y étiolaient, succombé à l’appât du gain: cinq années d’activité sur la base, temps terrestre, permettait d’engranger plus qu’il aurait touché dans une vie sur la Terre, à supposer qu’il ait déniché un emploi un tant soit peu durable. Il lui arrivait aussi de s’inventer des mobiles plus nobles : la curiosité, l’appel de l’aventure, l’exaltant sentiment d’appartenir à l’élite qui participait à l’expansion de l’espèce humaine, en somme tout ce ronflant galimatias qui nourrit les campagnes de recrute-ment et les discours
officiels, ce vernis si chatoyant qu’on finissait par y souscrire en toute bonne foi à défaut de lucidité. »

Extrait de : C. Léourier. « Helstrid. »

Dur silence de la neige par Christian Léourier

Fiche de Dur silence de la neige

Titre : Dur silence de la neige
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 2016
Editeur : Les moutons électriques

Première page de Dur silence de la neige

« Ce matin, la neige a cessé de tomber. L’homme s’est arrêté sur le seuil. Il a humé un ciel net, sans nuages, cloué par un soleil aussi blanc qu’un galet. Les gens d’ici le savent, une telle lumière annonce plusieurs jours de grand beau. L’homme, lui, n’est pas sûr : l’hiver ne lui est pas familier. C’est au printemps qu’il est venu, à peine avait-on semé l’orge et réparé les chemins. Il a dit s’appeler Mazé, puis il a demandé si l’on avait vu passer un gros sanglier. Non, ni gros ni petit : ces bêtes-là ne montent jamais jusqu’au Chambon. Le voyageur s’est tourné vers le bois noir. Il plissait les paupières, comme si, malgré la distance, il pouvait en pénétrer le mystère. Pas de sanglier, lui a-t-on répété, jamais par ici. Mais lui secouait la tête. Le cochon se cachait sur ces pentes, pas moyen de l’en dissuader. Ce regard qu’il avait ! Sec, fiévreux. On commençait à s’en inquiéter, quand le Finhaut à la Miette est arrivé. »

Extrait de : C. Léourier. « Dur silence de la neige. »

La terre de promesse par Christian Léourier

Fiche de La terre de promesse

Titre : La terre de promesse (Tome 7 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1994
Editeur : J’ai lu

Première page de La terre de promesse

« Depuis quatre mille ans, il tombait dans l’abîme… Le P.R.M.T. glissait dans le vide. Loin derrière lui poudroyait une galaxie. Loin devant, une autre s’étirait. Tous les vingt ans, l’astronef heurtait un grain de poussière. L’énergie dispersée par la collision, si infime fût-elle, constituait la catastrophe la plus importante que cette région de l’espace eût connue depuis l’origine. L’équilibre de l’univers s’en trouvait modifié.

Encore cet événement ne comptait-il pour rien au regard de ce que le vaisseau portait dans ses flancs. »

Extrait de : C. Léourier. « La terre de promesse – Le cycle de Lanmeur. »

Les masques du réel par Christian Léourier

Fiche de Les masques du réel

Titre : Les masques du réel (Tome 6 sur 7 – Le cycle de Lanmeur)
Auteur : Christian Léourier
Date de parution : 1991
Editeur : J’ai lu

Première page de Les masques du réel

« Le palais était ancien. On ne pouvait croire à la légende qui le faisait remonter à l’ère anté-privalienne ; toutefois son enceinte renfermait les plus vieux monuments de la planète. Deux règnes auparavant, Enid, cent vingt-quatrième Thoréide, avait fait raser toute trace d’architecture moderne. Répondant à un de ces mouvements d’humeur auxquels la prédisposait sa nature emportée, elle entendait ainsi démontrer que les souveraines thoréides, définitivement supplantées par l’aréopage statistique, étaient désormais des figures surannées. Cet état de fait, bien sûr, la désolait ; mais ses annalistes lui avaient démontré qu’il est des courants qu’on ne peut remonter, voire qu’il serait hasardeux de chercher à briser. Elle se plia. Toutefois, puisque l’histoire la reléguait au rang d’une pièce de musée, au moins entendait-elle montrer qu’elle n’était pas sa dupe. »

Extrait de : C. Léourier. « Les masques du réel – Le cycle de Lanmeur. »