Étiquette : Les balmes rouges
Rumeur de guerre par Manuel Essard

Fiche de Rumeur de guerre
Titre : Rumeur de guerre (Tome 2 sur 2 – Les balmes rouges)
Auteur : Manuel Essard
Date de parution : 1992
Editeur : Editions Lokomodo
Première page de Rumeur de guerre
« Le souverain impérial Hrilf Zorkèr était beau. Assis dans l’ancienne salle du trône du château de la Dame Blanche, il laissait errer son regard sur la longue pièce vide.
À l’habituelle place d’Arquoh, ancien conseiller de la Dame vaincue, un squelette gisait sur les dernières marches. Zorkèr l’avait laissé là, sur le marbre blanc veiné de pourpre, à présent taché par la décomposition du cadavre. Le trépas du vieil homme ne reçut jamais l’intérêt d’un seul instant du monarque.
Toutes les étapes de son irrésistible conquête ne cessaient de tourbillonner dans son esprit satisfait. Mercenaire notoire, il s’en était allé un beau jour dans l’est du continent pour chercher un royaume mystérieux dont nul n’avait jamais vraiment entendu parler, sinon par de vagues allusions, des indices abscons distillés dans des légendes elles-mêmes opaques ; une contrée souterraine peuplée de guerriers nés et n’attendant qu’un chef pour s’élancer à la conquête du monde !
Hrilf Zorkèr, après les confidences évasives d’un moribond dérangé et aveugle, avait décidé qu’il serait ce chef de guerre, ce général impitoyable. »
Extrait de : M. Essard. « Rumeur de guerre – Les balmes rouges. »
Saigneur de guerre par Manuel Essard

Fiche de Saigneur de guerre
Titre : Saigneur de guerre (Tome 1 sur 2 – Les balmes rouges)
Auteur : Manuel Essard
Date de parution : 1992
Editeur : Fleuve noir
Première page de Saigneur de guerre
« Le comte Haznit de la Garde Blanche entra dans la grande salle du trône et, de ses yeux violets, chercha la reine. Son regard glissa le long des murs de marbre pâle où d’innombrables armes étaient accrochées. Il avança entre les colonnes hexagonales veinées de pourpre, s’approcha du trône vide, fauteuil de bois sculpté aux couleurs de la Dame du château : un aigle blanc et une épée d’argent. Haznit releva son heaume.
« La reine n’est pas ici… », constata-t-il avec un soupçon de tristesse.
Il allait faire demi-tour et regagner ses quartiers quand un courant d’air caressa sa joue. Le comte Haznit comprit. Il se dirigea vers la lourde tenture violette qui dissimulait un balcon derrière le trône. Il écarta le pan et découvrit la reine appuyée sur la balustrade de marbre.
Haznit admira une fois de plus la beauté de la vieille femme. Les rides, au lieu d’enlaidir le visage pâle, en rehaussaient les traits délicats. Ses yeux, grands et en amande, semblaient dévorer le haut de la face. Une chevelure blanche encadrait l’ovale de la tête, soulignait le violet du regard et reposait sur de frêles épaules. Une longue robe enveloppait le corps maigre, cachant les membres noués par l’arthrose. »
Extrait de : M. Essart. « Saigneur de guerre – Les balmes rouges. »