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Dérive sur Kimelunga par Jean-Louis Le May

Fiche de Dérive sur Kimelunga

Titre : Dérive sur Kimelunga
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1983
Editeur : Fleuve noir

Première page de Dérive sur Kimelunga

« Kandaram leva sa lame tranchante, six doigts serrant fortement la poignée.
Bras rétractés, les quatorze chefs de quartier poussèrent le cri de mort, brandissant l’arme de leur préférence, la pointe, le fouet-massue ou encore la lame durcie au feu.
Au second cri du hourra, les armes s’élevèrent à l’extrémité des bras étendus de deux fois la hauteur des guerriers. Après le troisième cri, le bras libre en extension totale, devenu monodactyle, fît entendre le claquement du fouet.
Les écailles dorsales de Kandaram se hérissèrent de plaisir et un sourire distendit ses lèvres épaisses. L’attente n’avait que trop duré. La fuite devant Garbalang prenait fin. Depuis le lever de Shanakin, les tambours des cabestans grinçaient tandis que s’enroulaient les spires luisantes des thalles géants. Kandaram avait donné l’ordre de larguer deux khors de thalles, permettant ainsi à l’algue prodigieuse de rejoindre l’invisible fond de Kimelunga, afin de ralentir la dérive de la cité. »

Extrait de : J.L Le May. « Dérive sur Kimelunga. »

Demain le froid par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Demain le froid

Titre : Demain le froid
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Demain le froid

« Dans le métro express fonçant en chuintant sous l’effrayante termitière de la métropole parisienne, François Alandin se tenait debout, adossé à la paroi d’acier faisant face à la double porte pneumatique. Le compartiment était bondé, comme chaque jour aux heures de pointe et personne ne faisait attention à la haute silhouette du professeur, sobrement vêtu d’une combinaison bleu marine enfoncée dans des bottes Volga, sur laquelle s’ouvrait une cape de teinte indéfinissable, comme il ne s’en faisait plus depuis le début du siècle. Un foulard de laine naturelle, véritable objet d’art, masquait un cou que l’on devinait puissant. Le visage régulier, marqué par un début de couperose, était calme, apparemment indifférent comme celui de la plupart des passagers. Seuls les yeux bleus, grands et clairs, démentaient ce qu’un journaliste bien connu appelait «l’apathie du troglodyte moderne» et qui frappait, selon lui, tout individu, mâle ou femelle, pénétrant dans le fantastique circuit souterrain de Paris. »

Extrait de ; J.L et D. Le May. « Demain, Le Froid. »

Arel d’Adamante par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Arel d’Adamante

Titre : Arel d’Adamante
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Arel d’Adamante

« L’Explorateur VIII fonçait en hyperespace. Cela faisait onze jours qu’il avait quitté les berceaux d’acier d’Edsel, la dernière base de la Fédération, petit monde très chaud où des êtres intelligents peinaient pour maintenir en état les appareillages de détection et de guidage indispensables au jalonnement des routes interstellaires. La voie directe entre le troisième et le quatrième bras n’était pas encore définie et les appareils contrôlés par les Galactiques ne pouvaient pas être remplacés par les balises automatiques ne nécessitant plus qu’un entretien périodique assez espacé. Avant d’en arriver là, il allait falloir tracer la route à travers la nébuleuse obscure et trouver des mondes susceptibles de servir de relais au-delà de ce nuage de matière en perpétuel mouvement.

Tel était précisément le but du voyage de l’Explorateur VIII : découvrir des planètes permettant une
adaptation rapide d’une des races fédérées ou possédant, ce qui était exceptionnel, une espèce intelligente à caractère évolutif qui accepterait d’entrer dans la Fédération et d’apporter son appui à l’établissement des modules hyperspatiaux. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Arel d’Aramante. »

Ald’hai par Jean-Louis Le May

Fiche de Ald’hai

Titre : Ald’hai
Auteur : Jean-Louis Le May
Date de parution : 1982
Editeur : Fleuve noir

Première page de Ald’hai

« Yer’Yamathan, empereur élu du Plérome du premier bras galactique, avait le sens de la grandeur et de l’importance de sa charge. Devant les sept marches du palais résidentiel, enclavé sous les frondaisons du parc d’Yrem Botu et cerné par les eaux orangées des douves et des canaux, attendait un glisseur étincelant.

Aux commandes, une apsara aussi blonde que belle, patientait, silencieuse et impassible. A sa droite un yaksha coiffé du casque aux antennes frémissantes, serrait à deux mains l’arme de défense, attentif, efficace, dissuasif. Non que l’empereur ait été particulièrement menacé, mais le maître d’un empire ne peut espérer contenter tout le monde et chacun.

Une lueur bleue pulsant sur le tableau de bord du glisseur alerta l’apsara qui passa une main fine et blanche sur ses cheveux courts pour en rectifier l’ordonnance sous le coquet bonnet orné du cabochon de saphyr des membres féminins du personnel de l’empereur. Ses longues jambes, moulées dans la soie bleue de la combinaison, s’étendirent pour que les bottillons souples reposent sur le palonnier. Les mains se refermèrent sur les barres de commande et la très jeune fille releva imperceptiblement le menton, prenant une immobilité de statue. »

Extrait de : Jean-Louis Le May. « Ald’Haï. »

Inu Shivan, dame de Shtar par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Inu Shivan, dame de Shtar

Titre : Inu Shivan, dame de Shtar (Tome 4 sur 4 – Shtar)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Inu Shivan, dame de Shtar

« En ce troisième jour d’ankeram, Yeker avait quitté depuis plusieurs heures l’horizon des mimosées géantes, chauffant avec ardeur l’atmosphère ochracée au-dessus des arborescences artificielles d’Eshestro. Au sommet de la plus haute d’entre elles, dans la salle en hémicycle incluse à l’intérieur d’un prodigieux ensemble de moyens audio-visuels, quatre représentants de chacun des mondes fédérés, moins la Terre, suivaient le déroulement de la 630e Étoile Régatonne.
Les observateurs spécialisés formés en trois équipes, couvraient les trente heures du jour phlamien en se relayant devant les écrans. Ils recevaient directement les informations sur la compétition enregistrées par les caméras des juges-arbitres et celles des navires concurrents.
Pour la première fois depuis que l’Étoile Régatonne avait été conçue, soit depuis 2 520 années fédérales, les observateurs ne se trouvaient pas seuls dans la cité aérienne interplanétarisée. Le Pouvoir Fédéral, cette entité occulte dont l’existence n’était pas démontrable, venait d’y déléguer plusieurs archontes. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Inu Shivan, dame de Shtar – Shtar. »

Défi dans l’uniformité par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Défi dans l’uniformité

Titre : Défi dans l’uniformité (Tome 3 sur 4 – Shtar)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Défi dans l’uniformité

« Ophus, Seigneur Régatan d’Evan, le plus célèbre des champions de skoll, glissa ses longues jambes musclées dans le survêtement moelleux qui isolerait son corps athlétique de la rude enveloppe du scaphandre spatial. Il soigna chaque mouvement, conscient de la surveillance impitoyable des caméras électroniques transmettant en continu le moindre de ses gestes jusqu’au Centre de Diffusion de la Fédération. Il n’ignorait pas que des milliards de fanatiques portaient en ce moment même des écussons, des cravates, des chemises, voire des sous-vêtements ornés de son nom ou de son portrait, de face et de profil, dans la gamme la plus étonnante des couleurs perceptibles.
Il honorait ainsi de son image ou de son sigle une lourde mamelle sous un calicot, une croupe dont l’ondulation rythmée faisait vivre ses traits imprimés sur le satin, un pendentif à trois crédits ballottant au creux d’une maigre poitrine androgyne, une énorme bague de souteneur médio-évanide et des milliers de différents objets devenus emblèmes par le miracle de l’inspiration de leurs créateurs. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Défi dans l’uniformité – Shtar. »

L’étoile régatonne par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de L’étoile régatonne

Titre : L’étoile régatonne (Tome 2 sur 4 – Shtar)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de L’étoile régatonne

« Shan leva les yeux au-dessus du menu qui apparaissait faiblement lumineux sur le lecteur pivotant, et pour la troisième fois depuis qu’ils s’étaient installés à leur table, découvrit le regard mauve, posé avec insistance sur le sien. Il tenta de nouveau un discret contact télépathique sans obtenir plus de résultat que précédemment et, laissant apparaître une moue d’incompréhension, reporta son attention sur Pietr qui marmonnait les principaux titres décryptés sur le menu :
— … Perles de Sirius en robe de Safara… Bouquet gorgonel à la sauce Phlamide… Râble de shenec aux hydrines de Mars… Rouelles d’antacones au coulis de Véga… Animelles en lamelles aux gousses jumelles…
— Hein ? s’étonna Shan en ouvrant tout grands ses yeux gris.
— Le dernier, c’est de mon cru. Pas mal, hein ? Mais ce chef a de ces trouvailles ! Si seulement, quelque part… en queue de liste… en supplément… je ne sais pas, moi… n’importe où… je pouvais lire qu’il sait préparer le borchtch et les blennies ! Tiens ! Caviar du fleuve Réal d’Agathille !… Caviar !… Non mais, tu as entendu ? Caviar… »

Extrait de : J.L et D. Le May. « L’Étoile Régatonne – Shtar. »

Il était une voile parmi les étoiles par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Il était une voile parmi les étoiles

Titre : Il était une voile parmi les étoiles (Tome 1 sur 4 – Shtar)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1976
Editeur : Fleuve noir

Première page de Il était une voile parmi les étoiles

« — Vous avez demandé à nous voir, Cartan. Nous vous écoutons.
— Oui… Il m’a semblé que vous pourriez être intéressés. Notez cependant que vous ne devez pas vous croire obligés de traiter avec moi. Je vous ai accordé la priorité, en raison de nos bonnes relations.
— Nous allons pouvoir juger, si vous le voulez bien.
— D’accord. Mais ne vous gênez surtout pas, j’ai preneur à n’importe quel prix.
— Vous vous répétez. Votre temps est précieux, je n’en doute pas et le nôtre ne l’est pas moins.
— Oh moi !… J’ai tout mon temps et, comme je vous le disais, ne vous créez aucune obligation. Je ne suis pas embarrassé. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Il était une voile parmi les étoiles – Shtar. »

Stellan par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Stellan

Titre : Stellan (Tome 3 sur 3 – Shark Ergan)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1974
Editeur : Fleuve noir

Première page de Stellan

« Nous avons donc persisté, après maintes confuses réflexions, bousculant les habitudes, pestant contre les critiques tout en utilisant ces dernières contre les premières, afin de poursuivre le cycle des Eremides.

Les aventures de celui que nous baptisâmes Stellan pour que son nom soit prononçable par des lèvres humaines des régions solariennes, paraissent de nature à susciter la discussion. Certains ont tendance à défendre une voie identique à la sienne, d’autres refusent d’admettre l’irrationnel et l’irraisonnable de l’homme. Pour beaucoup, ce qui est la décision du début devrait être conclusion à la fin, pour d’autres et nous appartenons évidemment à cette orientation philosophique, la caractéristique essentielle de l’être intelligent, c’est la faculté de changer de voie, de rythme, d’objectif, voire d’opinion.

Mais nous continuons le cycle des Eremides parce qu’il occupe une place importante dans le Codex Ygien Eremental et que certaines des aventures tissées par ses différents héros ont un caractère d’originalité qui séduit les incorrigibles voyageurs rêveurs que nous sommes. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Stellan – Shark Ergan. »

Dame Lueen par Jean-Louis et Doris Le May

Fiche de Dame Lueen

Titre : Dame Lueen (Tome 2 sur 3 – Shark Ergan)
Auteur : Jean-Louis Le May et Doris Le May
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Dame Lueen

« Bleu, le ciel trop clair au zénith et devenant de la teinte délicate de la lavande des adrets avant de prendre la luminosité des pervenches pour, finalement, se fondre à l’horizon du sud avec l’indigo profond de la mer.

Rouges, les montagnes, mais d’une teinte contenant toutes les nuances de cette couleur chaude et heureuse, active et tonique, depuis le pourpre des failles humides comme des lèvres de jeune fille jusqu’à l’ocre presque jaune des pics déchiquetés par l’action du gel, du vent et de la foudre, en ordre indifférent.

Sombres, les vallées sinueuses, sans que l’on puisse définir avec exactitude si la dominante frôle le vert, comme pousse à le croire l’instinct qui sait discerner le dessin des forêts couvrant les pentes et les fonds d’un manteau en lambeaux, ou s’il convient plutôt de chercher la vérité dans les bruns subtils, mélange de pigmentations diverses fondues par l’éloignement et l’altitude sous un manteau translucide de brumes de chaleur. »

Extrait de : J.L et D. Le May. « Dame Lueen – Shark Ergan. »