Étiquette : Mango

 

Nouvelle aurore par J.-P. Andrevon

Fiche de Nouvelle aurore

Titre : Nouvelle aurore
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2009
Editeur : Mango

Première page de Nouvelle aurore

« — Attention, il y a quelque chose, là-dessous…

À travers les verres embués de ses lunettes protectrices, Azir lève les yeux vers son compagnon pour lui adresser une grimace interrogative. Il n’a pas compris l’avertissement à cause du vacarme intense régnant dans la galerie.

Schoufff-schoufff-schoufff-schoufff…
Srrrriii… Srrrriii… Srrrriii…
Gdouc-gdouc-gdouc-gdouc-gdouc…

Partout, les engins d’excavation maniés par les Terriers de l’équipe 733 halètent, grondent, grognent, soupirent. La vapeur fuse des tuyaux sous pression, s’échappe des générateurs d’énergie, à l’étanchéité douteuse, se disperse à partir des multiples outils de forage qui tressautent sans relâche dans les mains des excavateurs. Mêlée aux éclats arrachés à la gangue, elle forme une dense poussière blanche qui se cristallise aussitôt avant de pleuvoir sur le sol en minuscules billes de glace. Résultat : on n’y voit rien à dix pas. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Nouvelle Aurore. »

L’exilé de Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de L’exilé de Gandahar

Titre : L’exilé de Gandahar (Tome 6 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2005
Editeur : Mango

Première page de L’exilé de Gandahar

« Où il est question d’une petite partie de pêche

Artrus se pencha, au risque de tomber par-dessus bord. Sa barcasse, du nom plutôt prétentieux de Perce-Écume, avait été démâtée et réduite à l’état d’épave par la tempête de la nuit. Elle tangua sous son poids confortable. Le pêcheur cligna des yeux dans l’intense lumière de l’après-midi qui cinglait l’eau à coups redoublés, semant à sa surface des milliards de lentilles d’or. Il ne savait pas où il était et, dans toutes les directions, la mer se montrait pareillement dénuée du moindre repère émergé.
Il était perdu. Complètement perdu.

Artrus se redressa, se massa les reins. C’était un homme dans le milieu de l’âge, bâti en force bien que la graisse gagnât. Sa peau, d’un mauve bleuté, dénotait le natif des marges océanes du nord de Gandahar. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – L’exilé de Gandahar. »

Les rebelles de Gandahar par J.-P. Andrevon

Fiche de Les rebelles de Gandahar

Titre : Les rebelles de Gandahar (Tome 5 sur 6 – Gandahar)
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2002
Editeur : Mango

Première page de Les rebelles de Gandahar

« Où une menace étrange apparaît dans le cielde Gandahar

Le ciel émeraude était, ce matin-là, d’une pureté de cristal au-dessus du palais Pointu.

C’était une des deux raisons pour lesquelles Fram Dellaversor, renversé dans son fauteuil d’observation, avait collé un de ses yeux, le droit, à l’oculaire de la lunette astronomique levée vers les nues. La seconde était que Fram avait pour travail de scruter le ciel ; conséquemment, jour après jour et jusqu’à une heure avancée de la nuit, enfermé dans l’observatoire situé au tout dernier niveau du palais, il observait. Car le jeune homme aux longs cheveux couleur paille et vêtu d’une tunique bleu sombre incrustée d’étoiles dorées était l’astronome en chef de la reine Ambisextra. Une fonction d’autant plus importante que Fram, tout chef qu’il était, n’avait que lui-même à commander, n’ayant personne sous ses ordres. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Gandahar – Les rebelles de Gandahar. »

Projet Oxatan par F. Colin

Fiche de Projet Oxatan

Titre : Projet Oxatan
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2002
Editeur : Mango

Première page de Projet Oxatan

« Les plaines de Mars.

Couleur : rouge sang.

À l’horizon, les premiers feux du soleil achèvent de mettre l’aube en lambeaux. Notre vaisseau file au-dessus du désert, loin du Bunker, loin du cratère, loin du lac Noir et de la pyramide. Notre paradis n’est plus qu’un souvenir. Diana est morte. Jester est mort. Mademoiselle Grâce est morte.

Jamais je n’aurais imaginé que les choses se termineraient ainsi.

À mes côtés, Phyllis reste muette comme une tombe. Les joues mouillées de larmes, notre pilote se mord les lèvres, reniflant, le regard fixe. Et puis il y a moi, moi, indemne, mon naviborg sur les genoux. Je viens d’écrire la dernière ligne de mon journal.

Où allons-nous ? Je l’ignore. Vers la ville, sans doute. Deimos II. La civilisation.

Je sais, je pourrais me retourner.

Je pourrais me retourner et fermer les yeux, rêver une dernière fois de la forêt, l’endroit où nous avons vécu et qui existera encore longtemps après que nous aurons disparu. Je pense à ce que nous laissons derrière nous. »

Extrait de : F. Colin. « Projet Oxatan. »

Les enfants de la lune par F. Colin

Fiche de Les enfants de la lune

Titre : Les enfants de la lune
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2001
Editeur : Mango

Première page de Les enfants de la lune

« Tout commença un matin d’hiver 1942. J’avais treize ans cette année-là. Nous vivions seuls, mémé Yvonne et moi, dans un petit trois-pièces de l’île Saint-Louis, presque en face de la vieille église.

Le 23 décembre avait pris sa place sur l’éphéméride, et les jours s’en allaient comme des feuilles mortes. Les vacances commençaient, l’hiver s’était installé pour de bon. Je regardais au-dehors. La neige était tombée toute la nuit, et personne n’avait encore pris la peine de déblayer la rue Saint-Louis-en-l’Île. Rien de très étonnant à cela. Après tout, Paris était occupé depuis plus de deux ans et demi, et comme le répétait souvent mémé Yvonne, tout était devenu beaucoup plus compliqué depuis que les chars allemands étaient entrés dans Paris. Ça, j’étais bien placé pour le savoir : mémé était paralysée des deux jambes, clouée sur un fauteuil roulant, et pour tout ce qui concernait le monde extérieur, elle s’en remettait entièrement à moi. »

Extrait de : F. Colin. « Les enfants de la Lune. »

Le mensonge du siècle par F. Colin

Fiche de Le mensonge du siècle

Titre : Le mensonge du siècle
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2004
Editeur : Mango

Première page de Le mensonge du siècle

« Salut ! Je m’appelle Jason Palomino, j’ai quatorze ans, et je suis le héros de ce livre. Mon éditeur m’a dit que j’étais censé me présenter dès la première page, alors voilà, c’est fait. Si vous voulez en savoir plus, une seule solution, vous farcir ces deux cent cinquante pages. Je sais, c’est dur. Et je vous entends déjà râler : Hé, Palomino ! Où est-ce que t’as été chercher que ton histoire pouvait nous intéresser ? La réponse est simple.

Ce n’est pas mon histoire.

C’est la vôtre.

Oui. Vous avez bien lu. Ce livre raconte un truc monumental qui s’est passé il y a peu de temps et qui concerne chacun de vous très personnellement. Le problème, c’est que vous avez complètement oublié. Bizarre, non ?

Rassurez-vous, vous allez vite comprendre.

Donc, je m’appelle Jason. Aujourd’hui, ce nom ne vous dit plus rien, et c’est tout à fait normal. »

Extrait de : F. Colin. « Le mensonge du siècle. »

La fin du monde par F. Colin

Fiche de La fin du monde

Titre : La fin du monde
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2009
Editeur : Mango

Première page de La fin du monde

« Au moment où mon portable vibre en sonnant (un morceau de rock bluesy dont je n’ai jamais réussi à me rappeler le titre), je suis affalé sur la pelouse de Madrona Park à Seattle devant le lac Washington et la tête de Lauren est posée sur ma poitrine, ses cheveux en corolle sur mon T-shirt Sorry about what happens later, ce qui fait que j’hésite un moment à répondre – avant de voir le nom de mon père apparaître sur l’écran.

— Allô ?

Lauren s’est redressée. Avec un soupir, je m’assieds à mon tour. Devant nous, fragile dans les brumes, se détache la grandiose silhouette du mont Rainier qui, un de ces quatre, entrera sûrement en éruption et nous engloutira tous.

— Jim ? C’est papa.

— Hey ! Quoi de neuf en Palestine ?

— Je suis au Caire, en fait.

— Et ce n’est pas en Palestine ?

— Jim, as-tu des nouvelles de ta sœur ? »

Extrait de : F. Colin. « La fin du monde. »

Cyberpan par F. Colin

Fiche de Cyberpan

Titre : Cyberpan
Auteur : F. Colin
Date de parution : 2003
Editeur : Mango

Première page de Cyberpan

« Nous habitons une ville appelée Harmony.

Harmony, vous connaissez ? « La cité de vos rêves ».

Nous sommes cinquante mille, pas un de plus, logés dans des villas en préfabriqué blanc, avec des patios blancs et de longues baies vitrées qui reflètent l’océan.

Il y a de la verdure, des piscines aux eaux turquoise ou grenat, des pelouses parfaites, des arbres artificiels, des routes impeccables. Il y a des jets d’eau et des haut-parleurs, une musique légère, inoffensive, des publicités gazouillant à un niveau quasi imperceptible et des diffuseurs de parfum réglés sur fréquence tropicale.

Tout ça est protégé par un mur de six mètres de haut, avec tourelles de contrôle, détecteurs infrarouges et miradors robotisés. De l’autre côté : le NeoGhetto, le quartier des parias, des exclus, à perte de vue. Ce qui se passe là-bas ne nous concerne pas. »

Extrait de : F. Colin. « Cyberpan. »

Les bonbons de l’épouvante par Gudule

Fiche de Les bonbons de l’épouvante

Titre : Les bonbons de l’épouvante
Auteur : A. « Gudule » Liger-Belair
Date de parution : 2000
Editeur : Mango

Première page de Les bonbons de l’épouvante

« Une si jolie petite confiserie

— R’voir, m’man !

— Bonne journée, mon chéri !

Bonne journée ! Ça, c’est un trait d’humour noir typiquement maternel. Si Julien n’était de si mauvaise humeur, il ricanerait : le trajet de l’école dans le petit matin d’hiver, il ne connaît rien de plus affreux.

« On devrait faire comme les ours : hiberner jusqu’au printemps, pense-t-il amèrement. C’est inhumain de devoir plonger dans le froid et l’obscurité quand on n’a qu’une seule envie : se blottir au chaud sous sa couette ! »

Et pour quoi faire ? Pour aller affronter des cours sans intérêt, des profs ennuyeux et les moqueries des copains.

Les moqueries, surtout…

Julien soupire. Est-ce sa faute, à lui, s’il est gros ? Si ses joues sont trop pleines, son ventre trop rond ? Aimer les sucreries, le soda et les frites, ce n’est pas un crime, quand même ! »

Extrait de : Gudule. « Les bonbons de l’épouvante. »

La grande alliance par C. Vilà

Fiche de La grande alliance

Titre : La grande alliance
Auteur : C. Vilà
Date de parution : 2010
Editeur : Mango

Première page de La grande alliance

« Bien qu’il eût déjà la stature d’un grand adolescent, Toumani n’avait que treize ans lorsqu’il affronta le lion. Cette épreuve lui valut le titre envié de maître chasseur. Il ne ressentit cependant aucun plaisir à en sortir vainqueur, et n’en tira jamais la moindre gloire. Il ne livra ce jour-là qu’un combat amer et enragé contre le fauve qui venait de prendre la vie de deux des personnes qui comptaient le plus pour lui.
 
Le drame se noua juste après l’heure de la sieste, alors que la mère de Toumani et Bintou, sa meilleure amie, étaient allées puiser de l’eau à la source. Le lion solitaire avait déjà attaqué plusieurs femmes et enfants des environs, mais il ne s’était encore jamais approché du village blotti au creux d’un méandre que le grand fleuve Djoliba dessinait là. Pour cette raison, les habitants ne s’en méfiaient pas. Nul n’avait vraiment modifié ses habitudes face à la menace que représentait le lion. La vie continuait de s’écouler, paisible, jusqu’à cet après-midi où le destin frappa. »

Extrait de : C. Vilà. « La grande alliance. »