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Créateur d’étoiles par O. Stapledon

Fiche de Créateur d’étoiles

Titre : Créateur d’étoiles
Auteur : O. Stapledon
Date de parution : 1937
Traduction : B. André
Editeur : NEO

Première page de Créateur d’étoiles

« La Terre

Le point de départ

Une nuit d’amertume, je sortis sur la colline. La bruyère sombre entravait mes pas. En bas défilaient les lumières des faubourgs. Les fenêtres, rideaux tirés, étaient comme des yeux clos, tournés vers la vie
intérieure des rêves. Au-delà du noir horizon de la mer, un phare palpitait. Au-dessus de ma tête, l’obscurité.

J’apercevais notre maison, notre îlot dans les tumultueux et âpres courants du monde. Là, pendant quinze ans, nous deux, si différents, avions vécu dans un soutien et un enrichissement mutuels, dans une symbiose étroite. Là, nous avions fait les projets de chaque jour, subi les hasards et les heurts de la journée. Là s’empilaient les « lettres à répondre », les chaussettes à raccommoder. Là, les enfants étaient nés. Là, sous ce toit, nos deux vies, se heurtant parfois, se reconnaissaient une : une vie plus grande, plus consciente que l’une ou l’autre seule. »

Extrait de : O. Stapledon. « Créateur d’étoiles. »

Germes de vie par J. Taine

Fiche de Germes de vie

Titre : Germes de vie
Auteur : J. Taine
Date de parution : 1931
Traduction : E. et A. Glatigny
Editeur : NEO

Première page de Germes de vie

« LA « VEUVE NOIRE »

« Défense d’entrer. Danger. » Peint en lettres rouges sur une porte d’acier vert, ce laconique avertissement avait pour but d’ôter aux curieux l’envie de pénétrer dans le laboratoire où des courants de vingt millions de volts pouvaient être mis en jeu.

Le laboratoire, simple cube de béton armé, aurait pu être pris par le profane pour une usine moderne, à ce détail près qu’il n’avait pas de fenêtres. Ce n’était pas là aberration d’architecte fantaisiste : certaines expériences devaient en effet se poursuivre dans l’obscurité, ou dans la demi-pénombre d’un éclairage spécial, soigneusement filtré. Cette absence de fenêtres donnait au massif bloc rectangulaire un aspect particulièrement sévère, mais pour les hardis pionniers de la fondation Erikson qui y domptaient les éclairs d’une foudre artificielle, le labo était plus beau qu’un Parthénon dans sa radieuse jeunesse. »

Extrait de : J. Taine. « Germes de vie. »

H. P. Lovecraft par L. Sprague de Camp

Fiche de H. P. Lovecraft

Titre : H. P. Lovecraft
Auteur : L. Sprague de Camp
Date de parution : 1975
Traduction : R. D. Nolane
Editeur : NEO

Première page de H. P. Lovecraft

« Je n’ai jamais connu H. P. Lovecraft et cela pour deux raisons. La première, c’est que je n’ai commencé à écrire sérieusement que l’année qui suivit sa mort, survenue en 1937. La seconde, c’est que je n’ai lu régulièrement Weird Tales, son principal débouché professionnel, qu’environ dix ans plus tard. Et pourtant… Durant l’été 1932, je fus de passage à Boston, à une heure de chez lui, pour suivre des cours au M.I.T. Si j’avais su…
Entre 1946 et 1960, j’appris peu à peu des choses sur Lovecraft, ainsi, d’ailleurs, que sur les autres membres du cercle Lovecraft/ Weird Tales, en particulier Robert E. Howard. J’aimais ce qu’écrivait Lovecraft, bien sûr, mais les histoires de Howard se rapprochaient plus de l’aventure fantastique épique que j’adorais lire et écrire. Plus tard, je fus même chargé de compléter, de réécrire et de réunir un certain nombre de récits inédits de Howard ; mais cela est une autre histoire… »

Extrait de : L. Sprague De Camp. « H. P. Lovecraft. »

La nef d’Antim par J. Williamson

Fiche de La nef d’Antim

Titre : La nef d’Antim
Auteur : J. Williamson
Date de parution : 1942
Traduction : C. Renard
Editeur : NEO

Première page de La nef d’Antim

« Sur cette planète morte qu’était Pallas se trouvait une minuscule parcelle de vie : Pallasport, rude ville de frontière, dressée sur un pic montagneux où la technique des hommes avait adapté des champs paragravitiques et placé une mince couche d’air synthétique. Peuplée d’aventuriers sans patrie, cette ville neuve et exubérante, aux couleurs criardes, n’en était pas moins la capitale de tous les astéroïdes dispersés qui, tous, appartenaient au Mandat du Haut Espace.

C’est là qu’arriva Rick Drake par un matin de mars 2190. Il avait voyagé sur le Planetania et venait de la Terre où il avait obtenu son titre d’ingénieur de l’Espace après avoir passé quatre années à Hélioville. Maintenant, il était de retour, ayant pour tout bagage ses diplômes flambant neufs et ses rêves audacieux, pour construire un berceau d’Antim.

Il lui fallut longtemps pour sortir du vaisseau, sous la surveillance pointilleuse de l’équipe d’abordage. Il dut faire son rapport, vérifier son matériel et son scaphandre mobile, et attendre ensuite que tous les passagers payants soient sortis. »

Extrait de : J. Williamson. « La nef d’Antim. »

Les imaginox par R. F. Jones

Fiche de Les imaginox

Titre : Les imaginox
Auteur : R. F. Jones
Date de parution : 1951
Traduction : C. Say, M. Poulain
Editeur : NEO

Sommaire de Les imaginox

  • Les imaginox
  • Modèles perfectionnés
  • Les parasites
  • Inventions
  • Météo
  • La salle des enfants

Première page de Les imaginox

« C’était une petite boutique à la façade étroite, située tout en bas d’une des rues transversales de Curran City, portant le nom de Horril Street. Ces insignifiantes ruelles, autour desquelles avait grandi le luxe de la cité, semblaient n’être que le cœur sans valeur d’une magnifique perle. Parmi les citoyens importants, riches et honorés de la ville, il y en avait bien peu à savoir où se situait cette rue, moins encore à connaître la petite boutique à la façade étroite. Mais les enfants de Curran City étaient tous familiers de la rue et de la boutique : C’était celle du fabricant de jouets, le Père Joujou.

On ne lui connaissait aucun autre nom. Il avait demandé aux enfants de l’appeler simplement le Père Joujou. Les enfants ne lui avaient pas refusé ce titre, car c’était certainement le meilleur fabricant de jouets de tout le Système.

Oui, ses jouets étaient vraiment des jouets. Mais il n’y avait que les enfants – ou quelque rare adulte ayant conservé les simples croyances de l’enfance – à pouvoir trouver une joie à la contemplation des petits « Imaginox » informes qu’il vendait. Pour ceux-ci, cependant, les vilaines figurines devenaient vivantes, formaient un monde nouveau où pouvaient se réaliser toutes les aventures, tous les romans rêvés par les enfants de n’importe quel monde. Ceux qui avaient perdu la mentalité enfantine, pourtant, ne voyaient là que des objets grossiers et insignifiants. »

Extrait de : R. F. Jones. « Les imaginox. »

Les voix de l’asphalte par P. K. Dick

Fiche de Les voix de l’asphalte

Titre : Les voix de l’asphalte
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 2007
Traduction : N. Richard
Edition : NEO

Première page de Les voix de l’asphalte

« La matinée du jeudi 5 juin 1952 s’annonçait radieuse et chaude. La lumière du soleil faisait scintiller la pellicule de rosée qui recouvrait les magasins et les rues. L’humidité chatoyante de la nuit s’évaporait au-dessus des pelouses en direction du verre bleuté du ciel. C’était un ciel de début de matinée ; bientôt le soleil le ferait disparaître. Une brume blanche, lugubre, lourde comme une chape, viendrait de la baie de San Francisco et resterait en suspens au-dessus du monde. Mais il n’était que huit heures et demie ; le ciel avait encore deux heures à vivre.
Jim Fergesson abaissa gaiement les vitres de sa Pontiac et, passant le coude au-dehors, se pencha pour inspirer de bonnes bouffées d’air humide. Il quitta Cedar Street et entra dans le parking à moitié désert, appréciant d’un regard bienveillant, quoique terni par une récente indigestion et l’état d’épuisement nerveux dans lequel il était, les rayons de soleil qui dansaient sur les graviers et la chaussée. Il se gara, coupa le moteur, et resta un moment assis pour allumer son cigare. »

Extrait de : P. K. Dick. « Les voix de l’asphalte. »

Wild Bill Clanton par R. E. Howard

Fiche de Wild Bill Clanton

Titre : Wild Bill Clanton
Auteur : R. E. Howard
Date de parution : 1983
Traduction : F. Truchaud
Editeur : NEO

Sommaire de Wild Bill Clanton

  • Le démon des mers du Sud
  • Mutinerie à bord
  • Le coeur pourpre d’Erlik
  • Le dragon de Kao Tsu
  • Le grog du meurtrier
  • Le sang du désert
  • Les canons de Khartoum
  • Les filles de la haine

Première page de Le démon des mers du Sud

« L’aube commençait à dissiper les volutes du brouillard recouvrant les eaux du Pacifique sud et la mer était calme, mais un véritable typhon faisait rage dans la cabine du Saucy Wench (1).Ce vacarme était le fait, pour la plus grande part, du capitaine Harrigan… doué d’une éloquence tonitruante et d’une voix puissante… Ses jurons sulfureux étaient ponctués par des coups retentissants, assenés par son poing velu sur la table qui le séparait de Raquel O’Shane – sur qui il appelait de toutes ses forces la damnation et la destruction – et cette dernière lui répondait avec une éloquence tout aussi sonore. À eux deux ils faisaient un tel boucan qu’ils n’entendirent pas l’exclamation soudaine qui retentit sur le pont, au-dessus de leurs têtes. »

Extrait de : R. E. Howard. « Wild Bill Clanton. »

Vulmea le pirate noir par R. E. Howard

Fiche de Vulmea le pirate noir

Titre : Vulmea le pirate noir
Auteur : R. E. Howard
Date de parution : 1976
Traduction : F. Truchaud
Editeur : NEO

Sommaire de Vulmea le pirate noir

  • Les épées de la Fraternité rouge
  • La vengeance de Vulmea le noir
  • Les pirates du temple maudit

Première page de Les épées de la Fraternité rouge

« Les hommes peints
 
Un instant plus tôt, la clairière était déserte ; à présent, un homme se dressait, sur le qui-vive, à l’orée des buissons. Pas un bruit n’avait averti les écureuils roux de sa venue, mais les oiseaux qui voletaient dans le soleil, apeurés par cette apparition soudaine, s’enfuirent à tire-d’aile, en une nuée criarde. L’homme, la mine renfrognée, regarda vivement derrière lui, vers le sentier qu’il avait emprunté, comme s’il craignait que leur essor n’eût trahi sa présence. Puis il s’avança dans la clairière d’un pas précautionneux. Grand et puissamment bâti, il se déplaçait avec l’aisance souple d’un couguar.
Il était nu à l’exception d’un bout d’étoffe autour de ses reins ; ses bras et ses jambes, couverts de boue séchée, avaient été griffés par les ronces. Un pansement maculé de brun était noué autour de son bras gauche aux muscles épais. Sous sa crinière hirsute et noire, son visage était creusé et décharné ; ses yeux flamboyaient comme ceux d’un animal blessé. Il boitait légèrement en suivant le sentier qui traversait l’éclaircie. »

Extrait de : R. E. Howard. « Vulmea le pirate noire. »

Sonya la rouge par R. E. Howard

Fiche de Sonya la rouge

Titre : Sonya la rouge
Auteur : R. E. Howard
Date de parution : 1973
Traduction : F. Truchaud
Editeur : NEO

Sommaire de Sonya la rouge

  • Sonya la rouge
  • Le lion de Tibériade
  • Les cavaliers de l’armaguedon

Première page de Sonya la rouge

« — Ces chiens sont-ils convenable vêtus et gavés ?
— Oui, Protecteur des Croyants.
— Alors qu’on les emmène et qu’ils rampent devant la Présence.
Et c’est ainsi que les ambassadeurs, pâles après des mois d’emprisonnement, furent conduits devant le trône de Soliman le Magnifique, sultan de Turquie, et le plus puissant monarque en un temps de puissants monarques. Sous le grand dôme pourpre de la salle royale brillait le trône devant lequel le monde entier tremblait, lambrissé d’or et incrusté de perles. La fortune d’un empereur en gemmes adornait le dais de soie d’où pendait un rideau de perles chatoyant qui se terminait sur une frise d’émeraudes. Celles-ci formaient comme un halo de gloire au-dessus de la tête de Soliman. Pourtant la splendeur du trône pâlissait auprès de la silhouette étincelante, assise sur celui-ci, parée de pierreries et coiffée d’un turban serti de diamants et surmonté d’une plume d’aigrette. »

Extrait de : R. E. Howard. « Sonya la rouge. »

Le rebelle par R. E. Howard

Fiche de Le rebelle

Titre : Le rebelle
Auteur : R. E. Howard
Date de parution : 1989
Traduction : F. Truchaud
Editeur : NEO

Première page de Le rebelle

« Il ne pouvait s’empêcher d’entrer de bon cœur dans la partie, malgré son attitude cynique envers toutes les activités du collège. Il se sentait quelque peu honteux de cet enthousiasme irrépressible et la plupart du temps il essayait de s’abstraire au milieu de cette agitation et de considérer joueurs et spectateurs du regard froid de l’observateur indifférent. Mais il constatait toujours que c’était impossible, et il en rendait responsable son tempérament fougueux de Celte. En tout cas, quelle que fût la compétition, il ne tardait pas à se ranger d’un côté avec une partialité avouée, et c’est pourquoi il hurlait à présent comme un Indien sur le sentier de la guerre, encourageant l’équipe de Gower-Penn[1]. Ce n’était pas une vague et puérile expression de « l’esprit de collège », il le réalisait confusément, et ce n’était pas une quelconque admiration pour les joueurs de football, qu’il méprisait pour une grande part. Mais  »

Extrait de : R. E. Howard. « Le rebelle. »