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L’anneau-monde par L. Niven

Fiche de L’anneau-monde

Titre : L’anneau-monde (Tome 1 sur 4 – Le cycle de l’Anneau-Monde)
Auteur : L. Niven
Date de parution : 1973
Traduction : J. Polanis
Editeur : Opta

Première page de L’anneau-monde

« LOUIS WU

Au cœur nocturne de Reykjavík, dans l’un des alvéoles d’une rangée de cabines publiques de transfert, Louis Wu surgit à la réalité.
Sa natte, longue d’une trentaine de centimètres, était blanche et brillante comme de la neige artificielle. Sa peau et son cuir chevelu épilé étaient jaune chrome ; les iris de ses yeux étaient d’or, sa toge était bleu roi, avec une somptueuse broderie représentant un dragon doré. À l’instant où il apparut, il arborait un large sourire ouvert sur des dents nacrées d’une forme parfaite, et il faisait un signe de la main. Mais le sourire s’estompa bientôt ; un instant plus tard il avait disparu, et le visage s’affaissa comme un masque de caoutchouc en train de fondre. Louis Wu accusait son âge.
Il observa pendant un moment le flot mouvant de la ville les gens qui se matérialisaient dans les cabines, arrivant d’endroits inconnus ; les groupes qui passaient en marchant, maintenant que les trottoirs mécaniques, ici, étaient arrêtés pour la nuit. Puis les horloges se mirent à sonner vingt-trois heures. Louis Wu redressa les épaules et sortit se mêler au monde. »

Extrait de : L. Niven. « Le cycle de l’Anneau-Monde – L’Anneau-Monde. »

Ox par P. Anthony

Fiche d’Ox

Titre : Ox (Tome 3 sur 3 – Omnivore)
Auteur : P. Anthony
Date de parution : 1976
Traduction : D. Lemoine
Editeur : Opta

Première page d’Ox

« TRIO

 Cela avait un poli noir et luisant, de grosses chenilles, une lame tournoyante… Et c’était rapide. C’était apparemment une machine, mais elle n’était manifestement pas au service de l’homme.
Veg tira dessus avec son fulgurateur. La charge projetée aurait dû chauffer le métal jusqu’à l’explosion et en arracher un morceau. Mais la peau polie se contenta de projeter quelques étincelles et d’émettre une brève lueur rouge. La créature pivota avec une agilité consternante et se dirigea à nouveau vers lui, la lame en avant.
Veg recula d’un bond, saisit une longue barre à mine et la plongea dans la lame tournoyante.
« Essaye un peu ça ! » s’écria-t-il, protégeant ses yeux contre la fragmentation prévisible. »

Extrait de : P. Anthony. « Omnivore – OX. »

Omnivore et Orn par P. Anthony

Fiche d’Omnivore et Orn

Titre : Omnivore (Tome 1 sur 3 – Omnivore)
Titre : Orn (Tome 2 sur 3 – Omnivore)
Auteur : P. Anthony
Date de parution : 1973
Traduction : J. Parsons
Editeur : Opta

Sommaire d’Omnivore et Orn

  • Omnivore
  • Orn

Première page d’Omnivore

« Une miche de pain

Au nord des monts Appalaches subsiste une étendue de nature sauvage. Subble confronta la topographie du terrain qu’il apercevait avec ce qu’il en connaissait d’après les cartes et dirigea son avion vers un endroit où il allait pouvoir atterrir sans heurt, tout près d’un bouquet de conifères hérissés d’aiguilles. Quand il sauta à terre, il se sentit environné par l’odeur caractéristique de la résine, et ses pieds firent crisser des aiguilles en train de pourrir, accumulées la depuis des dizaines d’années.
Le heurt régulier de l’acier sur un tronc de bois dur l’amena à dépasser un bouleau à l’aspect tourmenté et à pénétrer dans un sous-bois de hêtres élevés. La forêt, avec son aspect désordonné, était plutôt agréable. Il se disait qu’il restait peu sur la Terre d’endroits aussi proches de la Nature primitive. »

Extrait de : P. Anthony. « Omnivore – Omnivore. »

Première page d’Orn

« Orn

Orn se réveilla épuisé. Son corps était froid et comme collant, et ses muscles semblaient devoir le trahir. Il ne parvenait pas à se rappeler comment il était arrivé là, mais il sentait qu’il n’était pas à l’abri d’une certaine déroute de tous ses sens.
Quelque chose n’allait pas. Il leva la tête et s’efforça d’ouvrir les yeux, qui avaient été collés par une substance gluante. Tout d’abord l’éclat du jour le blessa ; puis, ses yeux sensibles s’adaptant d’eux-mêmes pour se protéger, il ne perçut plus qu’une faible lueur. Il était dans la pénombre d’une caverne, au début ou à la fin de la journée. C’était tout ce qu’il pouvait saisir, en se remémorant le cycle qui avait précédé sa propre vie.
Il était inconfortablement étendu en travers de la pierre froide. Il glissa maladroitement sous son corps quatre membres collants, puis, son assurance revenant graduellement, il se leva pour se tenir sur deux d’entre eux. »

Extrait de : P. Anthony. « Omnivore – Orn. »

Université galactique par P. Anthony

Fiche d’Université galactique

Titre : Université galactique
Auteur : P. Anthony
Date de parution : 1970
Traduction : P. Alpérine
Editeur : Galaxie / Opta

Première page d’Université galactique

« QUAND arriva son tour, il entra dans la cabine et attendit, avec une certaine appréhension, qu’elle commence à fonctionner. Derrière lui un panneau se ferma hermétiquement en grinçant.

L’intérieur était sombre et il y régnait une insupportable chaleur, qui le fit ruisseler de la tête aux pieds. Puis la température tomba si brutalement que la sueur se figea sur sa peau en écailles glacées qui le firent frissonner. Une éclatante lumière l’éblouit, pour se fondre aussitôt en une obscurité complète. Une gamme de bruits variés l’assourdit, puis un écrasant silence l’oppressa. Une série d’irritations lui picota le nez. Il éternua.

Et ce fut soudain le printemps sur la pente d’une colline tapissée de trèfle, avec des bouffées de nectar et un ronronnement de bourdons. L’air frais était vivifiant. La cabine venait de s’adapter au métabolisme du candidat. »

Extrait de : P. Anthony. « Université galactique. »

Zodiacal par P. Anthony

Fiche de Zodiacal

Titre : Zodiacal
Auteur : P. Anthony
Date de parution : 1969
Traduction : F. Serph
Editeur : Opta

Première page de Zodiacal

« Ivo ne se rendit d’abord pas compte qu’il était suivi. Cependant une petite expérience le lui confirma : où qu’il aille, l’étranger allait.
Il avait remarqué l’homme, blême, gras et suant, dans une cafétéria, et n’en avait rien pensé jusqu’à ce que la répétition du fait fasse parvenir le problème jusqu’à son conscient. Il était, maintenant, alarmé.
Ivo était un mince jeune homme de vingt-cinq ans aux cheveux noirs et courts, avec des yeux marron et une peau bronzée. Il aurait pu se confondre sans attirer particulièrement l’attention avec la population de pratiquement n’importe quelle grande cité du monde. En ce moment même, c’est ce qu’il essayait vaillamment de faire – mais le poursuivant ne se laissait pas attendrir.
Ce genre de chose arrivait moins souvent aujourd’hui qu’auparavant, mais Ivo savait que les gens comme lui pouvaient toujours mystérieusement disparaître dans certains endroits du pays. Jusqu’à maintenant, son expérience personnelle n’avait pas dépassé une inexplicable augmentation des prix dans certains restaurants et une soudaine raréfaction des chambres dans les motels. »

Extrait de : P. Anthony. « Zodiacal. » Apple Books.

Le jeu du sang par M. J. Moorcock

Fiche de Le jeu du sang

Titre : Le jeu du sang
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1975
Traduction : S. Hilling
Editeur : Opta

Sommaire de Le jeu du sang

  • Le jeu du sang
  • Passage par L. Isaacs

Première page de Le jeu du sang

« Les trois hommes se rejoignirent enfin dans une ville terrible nommée Migaa, aux confins arides et aveuglants d’un désert. La planète et la ville portaient toutes deux le nom de Migaa, et c’était la planète de la Dernière Chance pour les fugitifs de la Galaxie.
Renark descendit de son croiseur personnel, gêné par l’éclat aveuglant d’un soleil de diamant. Il se fraya un chemin parmi les formes menaçantes d’une centaine d’autres vaisseaux, tandis que, le devançant, son esprit sondait la ville, à la recherche de ses deux amis. Son cerveau entraîné explora les rues et les immeubles, les gens et les choses, jusqu’à ce qu’enfin il les eut localisés, à moins d’un kilomètre, de l’autre côté de la ville.
Il s’éloigna de l’astroport à grands pas et là, il n’y avait pas de fonctionnaires des douanes pour l’arrêter. Il maintenait la forme de ses amis fermement présente à sa pensée tout en se hâtant vers eux. Ils semblaient nerveux, et il se dit qu’ils étaient peut-être engagés dans quelque mauvaise affaire.
Les gens le fixaient avec étonnement quand il passait, grand jeune homme décharné, aux yeux noirs profondément enfoncés dans son long visage sombre et méditatif. Mais ce n’était pas son visage »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Le jeu du sang. »

Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale par M. J. Moorcock

Fiche de Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale

Titre : Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1982
Traduction : D. Hersant, J. Schmitt
Editeur : Opta

Sommaire de Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale

  • Le seigneur des airs
  • Le léviathan des terres
  • Le tsar d’acier

Première page de Le seigneur des airs

« LE FUMEUR D’OPIUM DE L’ILE DE ROWE

Au printemps de l’année 1903, sur le conseil de mon médecin, j’eus l’occasion de visiter cette magnifique et lointaine portion de terre située au milieu de l’océan Indien, que j’appellerai l’île de Rowe. Par suite de surmenage, je me trouvais victime de ce qu’à notre époque les charlatans se plaisent à qualifier d’« épuisement nerveux » ou même de « dépression ». En d’autres termes, j’étais complètement à plat et j’avais besoin d’un long repos très loin de tout. Je possédais quelques intérêts dans la compagnie minière qui constitue l’unique industrie de l’île (si l’on excepte la religion !) ; je savais que le climat de cette île était idéal, tout comme sa situation, ce qui en fait l’un des lieux les plus salubres du monde, à plus de quinze cents miles de toute forme de civilisation. »

Extrait de : M. J. Moorcock. « Les aventures uchroniques d’Oswald Bastable – l’intégrale. »

Les joyaux d’Aptor par S. R. Delany

Fiche de Les joyaux d’Aptor

Titre : Les joyaux d’Aptor
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1968
Traduction : A. Rosenblum
Editeur : Opta

Sommaire de Les joyaux d’Aptor

  • Les joyaux d’Aptor par S. R. Delany
  • Combler un océan par J. F. Bone

Première page de Les joyaux d’Aptor

« ENSUITE, elle fut conduite au bord de la mer.
Comme elle ne se sentait pas très bien, elle s’assit sur un rocher et enfonça la pointe de ses pieds dans le sable humide qui crissait. Elle regarda l’eau, se voûta légèrement : « Je trouve que c’était vraiment affreux ! Je trouve que c’était terrible ! Pourquoi me l’avez-vous montré ? Ce garçon était tout jeune. Quelle raison pouvait-on avoir de lui faire ça ? »
— « Il ne s’agit que d’un film. Nous te l’avons montré pour que tu t’instruises. »
— « Mais c’était le film de quelque chose qui est arrivé réellement ! »
— « Il y a plusieurs années, à plusieurs centaines de kilomètres d’ici. »
— « Mais c’est arrivé ! Vous avez utilisé un faisceau de lumière cohérente pour les espionner et quand l’image est apparue sur l’écran vous l’avez filmée, et… Pourquoi m’avez-vous montré ça ? »
— « Que t’avons-nous enseigné ? »
Mais elle était incapable de réfléchir : il n’y avait dans son cerveau que le film, des gestes violents, des  »

Extrait de : S. R. Delany. « Les joyaux d’Aptor. »

La chute des tours – l’intégrale par S. R. Delany

Fiche de La chute des tours – l’intégrale

Titre : La chute des tours – l’intégrale
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1971
Traduction : M. Demuth
Editeur : Opta

Sommaire de La chute des tours – l’intégrale

  • Prisonniers de la flamme
  • Les tours de Toron
  • La cité des mille soleils

Première page de Prisonniers de la flamme

« Depuis soixante années, silencieux comme le serpent qui dort, il reliait le cœur de Telphar au Palais Royal de Toromon. Des cendres de la cité morte à la capitale de l’île, il unissait les deux villes qui avaient autrefois dominé Toromon et dont une seule subsistait maintenant.
Dans Telphar, il se dressait au-dessus des scories et des voies effondrées. Il escaladait la nuit.
Kilomètre après kilomètre, la frange des ténèbres pâlissait devant le matin et, dans l’ombre imprécise du ruban de transfert, près d’un champ de lave, entre les hautes fougères bruissantes, se déployaient des rangées de cabanes basses et mornes, non loin des mines de tétron.
La pluie fine s’était interrompue un instant auparavant. Les dernières gouttes glissaient au long des colonnes qui soutenaient le ruban de transfert, noir dans la nuit qui s’achevait.
Six hommes d’une taille exceptionnelle apparurent à l’orée de la jungle. Les quatre premiers portaient deux corps inertes. Les deux hommes restés en arrière prirent encore quelque recul pour converser.
« L’autre n’ira pas loin. »
— « S’il réussit, il sera le premier à échapper aux gardes forestiers depuis douze ans. »
— « Peu m’importe qu’il s’échappe. Mais je me demande pourquoi les tentatives deviennent si fréquentes depuis[…] »

Extrait de : S. R. Delany. « La chute des tours – Prisonniers de la flamme. »

Première page de Les tours de Toron

« Sur le carton lisse, les caractères inclinés étaient comme les danseurs minuscules d’un ballet figé :
 
À Sa Grâce la Duchesse de Petra :
« Nous avons un ennemi au-delà de la Barrière »
Vous êtes Invitée à honorer de votre
présence le bal que donnera à l’aube
Son Altesse Royale Uske
pour fêter notre imminente victoire
dans la guerre qui nous oppose à Ketrall
 
Dans cette invitation, deux détails retenaient l’attention : tout d’abord, le carton était lisse et satiné, à l’exception d’une petite surface, tout autour du mot Ketrall, comme si quelque autre nom avait été gratté à cet endroit pour être remplacé par celui-ci. Ensuite, un filament de cuivre était fixé dans le coin inférieur droit. »

Extrait de : S. R. Delany. « La chute des tours – Les tours de Toron. »

Première page de La cité des mille soleils

« Qu’est-ce qu’une cité ?
Il s’en trouve une sur la planète Terre. Une cité isolée entre des mers redoutables, sur une île, non loin d’un continent baigné de radiations mortelles et dont seule une étroite frange a été reconquise. Les plaines d’eau et de terre, silencieuses et figées, composent un empire, l’empire de Toromon, dont la cité de Toron est la capitale.
Au milieu de l’univers, dans une galaxie isolée, il est une autre cité.
Une dent de rocher jaillit du sable sur lequel le soleil double dessine deux ombres. Le ciel est bleu et blanc, le sable, blanc d’écume, avec des ondulations qui, parfois, changent au souffle du vent. Des strates nuageuses s’esquissent au bord de l’horizon. Au bas du versant abrupt d’une dune poudreuse, il y a la cité.
Qu’est-ce que la cité ?
C’est une surface de sable dans laquelle les cris- »

Extrait de : S. R. Delany. « La chute des tours – La cité des mille soleils. »

L’intersection Einstein par S. R. Delany

Fiche de L’intersection Einstein

Titre : L’intersection Einstein
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1967
Traduction : J. Polanis
Editeur : Opta

Première page de L’intersection Einstein

« De la garde à la pointe de ma machette, il y a un tube creux percé de trous. Quand je souffle dans l’embouchure de la poignée, je fais de la musique avec ma lame. Si tous les trous sont bouchés, le son est triste, aussi âpre que peut l’être un son tout en gardant sa douceur. Si tous les trous sont ouverts, le son cascade alentour du métal écrasé, apportant à l’œil comme des flocons de soleil sur l’eau. Il y a vingt trous. Et depuis que je joue de la musique, on m’a traité de fou d’un tas de façons différentes – plus souvent qu’on ne m’a appelé Lobey, qui est mon nom.

À quoi je ressemble ?

Laid, et grimaçant un sourire la plupart du temps. Avec un gros nez, des yeux gris et une grande bouche entassés dans un petit visage brun qui conviendrait à un renard. Et griffonné tout autour de cuivre entortillé en guise de cheveux. J’en taille la plus grande partie tous les deux mois environ avec ma machette. Ça repousse vite. Ce qui est bizarre, car j’ai vingt-trois ans et pas encore de barbe. J’ai la silhouette d’une quille, avec les cuisses, les mollets et les pieds d’un homme (d’un gorille ?) qui serait deux fois plus grand que moi (je mesure à peu près un mètre soixante-quinze) et des hanches en proportion. Il y a eu l’année de ma naissance une éclosion d’hermaphrodites, et les docteurs pensaient que j’en étais peut-être un. Mais j’en doute. »

Extrait de : S. R. Delany. « L’intersection Einstein. »