Étiquette : Presses Pocket
Le masque par Stanislas Lem
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Fiche de Le masque
Titre : Le masque
Auteur : Stanislas Lem
Date de parution : 1968
Traduction : L. Dyèvre
Editeur : Presses Pocket
Sommaire de Le masque
- La formule de Lymphater
- L’invasion aldebaranaise
- Cent trente-sept secondes
- La vérité
- Deux jeunes gens
- Le masque
- Journal
Première page de La formule de Lymphater
« PARDON monsieur… Un moment s’il vous plaît. Excusez-moi d’être importun, si, si, je le sais, mon allure… mais je suis contraint de demander… Ah non ! Non, non, pas du tout ! C’est un malentendu. Je vous ai suivi ? Oui, c’est vrai. Depuis la librairie, mais c’est seulement parce que je vous ai vu par la vitrine… Vous étiez en train d’acheter les revues Biophysics et Abstractions… et quand vous vous êtes installé ici, je me suis dit que c’était une occasion extraordinaire… Si vous me permettiez d’y jeter un coup d’œil, aux deux mais surtout à Abstractions. Pour moi, c’est vital mais je ne peux pas me les offrir. D’ailleurs ça se voit, n’est-ce pas ? J’y jette un coup d’œil et je vous les rends tout de suite, ça ne durera pas longtemps. J’ai seulement à vérifier quelque chose, une note bien précise. »
Extrait de : S. Lem. « Le Masque. »
Les joueurs de Titan par P. K. Dick
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Fiche de Les joueurs de Titan
Titre : Les joueurs de Titan
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1963
Traduction : F. Truchaud
Edition : Presses Pocket
Première page de Les joueurs de Titan
« Il venait de connaître une nuit éprouvante, et, quand il voulut rentrer chez lui, il eut une dispute avec sa voiture.
— Mr. Garden, lui dit-elle, vous n’êtes pas en état de conduire. Branchez le pilotage automatique et reposez-vous sur le siège arrière.
Mais Pete Garden s’assit au volant d’un air buté et répliqua d’une voix aussi claire que possible :
— Mais si, je peux conduire ! Un petit verre… ou même plusieurs réveillent au contraire. Cesse de me chercher des histoires !
Il appuya sur le bouton du démarreur, mais il ne se passa rien.
— Tu vas démarrer, bon sang !
— Vous n’avez pas mis la clé de contact, lui fit remarquer sa voiture. »
Extrait de : P. K. Dick. « Les joueurs de Titan. »
Le bal des schizos par P. K. Dick
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Fiche de Le bal des schizos
Titre : Le bal des schizos
Auteur : P. K. Dick
Date de parution : 1969
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Edition : Presses Pocket
Première page de Le bal des schizos
« Nous avions amélioré nos techniques de vente au début des années soixante-dix. Le principe était de passer une annonce dans un journal local.
Piano droit, plus orgue électronique, reprise en parfait état, SACRIFIÉS. Paiement au comptant ou bon crédit acceptés dans la région, pour éviter retour matériel en Oregon. Contacter Compagnie des pianos Frauenzimmer, M. Rock, Directeur Commercial, Ontario, Oregon.
Nous passions cette annonce depuis des années dans les journaux locaux de toutes les villes, sans exception, de la côte Ouest et même dans le Colorado. Toute l’idée reposait sur une base scientifique et systématique : nous partions des cartes et nous ratissions le territoire de façon qu’aucune agglomération ne nous échappe. Nous avions quatre camions à turbines, un homme par camion, et ils étaient toujours sur la route.
Bref, nous passions l’annonce, disons dans le Journal indépendant de San Rafaël, et très vite les lettres affluaient à notre bureau d’Ontario, en Ore- »
Extrait de : P. K. Dick. « Le bal des schizos. »
Les miroirs de l’esprit par N. Spinrad
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Fiche de Les miroirs de l’esprit
Titre : Les miroirs de l’esprit
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1980
Traduction : C. Canet
Editeur : Presses Pocket
Première page de Les miroirs de l’esprit
« LE dos de sa chemise imbibée de sueur collant au siège de la Triumph, les yeux brûlés par le smog de la San Fernando Valley, abruti de fatigue et d’ennui, Jack Weller quitta l’autoroute de Ventura pour s’engager dans Moorpark. Encore une journée de passée, songea-t-il ; dix nouvelles minutes d’Une Vie de singe fixées sur la pellicule : une nouvelle portion de ma vie vendue pour une centaine de dollars et le privilège de voir mon nom figurer quelques secondes sur le petit écran, au générique d’une émission enfantine particulièrement débile. Mais qu’on ne s’y trompe pas, j’adore Hollywood !
Il descendit Moorpark – stations-service, palais du hamburger, supermarchés et drugstores géants –, tourna à gauche, à droite, à gauche et atteignit la rue où il demeurait. Alignement sans fin de villas-ranchs anonymes, imparfaitement dissimulées derrière des arbres et des buissons épais. »
Extrait de : N. Spinrad. « Les miroirs de l’esprit. »
Le chaos final par N. Spinrad
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Fiche de Le chaos final
Titre : Le chaos final
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1967
Traduction : M. Pétris
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le chaos final
« Bart Fraden était assis sur le bord de son bureau, dans une attitude à la fois tendue et nonchalante, tel un grand félin au repos. Après tout, merde, se dit-il en mordant voracement dans la chair succulente de la cuisse de faisan, une planque pareille ne pouvait pas durer éternellement.
Il rejeta avec désinvolture la cuisse entamée dans le précieux plateau d’argent posé sur le bureau en noyer ciré, prit la bouteille de vin du Rhin bien frais à demi pleine et en but une rasade pour faire passer la bouchée de gibier. Le jaja était bon, foutrement bon même – et il avait intérêt à l’être, vu que chaque bouteille de cette gnôle coûtait trente confédollars à l’État de la Ceinture Libre. Le faisan, par contre, était un peu secot. Trop cuit. Mais, admit volontiers Fraden, Ah Ming a encore bien du mérite à se concentrer sur ses fourneaux pendant que ce cher vieil État de la Ceinture Libre se déglingue autour de nous. »
Extrait de : N. Spinrad. « Le chaos final. »
Le dragon sous la mer par F. Herbert
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Fiche de Le dragon sous la mer
Titre : Le dragon sous la mer
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1956
Traduction : P. Chwat
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le dragon sous la mer
« La WAVE blonde assise à la réception éloigna de sa bouche le micro la reliant à une machine à écrire acoustique, se pencha sur l’interphone.
« L’enseigne Ramsey est arrivé, monsieur », dit-elle.
Elle se redressa, leva les yeux sur l’officier roux debout près de son bureau. Son col portait au-dessus des initiales P.B. – Bureau Psychologique – le zigzag de spécialiste en électronique. L’homme était grand, la tête ronde, l’aspect doux et mou des gens trop gros. Son visage rosé était piqueté de taches de rousseur qui lui donnaient l’air d’un Tom Sawyer adulte.
« L’amiral met généralement un certain temps à répondre », dit la réceptionniste.
Ramsey acquiesça de la tête, regarda la porte placée derrière elle. En lettres d’or sur un épais panneau de chêne : SALLE DE CONFÉRENCE – Sec. I. Sécurité, Premier Bureau. Couvrant le brouhaha provenant de cette pièce, il distinguait le claquement de dents d’un perturbateur de détection. Les questions qu’il ne pouvait en aucune circonstance éviter de se poser à son propre sujet, les doutes qui »
Extrait de : F. Herbert. « Le dragon sous la mer. »
Et l’homme créa un dieu par F. Herbert
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Fiche de Et l’homme créa un dieu
Titre : Et l’homme créa un dieu
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1972
Traduction : M. et J. Lederer
Editeur : Presses Pocket
Première page de Et l’homme créa un dieu
« Aussi loin que remontaient ses souvenirs, Lewis Orne avait toujours été hanté par un rêve singulier et répétitif. Et jamais il n’avait pu s’endormir sans se demander si la réalité si tangible de ce rêve n’allait pas submerger son esprit.
Le rêve commençait toujours en musique avec un incroyable chœur de pacotille ; une farce céleste aux accents sirupeux. Sur le plan visuel, des silhouettes vaporeuses issues de la musique augmentaient l’effet initial. Et, pour couronner le tout, une voix dominait ce tableau ridicule et proférait des déclarations troublantes :
— Les dieux sont fabriqués, pas engendrés ! ou bien :
— Prétendre être neutre est une autre façon de dire que l’on accepte la nécessité de la guerre.
À le regarder, il ne serait venu à l’idée de personne que Lewis Orne pouvait être tourmenté par un tel rêve. C’était un être humain trapu dont la formidable musculature révélait la forte pesanteur de sa planète d’origine : Chargon de Gemma. Son visage, avec ses mâchoires proéminentes, rappelait celui d’un bouledogue et son regard fixe mettait souvent les gens mal à l’aise. »
Extrait de : F. Herbert. « Et l’homme créa un Dieu. »
L’enfant tombé de nulle part par R. Zelazny
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Fiche de L’enfant tombé de nulle part
Titre : L’enfant tombé de nulle part (Tome 1 sur 2 – L’enfant)
Auteur : R. Zelazny
Date de parution : 1980
Traduction : J. Bailhache
Editeur : Presses Pocket
Première page de L’enfant tombé de nulle part
« Lorsqu’il vit le vieux Mor boitiller à l’avant-garde du gros des assaillants, le seigneur de Rondoval comprit que son règne touchait à sa fin.
Le jour déclinait rapidement à la faveur des nuées d’orage, il tombait une bruine glaciale et les roulements de tonnerre se rapprochaient, annoncés par des éclairs de plus en plus aveuglants. Mais Det Morson, campé sur le balcon principal du donjon de Rondoval, n’était pas homme à lâcher pied. Il se tamponnait le visage avec une écharpe noire et se passait la main dans une chevelure alors blanche comme neige, étincelante, sur laquelle tranchait le large bandeau noir qui l’enserrait du front à la nuque.
Il tira de sa ceinture son sceptre finement ouvré et, à bras tendus, le tint légèrement au-dessus des yeux. Il respirait profondément et parlait d’une voix douce. Sur la face interne du poignet droit palpitait sa marque de naissance en forme de dragon.
Un trait de lumière barra la route aux attaquants ; il en jaillit des flammes ondulantes. Les »
Extrait de : R. Zelazny. « L’enfant – L’enfant tombé de nulle part. »