Étiquette : Presses Pocket
Le loup de Kilghard par M. Zimmer Bradley
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Fiche de Le loup de Kilghard
Titre : Le loup de Kilghard (Tome 10 sur 33 – Ténébreuse – Les cent royaumes)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1980
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le loup de Kilghard
« Paul Harrell s’éveilla, la vue brouillée, à demi-inconscient, avec l’impression d’avoir survécu à un long cauchemar : les muscles douloureux comme après une rage de dents, et des élancements dans la tête comme après une gueule de bois monumentale. Souvenirs vagues, l’homme avait son visage, sa propre voix demandait : Qui es-tu, bon sang ? Tu ne serais pas le diable, par hasard ? Non qu’il crût au diable, à l’enfer, ni à toutes ces fariboles conçues pour forcer des gens à faire non ce qu’ils voulaient, mais ce que d’autres estimaient qu’ils devaient faire.
Il remua la tête, déclenchant une douleur qui le fit grimacer. Ouah ! J’ai dû en prendre une sérieuse hier soir !
Il s’étira, essaya de se retourner, et s’aperçut qu’il était confortablement allongé, les jambes écartées. Cela l’éveilla tout à fait en état de choc.
Il pouvait remuer, s’étirer ; il n’était plus dans le caisson de stase !
Se pouvait-il que tout n’eût été qu’un cauchemar ? La fuite devant la police d’Alpha, la révolte de la colonie dont il avait été le chef, la confrontation »
Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – Les cent royaumes – Le Loup des Kilghard. »
La belle fauconnière par M. Zimmer Bradley
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Fiche de La belle fauconnière
Titre : La belle fauconnière (Tome 5 sur 33 – Ténébreuse – Les âges du chaos)
Auteur : M. Zimmer Bradley
Date de parution : 1982
Traduction : S. Hilling
Editeur : Presses Pocket
Première page de La belle fauconnière
« ROMILLY était si fatiguée qu’elle tenait à peine debout.
Il faisait noir dans la fauconnerie, sans aucune lumière à part la sourde clarté d’une lanterne pendue à une solive ; mais les yeux du faucon étaient aussi brillants, aussi sauvages et aussi rageurs que jamais. Non, se répéta Romilly ; il n’y avait pas que de la rage dans ces yeux, mais aussi de la terreur.
Elle a peur. Elle ne me hait pas ; elle a peur, c’est tout, pensa Romilly de sa femelle.
Elle la sentait au tréfonds d’elle-même, cette terreur palpitant sous la rage, au point qu’elle arrivait à peine à distinguer entre ce qui était elle-même – lasse, les yeux brûlants, prête à s’écrouler d’épuisement dans la paille souillée – et ce qui, venant du cerveau du faucon, submergeait son esprit : haine, peur, désir sauvage et frénétique de sang et de liberté. »
Extrait de : M. Zimmer Bradley. « Ténébreuse – Les âges du chaos – La belle fauconnière. »
Le dragon de l’épée par M. J. Moorcock
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Fiche de Le dragon de l’épée
Titre : Le dragon de l’épée (Tome 3 sur 3 – Erekosë)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1986
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le dragon de l’épée
« L’homme s’appelait Ulrich von Bek et il s’était échappé d’un camp en Allemagne, du nom de Sachsenwald. Son crime était d’être chrétien et d’avoir tenu des propos antinazis. On l’avait relâché (grâce à des amis bien intentionnés) en 1938. En 1939, sa tentative pour tuer Hitler ayant échoué, il avait échappé à la Gestapo en pénétrant dans le royaume où nous nous trouvions tous deux. Je l’appelais le Maaschanheem, mais lui disait simplement les Marches du Milieu. Il fut surpris que je connaisse le monde qu’il avait quitté. « Vous avez plutôt l’aspect d’un guerrier du Nibelungenlied ! dit-il. Et vous parlez cet allemand bizarrement archaïque qui semble être la langue des environs. Pourtant, vous dites être venu initialement d’Angleterre ? »
Je ne voyais pas l’intérêt de trop lui en dire sur ma vie de John Daker, ni de mentionner que j’étais né dans un monde où Hitler avait été vaincu. J’avais appris depuis longtemps que de telles révélations »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Erekosë – Le dragon de l’épée. »
Les guerriers d’argent par M. J. Moorcock
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Fiche de Les guerriers d’argent
Titre : Les guerriers d’argent (Tome 2 sur 3 – Erekosë)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1970
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : Presses Pocket
Première page de Les guerriers d’argent
« D’UNE TERRE RESSUSCITÉE
JE connais le chagrin, je connais l’amour et je crois connaître la mort, bien qu’on me dise immortel. On m’a dit que j’ai un destin, mais lequel ? Être toujours emporté çà et là par les marées du hasard ? Exécuter des actes dérisoires ? Je n’en sais pas davantage.
Je portai le nom de John Daker, et peut-être bien d’autres encore. Puis je m’appelai Erekosë, le Champion Éternel, et j’exterminai la race humaine parce qu’elle avait trahi ce que je considérais comme mes idéaux, parce que j’aimais une femme d’une autre race, une race que je jugeais plus noble et dont les membres se nommaient les Xénans. Cette femme s’appelait Ermizhad et elle ne pourrait jamais me donner d’enfants.
Et, ayant exterminé ma race, j’étais heureux.
Avec Ermizhad et son frère Arjavh, je gouvernais les Xénans, ce peuple plein de grâce qui existait sur Terre bien avant que l’humanité vînt rompre son harmonie. »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Erekosë – Les guerriers d’argent. »
Le champion éternel par M. J. Moorcock
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Fiche de Le champion éternel
Titre : Le champion éternel (Tome 1 sur 3 – Erekosë)
Auteur : M. J. Moorcock
Date de parution : 1970
Traduction : A. Mousnier-Lompré
Editeur : Presses Pocket
Première page de Le champion éternel
« UN APPEL À TRAVERS LE TEMPS
ENTRE l’état de veille et le sommeil, nous avons souvent l’impression d’entendre des voix, des bribes de conversations, des expressions prononcées avec un accent étrange. Parfois, nous essayons d’accorder notre esprit afin d’en entendre plus, mais nous n’y parvenons que rarement. Ces illusions sont appelées hallucinations hypnagogiques – amorces de rêves que nous ferons plus tard dans notre sommeil.
Il y avait une femme. Un enfant. Une ville. Un métier. Un nom : John Daker. Un sentiment de frustration. Un besoin d’accomplissement. Même si je les aimais. Je sais que je les aimais.
C’était l’hiver. Malheureux, couché dans un lit froid, je regardais la lune par la fenêtre. Je ne me rappelle plus mes pensées exactes. Elles portaient sur la condition de mortel et la futilité de l’existence humaine, sans aucun doute. Puis, entre la veille et le sommeil, je commençai à entendre chaque soir des voix… »
Extrait de : M. J. Moorcock. « Erekosë – Le champion éternel. »
Triton par S. R. Delany
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Fiche de Triton
Titre : Triton
Auteur : S. R. Delany
Date de parution : 1976
Traduction : H.-L. Planchat
Editeur : Presses Pocket
Première page de Triton
« PROBLÈMES SUR TRITON OU DER SATZ
Il n’en est pas deux parmi nous qui apprennent notre langue de la même façon et, d’une certaine manière, il n’en est pas un seul qui achève de l’apprendre durant sa vie.
WILLARD VAN ORMAN QUINE
Word and object.
IL vivait depuis six mois dans la coop masculine (La Maison du Serpent). Et il s’était bien adapté. Aussi, à quatre heures juste, lorsqu’il quitta le vestibule du centre d’informatique pour sortir sur la Place de la Lumière où se trouvait une foule nombreuse (le trente-septième jour du quinzième paramois de la deuxième année N, précisaient les cadrans lumineux situés tout autour de la Place – sur Terre et sur Mars, cela aurait été un jour ou l’autre du printemps 2112, comme ce devait être indiqué sur un bon nombre de documents officiels, même ici, quelles que fussent les inepties politiques en vigueur), il décida de rentrer chez lui à pied.
Il pensa : Je suis un homme raisonnablement heureux. »
Extrait de : S. R. Delany. « Triton. »
Un serpent au paradis par R. Bloch
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Fiche d’Un serpent au paradis
Titre : Un serpent au paradis
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1979
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Presses Pocket
Première page d’Un serpent au paradis
« Warren Clark n’aurait pu choisir un meilleur jour pour se tuer.
Le soleil, ponctuel, se leva à 6 h 34, exactement ce qui avait été annoncé au bulletin météorologique. Exceptionnellement le ciel était dégagé, il n’y avait pas de smog. La température était idéale ; pas trop chaude, pas trop froide, faible humidité et un vent doux soufflant du sud-ouest… Un temps parfait pour les vacanciers d’hiver, les vendeurs au porte-à-porte et les femmes qui voulaient faire leur lessive.
Le soleil se coucherait vers six heures du soir. Warren décida d’attendre jusque-là. Il avait toujours aimé les couchers de soleil et la vue était superbe d’ici. Le spectacle des ombres et des derniers feux du couchant sur le parc en contrebas vous dédommageait amplement du coût de la maison. Non pas qu’il ait à se soucier du prix ; il avait mis de côté suffisamment d’argent au cours des années pour pouvoir vivre exactement comme il le voulait. »
Extrait de : R. Bloch. « Un serpent au paradis. »
Retour à Arkham par R. Bloch
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Fiche de Retour à Arkham
Titre : Retour à Arkham (Tome 1 sur 2 – Arkham)
Auteur : R. Bloch
Date de parution : 1978
Traduction : F. Truchaud
Editeur : Presses Pocket
Première page de Retour à Arkham
« Maintenant
Albert Keith ne croyait pas au coup de foudre. Jusqu’au jour où il vit le portrait.
Il ne s’agissait pas d’un joli visage de plus. En fait, les traits étaient plutôt canins ; ses yeux injectés de sang étincelaient ; il avait en guise de nez un museau aplati ; ses oreilles étaient pointues et ses lèvres maculées de bave. Son corps accroupi, couvert de moisissure, était vaguement humain… les membres supérieurs se terminaient par des griffes osseuses et squameuses, les pieds semblaient fourchus.
La créature représentée sur la toile était gigantesque, et la chose qui avait été un homme minuscule en comparaison. Malgré la couche de poussière qui recouvrait le tableau, Keith fut à même de remarquer aussitôt que la tête de l’homme avait été rongée. »
Extrait de : R. Bloch. « Arkham – Retour à Arkham. »
Pagaille au loin par J. Vance
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Fiche de Pagaille au loin
Titre : Pagaille au loin
Auteur : J. Vance
Date de parution : 1994
Traduction : E. C. L. Meistermann, B. Martin, G. Abadia
Editeur : Presses Pocket
Sommaire de Pagaille au loin
- Le don du bagout
- La mytr
- Les dix livres
- Les potiers de Firsk
- Qui perd gagne
- La guerre des écologies
- Mascarade sur Dicantrope
- La planète de Sulwen
Première page de Le don du bagout
« Le milieu d’après-midi s’étendait sur les Hauts-fonds ; le vent commençait à mourir et la mer nonchalante se répandait en lames soyeuses. Au sud, un balai noir de pluie pendait sous les nuages ; ailleurs, l’air n’était qu’une épaisse purée rose. Des croûtes d’algues touffues flottaient sur les Hauts-fonds ; l’une de celles-ci portait le radeau de Biominéraux, rectangle métallique de soixante mètres de long sur trente de large.
À seize heures, une sirène perchée en haut du mât annonça le changement d’équipe. Sam Fletcher, commandant adjoint, sortit du réfectoire, traversa le pont pour rejoindre le bureau, en fit coulisser la porte et regarda à l’intérieur. Là où était habituellement assis Cari Raight, occupé à remplir son rapport de production, il ne vit qu’un fauteuil vide. Fletcher regarda par-dessus son épaule, en direction de l’usine de transformation de l’autre côté du pont, mais il n’aperçut pas Raight. Étrange. Fletcher traversa le bureau et vérifia le tonnage de la journée :
Trichlorure de rhodium 4,01
Sulfure de tantale 0,87
Rhénichlorure tripyridol 0,43 »
Extrait de : J. Vance. « Pagaille au loin. »