Étiquette : Queyssi

 

Agency par W. Gibson

Fiche de Agency

Titre : Agency (Tome 2 sur 2 – Périphériques)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2020
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Agency

« Sur le quai du BART à la station Montgomery, tandis qu’elle attendait le train qui la conduirait au carrefour de la seizième rue et de Mission Street, Verity songea qu’être embauchée depuis peu s’apparentait à un état transitoire.

Vingt minutes plus tôt, après avoir signé un contrat de travail et un accord de confidentialité avec Tulpagenics, une start-up dont elle ne savait presque rien, elle avait serré la main de Gavin Eames, leur Directeur des Nouvelles Technologies, pris congé puis était montée dans un ascenseur. Quand les portes s’étaient fermées et que la descente de vingt-six étages avait commencé, elle ne ressentait encore que du soulagement.

Le malaise inhérent au nouveau poste ne l’avait pas rattrapée sur Montgomery, ni en chemin vers le métro, alors qu’elle envoyait sa commande de pad thaï au Osha de Valencia Street. »

Extrait de : W. Gibson. « Agency – Périphériques. »

Périphériques par W. Gibson

Fiche de Périphériques

Titre : Périphériques (Tome 1 sur 2 – Périphériques)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 2014
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Périphériques

« Le frère de Flynne ne souffrait pas d’un syndrome post-traumatique, mais ses soucis provenaient des haptiques. Des problèmes comparables à des membres fantômes, réminiscences des tatouages qui, pendant la guerre, lui indiquaient quand courir, quand s’arrêter, dans quelle direction et à quelle distance tirer. Il recevait donc une pension d’invalidité, et habitait dans la caravane près du ruisseau où vivait autrefois leur oncle alcoolique, le frère aîné de leur père, vétéran lui aussi. L’été de ses dix ans, Flynne y avait joué, forteresse imaginaire, avec Leon et Burton. Quelque temps plus tard, Leon avait tenté d’y emmener des filles, mais l’endroit sentait trop mauvais. Lorsque Burton était revenu de l’armée, elle n’abritait plus qu’un immense nid de guêpes. D’après Leon, cette Airstream de 1977 était le seul objet de valeur de la propriété. Il lui en avait montré d’autres modèles, sur eBay, en forme de balles de fusil émoussées, qui partaient pour des sommes folles, même dans des états déplorables. »

Extrait de : W. Gibson. « Périphériques – Périphériques. »

Mona Lisa disjoncte (nouvelle traduction) par W. Gibson

Fiche de Mona Lisa disjoncte

Titre : Mona Lisa disjoncte (Tome 3 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1988
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Mona Lisa disjoncte

« Un secrétaire vêtu de noir était venu lui apporter le fantôme, cadeau d’adieu de son père, dans une salle d’embarquement de Narita.

Pendant les deux premières heures de vol vers Londres, il resta dans son sac à main, oublié, rectangle lisse et sombre avec l’omniprésent logo Maas-Neotek gravé sur un côté et l’autre face joliment incurvée pour correspondre à la paume de l’utilisateur.

Elle se redressa, bien droite dans son siège en première classe, le visage composé en un petit masque de froideur imitant l’expression la plus caractéristique de sa défunte mère. Les fauteuils alentour étaient vides ; son père avait acheté l’espace. Elle refusa le repas que le steward anxieux lui proposa. Les places libres lui faisaient peur, preuves de la fortune et du pouvoir de son père. »

Extrait de : W. Gibson. « Mona Lisa disjoncte – Conurb. »

Comte Zéro (nouvelle traduction) par W. Gibson

Fiche de Comte Zéro

Titre : Comte Zéro (Tome 2 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1986
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Comte Zéro

« À New Delhi, Turner se retrouva poursuivi par un limier-explosif réglé sur ses phéromones et sa couleur
de cheveux. L’engin le rattrapa dans une rue nommée Chandni Chowk et se rua sur sa BMW de location à travers une forêt de jambes nues brunes et de pneus de cyclo-pousse. Il embarquait un kilogramme
d’hexogène recristallisé et de paillettes de TNT.

Turner ne vit rien venir. Sa dernière image de l’Inde fut la façade en stuc rose d’un établissement nommé Khush-Oil Hotel.

Comme il avait un bon agent, il avait un bon contrat. Comme il avait un bon contrat, il fut évacué vers Singapour une heure après l’explosion. Dans sa presque totalité, en tout cas. Le chirurgien hollandais plaisanta d’ailleurs sur le fait qu’un pourcentage indéterminé de Turner n’avait pas quitté Palam International lors de ce premier vol et avait dû passer la nuit là-bas dans une cuve de survie au milieu d’un hangar. »

Extrait de : W. Gibson. « Comte Zéro – Conurb. »

Neuromancien (nouvelle traduction) par W. Gibson

Fiche de Neuromancien

Titre : Neuromancien (Tome 1 sur 4 – Conurb)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1984
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Au diable vauvert

Première page de Neuromancien

« Le ciel au-dessus du port avait la couleur d’une télévision allumée sur une chaîne défunte.

Case se frayait un chemin à travers la foule devant l’entrée du Chat lorsqu’il entendit quelqu’un expliquer : « Je suis pas accro. C’est juste mon corps qui souffre d’une grosse carence en drogue. »

Une voix et une blague typiques de l’Étendue. Au Chatsubo, un bar pour expatriés, on pouvait boire pendant une semaine sans jamais entendre deux mots de japonais.

Ratz bossait derrière le comptoir et sa prothèse de bras se contractait avec monotonie pour remplir des verres de Kirin à la pression. En voyant Case, il sourit et dévoila une dentition mêlant acier d’Europe de l’Est et caries marron. Case trouva une place au bar, entre le bronzage improbable d’une des putes de Lonny Zone et l’uniforme de marin immaculé d’un grand Africain aux pommettes striées de cicatrices tribales bien alignées. »

Extrait de : W. Gibson. « Neuromancien – Conurb. »

NSO – Le Nouveau Space Opéra par G. R. Dozois et J. Strahan

Fiche de NSO – Le Nouveau Space Opéra

Titre : NSO – Le Nouveau Space Opéra
Auteur : G. R. Dozois et J. Strahan
Date de parution : 2007
Traduction : C. Mamier, C. Perdereau, O. Debernard, S. Bonnet, M. Cabon, P. Jacquot, N. Savic, L. Davoust, L. Queyssi, S. Doke, F. Lemainque, P. Huot-Ponticelli, J.-D. Brèque
Editeur : Bragelonne

Sommaire de NSO – Le Nouveau Space Opéra

  • Les réfugiés par G. Jones
  • L’anneau de Verthandi par I. McDonald
  • Eclosion par R. Reed
  • Gagner la paix par P. J. McAuley
  • Gloire par G. Egan
  • Maelström par K. Baker
  • Béni par un ange par P. F. Hamilton
  • Qui a peur de Wolf 359 ? par K. MacLeod
  • La vallée des jardins par T. Daniel
  • Scinder le continuum par J. P. Kelly
  • Les fleurs de Minla par A. Reynolds
  • La reine des neiges par M. Rosenblum
  • Souvenance par S. Baxter
  • L’empereur et la Maula par R. Silverberg
  • Un revers de fortune par G. Benford
  • Avec des fleurs par W. J. Williams
  • L’art de la guerre par N. Kress
  • La muse de feu par D. Simmons

Première page de Les réfugiés

« Je débarquai sur Speranza Ouest sans avoir dormi, alors que la station était encore plongée dans la nuit. Troublée par la confabulation du voyage, je mis une éternité à retrouver mon café préféré, incapable de déterminer si j’avais du grand hall une vision réaliste, faite de carbone et de céramique, ou juste une vue métaphorique – un obscur signal d’alarme interne, dont l’image évoquait un grand danger sous forme d’un crocodile idiot découvrant ses rangées de dents.

— Débra !

— Pas si fort, marmonnai-je à mon partenaire. (Le crocodile vola en éclats, dissipant les doubles sens cachés dans le hall du Parlement.) Tu sais bien qu’il ne faut jamais réveiller les somnambules.

Son sourire s’élargit ; il connaissait l’heure de mon arrivée et l’état dans lequel je me trouverais. J’avais déjà eu le plaisir de travailler avec Pelé Léonidas Iza Quinatoa, mais c’était notre première rencontre en chair et en os.

— C’était si bon que tu ne veux plus en sortir ?

— Bien sûr que non. Il n’y a que les innocents qui dorment sur leurs deux oreilles. »

Extrait de : G. R. Dozois et J. Strahan. « NSO – Le Nouveau Space Opéra. »

La millième nuit par A. Reynolds

Fiche de La millième nuit

Titre : La millième nuit (Tome 1 sur 2 – Maison des soleils)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2005
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bélial

Première page de La millième nuit

« C’était l’après-midi avant de dévoiler mon fil, et je ne me sentais pas très bien. L’estomac noué, je manquais d’appétit et n’avais aucune envie de faire la conversation. Il me tardait que les prochaines vingt-quatre heures soient passées et que quelqu’un d’autre s’angoisse à ma place. Les convenances l’interdisaient, mais je ne rêvais que de rejoindre mon vaisseau pour m’endormir jusqu’au matin. Au lieu de quoi, il me fallait sourire et supporter tout ceci, à l’image de mes prédécesseurs lors de leur propre nuit.

Des vagues se brisaient un kilomètre plus bas, s’écrasant contre les falaises d’une blancheur osseuse, et les embruns traversaient un des jolis ponts suspendus qui reliaient l’île principale aux plus petites autour. Au-delà des archipels, la silhouette bossue d’une créature aquatique perçait la houle. Je discernai de minuscules points sur le pont, des gens qui se baladaient et dansaient dans les gouttelettes. Il m’était revenu, cette fois, de concevoir les lieux pour accueillir ces festivités ; je ne m’en étais pas trop mal sorti. »

Extrait de : A. Reynolds. « La Millième Nuit – Maison des soleils. »

Dans le sillage de Poséidon par A. Reynolds

Fiche de Dans le sillage de Poséidon

Titre : Dans le sillage de Poséidon (Tome 3 sur 3 – Les enfants de Poséidon)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2015
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bragelonne

Première page de Dans le sillage de Poséidon

« Tôt un matin, Mposi Akinya rendit visite à sa sœur. Il prit une voiture devant l’immeuble du Parlement en plein centre de Guochang, traversa le quartier du gouvernement puis des secteurs résidentiels, et arriva enfin face à l’enceinte surveillée autour de la maison. Il marcha jusqu’au portail et présenta son identification, alors même que les gardes étaient disposés à le laisser passer sans y jeter un coup d’œil.

Il s’approcha de l’entrée, frappa à la porte et attendit que Ndege lui ouvre. Pendant un moment, elle l’empêcha de franchir le seuil, les bras croisés sur la poitrine, la tête penchée, le visage dénué de la moindre chaleur et lui indiquant qu’il n’était pas le bienvenu. Même à cet âge avancé, elle restait plus grande que lui. Toute sa vie, elle l’avait regardé de haut.

— J’ai apporté du pain vert, dit-il en tendant la miche enveloppée dans du papier. Encore frais.

Elle prit le paquet, l’ouvrit et renifla son contenu, sceptique. »

Extrait de : A. Reynolds. « Les enfants de Poséidon – Dans le sillage de Poséidon. »

Sous le vent d’acier par A. Reynolds

Fiche de Sous le vent d’acier

Titre : Sous le vent d’acier (Tome 2 sur 3 – Les enfants de Poséidon)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2013
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bragelonne

Première page de Sous le vent d’acier

« Au début, nous n’étions qu’une et désormais – s’il faut croire les informations en provenance de Creuset – il en sera bientôt de même.

Dernièrement, j’ai passé du temps sur le rivage, à regarder le ballet des voiliers qui arrivent et qui partent. J’aime le bruit de leurs gréements agités par le vent, le travail vif et agile des marins, glèbeux et aquatiques, rassemblés par un étrange dialecte et un même courage. Je regarde les mouettes se disputer des miettes et j’écoute leurs cris querelleurs. Je me plais parfois à croire que je suis sur le point de les comprendre. De temps à autre, un dirigeable ou un autre type d’engin volant traversent le ciel.

J’ai longtemps eu du mal à revenir ici. Je ne me suis pourtant jamais sentie mal à l’aise à Lisbonne, même après les transformations. Certes, tout n’a pas été facile. Mais la ville a connu pire et subira, sans nul doute, d’autres épreuves à l’avenir. J’ai beaucoup d’amis ici, et grâce aux cours que j’ai montés, grâce aux enfants et aux adultes que j’ai aidés à apprendre le portugais, tout un tas de gens comptent désormais sur moi. »

Extrait de : A. Reynolds. « Les enfants de Poséidon – Sous le vent d’acier. »

La terre bleue de nos souvenirs par A. Reynolds

Fiche de La terre bleue de nos souvenirs

Titre : La terre bleue de nos souvenirs (Tome 1 sur 3 – Les enfants de Poséidon)
Auteur : A. Reynolds
Date de parution : 2012
Traduction : L. Queyssi
Editeur : Bragelonne

Première page de La terre bleue de nos souvenirs

« Fin mai, après la saison des pluies abondantes. Le sol avait emprunté de l’humidité aux nuages ; et le ciel se remboursait désormais avec d’interminables journées chaudes et sèches. Pour les enfants, c’était un soulagement. Après des semaines passées renfermés à l’intérieur, ils avaient enfin le droit de sortir de la maison et de s’aventurer au-delà des jardins et des murs extérieurs, dans la nature.

C’est là qu’ils tombèrent sur la machine de mort.

— Je n’entends toujours personne, dit Geoffrey.

Sunday poussa un soupir et posa une main sur l’épaule de son frère. De deux ans son aînée, elle était grande pour son âge. Ils étaient postés sur un rocher rectangulaire, à quelques pas de la rivière encore forte et boueuse.

— Là, dit-elle. Tu l’entends, là, non ?

Geoffrey tenait fermement l’avion en bois qu’il avait emporté.

— Non. »

Extrait de : A. Reynolds. « Les enfants de Poséidon – La terre bleue de nos souvenirs. »