Étiquette : Randa

 

Les éphémères par Peter Randa

Fiche de Les éphémères

Titre : Les éphémères
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les éphémères

« Aspiré par le TUBE, l’Ovule file à une allure vertigineuse, mais un dispositif spécial annule les effets de la vitesse et Karver, assis dans son fauteuil souple, peut se laisser aller à une rêverie pour l’instant plutôt pessimiste.

Un grand et fort gaillard. Apparence physique, entre vingt et vingt-cinq ans, mais il est beaucoup plus vieux. Combien ? Il n’en sait plus rien lui-même. Il ne compte plus ses régénérescences.

En un sens, il est las. En lui, l’instinct de la lutte s’est atténué depuis longtemps. Il se pose trop de questions auxquelles il a envie de répondre par des « A quoi bon ? »

Pourtant, la situation est dramatique. Depuis qu’il a découvert l’effarante carence du Conseil Suprême, il sait qu’il tient entre ses mains la dernière chance des Survivants… Il est le seul à savoir… à connaître l’effroyable secret du Palais d’ALUNA… l’effroyable précaution que les premiers Survivants ont prise dans leur infinie sagesse…

Ce qui le surprend, c’est que le souvenir de cette menace implacable ait pu se perdre dans la mémoire des hommes… se perdre totalement…

Et le plus terrible est qu’on ne le croira jamais… On ne pourra plus le croire. »

Extrait de : P. Randa. « Les éphémères. »

Les damnés d’Altaban par Peter Randa

Fiche de Les damnés d’Altaban

Titre : Les damnés d’Altaban
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les damnés d’Altaban

« Le Rihan fonce dans l’espace. Nous avons échappé de peu aux vaisseaux de la Garde spatiale en quittant Stetanor et maintenant, nous nous enfonçons dans les ténèbres opaques des confins de la galaxie où personne n’oserait nous suivre.

Tout de même, cette fois, j’ai eu chaud. J’ai bien cru que nous étions perdus. Quelqu’un a dû nous dénoncer. Un client de Bjo le Camaïan. N’importe lequel qui a pu surprendre une conversation et que la prime a tenté.

Inutile de me creuser la tête à ce sujet. Je ne saurai jamais de qui il s’agit car je ne retournerai pas de sitôt à Stetanor. Dommage, car c’était une escale agréable…

Enfin… Devant moi, dans la grande cabine, Elmi la petite Alkorienne joue avec mon cactus carnivore. Un jeu échevelé. Elmi se place à portée des tentacules de la plante et essaye de leur échapper.

Lorsqu’elle est saisie, l’arbre la ramène brutalement jusqu’à son tronc dont il rentre toutes les mortelles épines à la dernière seconde. Exactement comme un chat qui rentre ses griffes.

Il tient ainsi l’Alkorienne durant quelques secondes contre lui, puis, la renvoie en déroulant brusquement ses tentacules. Elmi roule alors sur le tapis comme une toupie. »

Extrait de : P. Randa. « Les damnés d’Altaban. »

Les boucles du temps par Peter Randa

Fiche de Les boucles du temps

Titre : Les boucles du temps
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les boucles du temps

« Les Silvos ne font aucune différence entre les officiers et les soldats. Du moins, en ce qui concerne leurs prisonniers. On nous a tous entassés pêle-mêle dans les soutes d’un transport.

En y pénétrant, nous avons tous pensé qu’il s’agissait d’un transport désaffecté, transformé en bagne fixe, mais nous nous trompions.

Vingt-quatre heures plus tard, aux vibrations de la coque, nous avons compris que le vétuste vaisseau nous emportait dans l’espace.

Vers quelle destination ?

Nous sommes des vaincus. Les vaincus de la plus grande bataille de l’espace qui se soit livrée dans l’histoire de l’humanité. De toutes les humanités. »

Extrait de : P. Randa. « Les Boucles du temps. »

Les bagnards d’Alboral par Peter Randa

Fiche de Les bagnards d’Alboral

Titre : Les bagnards d’Alboral
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les bagnards d’Alboral

« Le verrouillage automatique de la porte de ma cellule se met à fonctionner et je détourne la tête pour regarder, car ce n’est pas encore l’heure du repas. Le battant s’ouvre et le gardien,
vêtu de noir, s’efface pour laisser entrer… une femme !

Je vais protester, car je n’en ai pas demandé, mais je reste muet en l’apercevant. Il s’agit d’une détenue. Elle porte la courte jupe grise et le boléro des prisonnières. Donc, elle a été condamnée, mais on ne lui a pas encore rasé le crâne.

Ses cheveux blonds tombent sur ses épaules et son boléro est boutonné jusqu’au cou. Une assez belle fille, et ses vêtements ne l’avantagent pas. Grande, bien en chair. Un visage agréable, des lèvres pleines. Gênée, elle reste adossée à la porte et regarde autour d’elle avec un certain étonnement.

Je pivote sur moi-même d’abord, pour me retrouver assis sur ma couchette, puis me lève.

— Pourquoi cet étonnement ?… Tu savais qu’on allait te mettre avec un homme, puisque tu avais le droit de refuser.

— Je le savais, mais je ne m’attendais pas à me retrouver dans un palais… Vous êtes un très grand personnage. »

Extrait de : P. Randa. « Les Bagnards d’Alboral. »

Les aventuriers de l’espace par Peter Randa

Fiche de Les aventuriers de l’espace

Titre : Les aventuriers de l’espace
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les aventuriers de l’espace

« Je m’empâte. Fatalement avec la vie que je mène désormais. Ça fait deux ans que je me suis retiré et naturellement l’espace me manque… L’espace et tout ce qui va avec… La liberté totale dans des mondes encore vierges…, l’infini des étoiles, le danger quotidien… Tout en somme.Evidemment, j’ai des compensations. Une, en tout cas. Norella ! C’est pour elle que j’ai tout abandonné et, depuis, je me suis laissé envahir par le bonheur. Ouais !… Le bonheur, malheureusement, c’est toujours renoncer à quelque chose et je ne le savais pas.Est-ce que je regrette ? Pas vraiment. Et, de toute façon, l’âge venant, la vie que je menais allait devenir de plus en plus dangereuse. A quarante ans, les réflexes commencent à s’émousser.Du moins, c’est ce que tout le monde raconte, mais personnellement je ne m’en étais pas encore rendu compte… Un sourire joue sur mes lèvres… Quarante ans, pour un aventurier de l’espace, c’est déjà un bel exemple de longévité.Quarante ans ! Je ne parais pas mon âge. On me donnerait facilement dix ans de moins, mais plus pour longtemps, puisque je commence à prendre du ventre… »

Extrait de : P. Randa. « Les Aventuriers de l’espace. »

Les astronefs du pouvoir par Peter Randa

Fiche de Les astronefs du pouvoir

Titre : Les astronefs du pouvoir
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les astronefs du pouvoir

« Hier soir, j’ai dû trop boire… Trop de slana. Où était-ce ?… Je dois faire un terrible effort de mémoire pour me souvenir. Ah ! oui… Sur Ercalor… Nous y fêtions la prise du Mondir… Un grand cargo chargé d’outillage en provenance de Bevaran… C’était avant-hier.
J’imagine que Barka m’a ramené à bord et qu’il a pris seul l’initiative du décollage… Il devait avoir de sérieuses raisons… Que s’est-il donc passé ?
Précieux, Barka ! Hier, je devais être tellement saoul que je n’arrive plus à me souvenir de son visage… Ni de son apparence… C’est le comble.
Désabusé, je me laisse glisser en bas de ma couchette… Le slana est capable de vous faire complètement perdre la mémoire quand on en abuse… D’où sa vogue… On l’appelle la liqueur de l’amnésie… »

Extrait de : P. Randa. « Les astronefs du pouvoir. »

Les apprentis sorciers par Peter Randa

Fiche de Les apprentis sorciers

Titre : Les apprentis sorciers
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Les apprentis sorciers

« Le type descend l’escalier de pierre conduisant aux quais en trébuchant tous les deux ou trois pas. Un grand gars blond, assez bien de sa personne pour autant que je puisse en juger dans la lumière parcimonieuse du lampadaire.
Tous les trois pas aussi, il se raccroche à la main courante en fer pour jeter un coup d’œil derrière lui. Je le devine à bout de forces.
Dans l’ombre, du côté des premières maisons, on entend un bruit de pas précipités. Mon bonhomme est poursuivi et dans son état il n’a pas beaucoup de chances de s’en tirer. À mon avis, il va déguster, et pas mal…
Deux nouveaux arrivants. Un indigène mince et élancé suivi d’un Terrien court, trapu, qui tient à la main un pistolet qu’il ne cherche même pas à dissimuler.
Ils enfilent l’escalier derrière mon gars et, d’un coup, je me décide à intervenir… Comme ça… À tout hasard, dans une impulsion de ce que je pourrais appeler ma nature généreuse. »

Extrait de : P. Randa. « Les apprentis sorciers. »

Le secret des Antarix par Peter Randa

Fiche de Le secret des Antarix

Titre : Le secret des Antarix
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le secret des Antarix

« L’escadre des Rihans fonce dans l’immensité. Dix points de vie, minuscules, dans l’obscurité du vide, dans des ténèbres qu’aucune lumière n’a jamais entrepris de chasser. L’escadre des
Rihans d’Alkor.

Dix points de vie ! Minuscules par rapport à l’espace, mais chacun d’eux constituant un véritable monde. Chaque Rihan comportant un équipage minimum de mille hommes, sans
compter les femmes et les enfants.

Elmo, le grand amiral de la flotte est un vieillard au visage ascétique. Un vieillard d’une maigreur
extraordinaire. Plus de cheveux, des traits décharnés, une sorte de momie, un mort en sursis, mais avec un regard brillant, brûlant encore d’ardeur.

Une hantise en lui : « Revoir Alkor ». Depuis longtemps il a délégué ses pouvoirs à un commandant plus jeune ; mais, dans les grandes circonstances, c’est toujours son avis qui
est décisif.

Ce commandant, Torga, est venu le rejoindre dans sa cabine. Un athlète, Torga ! Dans la force de l’âge. Large d’épaules. Le visage énergique.

Né dans l’espace, quelques semaines seulement après le départ de la flotte qui comportait alors trente-trois Rihans. En ramener dix après avoir atteint les limites de la galaxie est un exploit qu’aucun homme n’a jamais réussi. »

Extrait de : P. Randa. « Le secret des Antarix. »

Le rendez-vous de Nankino par Peter Randa

Fiche de Le rendez-vous de Nankino

Titre : Le rendez-vous de Nankino
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le rendez-vous de Nankino

« Le général Aultremont me fixe un instant en souriant, puis il me demande :

— Que pensez-vous de l’Argonaute, Sterny ?… Voilà un mois que vous vous en servez.

— C’est un vaisseau extraordinaire… trois fois plus rapide que le meilleur aviso…

— Et disposant d’une puissance de feu inconnue à ce jour… En fait, il est pratiquement invulnérable car la portée de ses canons est supérieure à tout ce qui existe.

— Je n’ai pas expérimenté les tourelles de tir… On ne m’a jamais remis de munitions.

— Les essais ont été faits dans les déserts de Lamalan… Dans le plus grand secret.

Il se renverse dans son fauteuil et le sourire disparaît de son visage. »

Extrait de : P. Randa. « Le rendez-vous de Nankino. »

Le racket du glandier par Peter Randa

Fiche de Le racket du glandier

Titre : Le racket du glandier
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le racket du glandier

« Le Balèse a un geste d’impuissance pendant que Lucia me saute au cou. Elle a changé Lucia. Elle change beaucoup. À chacune de nos rencontres, je la trouve transformée. C’est une jeune fille maintenant. Plus une gamine.
Une très belle jeune fille même. Mini-jupe et longs cheveux noirs. Visage allongé. Peau d’une blancheur éblouissante. Yeux bleus. Les traits fins, la lèvre gourmande et toujours une lueur ironique dans le regard.
Grande, admirablement faite. Ma fille ! J’ai de quoi être fier et je le suis. Deux fois trop… Baisers sur les deux joues, baisers pleins d’affection, mais tout de même hâtifs. Ce n’est pas pour m’embrasser quelle est venue.
Tout de suite, elle me pousse dans un fauteuil, puis s’assied sur mes genoux en brandissant un journal : La Voix du Nord. Un grand titre en travers de la première page :
« MALGRÉ SES PROTESTATIONS D’INNOCENCE, LÉLIA VERMEER RESTERA EN PRISON.  »

Extrait de : P. Randa. « Le racket du glandier.  »