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Le manche du panier par Peter Randa

Fiche de Le manche du panier

Titre : Le manche du panier
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le manche du panier

« Un poulet me prend en charge à la sortie de la Santé. Jeunot, le gars, l’air un peu candide. Comme il est flic, ça lui passera vite. Il doit bien se douter que je ne suis pas dupe, car il ne se cache même pas. Fatal… pour eux je suis un coriace, je les ai possédés, alors normalement je dois me méfier de la coupure et on joue cartes sur table…

Tout de même, Berruti me croit né de la dernière pluie. Je le connais sur le bout du doigt, le commissaire. Mon suiveur officiel est un faux semblant. J’en ai certainement un autre prêt à garder la piste lorsque j’aurai semé le premier.

Dans la police, on est revenu de tout par déformation professionnelle et en même temps on croit au Père Noël. Berruti doit s’imaginer que la taule m’a amoindri.

Un petit rire. Leurs malices sont cousues de fil blanc. J’ai senti le coup venir de trop loin. Le jour où on m’a ramené à Paris pour un témoignage bidon dans une affaire dont je n’avais jamais entendu parler… »

Extrait de : P. Randa. « Le manche du panier. »

Le grand cristal de Terk par Peter Randa

Fiche de Le grand cristal de Terk

Titre : Le grand cristal de Terk
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le grand cristal de Terk

« A mon réveil, lorsque je suis sorti d’hibernation, j’ai consulté le plan de vol de ma nacelle de survie… Elle a franchi six cent dix-huit parsecs… J’ai plongé plus loin que n’importe quel être humain au milieu d’une galaxie inconnue et il me reste sans doute peu de chance de revoir
un jour ma planète natale.
Terre 0.
Personne, à ma connaissance, n’a jamais franchi une aussi longue distance en état d’hibernation et j’ignore absolument le temps que cela m’a pris, compte tenu du fait que les nacelles de survie ne se mettent jamais en survitesse.
Pour le savoir, il faudrait que je confie à un ordinateur la bande d’enregistrement de mon pilote automatique…, mais je n’ai pas d’ordinateur.
Six cent dix-huit parsecs !… Tout ce que cette distance a de fabuleux me donne le frisson. Ma nacelle a dû être lancée sur une trajectoire maudite. Six cent dix-huit parsecs sans rencontrer de planète habitable. »

Extrait de : P. Randa. « Le grand cristal de Terk. »

Le dépositaire de Thana par Peter Randa

Fiche de Le dépositaire de Thana

Titre : Le dépositaire de Thana
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le dépositaire de Thana

« Le haut-parleur qui me relie au poste de pilotage se met à vibrer et Felton m’annonce :

— Nous sommes exactement dans la zone d’où le Tucson a lancé son dernier appel. Enfin, aussi près que les récepteurs ont pu le préciser.

— Ralentis, branche les détecteurs et tourne en rond. En allongeant un peu plus le cercle à chaque tour.

— Ça peut prendre des semaines.

— Peut-être des années, mais as-tu autre chose à proposer ?

— Non.

— Alors, au boulot, j’arrive. Je viens de quitter le bloc de régénérescence.

J’enfile ma combinaison. En mettant les choses au mieux, nous avons une chance sur deux cents d’obtenir un résultat, mais j’estime que, dans l’espace, c’est déjà une bonne moyenne.

Et, en un sens, il fallait bien que Felton et moi tentions quelque chose. Même quelque chose de désespéré, pour éviter que la police de l’espace ne se montre trop curieuse au sujet de certaines de nos activités passées. »

Extrait de : P. Randa. « Le Dépositaire De Thana. »

Le cycle du recommencement par Peter Randa

Fiche de Le cycle du recommencement

Titre : Le cycle du recommencement
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1971
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le cycle du recommencement

« L’Astrolabe vient de sortir du subespace. Je l’ai senti à un imperceptible changement dans la qualité de l’atmosphère, car je suis un vieux routier de l’espace… Un vieux routier de l’espace à trente ans… Oui…, un vieux routier revenu de tout… C’est sans doute ce qui m’a fait accepter cette mission…

Immédiatement, j’ai convoqué les hommes qui doivent m’accompagner dans ma cabine. C’est moins cérémonieux que celle du rapport que le commandant de l’aviso avait mis à ma disposition.

Valek arrive le premier. Il est de taille moyenne et bâti en force. Large d’épaules, mince de taille. Soixante-dix kilos sans un gramme de graisse.

Un visage à la fois tourmenté et aigu. Des cheveux blonds coupés court. Des lèvres minces et une flamme dangereuse dans le regard.

C’est un violent. Un bagarreur. Je l’ai sorti de prison pour l’emmener avec moi. Une prison dont il pensait bien qu’il ne sortirait plus jamais car il s’y trouvait pour avoir tué deux hommes dans une taverne de Saltem, une des planètes de la périphérie, là où les lois sont les plus sévères. »

Extrait de : P. Randa. « Le cycle du recommencement. »

Le cycle des Algoans par Peter Randa

Fiche de Le cycle des Algoans

Titre : Le cycle des Algoans
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir

Première page de Le cycle des Algoans

« Une boule énorme roule dans l’espace, animée par un mouvement circulaire. Le mouvement ne lui imprime pas une vitesse particulière. Il se contente de stabiliser la masse… et puis boule n’est pas le mot exact. Bloc convient mieux. Un bloc monstrueux de pierres agglomérées, mais le hasard n’intervient pas dans sa constitution. Il s’agit d’un bloc artificiel.

A l’extérieur, une pierre noire comme du jais de plus d’un mètre d’épaisseur. Une pierre dix fois plus dure que le granit et capable de rétablir à tout moment l’équilibre thermique de son noyau central.

Noyau central de pierre aussi, mais poreuse celle-là et formant comme une gangue gigantesque et souple servant d’amortisseur à un réceptacle allongé d’environ deux mètres de long sur soixante centimètres de large.

En bas de ce réceptacle, une boîte carrée contenant toute une machinerie extrêmement sophistiquée. Un ordinateur d’abord relié par de longues antennes scellées dans la pierre noire et émergeant à l’extérieur sous forme de diamants et servant de détecteurs. »

Extrait de : P. Randa. « Le Cycle Des Algoans. »

La valse des lingots par Peter Randa

Fiche de La valse des lingots

Titre : La valse des lingots
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de La valse des lingots

« — Ce gars, je le connais, dit le Balèze.
Il pointe son doigt énorme sur une photo de Paris-jour avec une visible satisfaction.
Elle représente un gars, genre bellâtre, en tenue de chauffeur, debout devant le capot d’une magnifique Cadillac, mais ce n’est pas lui que Nau regarde d’abord.
Connaisseur, il s’intéresse beaucoup plus à la fille souriante qui donne le bras au garçon. Un minois effronté. Elle porte un short court et une petite chemisette. Des cuisses longues, des jambes galbées. Plutôt grande de taille.
Une blonde. Ses cheveux lui retombent sur les épaules.
— Elle ?… Qui est-ce ?
Le Balèze hausse les épaules :
— Je ne sais pas.
— On dirait sa petite amie.
— Peut-être.
— Beaucoup trop de classe pour ce type.
Le petit bar de la rue Antoinette où ils se sont retrouvés est désert. Le barman essuie des verres d’une mine ennuyée de confesseur. Un confesseur de vague à l’âme qui ferait la grève sur le tas. »

Extrait de : P. Randa. « La valse des lingots. »

La trève du sacre par Peter Randa

Fiche de La trève du sacre

Titre : La trève du sacre
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir

Première page de La trève du sacre

« Mon sixième réveil ! A peine ai-je ouvert les yeux qu’une sourde angoisse me mord le ventre à la pensée du moment où je devrai à nouveau m’allonger dans mon sarcophage d’hibernation afin de m’abandonner aux robots.
Après six réveils, je suis définitivement sorti de mon temps et de mon espace, car si par miracle, je retournais un jour à mon point de départ, je n’y reconnaîtrais plus rien.
Plus rien ! C’est un peu effrayant. Je me dresse lentement dans mon sarcophage. A chaque réveil, c’est la même chose. Je retrouve ma lucidité, toute ma lucidité, au moment même où j’ouvre les yeux.
Toute ma lucidité et tous mes souvenirs.
Ils sont intacts… C’était hier pour moi et c’est peut-être cela le pire.
Dans mes oreilles, j’entends encore l’ordre de « sauve-qui-peut général » au moment où la torpille ennemie a touché le Belliqueux. Par hasard, je me trouvais à ce moment-là dans la soute de survivance en compagnie de Layton et de Lambercier. »

Extrait de : P. Randa. « La treve du sacre. »

La solitude des dieux par Peter Randa

Fiche de La solitude des dieux

Titre : La solitude des dieux
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de La solitude des dieux

« Ça s’annonce mal pour moi. Je jette un coup d’œil sur l’immense aire d’atterrissage par la grande baie ouverte, puis je lance :
— Les passagers et l’équipage ne se sont aperçus de rien.
Howler hausse les épaules :
— Malheureusement, les machines ont enregistré votre défaillance, Lescar… Le Mal de l’espace… Les lois sont formelles.
— Des lois stupides.
— Elles le sont toujours. Par définition. De toute façon, ce n’est pas moi qui les ai faites.
— Vous les appliquez.
— C’est mon rôle.
— Le Mal de l’espace ?… On ne sait même pas ce que c’est… Je n’ai peut-être eu qu’un simple malaise. »

Extrait de : P. Randa. « La solitude des dieux. »

La resquille par Peter Randa

Fiche de La resquille

Titre : La resquille
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de La resquille

« Sophie est là. Derrière le grand rocher, elle se croit à l’abri des regards et elle achève de se déshabiller. S’il ne s’agissait pas de Sophie je m’éloignerais discrètement mais avec elle je n’ai vraiment pas à me gêner et j’avance sur le sable qui étouffe le bruit de mes pas un sourire goguenard aux lèvres.
Marrant qu’elle ne m’entende pas. À moins qu’elle ne le fasse exprès. Pourquoi pas ? Après tout, c’est elle qui m’a téléphoné en me demandant de venir la rejoindre à la lagune. Un vrai chopin cette fille. Elle décroche son soutien-gorge et le lance sur le petit tas de ses autres vêtements puis elle sort de son slip.
Je la savais très belle mais je n’avais jamais eu l’occasion de m’en rendre compte avec cette précision. Ma gorge se sèche et, inconsciemment, je marche plus lentement. Je suis tout près d’elle lorsqu’elle enfile son maillot de bain. Trop près pour continuer à me taire. D’une voix rauque, je lance :
— Tu es drôlement baraquée, dis donc ! »

Extrait de : P. Randa. « La resquille. »

La planète perdue par Peter Randa

Fiche de La planète perdue

Titre : La planète perdue
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1973
Editeur : Fleuve noir

Première page de La planète perdue

« Le bagne de l’espace ! Il se dresse devant notre colonne. C’est un formidable vaisseau de trente niveaux. Il est d’une blancheur éblouissante et se trouve au milieu de la grande piste.

Dès que je l’aperçois, je ne peux retenir un frisson. Dans quelques instants, nous serons enfermés tous dans nos cellules et, demain, ce sera le départ, ou plus exactement le lancement.

A bord, il n’y aura pas d’équipage. On va simplement nous abandonner dans une région de l’espace où, sur des centaines d’années-lumière, notre vaisseau ne rencontrera pas le moindre système solaire… Pas la plus petite planète.

J’ai un mouvement de rage. Nous dériverons jusqu’à ce que mort s’ensuive dans un vaisseau amplement pourvu de vivres, mais ce vaisseau, nous ne pourrons jamais nous en rendre maîtres et le diriger vers un point quelconque de la Galaxie.

Evidemment, toutes les cellules seront ouvertes et nous serons libres d’aller et de venir dans les coursives et dans les réfectoires : jusqu’à ce que nous finissions par nous exterminer.

Car c’est ce qui arrivera ! Ce qui doit immanquablement arriver, à cause des femmes ! Il y en aura avec nous. Cent ou deux cents, alors que nous serons mille en tout. »

Extrait de : P. Randa. « La planète perdue. »