Étiquette : Randa
La peste sauvage par Peter Randa

Fiche de La peste sauvage
Titre : La peste sauvage
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir
Première page de La peste sauvage
« Dans la plaine, une haute butte formant un rectangle parfait. Soixante mètres de haut, trois cents de long sur cent de large. Des parois de pierres lisses, abruptes sur trois côtés et sur le quatrième, au milieu d’un des plus étroits, une entrée majestueuse. Escalier et colonnes de marbre blanc. Au pied de cette entrée part une longue route sinueuse, plantée de cyprès le long des deux fossés qui la bordent.
Cinq larges marches à gravir et on se trouve face à une monumentale porte à doubles battants, en bois massif, du bois bardé de fer. Passé cette porte, on entre de plain-pied dans une grande salle, longue d’une cinquantaine de mètres, au bout de laquelle on aperçoit une énorme statue. Elle représente un homme assis.
Une statue argentée, presque blanche, d’un blanc trop clair.
Aux pieds de la statue, un trou profond. Trois mètres de long sur deux de large et au fond du trou, les bras en croix attachés à une poutre reposant sur deux supports de pierre, un homme… un jeune homme plutôt. Même pas vingt ans. Il est gras. Son visage est déformé par la souffrance et on lit dans ses yeux une folle terreur. »
Extrait de : P. Randa. « La Peste Sauvage. »
La mort sans bruit de Peter Randa

Fiche de La mort sans bruit
Titre : La mort sans bruit
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1978
Editeur : French Pulp
Première page de La mort sans bruit
« Devant la baraque, une bagnole ! Elle ne m’inspire pas confiance. Mon père m’a appris à flairer le flic. Naturellement, je ne fais pas l’andouille et n’ai pas l’ombre d’une hésitation. S’ils sont là pour mon vieux ou pour moi, je suis certainement repéré et, dans ces cas-là, le seul moyen d’en sortir est de jouer bille en tête.
Je traverse la rue de mon petit pas tranquille en tenant mon Solex à la main, car je suis dans le mauvais sens de la circulation. Personnellement, je n’ai pas eu de pépin, donc, il s’agit de mon père. La machine à raisonner s’est mise en route dans ma caboche. On l’a pris sur le fait. En train de refiler un faux billet de cinquante ou de cent balles. Et alors ? Ça ne prouve rien.
Seulement, il a été pigeonné. Pour un seul billet ? Car il n’en avait certainement pas deux faux sur lui en même temps… Prudent comme il est… Prudent et rusé… un vrai Sioux… On lui a donné un faux billet et il s’en est servi pour payer un achat en toute bonne foi. »
Extrait de : P. Randa. « La Mort sans bruit. »
La jungle d’Araman par Peter Randa

Fiche de La jungle d’Araman
Titre : La jungle d’Araman
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de La jungle d’Araman
« Maintenant, nous sommes vraiment en danger… Pendant que les rétrofusées sont en action. Si un détecteur réussit à nous localiser, il ne nous lâchera plus et une torpille chercheuse nous atteindra où que nous allions…
Et ce sera la fin…
Un sale moment à passer, car je n’ai pas envie d’aller pourrir dans les prisons d’Arca ou même celles de Caraman que nous survolons à une allure encore vertigineuse.
Gelma est dans le même état d’esprit. Je la guette du coin de l’œil. Son visage est impassible, mais ses doigts se crispent sur les accoudoirs de son fauteuil de pilotage.
Une Kerstienne de race blanche originaire du système d’Ourbia. Une grande fille mince au visage allongé et à l’épaisse chevelure rousse. Les pommettes un peu saillantes et un teint d’une pureté extraordinaire.
Lorsqu’on m’a chargé de cette mission, je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’on me donne une femme comme second… Le sol de la planète se rapproche. Je surveille mon cadran d’altitude, car il faut que je relance le Siluce en vol horizontal entre cent et cent cinquante mètres… »
Extrait de : P. Randa. « La jungle d’Araman. »
La grand dérive par Peter Randa et K. H. Scheer

Fiche de La grand dérive
Titre : La grand dérive
Auteur : Peter Randa et K. H. Scheer
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de La grand dérive
« Le cœur chahuté, les jambes molles, je me raccroche à la table de pilotage… Je sais ce qui m’arrive… Je viens de piquer une crise… Le tout est de savoir pendant combien de temps elle a duré.
Dans le temps négatif, c’est la première fois à ma connaissance qu’un pilote est victime du mal de l’espace… Moche… A moins que ce ne soit autre chose ? En tout cas, je suis comme privé d’énergie, veule…
Un coup d’œil me suffit pour comprendre que nous avons dépassé toutes les normes connues… La différence d’angle atteint presque quarante-cinq degrés… Une dérive effrayante. La plus grande dérive qu’un vaisseau ait jamais enregistrée…
Du moins à la connaissance des Offices de contrôle de la navigation interstellaire… Affolé, je note les coordonnées… Ça ne va pas sans mal dans le flou du temps négatif… Tout de même j’y arrive, puis j’abaisse lentement la manette du « négateur ». C’est ainsi que nous appelons l’appareil qui permet de passer d’un temps dans l’autre. »
Extrait de : P. Randa et K. H. Scheer. « La grande dérive. »
La grande chasse des Kadjars par Peter Randa

Fiche de La grande chasse des Kadjars
Titre : La grande chasse des Kadjars
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de La grande chasse des Kadjars
« Moches, ces cellules de conditionnement. Je ne sais pas depuis combien de temps j’y suis, mais c’est fini. Je repère ça au ronronnement des machines qui est différent lorsqu’on va venir me rechercher.
Assez régulièrement, on me place en cellule de conditionnement car je n’ai pas la docilité des autres habitants du bloc… Seulement, je suis réfractaire à tous leurs trucs.
Je sais que je pose un problème à toutes leurs machines de santé psychique… Un problème qu’elles voudraient résoudre à tout prix.
Obstinée, une machine. C’est sans doute à cause de ça, qu’on ne me liquide pas purement et simplement. Le chef de mon bloc me l’a expliqué. Lorsque je suis en conditionnement, il faudrait que je m’abandonne. Que je ne lutte pas. »
Extrait de : P. Randa. « La grande chasse des Kadjars. »
La brigade du grand sauvetage par Peter Randa

Fiche de La brigade du grand sauvetage
Titre : La brigade du grand sauvetage
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1975
Editeur : Fleuve noir
Première page de La brigade du grand sauvetage
« J’ai l’impression de sortir d’un très long sommeil, ou de revenir de très loin. Bizarre comme sensation. Parce que ça m’est déjà arrivé, je crois sortir d’hibernation ; mais ce n’est certainement pas le cas. Je m’en souviendrais ; on se
souvient toujours.
Petit à petit, je refais surface. Une courbe ascendante. Bientôt, je vais pouvoir ouvrir les yeux ; un peu comme on franchit un pont. Bientôt, je vais pouvoir ouvrir les yeux. Je suis comme grisé… euphorique. Et quand on sort d’hibernation, on éprouve toujours un sentiment de malaise.
Un soupir… On dirait que j’ai mal à la tête : une sorte de lourdeur, de pesanteur. Qu’est-ce que ça veut dire ? Dans le sommeil, on a de la peine à concentrer ses efforts… Puis d’un seul coup, j’ouvre les yeux.
Autour de moi, une chambre toute blanche. Des murs nus d’une propreté rigoureuse. Je suis dans un centre médical… Du coup, je me demande ce qui m’est arrivé…
A ma droite, une table de nuit, et à portée de ma main, le bouton d’une sonnette. J’appuie dessus, puis je tâte mon crâne : il est enveloppé d’un bandeau… »
Extrait de : P. Randa. « La brigade du grand sauvetage. »
L’univers des Torgaux par Peter Randa

Fiche de L’univers des Torgaux
Titre : L’univers des Torgaux
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’univers des Torgaux
« A trois reprises, l’huissier de service frappe de son poing fermé sur l’épaisse carapace de son thorax, et immédiatement, dans l’immense salle du Conseil Suprême, tous les représentants des communautés se taisent.
De sa voix aux résonances métalliques, l’huissier proclame :
— Je déclare ouverte la onzième séance du Conseil Suprême de Randiko de l’an 6900 de l’ère des Torgaux…
Il marque un temps d’arrêt, puis annonce encore :
— La parole est au Maître biologiste.
Ragh se lève. L’émotion fait battre son cœur et bruisser doucement les longues antennes qui se recourbent au-dessus de sa tête étroite et triangulaire.
— Lorsque le Conseil m’a chargé d’examiner l’engin spatial qui dérivait au milieu des Pléiades de Gordan, tout le monde pensait qu’il s’agissait d’un vaisseau de transport utilisé durant la Longue Guerre, et je devais veiller à ce qu’il ne recèle pas dans ses flancs des miasmes dangereux pour nos organismes… »
Extrait de : P. Randa. « L’univers des Torgaux. »
L’instinct du tueur par Peter Randa

Fiche de L’instinct du tueur
Titre : L’instinct du tueur
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1978
Editeur : French Pulp
Première page de L’instinct du tueur
« Je donne ma carte à l’infirmière. Elle se tient à l’entrée de la clinique derrière un grand bureau. Elle y jette machinalement les yeux et lit : « Jean Fargeau. Président-directeur général du Consortium Desruelles ».
Entourée de ses deux dactylos vêtues comme elle, elle a un peu l’apparence d’un juge accompagné de ses assesseurs.
Avec un léger sursaut, elle relève la tête et je lui annonce :
— J’ai rendez-vous avec le docteur Prieur.
L’infirmière décroche le téléphone, compose un numéro de deux chiffres, puis attend. En même temps, elle m’adresse une sorte de sourire de regret.
— Allô ! Micheline… M. Jean Fargeau, pour le professeur.
On doit lui répondre favorablement car elle dit en raccrochant son combiné :
— On vient vous chercher.
Hésitant un instant, elle demande timidement :
— Vous venez pour Véronique Fargeau ?
— Oui.
— Vous êtes de la famille ?
— Son père. »
Extrait de : P. Randa. « L’Instinct du tueur. »
L’homme éparpillé par Peter Randa

Fiche de L’homme éparpillé
Titre : L’homme éparpillé
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’homme éparpillé
« Ce n’est pas un réveil… Etrange sensation que je ne parviens pas à analyser…, mais pourquoi l’analyser ? J’ai comme l’impression de revivre, de ressusciter même… Bizarre… Rien du tout et, brutalement, ce sentiment d’exister de nouveau.
Pourquoi de nouveau ?
Sans doute parce que je suis extrêmement lucide et pas encore éveillé. Un peu incohérent… Une incohérence qui m’est désagréable… Pénible même…
Et cela dure… Longtemps… Depuis une éternité on dirait, et soudain, j’entends parler… Non, pas exactement… C’est comme si je participais à une conversation en étant en même temps tous les interlocuteurs.
Un homme dit :
« Sa reconnaissance sera telle qu’il ne pourra rien me refuser… Je serai son sauveur. »
Extrait de : P. Randa. « L’Homme éparpillé. »