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Disparus dans l’espace par Peter Randa

Fiche de Disparus dans l’espace

Titre : Disparus dans l’espace
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1965
Editeur : Fleuve noir

Première page de Disparus dans l’espace

« Je me sens beaucoup plus faible que la dernière fois. La tête lourde, les jambes molles et une effrayante lassitude. Dès que les portes de la salle d’hibernation se referment derrière moi, je dois m’appuyer contre la coque pour ne pas tomber.
Bizarre ! Une mauvaise sueur me couvre tout le corps. Glacial le couloir. Pourtant les bouches de chaleur fonctionnent. Une anomalie. En tout cas, moi, je suis resté en état de vie suspendue beaucoup plus longtemps que prévu. Au-delà des limites mêmes. Drôle de pari qu’on a fait sur mes qualités de récupération.
Péniblement, j’atteins la porte de l’élévateur et j’appuie sur le bouton d’appel. Pourquoi nous a-t-on fait dépasser la limite ? Car ce n’est certainement pas une mesure qui me concerne seul. Une expérience ?
On aurait dû m’avertir. La porte de l’élévateur s’ouvre et j’entre dans la cage en trébuchant. »

Extrait de : P. Randa. « Disparus dans l’espace. »

Deucalion par Peter Randa

Fiche de Deucalion

Titre : Deucalion
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir

Première page de Deucalion

« Bar de l’Espace ! Chaque fois que j’en pousse la porte j’ai un ricanement, mais je ne peux m’empêcher d’y revenir… Chaque fois aussi ma main remonte machinalement jusqu’à mon revers pour tâter l’insigne ovale qu’on ne peut pas m’empêcher de porter.

L’insigne ovale semé d’étoiles d’or sur fond bleu. L’insigne des pilotes. Celui qu’on reçoit le matin du premier départ pour un vol spatial dont on assume l’entière responsabilité.

Personne ! Je choisis soigneusement mes heures. Auguste, le barman, est en train d’astiquer son zinc. Il lève à peine la tête.

Whisky, monsieur Forestier ?

Oui.

Un seul verre. Je n’ai plus les moyens de m’en payer plus. Un par jour dans le cadre où je retrouve des ambiances d’autrefois. »

Extrait de : P. Randa. « Deucalion. »

Dette sur l’honneur par Peter Randa

Fiche de Dette sur l’honneur

Titre : Dette sur l’honneur
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1966
Editeur : Fleuve noir

Première page de Dette sur l’honneur

« Je m’accoude au zinc et Frédo, tout en m’avançant un verre, murmure :
— La petite en veste de daim, à la troisième table.
Dans la glace, je la vois. Toute jeune et plutôt mignonne. Les cheveux blonds, coupés court. L’air de s’emmouscailler ferme devant un café.
— Et elle a demandé après moi ?
— Oui.
— Jamais vue.
Peut-être pas. Je lui trouve quelque chose de familier sans arriver à la situer. Pas un tapin, comme les autres filles qui hantent la boîte de Frédo. Quelque chose de mieux.
— Gino a essayé de s’en occuper, mais je lui ai dit de laisser tomber.
— Bon. Je vais voir ce qu’elle me veut. Marrant et imprévu. Une souris à peine dégrossie qui me demande. Je n’en reviens pas. Je lampe ma fine, puis je me retourne et je marche vers la table occupée par la môme. »

Extrait de : P. Randa. « Dette sur l’honneur. »

Cycle zéro par Peter Randa

Fiche de Cycle zéro

Titre : Cycle zéro
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de Cycle zéro

« Un robot a dû déposer ma carte de convocation sur la table du hall. Une carte verte portant comme en-tête :

ASSEMBLEE MONDIALE DES PEUPLES

A la fois une dérision et un symbole. Une formule restée identique depuis des millénaires. Depuis l’époque où le formidable Palais qui s’élève toujours sur le plateau d’Antaa accueillait à dates régulières les « représentants » de tous les peuples, alors trop nombreux pour assister tous aux débats.

Je me demande ce que pouvaient être ces assemblées. Des milliers d’êtres, d’hommes et de femmes, réunis pour discuter et palabrer… des milliers…

Effrayant. Des milliers d’hommes qui en représentaient des millions.

Bien sûr, il fut un temps où notre planète comptait trois milliards d’habitants. Je pousse un soupir devant cette énormité. On les parquait dans des villes… à plusieurs centaines dans le même immeuble. La vie devait être intolérable. »

Extrait de : P. Randa. « Cycle zéro. »

Commando de transplantation par Peter Randa

Fiche de Commando de transplantation

Titre : Commando de transplantation
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de Commando de transplantation

« Je ne sais pas pourquoi on m’a convoqué au Poste de Commandement. Cela n’est jamais arrivé. A ma connaissance, seuls les membres du Conseil supérieur y ont accès.

Peut-être parce que j’ai atteint l’âge légal d’occuper une fonction officielle… ou de fonder une famille.

Lorsque nous avons quitté Galgar, je sortais de l’enfance et je suis un homme maintenant. Fonder une famille ? On ne me le permettra certainement pas avant que nous ayons atteint le terme de notre voyage.

Si ce voyage doit avoir un terme. Nous sommes nombreux à commencer à en douter. Avant-hier, je suis sorti de ma onzième période d’hibernation. Un peu en avance sur les autres fois, me semble-t-il, mais je ne peux pas en être absolument certain car, sur le vaisseau de l’espace, on ne compte plus le temps sur la base des révolutions de notre planète d’origine.

Nous vivons désormais des jours arbitraires, calculés en distance et fonction de notre vitesse de base. »

Extrait de : P. Randa. « Commando de transplantation. »

Branle-bas d’invasion par Peter Randa

Fiche de Branle-bas d’invasion

Titre : Branle-bas d’invasion
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1979
Editeur : Fleuve noir

Première page de Branle-bas d’invasion

« — Il n’a toujours pas bougé? demande le Professeur Derfort.
— Non, répond Véronique Breton.
Une toute jeune infirmière, très jolie et très blonde, un peu sophistiquée, grande, les yeux bleus, une bouche aux lèvres pleines. Le professeur saisit le poignet de l’être étendu sur le lit, les yeux fermés et prend son pouls.
— Il bat avec régularité… Logiquement, cet être aurait dû se réveiller depuis longtemps.
— Si nous connaissions les causes de son sommeil, répond Véronique.
Derfort a un mouvement d’épaules.
— Si c’était le cas, nous n’ignorerions rien d’autre sur lui. Vous savez ce que prétend
Mareuil?
— Il est asexué.
— Et ce ne serait pas une atrophie, ni une anomalie. Il est né sans organe reproducteur et si, physiologiquement, il nous ressemble, certaines fonctions d’élimination se font d’une façon tout à fait différente des nôtres. »

Extrait de : P Randa. « Branle bas d’invasion. »

Au bout du malheur par Peter Randa

Fiche de Au bout du malheur

Titre : Au bout du malheur
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir

Première page de Au bout du malheur

« Nerveux, Berton ! De la tête, je le désigne à Rinaldi qui a un imperceptible mouvement d’épaules. Trop tard pour changer quoi que ce soit à notre dispositif. Nous avons coincé la camionnette à l’entrée de la cour de l’usine exactement comme prévu… Berton surveille les bâtiments, sa mitraillette sous le bras.
Antoine est déjà en train de sortir les sacs de paie. Je lui donne un coup de main pendant que Rinaldi tient le chauffeur et les deux convoyeurs en respect.
Frisquet, ce matin, mais beau temps. Tout de même, la buée se condense devant les mouchoirs que nous avons noués devant nos visages. J’empoigne un sac, Antoine aussi. Rinaldi prend le dernier d’une main sans cesser de brandir son flingue.
Il crie :
— Fissa.
Berton rapplique en vitesse, il nous dépasse et va se poster sur le trottoir pour surveiller la rue quasi déserte. »

Extrait de : P. Randa. « Au bout du malheur. »

Anastasis par Peter Randa

Fiche de Anastasis

Titre : Anastasis
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1978
Editeur : Fleuve noir

Première page de Anastasis

« Le « clip ! clip ! clip ! » du signal d’alarme retentit d’une façon stridente, donc il est émis par une des stations spatiales en orbite. Je saute en bas de mon lit. Pas besoin de m’occuper des enregistrements, ils se font automatiquement à partir d’un certain volume d’appel largement dépassé en ce moment.
Ma ceinture capte tous les sons et ma caméra encéphalique enregistre toutes les images. Mes deux caméras encéphaliques… Comme tous les autres, mon cerveau se distingue par son asymétrie fonctionnelle.
Je jure. Je deviens fou ou quoi ? Pourquoi penser à ces choses-là au lieu de brancher mes écrans spatiaux ? J’appuie sur le premier bouton. Devant moi, l’immensité du ciel… Et j’aperçois, tout au fond, une flotte littéralement fabuleuse… »

Extrait de : P. Randa. « Anastasis. »

A moi de jouer ce matin par Peter Randa

Fiche de A moi de jouer ce matin

Titre : A moi de jouer ce matin
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1967
Editeur : French Pulp

Première page de A moi de jouer ce matin

« Moreau boucle le compartiment avec une clef spéciale que le chef de gare lui a remise. Les rideaux sont soigneusement tirés devant les vitres. Lambrot me fait signe de m’asseoir et s’installe en face de moi.

Je lève alors les poignets en faisant tinter mes menottes :

— Vous me laissez ça ?

Les deux poulets se concertent du regard, puis Moreau hausse les épaules :

— C’est la loi.

Grand et massif, Moreau. L’athlète enveloppé. Pas un mauvais bougre, car il est sûr de sa force. Lambrot se montre beaucoup plus vachard, mais, lui, c’est un simple inspecteur de province. De plus, il n’est pas grand, avec une gueule de faux témoin, ce qui doit lui donner des complexes.

Nous sommes arrivés à la gare largement en avance, si bien que mon embarquement s’est fait discrètement. Le chef de gare nous a accompagnés jusqu’au compartiment réservé et voilà…

Mes cigarettes sont dans la poche de ma chemise. Mon briquet aussi. Je parviens à les empoigner entre mes deux pouces et, comme Lambrot a relevé le plateau de la table du wagon, je dépose le tout dessus. »

Extrait de : P. Randa. « À moi de jouer ce matin. »

La loi des ancêtres par Peter Randa

Fiche de La loi des ancêtres

Titre : La loi des ancêtres (Tome 4 sur 4 – Les ancêtres)
Auteur : Peter Randa
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir

Première page de La loi des ancêtres

« Dans le bloc de régénérescence, je reviens progressivement à la vie. Maintenant, je retrouve ma lucidité à peu près immédiatement… L’habitude… Au début, je mettais parfois une demi-heure avant de réaliser où j’étais.
Si le processus de réanimation a été lancé, c’est que le Carcal est sur le point de se placer en orbite autour de Kher, la planète aux quatre continents.
J’aperçois le robot qui s’occupe de ma régénérescence. Il agit avec la placidité des mécaniques pour lesquelles le temps n’a aucune importance.
Le temps, ni les sentiments.
Les robots n’ont pas de système nerveux et ils ignorent le danger et, partant, l’angoisse… Ils fonctionnent jusqu’à l’extrême limite de leurs possibilités quelle que soit la situation, avec la plus totale indifférence.
Evidemment, lorsque nous nous en remettons entièrement à eux dans l’espace, nous prenons un risque terrible… En cas d’imprévu, nous ne serons pas réveillés, ou trop tard… C’est le prix de notre tranquillité, mais nous avons enregistré dans leurs mémoires à peu près tout ce qui est susceptible de se produire au cours de nos hibernations. »

Extrait de : P. Randa. « Les ancetres – La loi des ancêtres. »