Étiquette : Rouard
La ligne verte par S. King
Fiche de La ligne verte
Titre : La ligne verte (intégrale)
Auteur : Stephen King
Date de parution : 1996
Traduction : P. Rouard
Editeur : Le livre de poche
Première page de La ligne verte
« Ça s’est passé en 1932, quand le pénitencier de l’État se trouvait encore à Cold Mountain. Naturellement, la chaise électrique était là.
Ils en blaguaient, de la chaise, les détenus, mais comme on blague des choses qui font peur et auxquelles on ne peut échapper. Ils la surnommaient Miss Cent Mille Volts, la Veuve Courant, la Rôtisseuse. Et de rigoler de la note d’électricité et du directeur Moores, qui devrait passer sa dinde de Noël à la Rôtisseuse, vu que Melinda, sa chère moitié, était bien trop malade pour cuisiner.
Mais pour ceux qui devaient vraiment s’asseoir sur cette chaise, l’humour n’était pas au rendez-vous. J’ai présidé à soixante-dix-huit exécutions pendant tout le temps que j’ai servi à Cold Mountain (un chiffre sur lequel ma mémoire n’a jamais hésité ; je m’en souviendrai sur mon lit de mort), et je peux affirmer que la plupart de ces hommes prenaient conscience jusqu’à la moelle de ce qui les attendait, sitôt qu’on leur sanglait les chevilles aux pieds en chêne massif de Miss Cent Mille Volts. »
Extrait de : S. King. « La Ligne Verte. »
Tomorrow’s parties par W. Gibson
Fiche de Tomorrow’s parties
Titre : Tomorrow’s parties (Tome 3 sur 3 – Trilogie du pont)
Auteur : William Gibson
Date de parution : 1999
Traduction : P. Rouard
Editeur : Au diable vauvert
Première page de Tomorrow’s parties
« Son portable sous le bras comme la coquille de quelque espèce marine modeste mais peu chanceuse, Shinya Yamazaki fend la marée vespérale des anonymes aux parapluies pliés s’engouffrant, sur un staccato de chaussures noires, dans le cœur sans air de la station.
Aguerri aux coups de coudes, aux sacs Ginza alourdis d’emplettes, aux angles cruels des mallettes, Yamazaki et son petit coffret d’information s’enfoncent dans les profondeurs néon. Vers cet affluent de calme relatif, un couloir carrelé relie des escaliers mécaniques parallèles. Des piliers gainés de céramique verte soutiennent une voûte grêlée de ventilateurs veloutés de poussière, de détecteurs de fumée, de haut-parleurs. »
Extrait de : W. Gibson. « Tomorrow’s parties – Trilogie du pont. »
La parabole du semeur par O. E. Butler
Fiche de La parabole du semeur
Titre : La parabole du semeur (Tome 1 sur 2 – Paraboles)
Auteur : O. E. Butler
Date de parution : 1993
Traduction : P. Rouard
Editeur : Au diable vauvert
Première page de La parabole du semeur
« Samedi 20 juillet 2024
Ce rêve, toujours le même, est revenu la nuit dernière. J’aurais dû m’y attendre. Il me vient quand je me débats, suspendue à mon crochet personnel, et m’efforce de faire comme s’il ne se passait rien d’inhabituel. Il me vient quand je m’efforce d’être la fille de mon père.
C’est notre anniversaire, aujourd’hui – cinquante-cinq ans pour lui, quinze pour moi. Demain, j’essaierai de lui faire plaisir, à lui, à la communauté et à Dieu. La nuit dernière, donc, j’ai refait ce rêve qui n’est qu’un mensonge. Il me faut le raconter parce que ce mensonge-là me trouble trop profondément.
J’apprends à voler, à léviter. Personne ne m’apprend, j’apprends toute seule, petit à petit, leçon de rêve après leçon de rêve. Une image pas très subtile, mais persistante. Je n’en suis pas à ma première leçon et j’ai fait des progrès. J’ai davantage confiance en moi mais j’ai encore peur. Je ne parviens pas à bien contrôler ma direction. »
Extrait de : O. E. Butler. « Paraboles – La parabole du semeur. »