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Au carrefour des étoiles par Clifford D. Simak

Fiche d’Au carrefour des étoiles

Titre : Au carrefour des étoiles (nouvelle traduction)
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1963
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : Nouveaux millénaires

Première page d’Au carrefour des étoiles

« Le vacarme avait cessé. La fumée dérivait en fines volutes de brouillard gris au-dessus de la terre torturée, des clôtures fracassées, des pêchers retaillés en cure-dents par la canonnade. Pour l’heure, le silence, sinon la paix, s’imposait à ces quelques kilomètres carrés sur lesquels des hommes, un peu plus tôt, braillaient, s’entredéchiraient avec frénésie, livraient un combat ancestral et, désormais, gisaient, épuisés.

Pendant un temps infini, il y avait eu les mugissements du tonnerre roulant d’un horizon à l’autre, les gouttes de terre jaillies dans le ciel, les chevaux hurlant, les hommes criant de leurs voix rauques ; le métal qui sifflait, le bruit sourd qui ponctuait le sifflement ; le feu dévorant qui aveuglait, l’acier qui brillait ; et les couleurs héroïques claquant au vent de la bataille.

Désormais le calme prévalait.

Mais le silence, cette fausse note, ne pouvait régner sur ce champ, sur cette journée, et bientôt les plaintes et les râles le rompirent, ainsi que les suppliques, pour de l’eau, pour de l’aide – des cris, des sanglots, des appels qui retentiraient des heures durant sous le soleil estival. »

Extrait de : C. D. Simak. « Au carrefour des étoiles (nouvelle traduction). »

Voisins d’ailleurs par C. D. Simak

Fiche de Voisins d’ailleurs

Titre : Voisins d’ailleurs
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 2009
Traduction : P.-P. Durastanti, P. J. Izabelle, O. Girard, M. Lederer, G. Goullet
Editeur : Bélial

Sommaire de Voisins d’ailleurs

  • La maternelle
  • Le bidule
  • Le voisin
  • Un Van Gogh de l’ère spatiale
  • La fin des maux
  • Le cylindre dans le bosquet de bouleaux
  • La photographie de Marathon
  • La grotte des cerfs qui dansent
  • Le puits siffleur

Première page de La maternelle

« IL PARTIT SE promener au petit matin, avant le lever du soleil. Il dépassa la vieille étable à l’abandon qui tombait en ruines, traversa le ruisseau et gravit le pré en pente où on s’enfonçait jusqu’à la cheville dans l’herbe et les fleurs d’été. Le monde était humide de rosée et la fraîcheur de la nuit s’attardait dans l’air.
Il sortait ainsi à l’aube parce qu’il n’avait peut-être plus guère de matins en réserve ; à tout moment, la souffrance risquait bien de le terrasser. Mais il était prêt – cela faisait longtemps qu’il se préparait.
Il allait d’un pas tranquille. Chaque balade pouvait être la dernière et il entendait en profiter, sans rien perdre des roses des prés aux joues striées de larmes de rosée ni des matines des oiseaux dans les buissons qui bordaient les fossés. »

Extrait de : C. D. Simak. « Voisins d’ailleurs. »

Visions d’antan par C. D. Simak

Fiche de Visions d’antan

Titre : Visions d’antan
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1997
Traduction : I. Tate
Editeur : J’ai lu

Sommaire de Visions d’antan

  • Visions d’antan
  • Génération Terminus
  • La maison des pingouins
  • L’immigrant

Première page de Visions d’antan

« La salle d’exposition se trouvait dans le quartier chic, là où Kemp Hart n’avait pas souvent l’occasion de se rendre, loin, très loin de son territoire familier, aussi fut-il surpris de constater qu’il avait pu franchir à pied une distance aussi considérable. En réalité, il n’aurait pas eu besoin de marcher si son crédit avait été solide au Bright Star, le rade où sa bande avait ses habitudes.
À peine eut-il compris où il se trouvait qu’il lui vint l’envie de faire demi-tour et de filer sans demander son reste. Il se sentait comme un cheveu sur la soupe dans ces rues flanquées d’immeubles dorés sur tranches, exhibant les façades de grands éditeurs et celles de restaurants huppés. Rien à faire, la vitrine le tenait captif, elle refusait de le laisser partir. Il restait planté devant, vivante incarnation du délabrement social et intellectuel, un poing enfoncé dans la poche pour palper entre le pouce et l’index ses deux dernières pièces, l’humble ferraille qui était toute sa fortune. »

Extrait de : C. D. Simak. « Visions d’antan. »

Une chasse dangereuse par C. D. Simak

Fiche d’Une chasse dangereuse

Titre : Une chasse dangereuse
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1958
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Sommaire d’Une chasse dangereuse

  • Une chasse dangereuse
  • Pour sauver la guerre
  • Plus besoin d’hommes
  • La planète aux pièges
  • Jardinage
  • Opération putois
  • Projet Mastodonte

Première page d’Une chasse dangereuse

« Les traces suivaient systématiquement les sillons. Les tiges de vua étaient toutes sectionnées à trois ou quatre centimètres du sol. Le maraudeur avait agi avec méthode. Il n’avait pas fait sa razzia au hasard. Non, il s’était attaqué aux dix premières rangées du côté ouest du champ. Il avait opéré avec efficacité. Et quand il avait eu la panse pleine, il s’était enfoncé dans les fourrés. Il n’y avait pas longtemps. Les larges empreintes qu’il avait laissées dans la terre meuble, amoureusement travaillée, étaient encore fraîches.
Quelque part, un oiseau-scie taraudait une souche et d’un ravin envahi par les ronces s’élevait la cacophonique aubade d’un chœur de jacasseurs. La journée s’annonçait torride. Déjà, une odeur de poussière desséchée montait de l’humus et l’éclat aveuglant du soleil à peine levé faisait briller les feuilles vernissées des hulas. On aurait dit les reflets d’innombrables miroirs. »

Extrait de : C. D. Simak. « Une Chasse dangereuse. »

Une certaine odeur par C. D. Simak

Fiche d’Une certaine odeur

Titre : Une certaine odeur
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1962
Traduction : A. et M. Barrois
Editeur : Denoël

Première page d’Une certaine odeur

« Nous étions vendredi soir. J’avais trop bu. Ce qui me sauva, c’est que le couloir était sombre. Si je ne m’étais pas arrêté sous la faible lumière, juste en face ma porte, pour sortir mes clés, je serais tombé dans le piège. Aussi sûr que deux et deux font quatre.
Le fait que nous étions vendredi n’a rien à voir avec la suite des événements. Indiquer le jour, c’est ma manière d’écrire. Je suis journaliste et tous les journalistes procèdent comme ça, en donnant le maximum de détails.
Le couloir était sombre parce que ce vieux George Weber est un sacré grippe-sous. Il passe le plus clair de son temps en bagarre avec les locataires ; au sujet du chauffage, de l’air conditionné (qu’il refuse de faire installer), de la plomberie qui tient par miracle, de la peinture des chambres qui aurait mérité d’être refaite depuis longtemps. Avec moi, il n’y avait pas d’histoire parce que je me fichais pas mal de tout ça.  »

Extrait de : C. D. Simak. « Une certaine odeur. »

Projet Vatican XVII par C. D. Simak

Fiche de Projet Vatican XVII

Titre : Projet Vatican XVII
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1981
Traduction : M. Deutsch
Editeur : J’ai lu

Première page de Projet Vatican XVII

« Thomas Decker était à une demi-heure de sa cabane quand Chuchoteur se manifesta. Il s’arrêta net.
« Cette fois, je t’aurai, Decker, disait la voix qui parlait dans sa tête. Je vais t’avoir, ce coup-là. »
Decker, qui avançait sur le sentier, fusil loin du corps mais prêt à épauler au premier signe de danger, fit volte-face.
Rien en vue. Pas un mouvement. Un épais rideau de végétation bordait la piste à gauche et à droite. Pas une feuille ne bougeait. Pas le moindre souffle d’air, pas un frémissement d’aile. Rien, absolument rien. Un paysage figé, comme pétrifié par l’éternité.
« Decker ! »
L’appel avait fusé dans l’esprit de l’humain.  »

Extrait de : C. D. Simak. « Projet Vatican XVII. »

Mastodonia par C. D. Simak

Fiche de Mastodonia

Titre : Mastodonia
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1978
Traduction : I. Tate
Editeur : J’ai lu

Première page de Mastodonia

« Le chien poussa un ululement strident et je me retrouvai assis dans mon lit, incapable de m’orienter, hébété. Les premières lueurs de l’aube s’insinuaient dans la pièce, nimbant d’une aura fantomatique le tapis usé, la commode délabrée, la porte de la penderie, ouverte sur la rangée de vêtements.
—Qu’est-ce que c’était, Asa?
Tournant la tête, je vis Rila assise à côté de moi et me demandai, pour l’amour du ciel, comment se fait-il qu’après toutes ces années, Rila se trouve id. Puis, comme dans un brouillard, cela me revint.
Un second ululement retentit, plus rapproché. Une plainte angoissée et craintive.
Je m’extirpai du lit, tendis une main vers mon pantalon. A tâtons sur le plancher, mes pieds cherchaient les pantoufles. »

Extrait de : C. D.Simak. « Mastodonia. »

Les visiteurs par C. D. Simak

Fiche de Les visiteurs

Titre : Les visiteurs
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1980
Traduction : F.-M. Watkins
Editeur : J’ai lu

Première page de Les visiteurs

« LONE PINE, MINNESOTA

George, le coiffeur, taillada l’air avec ses ciseaux, en faisant cliqueter furieusement les lames.
— Ma foi, Frank, je ne sais pas ce que vous avez, dit-il à l’homme assis dans le fauteuil. J’ai lu votre article sur ce que les types de la pêche et de la défense de la nature ont fait là-haut dans la réserve. Ça n’avait pas l’air de trop vous frapper.
— Pas tant que ça, répondit Frank Norton. Ça n’a pas grande importance. Si les gens ne veulent pas payer le permis de la réserve, ils n’ont qu’à aller pêcher ailleurs.
Norton était le propriétaire-directeur-rédacteur en chef-administrateur-distributeur-balayeur du Lotie Pine Sentinel, le journal local dont les bureaux se trouvaient en face du salon de coiffure.
— Moi, ça m’agace, déclara le coiffeur. Ce n’est pas juste de donner à ces Peaux-Rouges tous les droits sur la chasse et la pêche dans la réserve. Comme si elle ne faisait pas partie de l’Etat du Minnesota, ni même des Etats-Unis. »

Extrait de : C. D. Simak. « Les visiteurs. »

Les ingénieurs du cosmos par C. D. Simak

Fiche de Les ingénieurs du cosmos

Titre : Les ingénieurs du cosmos
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1939
Traduction : J. et M. Ciment
Editeur : Eric Losfeld

Première page de Les ingénieurs du cosmos

« Herb Harper alluma brusquement la radio et une voix grogna, à des milliards de kilomètres : « Vaisseau de Police 968. Continuez à surveiller le cargo Vulcain sur le parcours Terre-Vénus. Le fouiller pour recherche de stupéfiants. Position approximative… »
Herb tourna le bouton. Une voix endormie flotta à travers le vaisseau : « Vaisseau de plaisance Helen, à trois heures de Sandebar. Avez-vous des messages pour nous ? »
Il tourna encore le bouton. La voix de Tim Donovan, le fameux journaliste de la radio, s’éleva, rauque et sèche : « Tommy Evans devra attendre encore quelques jours avant de tenter son vol pour Alpha Centauri. »

Extrait de : C.D. Simak. « Les Ingénieurs du Cosmos. »

Les fleurs pourpres par C. D. Simak

Fiche de Les fleurs pourpres

Titre : Les fleurs pourpres
Auteur : C. D. Simak
Date de parution : 1965
Traduction : M. Deutsch
Editeur : Opta / Galaxie

Sommaire de Les fleurs pourpres

  • Les fleurs pourpres
  • Mercenaire par C. van de Vet
  • La maison à mi-chemin par R. Silverberg

Premières pages de Les fleurs pourpres

« Il y avait un camion derrière moi. Un semi-remorque qui fonçait à toute allure. Sur ce tronçon, la vitesse était limitée à 70 ― on était encore en agglomération ― mais à une heure aussi matinale, qui eût fait attention aux panneaux ?
Je cessai de penser au camion. Je n’allais pas bien loin : à moins de 2 kilomètres, au Johnny’s Motor Court, le motel où Alf Peterson et ses cannes à pêche m’attendaient. Et puis, j’avais autre chose en tête. Cette histoire de téléphone, en particulier. Qui m’avait donc appelé ? Il y avait eu trois voix. Des voix bizarres. Pourtant j’avais l’impression que ce n’en était qu’une seule dont le timbre changeait. Et que si je réussissais à déterminer la voix de base, le mystère serait éclairci. Autre problème : Gerald Sherwood et les plans qui naissaient tout armés dans sa tête. Et Stiffy me suppliant de ne pas « les » laisser employer la bombe. J’allais oublier l’enveloppe aux quinze cents dollars ! »

Extrait de : C. D. Simak. « Les fleurs pourpres. »