Étiquette : Special Police
Retour de fièvre par G. J. Arnaud
Fiche de Retour de fièvre
Titre : Retour de fièvre (Tome 29 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1970
Editeur : Fleuve noir
Première page de Retour de fièvre
« Le matin où il est arrivé au relais, Florian Maury, il tombait bien.
Il n’était pas tout à fait huit heures du matin, et, complètement épuisé par les heures précédentes, je n’avais même pas le courage de me rouler une cigarette. Pourtant, j’avais la blague de tabac à la main, dans l’autre le papier qui vibrait doucement dans le petit vent léger. Appuyé contre les vieilles pierres de la bergerie, je regardais disparaître le nuage de poussière qui emportait quinze cavaliers bien reposés et bien restaurés. Quinze cavaliers et cavalières, dont quatorze empoisonneurs publics. Le quinzième était le guide chef de caravane, un brave type de Catalan nommé Toredes qui m’avait donné un sacré bon Dieu de coup de main. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Retour de fièvre – Special Police. »
Le guet-apens par G. J. Arnaud
Fiche de Le guet-apens
Titre : Le guet-apens (Tome 26 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1969
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le guet-apens
« Debout devant la fenêtre, surveillant la circulation de la rue Paradis, Étienne Nora laissa tomber :
— Je n’aime pas Marseille. Cité de truands, c’est le meilleur endroit pour se faire épingler. Ces gars n’aiment pas voir arriver les étrangers et ont le coup de téléphone facile.
— Toujours en difficulté avec les flics, hein, Nora ? ricana Marc Vivienne, lourdement installé dans un fauteuil, le visage un peu congestionné par le cognac Fromy qu’il dégustait lentement.
Nora se tourna vers lui, un sourire tordant son visage doucereux.
— Et toi, Vivienne, tu serais plutôt bien avec eux ?
— Pas d’histoires, non… Mon garage est réputé dans toute la région de Remoulins pour son sérieux.
Il fit claquer sa langue :
— Il faut savoir se ranger et oublier le passé.
— Alors, que fous-tu ici ? gronda Jean Rudy, appuyé contre la porte, le visage tendu, une allumette au coin de ses lèvres minces. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Le guet-apens – Special Police. »
Les lacets du piège par G. J. Arnaud
Fiche de Les lacets du piège
Titre : Les lacets du piège (Tome 24 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les lacets du piège
« Vergara remonta le seau empli de morceaux de rochers et de sable, examina le contenu d’un œil blasé. Chiva n’avait pas encore rencontré la couche humide, et il y avait cinq jours qu’il creusait au fond de ce puits étroit. Dans la région, ils l’étaient tous, et c’était pourquoi jusqu’à présent ils avaient toujours trouvé du travail, mais les puits disparaissaient les uns après les autres au fur et à mesure que les grosses conduites de fonte amenaient l’eau de la Sierra.
Il regarda en direction de la mer, ne distinguant que très difficilement les hauts immeubles blancs qui s’étaient construits au cours de l’année. Jamais les trois ou quatre cents puits de la région n’auraient pu donner suffisamment d’eau pour fournir les étrangers qui venaient passer leurs vacances dans ces grandes constructions de béton. Les propriétaires de puits ne les faisaient plus curer. D’ailleurs, la plupart du temps, ils vendaient le terrain avec le puits, et on n’entendait plus jamais parler de ce dernier. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Les lacets du piège – Special Police. »
Notre oncle de Cincinnati par G. J. Arnaud
Fiche de Notre oncle de Cincinnati
Titre : Notre oncle de Cincinnati (Tome 23 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1968
Editeur : Fleuve noir
Première page de Notre oncle de Cincinnati
« Joseph Particci, Giuseppe pour sa femme Julia, balayait l’allée principale de la résidence lorsque la Mercedes du général président-directeur général Omer de Felice-Bozon s’arrêta à sa hauteur. Le vieux soldat descendit sa vitre et fit signe au concierge de Trianon III d’approcher.
— Mon ami, bonjour… Que fait cette voiture américaine sous les excelsa depuis trois jours ?
Bien que tête nue, Joseph Particci avait eu le geste d’ôter sa casquette et semblait la tenir devant lui, à deux mains.
— Bonjour, mon général. Elle n’y restera pas longtemps. Mon oncle m’a rendu visite… Mon oncle d’Amérique. De Cincinnati… O,I,O.
— Comment O,I,O. Il n’y a que des i et un seul a.
Particci sourit avec indulgence.
— C’est le nom de l’État, mon général. O,I,O. comme Massa… Comme le Texas. O.I.O.
— Ohio, vous voulez dire ? Ah ! elle appartient à votre oncle… »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Notre oncle de Cincinnati – Special Police. »
Afin que tu vives par G. J. Arnaud
Fiche de Afin que tu vives
Titre : Afin que tu vives (Tome 7 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir
Première page de Afin que tu vives
« Le dernier des quatre charbonniers sortit de la cabine no 15 à neuf heures huit minutes. Il avait passé une demi-heure sous la douche mais la peau de son visage restait grise.
Le père Chaudière l’accompagna jusqu’à la porte. Il avait fermé celle-ci, ainsi que le prévoyait le règlement, à huit heures trente. Dans l’établissement de bains il ne restait plus que lui et le charbonnier.
L’homme lui tendit son paquet de cigarettes et il en préleva une avec un demi-sourire. En même temps il déverrouillait la porte, et celle-ci en s’ouvrant découvrait le mur spongieux du brouillard.
— Parlez d’un temps ! grommela le charbonnier. Encore un dimanche de foutu ! Demain je reste dans les plumes jusqu’à midi. Bonsoir !
La silhouette de l’homme fut absorbée par le brouillard. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Afin que tu vives – Special Police. »
Haut-vol par G. J. Arnaud
Fiche de Haut-vol
Titre : Haut-vol (Tome 4 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Haut-vol
« Le vieux D.C. 3 tournait autour du terrain depuis quelques minutes. Cinq cents mètres plus bas, une dizaine de personnes s’étaient rassemblées devant le hangar démantibulé. Au milieu des soldats birmans un seul Européen, le responsable de l’aérodrome, un Anglais nommé Slade.
Philip Clifton, le pilote, fit la grimace.
— Un peu court tout de même. Demain il faudra fourrer la queue de l’appareil dans le hangar si on veut soulever cette vieille carcasse.
L’œil gauche de l’aide-pilote, Ludwig Marsch, resta vide d’expression. L’Allemand était borgne et portait un œil de verre. Les paupières du droit se plissèrent.
— Tu y vas ?
— Évidemment !
Les soldats birmans s’enfuirent de tous côtés en voyant l’appareil rouler vers eux. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « Haut-vol – Special Police. »
L’éternité pour nous par G. J. Arnaud
Fiche de L’éternité pour nous
Titre : L’éternité pour nous (Tome 2 sur 78 – Special Police)
Auteur : G. J. Arnaud
Date de parution : 1960
Editeur : Fleuve noir
Première page de L’éternité pour nous
« Sous mes doigts moites, le charleston style 1925 prenait des accents de marche funèbre. Les touches du piano étaient poisseuses, et je soupçonnais Paul, le barman, d’être venu ânonner « Au clair de la lune » pendant que je n’étais pas là.
Deux couples achevaient de déjeuner sur la terrasse. Un petit homme en veston-cravate buvait une menthe à l’eau à l’intérieur. Depuis une heure, il lisait le journal et en était aux petites annonces. Rien n’était plus mortel qu’un mardi dans cet établissement de second ordre où Brigitte et moi avions trouvé un engagement pour deux mois.
C’était à Toulouse qu’un imprésario que connaissait Brigitte nous avait donné le tuyau. La première fois que nous entendions parler de Marseillan-plage.
— C’est entre Sète et Agde, sur la côte, nous avait indiqué notre bienfaiteur. Si vous faites affaire, envoyez-moi cinq mille francs. »
Extrait de : G. J. Arnaud. « L’éternité pour nous – Special Police. »