Auteur/autrice : CH91
La corde d’acier par José Moselli

Fiche de La corde d’acier
Titre : La corde d’acier
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1921
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de La corde d’acier
« DANS une agglomération aussi gigantesque que celle de Paris et de sa banlieue, les crimes sont forcément nombreux : assassinats, attentats de toutes sortes, vols, cambriolages, disparitions, sont choses courantes. Ils ont leur place marquée dans les journaux, sous le titre général de Faits divers.
Pendant les vacances parlementaires, ou lorsque les événements internationaux ne « donnent » pas, les journalistes à court de copie sortent un fait divers et le détaillent. Un gros titre, large de deux colonnes, signale à l’attention du lecteur le terrible attentat de la rue X…, ou le crime affreux de l’avenue Z… Et les moindres circonstances de l’assassinat ou du meurtre sont minutieusement relatées. Il faut bien remplir le journal !
Et si, le lendemain, quelque scandale ou autre survient, le « grand » crime de la veille est de nouveau relégué à sa place, dans les faits divers. En quelques lignes, l’on apprend au lecteur que l’enquête suit son cours. Et, aussi bien, le lecteur, habitué et sceptique, porte son intérêt sur d’autres événements. »
Extrait de : J. Moselli. « La Corde d’Acier. »
La cité du gouffre par José Moselli

Fiche de La cité du gouffre
Titre : La cité du gouffre suivi par Le messager de la planète
Auteur : José Moselli
Date de parution : 1926
Editeur : Bibebook
Première page de La cité du gouffre
« Il existe de nombreux cas, contrôlés, d’hallucinations collectives. Mais tout fait croire que ce qui s’est passé à bord du cargo-boat Ariadne, de Bordeaux, est réel.
Le capitaine Mercier, commandant ce navire, est un homme calme, pondéré, connu pour son sang-froid. Le lieutenant Mauris a été reçu capitaine au long cours le premier de sa promotion. Le chef mécanicien de l’Ariadne, Gérard Fouque, est un quinquagénaire placide ; le second capitaine, Jacques Michel, est connu pour certains travaux astronomiques qui lui ont valu les honneurs d’une communication à l’Académie des sciences.
Tous sont d’accord ; ils ont vu. Ils ont entendu. Et, au reste, le livre de bord, le rapport de mer du capitaine Mercier, signé par deux hommes de l’équipage, attestent qu’il s’agit d’un fait réel, indiscutable – mais que personne ne croira.
Il était cinq heures du soir. L’Ariadne, un cargo chargé de six mille tonnes de riz embarquées à Saigon à destination de Nantes, naviguait dans le golfe d’Aden, lorsque, deux heures après avoir doublé le sinistre cap Guardafui, où tant de navires ont trouvé leur perte, le lieutenant Mauris, qui était de quart, fit prévenir le capitaine Mercier qu’il venait d’apercevoir une mine flottante ! »
Extrait de : J. Moselli. « La cité du gouffre. »
Les idées morales du temps présent par Édouard Rod

Fiche de Les idées morales du temps présent
Titre : Les idées morales du temps présent
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1891
Editeur : BnF
Première page de Les idées morales du temps présent
« Il est difficile d’imaginer une contradiction plus frappante que celle qui existe entre les premiers écrits de M. Renan et ses derniers ouvrages : la distance est tout juste celle qui sépare une époque de belles rêveries, comme fut 1848, d’une époque de déceptions, comme est 1890, ou un dogmatisme passablement accentué d’un scepticisme aussi absolu qu’aimable ; et l’on peut se demander comment le poète, qui prête à son Prospéro de si gracieuses dissertations sur l’incertitude de la vertu, a pu sortir du jeune doctrinaire en rupture de ban avec l’Eglise, c’est vrai, mais qui parlait en émule de Guizot de la « base indubitable… où l’homme trouvera jusqu’à la fin des jours le point fixe de ses incertitudes ». Celui-là semble rèver, pour abri de sa vieillesse, une sorte d’abbaye de Thélème, où son renoncement s’ébattrait parmi les jeux folâtres de petits enfants, de filles et de garçons ; celui-ci disait tout simplement à ses contemporains : « Le bien, c’est le bien ; le mal, c’est le mal. » — On reconnaîtra que le chemin parcouru est assez long. »
Extrait de : E Rod. « Les Idées morales du temps présent. »
Le silence par Édouard Rod

Fiche de Le silence
Titre : Le silence
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1894
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Première page de Le silence
« C’était après un de ces dîners qui réunissent périodiquement des hommes de professions diverses, anciens camarades d’étude que la vie a séparés, entre lesquels subsiste pourtant le lien des souvenirs de jeunesse et qui se revoient avec plaisir. On prenait le café, en fumant. La conversation, après avoir effleuré plusieurs sujets, s’était, pour un instant, fixée sur un fait-divers assez curieux : un homme du monde, nommé, je crois, M. de Préfontaine, s’était fait, un soir, ramener chez lui avec un coup de couteau dans le ventre : après trois jours d’agonie, il avait expiré sans avoir dit un seul mot, quoiqu’il eût toute sa connaissance et qu’un habile juge d’instruction se fût efforcé de le faire parler. D’abord, chacun jugea une obstination si énergique selon son tempérament. Quelques-uns l’admiraient ; d’autres la trouvaient par trop héroïque :
– Pour moi, fit un romancier célèbre, à sa place j’aurais tout dit. »
Extrait de : E. Rod. « Le silence. »
Le sens de la vie par Édouard Rod

Fiche de Le sens de la vie
Titre : Le sens de la vie
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1889
Editeur : BnF
Première page de Le sens de la vie
« Nous sommes las de l’Italie, des villes, des monuments historiques, des musées, des tombeaux et des églises, las des merveilles qu’on trouve marquées d’astérisques dans les guides, las d’être accaparés par les cicérone et sans cesse distraits de nous-mêmes par tout ce qu’il faut admirer. La fatigante chose que le génie de l’homme ! Il s’est consumé en efforts pour décorer ces cloîtres, pour peupler ces chapelles, pour garnir ces galeries où l’on a conservé le résidu de trois civilisations ; et après deux mois passés autour de ces chefs-d’œuvre, on trouve en somme que les plus sublimes d’entre eux ne valent pas la plus humble idée qui germe dans notre propre cerveau, le plus léger sentiment qui fait palpiter une minute notre propre cœur. Oui, ces statues, ces fresques, ces tableaux, tout figés qu’ils sont dans leur immortalité, sont morts bien réellement. Admirables tant qu’on voudra, inimitables, uniques : ils fatiguent pourtant, on les fuit, il y a mieux a faire qu’à lès contempler. »
Extrait de : E. Rod. « Le Sens de la vie. »
La course à la mort par Édouard Rod

Fiche de La course à la mort
Titre : La course à la mort
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1886
Editeur : BnF
Première page de La course à la mort
« … Je relis de temps en temps les notes que j’aime à prendre sur moi-même, et je conviens volontiers que, si je n’étais pas directement en cause, je trouverais peu d’intérêt au développement de ma vie. Les faits manquent beaucoup : il ne m’est jamais rien arrivé ; ou, quand il m’arrivait quelque chose, je m’en apercevais à peine : les événements se changeaient tout de suite en sensations qu’une analyse immédiate et inconsciente s’empressait de décomposer. — J’ai perdu des êtres qui m’étaient chers et je les ai pleurés, mais mes larmes ne jaillissaient pas de ma douleur comme d’une source vive : ou bien j’hésitais à les répandre et les refoulais, par je ne sais quelle pudeur qui m’interdisait l’affliction même devant moi seul ; ou ma volonté contribuait à mon désespoir, et je me jouais à moi-même une espèce de comédie. J’ai aimé, — si l’on peut donner le nom d’amour à un sentiment né de la solitude et du désir, qui se produit, se développe, se satisfait sans remplir le cœur, qui laisse l’imagination libre, qui ne s’étend ni jusqu’à l’oubli radieux des joies complètes ni jusqu’à l’égoïste absorption des vraies douleurs. »
Extrait de : E. Rod. « La Course à la mort. »
La chute de miss Topsy par Édouard Rod

Fiche de La chute de miss Topsy
Titre : La chute de miss Topsy
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1882
Editeur : BeQ
Première page de La chute de miss Topsy
« André Frémy n’était point né pour l’existence monotone d’employé dans un ministère : le travail en coupes réglées répugnait à sa nonchalance un peu maladive ; les minuties administratives exaspéraient son imagination vagabonde : la seule vue de son chef de bureau, gras, lourd, correct et solennel, lui faisait courir dans le dos un petit frisson d’agacement. Il travaillait sans ardeur ; les jours où l’ouvrage manquait, il tordait sa plume entre ses doigts, ou tambourinait sur son pupitre, ou lisait, quoiqu’il n’eût pas grand goût pour la lecture : tandis que son camarade, le poète Pellard, un gros garçon joufflu, rasé, châtain et jovial, alignait péniblement des alexandrins, en cherchant des rimes riches dans son Quitard. De longs moments passaient ainsi ; puis, tout à coup, la voix de Pellard éclatait, déclamant avec un accent terriblement méridional un sonnet ou une ballade de forme si compliquée et si cherchée qu’il était difficile d’en suivre le sens. »
Extrait de : E. Rod. « La chute de miss Topsy. »
L’innocente par Édouard Rod

Fiche de L’innocente
Titre : L’innocente
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1897
Editeur : BeQ
Première page de L’innocente
« Il y a des amitiés de jeunesse sur lesquelles le temps passe sans les détruire : il les ralentit, il les attiédit, il les diminue ; il ne les tue pas. On peut rester des mois sans se revoir, sans échanger une lettre, sans rien savoir l’un de l’autre ; pourtant on se retrouve tel que si l’on s’était quitté la veille. Chacun a vécu sa vie, dont l’autre ignore les péripéties : et, dès la première poignée de main qu’on échange, c’est comme si l’on avait, côte à côte, traversé les mêmes épreuves, vaincu les mêmes obstacles, accompli les mêmes efforts. Précieuses et rares sont ces amitiés, que, seule, la mort dénoue, et qui ne se remplacent pas.
Telle est celle qui m’unit encore à Philippe Nattier. Elle date de notre quatorzième année : du lycée de B***, où le hasard nous fit entrer le même jour et nous plaça à côté l’un de l’autre. J’étais embarrassé par un thème latin, qui me semblait extrêmement difficile : étant plus « fort », il me vint en aide ; après quoi, nous passâmes deux ans sans nous quitter. »
Extrait de : E. Rod. « L’innocente. »
L’autopsie du Docteur Z par Édouard Rod

Fiche de L’autopsie du Docteur Z
Titre : L’autopsie du Docteur Z
Auteur : Édouard Rod
Date de parution : 1884
Editeur : Bibliothèque numérique romande
Sommaire de L’autopsie du Docteur Z
- L’autopsie du Docteur Z par Édouard Rod
- La grande découverte du savant Isobard par Albert Roulier
Première page de L’autopsie du Docteur Z
« On se rappelle peut-être encore, dans le monde scientifique, le bruit que firent, il y a une trentaine d’années, les découvertes du docteur Z, qui d’ailleurs eurent le sort de beaucoup de découvertes et furent universellement niées. Au moment où il se décida enfin à publier le résultat de ses patientes recherches, le docteur Z habitait Bordeaux, et jouissait d’une renommée de bon praticien. La brochure dont il fit les frais : Observations sur quelques phénomènes de l’existence cérébrale, souleva un « tollé » général, et lui enleva peu à peu toute sa clientèle. Il faut dire aussi que cette brochure – un in-octavo d’environ cent-vingt pages, – bouleversait toutes les notions reçues, menaçant à la fois, par ses conséquences indirectes, la science, la morale et la religion. »
Extrait de : E. Rod. « L’autopsie du docteur Z. »
Georges Murcie

Présentation de Georges Murcie :
Georges Murcie (1938-2001) était un écrivain français, connu pour ses romans et ses essais explorant les thèmes de l’identité, de la mémoire et de l’exil. Sa vie et son œuvre sont marquées par une profonde réflexion sur les bouleversements du XXe siècle.
Jeunesse et formation
Né en 1938 dans une famille modeste, Georges Murcie grandit dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, une expérience qui influencera profondément son écriture. Après des études de lettres à l’université, il se tourne vers l’écriture, cherchant à donner une voix aux marginaux et aux oubliés de l’histoire.
Carrière littéraire
L’œuvre de Georges Murcie se caractérise par une écriture dense et poétique, où se mêlent réalité et fiction. Ses romans, souvent empreints de mélancolie, explorent les méandres de la psyché humaine et les complexités des relations familiales. Parmi ses œuvres les plus notables, on peut citer :
- « Les Chemins de l’oubli » (1982) : un roman sur la mémoire et la perte, qui a reçu un accueil critique élogieux.
- « L’Exil intérieur » (1989) : une réflexion sur l’identité et l’appartenance, inspirée par les expériences de l’auteur.
- « Le Silence des pierres » (1995) : un roman qui explore les thèmes du deuil et de la rédemption.
En plus de ses romans, Georges Murcie a également publié des essais sur la littérature et la société, où il exprimait ses préoccupations sur les enjeux contemporains.
Héritage
Georges Murcie est décédé en 2001, laissant derrière lui une œuvre littéraire riche et profonde. Son écriture, à la fois intime et universelle, continue de résonner auprès des lecteurs, qui y trouvent une réflexion sur les questions essentielles de l’existence humaine.
Livres de Georges Murcie :
Arlyada (1973)
De l’autre côté de l’atome (1974)
Garadania (1970)
L’être polyvalent (1976)
L’homme de lumière (1976)
La courte éternité d’Hervé Girard (1977)
La folie du capitaine Sangor (1975)
La mémoire du futur (1978)
La puissance de l’ordre (1971)
La révolte de Zarmou (1977)
Là-bas (1978)
Le non-être (1977)
Le rendez-vous aux 300.000 (1970)
Le tunnelumière (1972)
Les grottes de Phobos (1972)
Les hybrides de Michina (1975)
Les naufragés du temps (1975)
Les possédés de Wolf 359 (1973)
Les rescapés du futur (1971)
Mâa (1976)
Marga (1978)
Mission au futur antérieur (1973)
Motel 113 (1971)
Objectif : la Terre ! (1972)
Omega 5 (1974)
Opération désespoir (1975)
Pari – Egar (1977)
Projet apocalypse (1974)
Tétras (1980)
Un jour, l’oubli (1976)
Vahanara (1974)
Pour en savoir plus sur Georges Murcie :
La page Wikipédia sur G. Murcie
La page Noosfere sur G. Murcie
La page isfdb de G. Murcie