Auteur/autrice : CH91
Les pêcheurs d’étoile par Maurice Limat

Fiche de Les pêcheurs d’étoile
Titre : Les pêcheurs d’étoile
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1972
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les pêcheurs d’étoile
« Depuis que le monde est monde, la planète Tekka tourne autour d’un des soleils de la constellation de l’Hydre.
Tekka a connu une civilisation brillante. Mais les Tekkiens, encore qu’assez civilisés, demeurent un peuple décadent. Il y a dix millénaires (calculés en rotation tekkienne), un cataclysme, analogue à celui qui, sur la Terre, engloutit l’Atlantide, ravagea leurs continents, détruisit leurs cités parvenues à une haute technique et
connaissant les inventions les plus avancées, esquissant déjà les premiers voyages interplanétaires.
Toutefois, à l’encontre des Terriens, lesquels, à part quelques initiés que nul ne voulait croire, avaient perdu le souvenir de leur magnifique passé, les Tekkiens, eux, savent parfaitement ce qu’ont été leurs ancêtres.
Ils en ont conservé un héritage, philosophique et scientifique, assez faible, mais suffisant pour faire d’eux autre chose que des barbares. »
Extrait de : M. Limat. « Les pêcheurs d’étoile. »
Les oiseaux de Véga par Maurice Limat

Fiche de Les oiseaux de Véga
Titre : Les oiseaux de Véga
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1967
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les oiseaux de Véga
« Le cauchemar se termina d’un coup. Wolfram ouvrit les yeux et se retrouva dans la réalité.
Il était encore baigné de sueur. Certes, il faisait chaud, très chaud, dans la forêt dense, incroyablement colorée, où les rescapés de l’astronef s’étaient réfugiés après la catastrophe.
Mais, avant tout, il transpirait d’angoisse, ayant revécu en rêve la fin du Discobole.
Pourquoi le navire de l’espace, en approchant de la planète, avait-il été pris dans cette sorte de tourbillon ? Pourquoi tous les appareils s’étaient-ils déréglés d’un seul coup ? Pourquoi les hommes prêts à débarquer constataient-ils que les instruments de leurs combinaisons d’escale étaient subitement saisis d’une vie mystérieuse ?
Cela s’était terminé par l’écrasement pur et simple. Norbert Dox, le merveilleux pilote, n’avait pu redresser son appareil et il avait péri avec vingt-cinq autres dans
les débris du vaisseau spatial. »
Extrait de : M. Limat. « Les oiseaux de Véga. »
Les fils de l’espace par Maurice Limat

Fiche de Les fils de l’espace
Titre : Les fils de l’espace
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1962
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les fils de l’espace
« Point culminant de la planète, Krââ pouvait s’en croire, depuis des millénaires et des millénaires, le maître absolu.
Formidable et serein, il dominait. Dans ses flancs prodigieux, il ressentait les moindres vibrations de ce globe roulant, comme des myriades d’autres semblables, dans les immensités de l’espace.
Et de sa volonté, il pouvait provoquer des secousses, des bouleversements géologiques, des séismes…
Mais à quoi lui servait son titanesque pouvoir ? Si des intrus prenaient pied sur la
planète, l’Onde s’en chargerait.
L’Onde voulait prendre vie. Une force mystérieuse était en elle, mais elle avait, jusqu’alors, connu peu de résultats. La Nature souveraine avait engendré, sur cette terre comme sur tant d’autres, les premiers balbutiements, les infimes palpitations
du mouvement biologique.
L’Onde, nébulosité-entité qui enrobait le globe, évoluant comme un vampire multiforme, hydre étrangement acéphale, guettait ses proies. »
Extrait de : M. Limat. « Les Fils de l’espace. »
Les enfants du chaos par Maurice Limat

Fiche de Les enfants du chaos
Titre : Les enfants du chaos
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1959
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les enfants du chaos
« Ils regardaient le maelström. Parce que, comparativement à un phénomène
connu sur les océans terrestres, saturniens ou planétaires quelconques, on ne
pouvait appeler cela autrement.
Ombilic de l’espace, il n’était visible que par l’accumulation
accélérée de myriades de molécules entraînées dans sa vertigineuse spirale. Pour
une raison inconnue, en ce point du Cosmos, un tourbillon s’était formé et les
rares navigateurs intergalactiques qui l’avaient approché, n’avaient jamais osé
y aventurer leurs astronefs.
Pat et le capitaine Hugues demeuraient silencieux, depuis de longues
minutes en durée terrestre, à eux dispensées par l’horloge atomique de la
cabine de pilotage, dont les aiguilles continuaient leur course immuable,
réglée pour cinq siècles, et que les rayons cosmiques eux-mêmes ne pouvaient
perturber. »
Extrait de : M. Limat. « Les Enfants du Chaos. »
Les diablesses de Qiwâm par Maurice Limat

Fiche de Les diablesses de Qiwâm
Titre : Les diablesses de Qiwâm
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1977
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les diablesses de Qiwâm
« — Fais bien attention… Tu es décidée ?
— Oui.
— C’est le dernier moment… Tu sais que tu ne pourras plus revenir en arrière et que ce sera définitif ?
— Oui.
— Je te répète ce que je t’ai dit cent fois. Mais cela fait partie de mon devoir vis-à-vis de toi et de… celles qui m’envoient ! Dans moins de deux heures, il sera trop tard pour…
— Je t’ai dit que j’étais consentante. Je veux partir !
— Tu renonces à tout ?
— Je renonce.
— Et… à tous ?
Il y eut un petit silence.
Un peu de vent passa. Les deux femmes se tenaient sur la pointe de Bilgroix, au bord du golfe du Morbihan, à l’extrême nord de Port-Navalo. Il bruinait légèrement et, dans la nuit commençante, le paysage si pittoresque perdait les coloris splendides qui le caractérisent. »
Extrait de : M. Limat. « Les diablesses de Qiwâm. »
Les damnés de Cassiopée par Maurice Limat

Fiche de Les damnés de Cassiopée
Titre : Les damnés de Cassiopée
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1961
Editeur : Fleuve noir
Première page de Les damnés de Cassiopée
« La chose était dans l’ombre. Martinez allait et venait dans le laboratoire, le crâne envahi par le ronron des moteurs qui vivaient comme des êtres, perpétuellement branchés, bien que ce ne fût pas l’heure expérimentale où ils se mettraient à vrombir, à cracher des feux d’artifice d’autre monde.
Il n’y avait d’éclairage autour de l’homme en blouse que la vigilance des voyants, points d’iridescence colorés, vivants eux aussi, semblait-il, et qui jetaient de simples taches, des reflets incomplets, des échappées de lueurs.
Mais la chose captait, dans sa masse gémellaire, ces mouches de couleur, qui paraissaient se piquer sur le double humanoïde figuré par l’anthropotron.
Martinez s’impatientait. Souvent, bien qu’une horloge atomique, réglée pour cent
siècles, fût installée au-dessus de la porte du labo, il consultait son chrono, dont le cadran lui chuchotait les degrés du temps. »
Extrait de : M. Limat. « Les damnés de Cassiopée. »
Le zénith… et après ? par Maurice Limat

Fiche de Le zénith… et après ?
Titre : Le zénith… et après ?
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1980
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le zénith… et après ?
« Sur l’immense astroport, c’est le silence. Le silence et la nuit.
Une accalmie. Aucun engin ne se pose ni ne s’envole. L’heure est avancée, le ciel bas. Il fait lourd. À peine si, de temps à autre, par une déchirure de nuage, on entrevoit une petite étoile qui, très vite, se cache, comme apeurée.
L’aire géante est balayée par les rayons des balises lumineuses. Mais, à l’écart, à l’extrémité du vaste champ aménagé pour recevoir les interplanétaires, une zone particulière.
L’interdit.
Placé de telle sorte que l’éclairage ne l’atteint pas. Partout, l’ombre.
Tout est plongé dans le noir. On distingue pourtant une masse sphérique qui est
vraisemblablement un astronef en position de départ.
Très en avant, à la limite de l’astroport proprement dit, il y a cependant un panneau lumineux qui irradie dans la nuit, placé face aux installations portuaires, visible et lisible de très loin. »
Extrait de : M. Limat. « Le zénith… et après. »
Le troubadour de minuit par Maurice Limat

Fiche de Le troubadour de minuit
Titre : Le troubadour de minuit
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1981
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le troubadour de minuit
« Le vent a presque entièrement balayé le ciel. Quelques nuages passent encore, chassés par le plus grand des souffles.
La Lune triomphe. Quasi pleine. Bloc de métal luminescent qui burine de son acier champs et forêts, rivières et vallons et au-dessus de tout cela, sur une colline aiguë,
le château. Orgueil et sécurité des sires de Crèvecœur.
Amaury de Crèvecœur, chacun le sait dans son domaine, est à la chasse, plaisir le plus total des seigneurs de ce siècle treizième. Il court le sanglier, le cerf, le loup, en compagnie de son voisin domanial messire de Mortemer.
On chuchote qu’en fait ladite randonnée n’est qu’un prétexte et que les deux féodaux ont convenu une union entre Yolaine, nièce et pupille de Crèvecœur, et Igor, héritier de
Mortemer. »
Extrait de : M. Limat. « Le Troubadour de minuit. »
Le sphinx des nuages par Maurice Limat

Fiche de Le sphinx des nuages
Titre : Le sphinx des nuages
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1986
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le sphinx des nuages
« — Ça va se gâter !
— Qu’est-ce que tu racontes ?
— Là-bas… Tiens ! Prends les jumelles !
— Qu’est-ce que tu as vu ? Ah ! Près des collines… Eh ben mon vieux ! si c’est ça qui t’inquiète !
Ghislaine se mit à rire :
— Qu’est-ce qu’il a repéré, notre brillant aéronavigateur ?
Olivier lui tendit l’instrument d’optique :
— Regarde, chérie… Voilà ce qui fait croire au seigneur Jo qu’un cyclone se prépare !
La jeune femme observa une minute, rendit les jumelles à Jo :
— Pas bien méchant, ce petit nuage ! Et le ciel est si bleu !
— De toute façon, reprit Olivier, nous serons à terre avant une heure… à un quart d’heure près…
Jo grogna :
— Brûle ! au lieu de disserter ! Tu n’es pas encore en chaire, futur prof ! Brûle !
— Bon ! Bon ! Ne râle pas ! »
Extrait de : M. Limat. « Le Sphinx des nuages. »
Le sang vert par Maurice Limat

Fiche de Le sang vert
Titre : Le sang vert
Auteur : Maurice Limat
Date de parution : 1963
Editeur : Fleuve noir
Première page de Le sang vert
« — Jamais plus…
Le front au hublot, Liane contemplait l’étendue noire où les astres piquetaient leurs gemmes, fixes comme des regards de statues.
Et l’expression désabusée s’était exhalée de son cœur. Sans s’en rendre compte, elle avait dû parler tout haut. Elle n’entendait pas, dans le couloir de l’astronef, le pas de Génio, le vrombissement incessant rongeant tous les bruits. Et puis le revêtement de plastique permettait de s’approcher en silence.
Un bras viril glissa le long de la taille de la jeune femme. Instinctivement, elle sursauta et se rassura en le reconnaissant :
— Pourquoi ces soupirs, chérie ? Te voilà mélancolique…
Il était grand, solide. Ses cheveux noirs et abondants de Latin se plantaient assez bas sur le front, lui donnant une impression de rudesse démentant la grâce des traits. »
Extrait de : M. Limat. « Le sang vert. »