Étiquette : Abadia
Les déportés du Cambrien par R. Silverberg
Fiche de Les déportés du Cambrien
Titre : Les déportés du Cambrien
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1968
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de Les déportés du Cambrien
« Barrett était un roi sans couronne. Arrivé avant tous les autres, il avait plus souffert et possédait plus de ressources vitales que quiconque à Hawksbill Station. Avant son accident, il aurait pu se mesurer victorieusement à n’importe lequel de ses compagnons d’infortune ; et même à présent, quoique diminué physiquement, il conservait suffisamment de prestige pour que personne ne songeât à lui disputer le commandement. Lorsqu’un problème surgissait, il était immédiatement soumis à Barrett. C’était automatique. Il était leur roi.
Son royaume était considérable. La totalité de la terre, en fait, de pôle à pôle, de méridien en méridien. Le monde entier, pour ce qu’il valait. Et il ne valait pas grand-chose.
Voilà qu’il pleuvait encore. D’un rapide mouvement, désinvolte en apparence, mais qui lui coûtait en réalité d’innombrables souffrances, Barrett se leva et se dirigea en traînant le pied vers l’entrée de sa cabane. »
Extrait de : R. Silverberg. « Les Déportés du Cambrien. »
Le livre des crânes par R. Silverberg
Fiche de Le livre des crânes
Titre : Le livre des crânes
Auteur : R. SIlverberg
Date de parution : 1972
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de Le livre des crânes
« Nous arrivions à New York, venant du nord par le New England Thruway. Comme d’habitude, c’est Oliver qui conduisait. Décontracté, sa vitre à demi baissée, ses longs cheveux blonds battant au vent glacé. Timothy tassé à côté de lui, assoupi. Deuxième jour de nos vacances de Pâques. Les arbres étaient encore nus, et des plaques de neige noircie enlaidissaient les bas-côtés. En Arizona, nous ne trouverions pas de vieille neige au bord des routes. Ned, assis à côté de moi sur la banquette arrière, griffonnait des pages et des pages dans un carnet à reliure spirale, une lueur démoniaque dans ses petits yeux noirs brillants. Notre mignon Dostoïevski au petit pied. Un camion rugit soudain derrière nous sur la voie de gauche, nous doubla et se rabattit brusquement devant nous. C’est tout juste s’il ne nous toucha pas. Oliver enfonça la pédale du frein dans un crissement plaintif. Nous faillîmes, Ned et moi, être projetés contre le siège avant. Une seconde plus tard, Oliver fit une embardée vers la droite pour éviter d’être embouti par une voiture qui arrivait derrière nous. »
Extrait de : R. Silverberg. « Le livre des crânes. »
L’oreille interne par R. Silverberg
Fiche de L’oreille interne
Titre : L’oreille interne
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1972
Traduction : G. Abadia
Editeur : Gallimard
Première page de L’oreille interne
« Donc, il faut que je descende à la fac pour essayer de gratter à nouveau quelques dollars. Il ne m’en faut pas tellement pour vivre – 200 par mois font parfaitement l’affaire – mais les fonds sont en baisse, et je n’ose plus emprunter à ma frangine. Bientôt, les étudiants auront besoin de remettre leur premier devoir du semestre, et ça rapporte toujours. Le cerveau fatigué, érodé, de David Selig est une fois de plus à louer. Je devrais me faire au moins 75 dollars par cette matinée dorée d’octobre. L’air est sec et limpide. Une zone de haute pression recouvre la ville de New York, d’où l’humidité et la brume sont bannies. Par un tel temps, mes pouvoirs déclinants font encore merveille. Allons-y donc sans plus attendre, toi et moi, tandis que le matin s’étale dans le ciel. Direction Broadway-IRT. Préparez vos jetons, s’il vous plaît.
Toi et moi. De qui donc est-ce que je parle ? Je vais seul en ville après tout. Toi et moi.
Naturellement, je parle de moi et de cette créature qui vit en moi, tapie sournoisement dans son antre, épiant les mortels qui ne se doutent de rien. »
Extrait de : R. Silverberg. « L’oreille interne. »
Horizons lointains par R. Silverberg
Fiche de Horizons lointains
Titre : Horizons lointains
Auteur : R. Silverberg
Date de parution : 1999
Traduction : N. Richard, F. Vidonne, J.-P. Roblain, J.-P. Pugi, G. Abadia, M. Thirioux, B. Emerich, M.-C. Caillava, S. Hilling, G. Duchesnes
Editeur : J’ai lu
Sommaire de Horizons lointains
- Old music et les femmes esclaves par U. Le Guin
- Une guerre à part par J. Haldeman
- Le conseiller financier par O. Scott Card
- Tentation par D. Brin
- A la rencontre du dragon par R. Silverberg
- Les orphelins de l’hélice par D. Simmons
- Méfiez-vous du chien qui dort … par N. Kress
- L’enfant éternel par F. Pohl
- Une soif d’infini par G. Benford
- Le vaisseau qui rentrait à sa base par A. McCaffrey
- Le chemin de tous les fantômes par G. Bear
Première page d’A la rencontre du dragon
« J’arrivai au théâtre à neuf heures ce matin-là, une demi-heure avant l’heure fixée, car je ne savais que trop bien à quel point le Caesar Demetrius pouvait se montrer cruel envers ceux qui oubliaient d’être ponctuels. Mais le Caesar, semblait-il, était arrivé encore plus tôt. Je trouvai Labienus, son garde personnel et compagnon de beuverie favori, qui traînait devant l’entrée du théâtre. En me voyant approcher, il me lança un sourire narquois et dit :
— Qu’est-ce que tu fabriques ? Caesar t’attend.
— J’ai une demi-heure d’avance, répondis-je d’un ton aigre-doux.
Inutile de faire preuve de tact avec des individus comme ce Labienus, ou plutôt Polycrates, ainsi que je devrais l’appeler maintenant que Caesar nous a donné à tous de nouveaux noms grecs. »
Extrait de : R. Silverberg. « Horizons lointains. »
L’enfant de la fortune par N. Spinrad
Fiche de L’enfant de la fortune
Titre : L’enfant de la fortune
Auteur : N. Spinrad
Date de parution : 1985
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de L’enfant de la fortune
« C’est ainsi qu’après moult storias racontant l’aventure éternelle dans ses multiples incarnations temporelles et extratemporelles, je me résous enfin ici à exposer l’histoire de mon propre wanderjahr telle qu’elle demeure ancrée au plus profond des souvenirs de mon cœur. Rétameurs, enfants de la route, samouraïs sans maître, troubadours, hippies, Roms, Archies, ermites zen et cow-boys, d’innombrables avatars du bohémien archétype ont suivi la Route pavée de briques jaunes qui serpente éternellement à travers l’espace et le temps depuis les villages et les forêts les plus reculés de la Terre préhistorique jusqu’aux San Francisco et Samarkand de l’histoire mythique, via les premières multiarches qui affrontèrent les océans stellaires à une vitesse désespérément infra-luminique, jusqu’aux cités célestes des mondes les plus reculés. Les chanteurs passent, et les avatars aussi, mais la chanson »
Extrait de : N. Spinrad. « L’enfant de la fortune. »
Lumière des jours enfuis par A. C. Clarke et S. Baxter
Fiche de Lumière des jours enfuis
Titre : Lumière des jours enfuis
Auteur : A. C. Clarke et S. Baxter
Date de parution : 2000
Traduction : G. Abadia
Editeur : J’ai lu
Première page de Lumière des jours enfuis
« LE MOTEUR CASIMIR
Peu après le point du jour, Vitali Keldich grimpa, le dos raide, dans sa voiture, enclencha l’Autopic et laissa le véhicule s’éloigner à toute vitesse de l’hôtel délabré.
Les rues de Léninsk étaient désertes, et la chaussée craquelée. De nombreuses fenêtres étaient obstruées par des planches. Il se souvenait de l’époque où ces lieux brillaient de toute leur splendeur, dans les années 1970, peut-être. C’était une cité scientifique grouillante d’activité, avec plusieurs dizaines de milliers d’habitants, des écoles, des cinémas, une piscine, un stade, des cafés, des restaurants, des hôtels, et même sa propre station de télé.
Quand il franchit la porte principale de la ville, au nord, il vit qu’il y avait toujours l’ancien panneau bleu avec sa flèche proclamant : BAÏKONOUR, ce vieux nom trompeur. C’était ici, au cœur désolé de l’Asie, que les Russes assemblaient leurs vaisseaux spatiaux pour les lancer dans le ciel. »
Extrait de : A. C. Clarke et S. Baxter. « Lumière des jours enfuis. »
L’homme de deux mondes par F. Herbert et B. Herbert
Fiche de L’homme de deux mondes
Titre : L’homme de deux mondes
Auteur : F. Herbert et B. Herbert
Date de parution : 1986
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de L’homme de deux mondes
« Ryll ne ressentit aucune douleur en se réveillant. Il n’avait aucun souvenir de la collision. Son esprit cherchait avec difficulté à appréhender la réalité. Quelle était cette étrange surface qu’il sentait sous lui ?
Je suis sur le pont d’un Explorateur, se dit-il.
C’était une matière glissante, imbibée d’un liquide visqueux. Quelque chose qui imitait la gravité l’y retenait plaqué. Ses sens drènes suggéraient qu’il était pris dans un mouvement de rotation erratique, mais il n’y avait pas que cela. Les forces de gravitation d’une planète aussi, peut-être ; mais il n’arrivait pas à comprendre pourquoi il reprenait conscience de cette manière-là, les yeux tournés sur leur pivot vers les ténèbres intérieures. »
Extrait de: F. et B. Herbert « L’Homme de deux mondes. »
Dosadi par F. Herbert
Fiche de Dosadi
Titre : Dosadi (Tome 2 sur 2 – Cycle des saboteurs)
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1977
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de Dosadi
« Quand, pour la première fois dans l’histoire de la Co-sentience, les Calibans nous envoyèrent une de leurs « boules » métalliques géantes et, par ce moyen de communication, se déclarèrent disposés à nous laisser utiliser les « couloirs » qui rendaient d’un seul coup aisés les voyages interstellaires, beaucoup de Co-sentients se mirent à exploiter subrepticement pour leurs propres fins douteuses ce présent tombé des étoiles. Ni le « Gouvernement fantôme » ni certains Gowachins n’avaient manqué de mesurer la portée de ce qui aujourd’hui paraît une évidence : le transport instantané à travers l’espace infini fait appel à des forces du même coup capables d’isoler artificiellement la population d’une planète entière.
Cette constatation préalable à l’Opération Dosadi se situe bien longtemps avant que Jorj X. McKie, Saboteur Extraordinaire, ait révélé que les étoiles visibles de notre univers étaient, sinon des Calibans, du moins les manifestations de Calibans dans notre espace co-sentient. (Consulter à ce sujet L’Étoile et le Fouet, compte rendu à peine romancé de la découverte faite par McKie.) »
Extrait de : F. Herbert. « Cycle des saboteurs – Dosadi. »
L’étoile et le fouet par F. Herbert
Fiche de L’étoile et le fouet
Titre : L’étoile et le fouet (Tome 1 sur 2 – Cycle des saboteurs)
Auteur : F. Herbert
Date de parution : 1970
Traduction : G. Abadia
Editeur : Le livre de poche
Première page de L’étoile et le fouet
« Il s’appelait Furuneo, Alichino Furuneo. Il se répétait cela pendant que le véhicule entrait dans la ville où il venait effectuer son appel longue-distance. Il était plus prudent de raffermir son ego avant un appel de ce genre. À soixante-six ans, Furuneo avait déjà eu connaissance de nombreux cas de perte d’identité consécutive à la plythotranse qui accompagne les communications entre systèmes stellaires. Beaucoup plus que le coût de l’opération et l’impression nauséabonde laissée par le contact d’un émetteur taprisiote, c’était cet élément d’incertitude qui maintenait le nombre des appels à un niveau peu élevé. Malheureusement, Furuneo ne pouvait déléguer à personne le soin de contacter pour lui Jorj X. McKie, Saboteur Extraordinaire.
Il était 8 h 08 temps local à l’endroit ou il se trouvait sur la planète dénommée Cordialité du système Sfich.
« J’ai l’impression que ça ne va pas être facile », murmura-t-il plus pour lui-même que pour les deux réquisiteurs qu’il avait amenés pour préserver sa tranquillité. »
Extrait de : F. Herbert. « Cycle des saboteurs – L’Etoile et le Fouet. »