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Le météore de Sibérie par J.-P. Andrevon

Fiche de Le météore de Sibérie

Titre : Le météore de Sibérie
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2005
Editeur : ActuSF

Première page de Le météore de Sibérie

« L’explosion de la bombe au-dessus de sa tête rejette Liubia du sommeil à la manière d’un saumon arraché à l’eau par la déflagration d’une cartouche de dynamite.

Le sommeil de Luibia avait la température et la consistance d’un lac juste avant la première glaciation de la mi-septembre : tiède encore, calme et lourd, à peine brisé par les ridules régulières d’un petit vent catarrheux venu du fond de bronches en piètre état. La bombe est tombée au centre du lac, soulevant des tonnes et des tonnes d’eau noire dont la masse s’évase en maelström, projetant dans toutes les directions les échardes cisaillantes d’une mince couche de glace fracassée.

Images, sensations. L’eau qui se distend, se rétracte, tremble… ce n’est rien d’autre que la mauvaise graisse de Liubia qui se rétracte et tremble. »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « Le Météore de Sibérie. »

L’affaire du calmar dans le grenier par J.-P. Andrevon

Fiche de L’affaire du calmar dans le grenier

Titre : L’affaire du calmar dans le grenier
Auteur : J.-P. Andrevon
Date de parution : 2007
Editeur : ActuSF

Première page de L’affaire du calmar dans le grenier

« Le trou dans le toit
 
— Écoute, Béatrice…
Mais elle ne veut pas écouter, Béatrice. Et moi, je ne sais plus quoi lui dire. La ligne grésille quelques secondes au fond de l’écouteur avant qu’elle ne lâche :
— Il vaut mieux que je raccroche. On se rappellera dans deux ou trois jours, quand ça ira mieux. Ciao !
Ciao et cling. Elle a raccroché, cette salope. Elle s’est tirée dans l’éther, elle a baissé le rideau de fer. Quand une nana vous largue, sûr qu’il n’y a plus rien à dire. On se rappellera ? Qui : « on » ? Quand une fille vous dit qu’on se rappellera, ça veut dire que ce n’est pas elle, en tout cas. Et toi, tu peux »

Extrait de : J.-P. Andrevon. « L’affaire du calmar dans le grenier. »

Skin trade par G. R. R. Martin

Fiche de Skin trade

Titre : Skin trade
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1988
Traduction : A. Houesnard
Editeur : ActuSF

Première page de Skin trade

« Willie perçut l’odeur du sang à un pâté de maisons de l’appartement.

Il hésita et renifla de nouveau l’air froid de la nuit. On était en automne : le vent venait de la rivière et il flottait un parfum de pluie ; mais cette odeur, cette odeur-là, était toute cuivre, épice et feu, impossible à confondre. Il connaissait l’odeur du sang humain.

Un joggeur le dépassa en bondissant, son survêtement orange brillant sous la lumière de la pleine lune. Willie se rencogna dans les ombres. Qui pouvait être assez stupide pour courir à cette heure de la nuit ? Trou du cul, songea-t-il dans un grognement sourd. L’homme regarda autour de lui, effrayé. Willie se coula encore plus profondément sous le feuillage. Après un long moment, le joggeur reprit sa course sur la piste cyclable, juste un peu plus vite.

Willie se risqua jusqu’à la limite du parc, où il pouvait observer la rue depuis les buissons. Deux voitures de patrouille étaient garées à l’extérieur de »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Skin Trade. »

Nightflyers par G. R. R. Martin

Fiche de Nightflyers

Titre : Nightflyers et autres récits
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 2018
Traduction : O. Sabathé-Ricklin, M. Cartanas, M.-C. Luong, E. Holstein, E. Devos, H. Hémon,
Editeur : ActuSF

Sommaire de Nightflyers

  • Le volcryn
  • Pour une poignée de volutoines
  • Week-end en zone de guerre
  • Sept fois, sept fois l’homme, jamais !
  • Ni les feux multicolores d’un anneau stellaire
  • Une chanson pour Lya

Première page de Le volcryn

« Dans les temps reculés où l’on mettait en croix Jésus de Nazareth, le volcryn se trouvait dans la Voie lactée, à moins d’une année-lumière de la Terre. Mais quand, sur Terre, se déclenchèrent les nouvelles Guerres du Feu, le volcryn faisait déjà route vers Poséidon et ses mers mortes.

À l’époque où la découverte de l’hyperpropulsion transformait la Fédération des Nations de la Terre en Empire Fédéral, le volcryn errait quelque part aux confins de l’espace hrangan. Les Hrangans n’en ont jamais rien su. Comme nous, c’étaient des enfants de ces planètes chaudes qui tournent inlassablement autour de leurs petits soleils et ils ne connaissaient rien des abîmes de »

Extrait de : G. R. R. Martin. « The Nightflyers et autres récits. »

Le volcryn par G. R. R. Martin

Fiche de Le volcryn

Titre : Le volcryn
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1981
Traduction : O. Sabathé-Ricklin
Editeur : ActuSF

Première page de Le volcryn

« Dans les temps reculés où l’on mettait en croix Jésus de Nazareth, le volcryn se trouvait dans la Voie Lactée, à moins d’une année-lumière de la Terre. Mais quand, sur Terre, se déclenchèrent les nouvelles Guerres du Feu, le volcryn faisait déjà route vers Poséidon et ses mers mortes.

À l’époque où la découverte de l’hyperpropulsion transformait la Fédération des Nations de la Terre en Empire Fédéral, le volcryn errait quelque part aux confins de l’espace hrangan. Les Hrangans n’en ont jamais rien su. Comme nous, c’étaient des enfants de ces planètes chaudes qui tournent inlassablement autour de leurs petits soleils et ils ne connaissaient rien des abîmes de l’univers.

Pendant mille ans, la guerre enflamma l’empire. Quelque part, là où nul feu ne peut brûler, le volcryn était. Inaccessible. Indifférent. Autre.

L’Empire Fédéral éclata, se démantela. Les Hrangans s’évanouirent dans la nuit du »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Le Volcryn. »

La fleur de verre par G. R. R. Martin

Fiche de La fleur de verre

Titre : La fleur de verre
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 2014
Traduction : P.-P. Durastanti, E. Holstein, J. Schmitt
Editeur : ActuSF

Sommaire de La fleur de verre

  • Fleur de verre
  • Une nuit au chalet du lac
  • Cette bonne vieille Mélodie
  • Le régime du singe
  • Les hommes aux aiguilles
  • Y a que les gosses qui ont peur du noir
  • On ferme !

Première page de Fleur de verre

« Un jour, alors que je n’étais encore qu’une jouvencelle dans la pleine gloire de ma véritable jeunesse, un garçon m’offrit une fleur de verre en gage de son amour.
Je l’avoue, il y a bien longtemps que j’ai oublié comment il s’appelait, bien qu’il fût un jeune homme remarquable et raffiné. Le présent qu’il me fit était à son image. Si, sur les mondes d’acier et de plastique où j’ai passé mes vies, l’art ancestral des souffleurs de verre s’est perdu, l’artisan anonyme qui façonna ma fleur s’en souvenait, lui, parfaitement.
Sa fine tige de verre, longue et délicate, s’incurve, gracile, pour éclore en une corolle aux impossibles détails de la taille de mon poing. Tout y est, capturé, figé pour l’éternité dans le cristal. Les pétales longs ou fins s’y chevauchent, explosant autour du cœur dans un lent chaos transparent posé sur une couronne de six larges feuilles tombantes aux veinures intactes, toutes uniques. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « La fleur de verre. »

Dragon de glace par G. R. R. Martin

Fiche de Dragon de glace

Titre : Dragon de glace
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 1980
Traduction : P.-P. Durastanti
Editeur : ActuSF

Sommaire de Dragon de glace

« De toutes les saisons, Adara préférait l’hiver car, lorsque le froid envahissait le monde, le dragon de glace surgissait.

Elle ne savait jamais si c’était le froid qui amenait le dragon de glace ou le dragon de glace qui amenait le froid. C’était une des questions parmi tant d’autres qui troublaient son frère Geoff, lequel, de deux ans son aîné, était d’une curiosité insatiable, mais Adara, pour sa part, ne s’intéressait guère à ce genre de problème. Du moment que le froid, la neige et le dragon de glace venaient tous en temps voulu, elle était ravie.

Elle savait toujours quand ils devaient venir, à cause de son anniversaire. Adara était une enfant de l’hiver, née durant le pire gel dont quiconque se souvenait, y compris la Vieille Laura, laquelle vivait dans la ferme voisine et se rappelait des événements d’avant la naissance de tout le monde. Les gens parlaient encore de ce gel. Adara les entendait souvent faire. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Dragon de glace. »

Au fil du temps par G. R. R. Martin

Fiche de Au fil du temps

Titre : Au fil du temps
Auteur : G. R. R. Martin
Date de parution : 2013
Traduction : E. Holstein, D. Lemoine, E. C. L. Meistermann
Editeur : ActuSF

Sommaire de Au fil du temps

  • La forteresse
  • Et la mort est son héritage …
  • Week-end en zone de guerre
  • Une affaire périphérique
  • Vaisseau de guerre
  • Variations douteuses
  • Assiégés

Première page de La forteresse

« Solitaire et silencieuse dans la nuit, Sveaborg attendait.
Sombres silhouettes se dressant au-dessus d’une mer de glace, les six citadelles insulaires de la forteresse projetaient leurs ombres dans la lumière lunaire et attendaient. Les murs de granit déchiquetés s’élevant du roc des îlots, hérissés d’innombrables rangées de canons, attendaient. Et, derrière ces murs, amers et déterminés, les hommes – de jour comme de nuit – ne quittaient plus leurs armes et attendaient.
Venu du noroît, un vent mauvais se brisait en hurlant sur les murailles de Sveaborg et amenait avec lui les rumeurs et les remugles de la cité au loin. Et perché sur les remparts de Vargon – la plus grande des six îles – le colonel Bengt Anttonen frissonnait, morose, en contemplant l’horizon. Son uniforme était trop large pour sa complexion émaciée et anguleuse et ses yeux gris semblaient comme embrumés, troublés. »

Extrait de : G. R. R. Martin. « Au fil du temps. »

Chansons de la Terre Mourante 2 par G. R. Dozois et G. R. R. Martin

Fiche de Chansons de la Terre Mourante 2

Titre : Chansons de la Terre Mourante 2
Auteur : G. R. Dozois et G. R. R. Martin
Date de parution : 2009
Traduction : F. Dolisi, C. Chazel, E. Chastellière, J.-D. Brèque, P. Dusoulier, P.-P. Durastanti, E. Holstein
Editeur : ActuSF

Sommaire de Chansons de la Terre Mourante 2

  • Evillo l’ingénu par T. Lee
  • Les traditions de Karzh par P. Volsky
  • La tragédie lamentablement comique de Lixal Laqavee par T. Williams
  • Le proclamation de Sylgarmo par L. Shepard
  • Gorlion d’Almérie par M. Hughes
  • Incident à Uskvosk par E. Moon
  • Guyal le conservateur par J. C. Wright
  • Invocation de l’incuriosité par N. Gaiman

Première page de Evillo l’ingénu

« Au-dessus du Derna
 
Sur les hauteurs, à une certaine distance du canyon boisé et escarpé où coule le mince fleuve Derna, des hameaux ponctuent un triste paysage. Un soir, dans cette région, un villageois trouva un tout petit enfant. Caché derrière de hautes touffes d’herbe à malice, parmi les saules épineux au feuillage cruel, sous un soleil rouge à l’éclat mourant, ce bébé aurait pu passer inaperçu. Mais l’homme qui le trouva prit sans doute ses cheveux dorés pour un objet de valeur, catégorie métaux précieux.

Le gaillard en question se nommait Swind ; ayant compris son erreur, il n’en transporta pas moins le bébé jusqu’au village tout proche de Ratgrad.

« Mais enfin, Swind… Pourquoi n’as-tu pas laissé cette chose là où elle était ? Où est passée ta générosité ? Un gid de passage ou une goule affamée aurait très certainement apprécié cette trouvaille… »

Extrait de : G. R. Dozois et G. R. R. Martin. « Chansons de la Terre mourante Tome 2. »

Chansons de la Terre Mourante 1 par G. R. Dozois et G. R. R. Martin

Fiche de Chansons de la Terre Mourante 1

Titre : Chansons de la Terre Mourante 1
Auteur : G. R. Dozois et G. R. R. Martin
Date de parution : 2009
Traduction : P.-P. Durastanti, F. Dolisi, E. Chastellière, C. Chazel, E. Holstein,
Editeur : ActuSF

Sommaire de Chansons de la Terre Mourante 1

  • Le cru véritable d’Erzuine Thale par R. Silverberg
  • La porte Copse par T. Dowling
  • Le bon magicien par G. Cook
  • L’université de maugie par B. Tetric
  • Abrizonde par W. J. Williams
  • Une nuit au chalet du lac par G. R. R. Martin
  • La dernière quête du mage Sarnod par J. Vandermeer

Première page de Le cru véritable d’Erzuine Thale

« Puillayne de Ghiusz profitait depuis sa naissance de tous les avantages que la vie peut offrir : son père dirigeait de vastes domaines sur le fort prospère rivage méridional de la péninsule du Claritant, sa mère descendait d’une lignée de sorciers possédant par droit héréditaire maintes puissantes magies et lui-même disposait d’un corps aussi gracieux que musclé, d’une santé de fer et d’un formidable intellect.

En dépit de ces dons, Puillayne se révélait toutefois, sans motif apparent, affligé d’une propension indéracinable à la mélancolie la plus profonde. Seul occupant d’un immense manoir surplombant la mer Klorpentine, un superbe écrin de parapets et de barbacanes, de loggias et de pavillons, d’embrasures, de tourelles et de pilastres aux majestueuses courbes, il n’admettait dans son intimité que de rares amis. Son âme se recroquevillait sous les miasmes d’une sombre dépression que seule l’absorption fréquente d’alcools forts parvenait à atténuer. »

Extrait de : G. R. Dozois et G. R. R. Martin. « Chansons de la Terre mourante Tome 1. »