Étiquette : Darnaudet

 

Trois guerres pour Emma par F. Darnaudet

Fiche de Trois guerres pour Emma

Titre : Trois guerres pour Emma
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2010
Editeur : ActuSF

Première page de Trois guerres pour Emma

« 22 juin 1876

Sous les tentes dispersées dans la vallée de la Rosebud, les hommes du Septième de Cavalerie, des simples soldats aux officiers supérieurs, noyaient leurs peurs dans les cartes et le mauvais alcool. Les cavaliers habitués à chevaucher par paires se regroupaient par quatre pour jouer au poker. Ce soir-là, Jean-Baptiste Gallenne de la Compagnie M, passablement éméché, souffrant d’une pleurésie mal soignée, distribuait les cartes en riant, malgré la douleur dans la poitrine que lui occasionnait chaque excès. Son accent français amusait Golden, son « bunky », celui qui caracolait à ses côtés dans la journée, et le binôme des cavaliers de devant, Davis et Dolan.  »

Extrait de : F. Darnaudet. « Trois Guerres pour Emma.  »

Sud-express par F. Darnaudet

Fiche de Sud-express

Titre : Sud-express
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 1995
Editeur :

Première page de Sud-express

« Je me souviens d’une amie, actrice de théâtre, qui m’avait conseillé d’arrêter mes “inepties de polars et d’horreur” et de lire l’oeuvre intégrale de Julien Gracq pour comprendre ce qu’est un “véritable écrivain”… Depuis, je hais Julien Gracq ! D’autant plus que mon véritable nom est Julien Gras, un patronyme aux accents de parodie. Aussi, j’avais décidé, pour me venger, de détourner les titres de cet auteur pour baptiser mes textes les plus sanglants.

Quelques mois plus tôt, je m’étais mis en congé journalistique afin de me consacrer à la rédaction d’un deuxième roman d’horreur intitulé suivant mon procédé vengeur : Un boyau ténébreux. Dupneu, mon éditeur, l’avait accepté d’enthousiasme et publié dans la foulée. »

Extrait de : F. Darnaudet. « Sud-Express. »

La lagune des mensonges par F. Darnaudet

Fiche de La lagune des mensonges

Titre : La lagune des mensonges
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2004
Editeur : ActuSF

Première page de La lagune des mensonges

« Tom avait levé Dominique à la Convention de la B.D. d’Angoulême. Le Bordelais avait tout de suite flashé pour cet ange blond qui fouillait dans les Bob Morane du stand tenu par Monsieur Francis sous le Marché Couvert.

Le jeune thésard en maths recherchait le cycle d’Ananké en édition originale, chez Marabout. Monsieur Francis était exceptionnellement en rupture de stock pour ces titres. Il n’offrait dans ses bacs que Les plaines d’Ananké, le cinquième volet paru au Masque. Par chance, Tom venait d’emprunter les quatre premiers tomes dans la réserve à Ramsay. Les bouquins reposaient dans son sac à dos, à l’hôtel près de la gare. Il les avait proposés au jeune blond pour un prix dérisoire à condition que celui-ci vienne les prendre dans sa chambre, immédiatement. »

Extrait de : F. Darnaudet. « La Lagune des mensonges. »

L’homme qui valait des milliards par F. Darnaudet

Fiche de L’homme qui valait des milliards

Titre : L’homme qui valait des milliards
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2016
Editeur : Editions Wartberg

Première page de L’homme qui valait des milliards

« A cause d’eux, j’avais fui l’Atlantique pour la Méditerranée, la Gironde pour les Pyrénées-Orientales. Cela faisait une semaine que je vivais comme un vagabond dans ce mas délabré sur le versant espagnol du col de Banyuls, à cinq cents kilomètres de chez moi. La pente sud, plus douce que celle du côté français, me permettait d’observer la route aux jumelles, sur une portée de cinq kilomètres. Je connaissais leurs voitures, des coupés Mercedes noirs. Ces types-là ne se cachaient jamais. On ne pouvait jamais leur échapper définitivement, mais on les voyait venir de loin. La dernière fois, je leur avais filé entre les pattes, à Bordeaux. Entre-temps, j’avais pu récupérer un fusil, un réchaud à gaz et une trentaine de conserves. Pour l’eau, je me servais à une source côté français, la nuit.

Finalement, ils vinrent d’Espagne, enfin de Catalogne sud comme ils disent ici,  à deux voitures, un matin brumeux, alors que le paysage était particulièrement beau. J’aurais pu me cacher au fond du mas mais je savais que c’était inutile. Ils ne se déplaçaient jamais par hasard. Ils savaient que j’étais là. Je devais repartir. »

Extrait de : F. Darnaudet. « L’homme qui valait des milliards. »

Custer et moi ! par F. Darnaudet

Fiche de Custer et moi !

Titre : Custer et moi !
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2008
Editeur : ActuSF

Première page de Custer et moi !

« Je ne suis pas vieux, sept ou huit ans, ma mère est toujours vivante.

À Noël, mes parents m’ont offert un drôle de jeu de société : Peaux-Rouges contre Longs Couteaux.

Le plateau est un carton rectangulaire au bas duquel sont représentés sommairement un camp indien et une rivière sinueuse. En plein centre, se trouvent des dessins de chevaux morts et de caisses de munitions éventrées. Neuf très belles figurines de soldats bleus doivent être disposées au début de la partie dans le pourtour délimité par les carcasses : trois paires de soldats identiques qui épaulent un fusil, deux officiers jumeaux avec un Colt et un sabre, et Custer en pantalon bleu, veste de daim frangée, chapeau noir et foulard rouge. »

Extrait de : F. Darnaudet. « Custer et moi !. »

Collioure trap par F. Darnaudet et C. Rabier

Fiche de Collioure trap

Titre : Collioure trap
Auteur : F. Darnaudet et C. Rabier
Date de parution : 1989
Editeur : Fleuve noir

Première page de Collioure trap

« Au pied d’un immeuble de trente étages, quelque part au nord de Paris :

Le raclement de pieds a réveillé le veilleur de nuit !

Il extirpe le pistolet automatique de son étui tandis que sa main gauche dégage la torche électrique du blouson de cuir. Une silhouette grise apparaît dans le hall de l’immeuble, précédant de quelques mètres une foule muette mais compacte aux contours fantasmagoriques. Deux yeux jaunes rétrécis scintillent dans la pénombre, menaçant le gardien. Le faisceau de la torche jaillit, aveuglant la première créature. Celle-ci pousse un beuglement en fermant les yeux tandis que l’homme contemple l’horrible spectacle : l’armure d’acier du monstre est déchiquetée au niveau de la poitrine. Un formidable coup d’épée semble avoir fait exploser le torse. L’arc osseux des côtes est visible à travers la chair à vif, mais la mort doit remonter à plusieurs jours car la peau est en état de décomposition avancée… »

Extrait de : F. Darnaudet et C. Rabier. « Collioure Trap. »

Boris au pays vermeil par F. Darnaudet

Fiche de Boris au pays vermeil

Titre : Boris au pays vermeil (Le Poulpe)
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2002
Editeur : Editions Baleine

Première page de Boris au pays vermeil

« Boris et moi, nous avons les mêmes yeux. Des gros yeux marron comme ceux des écureuils. Il m’a regardé, mon petit écureuil.

L’air de rien, cela faisait presque une demi-heure que l’on avait quitté Perpignan et je n’avais pas vu le temps passer. J’étais fier de mon fils. Pour un gamin de deux ans, il parlait comme un chef. En fan jusqu’au-boutiste de Vian, j’avais choisi son prénom. Ma femme avait accepté et Boris Darnet s’avérait aussi doué que Boris Vian pour manipuler le langage. Les autres gamins de son âge faisaient au pot, mangeaient seuls à la fourchette, buvaient au verre, mais le mien parlait comme dans une pièce de Duras !

La vieille dame avec un chapeau rouge sur la banquette voisine venait de lui offrir un petit cœur au chocolat. Normalement, j’aurais dû intervenir pour faire respecter l’interdiction concernant les sucreries dressée par mon ancienne épouse et toujours mère de Boris. » Extrait de Boris au pays vermeil Darnaudet, François Ce contenu est peut-être protégé par des droits d’auteur. »

Extrait de : F. Darnaudet. « Boris au pays vermeil. »

Au château d’alcool par F. Darnaudet

Fiche de Au château d’alcool

Titre : Au château d’alcool
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2011
Editeur : ActuSF

Première page de Au château d’alcool

« … LE GAVIAL, avec lenteur, nous montre les trois rasoirs à lame d’acier. De peur que nous croyions ses armes fictives, il en saisit une dans la main droite, gardant les deux autres dans la gauche. Et d’un geste sec et nerveux, il s’entaille le jeans et la cuisse droite… Le spectacle qui se déroule devant mes yeux éberlués « tressaute », peut-être à cause d’un clignement involontaire des paupières.

Après cette légère perturbation, le cauchemar continue.

LE GAVIAL ricane au lieu de hurler de douleur. Sa jambe droite est une plaie, mélange de tissus, de muscles et de chair à vif. De sang ! Ses dents jaunes sont incisées comme celles d’un requin, ou d’un gavial… »

Extrait de : F. Darnaudet. « Au Château d’alcool. »

Andernos trap par F. Darnaudet

Fiche de Andernos trap

Titre : Andernos trap
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 1990
Editeur : Vaugirard

Première page de Andernos trap

« Kossok reposa la bouteille de schnaps vide.

Le bruit d’une chaise que l’on bouscule résonna dans la cuisine. Un des êtres venait le voir ! L’ancien officier de la légion qui était affalé dans un fauteuil râpé du salon éteignit l’unique lumière de la pièce. D’un geste rendu malhabile par l’alcool, il appuya sur l’interrupteur du lampadaire. Puis sa main enserra la crosse du Walther PPK. Kossok avait connu les batailles les plus sanglantes de la quatrième république, mais la chose qui allait s’encadrer d’un moment à l’autre dans la porte de la cuisine dépassait tout ce qu’il avait vu quand il était dans l’armée française. Le climat d’angoisse qui régnait ces derniers temps à Andernos était pourtant comparable à celui de l’Indochine en ce sens que la mort pouvait surgir n’importe où et n’importe quand dans les rues de la ville ou dans les maisons, comme dans la jungle. »

Extrait de : F. Darnaudet. « Andernos Trap. »

Le papyrus de Venise par F. Darnaudet

Fiche de Le papyrus de Venise

Titre : Le papyrus de Venise (Tome 2 sur 4 – Passages Paris Venise)
Auteur : F. Darnaudet
Date de parution : 2006
Editeur : Nestiveqnen

Première page de Le papyrus de Venise

« Les hommes travaillaient à la pelle ou à la pioche, mais une quinzaine de Winchester reposaient sur les rochers, couvertes de poussières rouges, immobiles et dangereuses comme des serpents à sonnette se dorant au soleil. Ces individus sales et mal rasés avaient été choisis pour leurs qualités d’archéologues et de baroudeurs. Parmi eux, s’activait un ancien lieutenant du Septième de cavalerie, un rouquin d’Irlandais du nom de Walter O’Keefe, un géant de plus de deux mètres dix. Dans les années soixante, O’Keefe avait étudié la géologie à Dublin puis, après un long séjour parisien, il avait quitté le Vieux Monde pour l’Amérique du Nord. Suite à un comportement glorieux durant la campagne du général Crook contre Crazy Horse, l’Irlandais, promu officier, s’était retrouvé à chevaucher aux côtés de Custer, un beau matin de juin 1876, près de Little Big Horn. Heureusement pour lui, quand ce vieux fou de Custer avait scindé sa troupe en deux, O’Keefe avait fait partie du groupe d’attaque du major »

Extrait de : F. Darnaudet. « Le papyrus de Venise – Passages Paris Venise. »